1. Installation.

A vrai dire, rien d'étonnant dans cette partie. A noter que l'installation comprend 2 CD.
Le premier étant constitué des drivers V3 (conçus pour la RT2 et sa sortie DV RT) qui apportent à une RT1 le temps réel sur les ralentis.
Le deuxième CD comprend les PowerTools proprement dits.

Le premier CD contient également :

• QuickTime et Windows Média
• DirectX
• Raptor Test
• SoftMPG Encoder
• les transitions Xplode Basic (non temps réel)
• les transitions 3DRT (version "traditionnelle")
• le nouveau programme de capture Canopus DV Capture (permettant la capture simultanée de 3 sources DV et assurant désormais la fonction de découpage automatique des scènes à la manière de Scenalyzer Live).

L'installation des différents éléments est automatique et n'a pas posée de problème de conflit ou autre sur une RT1 en drivers V2.

Attention cependant, sur certaines machines, Adobe Premiere affiche des messages inquiétants du type : « Premiere ne peut fonctionner correctement avec ces paramétrages temps réel ».

Il faut alors effacer le fichier « Premiere 6.5 Prefs » situé dans

C:\Documents and Settings\Rémi\Application Data\Adobe\Premiere.

On relance Premiere en maintenant Ctrl et Shift enfoncés afin de le redémarrer avec les paramètres par défaut, et ça repart. Notez toutefois que vous perdrez les personnalisations que vous aurez pu apporter à l’interface

2. Nouveaux effets.

Dans les nouveaux effets disponibles en temps réel depuis Premiere (toujours accessibles dans la catégorie "Canopus Video Filter") on trouve tout d'abord les 2 effets MIRROR ... miroirs horizontaux et verticaux. L'horizontal peut être mis à profit pour par exemple rendre moins lisible une marque un peu trop voyante ou encore assurer une meilleure continuité entre deux panoramiques.

Vient ensuite le filtre RASTER SCROLL qui déforme l'image et la fait s'onduler ... à vrai dire l'utilité réelle échappe un peu !

Le filtre TUNNEL VISION est lui encore plus énigmatique que le précédent. C'est surprenant (surtout dans le mouvement) et toujours amusant pour épater la galerie mais pas franchement de nature à justifier l'achat des PowerTools ! De plus il est gros consommateur de ressources CPU.

Nous trouvons ensuite l'effet LOOP SLIDE faisant défiler l'image comme une diapositive (attention, c'est un effet, pas une transition). Là encore, difficile d’en percevoir l'intérêt ...

Nous passerons sur l'effet STROBE qui fait "clignoter" l'image et permet de faire un remake de la scène de danse de Flashdance ... à part ça, je vois pas ;-)

On a tout intérêt à intercaler des fondus sur une image si on souhaite obtenir de bons résultats, on peut donc se passer de ce filtre.

La plupart de ces effets peuvent avoir un intérêt créatif en combinaison avec l’effet Region, qui permet de définir une zone rectangulaire ou elliptique, et d’appliquer un filtre à l’intérieur et/ou à l’extérieur de cette zone. Canopus a mis en ligne une séquence ou une mariée tourne sur elle même. On a un BLUR (flou) + un MONOCHROMATIC pour donner une dominante Bleue et un RASTER SCROLL à l’extérieur d’une région elliptique entourant la mariée. Je ne dis pas que j’en ferai un film entier, mais ponctuellement, pourquoi pas.

Dernier effet nouveau mais aussi le plus attendu et le plus intéressant : le WHITE BALANCE (balance des blancs et accessoirement des noirs).

Là, c'est à se demander comment on a pu faire sans !!!!

Un simple clic de souris dans une zone qui devrait être blanche et hop, elle le devient !! On peut même promener la souris en maintenant le clic sur différentes zones et voir en temps réel bien sur les changements sur le moniteur de contrôle (indispensable à mon goût ici).

Bien entendu l'ajustage manuel est aussi possible ainsi que l'utilisation des éléments de mesure (vecteuroscope/oscilloscope)

La balance des blancs et des noirs permet aux plus avertis d’obtenir un résultat plus conforme à leurs attentes. J’ai testé ce filtre sur une séquence tournée à la neige, et qui a mis à mal la balance des blancs de mon Digital8.

Avec les réglages automatiques, le résultat est parfait ! impossible d’obtenir rapidement une meilleure correction avec les réglages manuels. Attention cependant à travailler des zones uniformes : A la fin de la séquence, on aperçoit un coin de ciel, blanc laiteux à l’origine, qui est s’est transformé en un jaune citron délavé du plus mauvais effet. J’ai créé une région sur cette partie de l’image, et appliqué un réglage spécifique sur cette partie d’image afin de remédier au problème.

Sur une séquence tournée en intérieur, où la dominance était nettement orangée, le réglage automatique a là aussi fait merveille.

Le réglage de la balance des noirs permet de « déboucher » des zones mal éclairées qui sont transformées en noir par les automatismes pris en défaut.

3. Ralentis en temps réel

Voila une fonction qui manquait vraiment à la Raptor RT ! Désormais il est donc possible d'effectuer des ralentis/accéléré/marches arrières à tous les pourcentages et ce en temps réel. La qualité est similaire à celle obtenu par le petit Freeware SpeedControleur mais il n'est pas possible de faire varier la vitesses pendant l'effet. En clair, la boite de dialogue est celle de Premiere ...

Seul bémol éventuel : la moindre modification des options de trame fait perdre le temps réel.

Prévoir quand même une machine puissante (CPU est surtout disque) pour atteindre des pourcentages "hors normes" comme 1200 ou -800% ...

Le résultat est meilleur que celui de Premiere, sans comparaison. Le Speed Controleur a tendance à vraiement trop flouter les images. Ce phénomène est marqué dans le ralenti RT, mais dans une moindre mesure.

C’est donc une bonne alternative à un « Motion Perfect » qui certes est meilleur, mais payant et nécessitent du calcul.

Avec un ralenti de 50%, le résultant est très satisfaisant. Pour ceux qui ont vu une Storm à l’œuvre, c’est le même.

4. Transition Image dans Image

Une nouvelle transition 3D PICTURE IN PICTURE fait son apparition (en plus de la traditionnelle fonction PIP du filtre Canopus).

Celle-ci permet toutes sortes d'incrustations et fonctionne désormais en transition et non plus en effet (ce qui n'empêche pas la combinaison de plusieurs couches en se servant des éléments virtuels ... dans la limite de 3 couches vidéos bien sur).

Beaucoup de "presets" sont disponibles et les nombreux paramètres permettent une créativité surprenante. A noter, et c'est important, que tous ces paramètres sont "keyframables", donc modifiables dans le temps durant la transition.

L'utilisation de cette transition est un régal et la prise en main est très rapide.

On peut juste regretter que Canopus n’applique pas ce principe de keyframe à plus de transitions. L’ergonomie est identique au logiciel IMAGINATE, qui est aussi un régal à utiliser.

5. Transitions 3D-RT2

En plus des "habituelles" pages tournées, on trouve de nombreuses transitions 3D en temps réels comme les stores vénitiens ou les portes qui s'ouvrent. Toutes sont entièrement paramétrables et

"keyframables" dans la durée.

Attention à un paramètre, positionné par défaut : "enable overscan handling" qui fait en sorte que l'effet n'est calculé QUE dans la partie visible de l'image sur une télé "normale". Dans la fenêtre moniteur de Premiere (et sur certains moniteurs un peu plus généreux en lignes que la plupart) cela donne un cadre dans lequel l'effet n'est pas calculé ...

C'est encore plus gênant si la vidéo a pour destination un fichier DIVX par exemple qui ne sera pas forcément visualisé en plein écran.

Conseil : décocher systématiquement la case. A moins d'avoir un processeur vraiment ancien, cela ne change en rien dans la consommation en ressources.

C’est pas moins de 13 effets en plus aui sont ajoutés à la version 1 de 3DRT.

Canopus se lance dans la course au tourné de page débridé, dans le sillage des Matrox ou autres Pinnacle.

Le niveau de qualité est très bon, on a peu aliasing, et même si Canopus n’en fait pas son cheval de bataille, la marque reste dans la course, en mettant en avant son savoir faire technique.

Je regrette juste le manque d’unifomisation des interfaces : 3DRT, Xplode, les transitions classiques, chaque module a son interface propre, voire son propre système de keyframe.

Dans le power Tools 2, peut-être ?

6. Conclusion

Il est important de rappeler que tous les effets et transitions (anciens ou nouveaux) sont toujours combinables à loisir ... dans la limite de 3 couches vidéos et surtout de la puissance du processeur !! N'oublions pas qu'un "gros" accéléré PLUS un effet vorace (genre vieux film) PLUS une belle transition 3D auront vite fait de mettre à genoux la plus musclée des configurations actuelles.

Sur le PIV 2.4 Ghz de test, il a d'ailleurs fallu quelques fois lui laisser le temps de "souffler un peu" en lançant la prévisualisation à l'aide d'un CTRL+Lecture de manière à d'abord remplir les tampons.

Avec ces PowerTools, la Raptor RT se rapproche encore un peu plus de sa grand soeur, la Storm. Dans les faits, ne manquent que la sortie DV en RT (mais disponible sur la cousine, la Raptor RT2), la compression MPEG RT de la Storm2 et la possibilité de coucher sur la timeline plus de 3 pistes vidéos (5 sur la Storm) en temps réel.

On regrette le prix à payer pour ceux qui ne souhaitent bénéficier que du WHITE BALANCE et du ralenti : Aux alentours de 130 € TTC

Ces nouvelles fonctions démontrent, s'il en était besoin, les capacités de cette carte ... et amènent d'ailleurs à se poser la question suivante : "et si Canopus mettait vraiment le paquet sur la partie logicielle, qu'est-ce que ça donnerait ?".

----------

Essais réalisés sur deux configurations Pentium IV 2.4 Ghz, 512 Mo et 768 Mo de Ram, disque vidéo Maxtor UDMA 133 et Windows XP Pro SP1.

JC33

Rémi CARAYON