
Adobe Premiere Pro est aujourd'hui un des logiciels phare de montage vidéo pour les professionnels et amateurs avancés, offrant une palette complète de fonctionnalités de traitement de l'image, du son, d'encodage et d'exports, au travers du logiciel seul mais aussi au travers des autres logiciels de la Creative Suite d'Adobe dont Premiere Pro fait partie.
Cette complexité fonctionnelle s'accompagne d'une complexité d'utilisation et d'un temps de prise en main de l'ergonomie qui peut paraître coûteux. C'est le prix à payer de la richesse fonctionnelle !
Le modèle économique des nouvelles versions est aujourd'hui exclusivement basé sur la location de licences, avec l'offre Creative Cloud.
Nous vous conseillons d'aller faire un tour du côté des fiches du Repaire sur les différentes versions d'Adobe Premiere Pro et des discussions du forum Premiere Pro pour découvrir en détail les fonctionnalités et les retours des utilisateurs sur ce logiciel leader.
Adobe Premiere a été l'un des tout premiers logiciel de montage vidéo sur ordinateur. C'est dire l'antériorité et la légitimité de l'éditeur dans ce domaine. Les premières versions de Premiere font partie de la préhistoire de la vidéo numérique. Inventé sur Mac en 1990, la première version de Premiere portée sur PC date de 1993. Les bundles historiques entre Adobe Premiere et les cartes d'acquisition analogique Miro marquent les vrais débuts de la vidéo numérique.
L'éditeur Adobe a tardé à transformer son invention en logiciel professionnel et l'image de marque de Premiere s'en est ressentie. Premiere étant associé aux difficultés issues de l'imperfection des premiers pilotes logiciels (drivers) des toutes nouvelles cartes d'acquisition analogiques-numériques (Miro, Fast) était alors pénalisé par une image de marque non professionnelle, "instable".
Un autre acteur en a profité pour investir massivement le marché professionnel de l'édition vidéo alors en très forte expansion (Avid), Media Composer s'imposait alors comme la solution professionnelle. De plus le développement de Premiere a carrément abandonné le terrain de système Mac, ce qui a laissé la porte ouverte à Apple pour développé également une suite professionnelle dédiée au Mac (majoritaire dans l'audiovisuel à la base)
Adobe a revu fondamentalement sa copie à partir de 2003-2004 en lançant Premiere Pro. Il a mis plusieurs années en termes de recherches et développements d'une part et en marketing d'autre part pour revenir dans la course. Le retour sur Mac en 2007 a fini d'inverser la tendance et a marqué le grand retour de l'éditeur dans l'esprit des professionnels du secteur.
Au bout de ce processus, Premiere Pro s'est intégré à une suite logicielle à prétention professionnelle au sein de laquelle des logiciels phares comme Photoshop et After Effects étaient déjà dans leurs domaines respectifs leaders auprès des utilisateurs pros et amateurs avancés.
Aujourd'hui Adobe est devenu l'un des acteurs de premier plan de l'audiovisuel numérique professionnel. Les suite CS (Creative Suite) successives ont rencontré un succès grandissant notamment grâce à la stabilité enfin assurée du logiciel et ont enfermé consciencieusement les utilisateurs dans l'écosystème Adobe.
Récemment (2013), l'éditeur a franchi un pas majeur en dématérialisant toute son offre professionnelle qui est devenue la Creative Cloud . Cette dématérialisation (offre reposant sur un accès de type "Cloud") présente pour l'éditeur le grand avantage de résoudre l'épineuse question du piratage, grâce à son accès sécurisé, et offrant comme arguments aux utilisateurs professionnels une plus grande souplesse de facturation, un accès à tous les logiciels de la marque sans avoir une fortune à dépenser pour se payer toute la suite. L'inconvénient de cet avantage pour l'utilisateur est qu'il doit passer à la caisse régulièrement pour continuer à bénéficier des logiciels qui ne lui appartiennent plus.
Premiere est à la fois héritier de la tradition ergonomique Adobe d'une manière générale (un effort a été fait dans les années 2000 pour uniformiser autant que faire se pouvait les aspects ergonomiques des différents logiciels appartenant à l'univers Adobe, de façon à ce qu'un utilisateur n'ait pas à réapprendre une nouvelle manière de faire à chaque logiciel, notamment en cas de rachat (comme par exemple celui de Cool Edit devenu ensuite Audition et Soundbooth).
Un moteur commun de traitement d'image (64 bits) permet de son côté de raccourcir les délais des interactions d'un logiciel à l'autre. L'intégration entre certains logiciels de la suite est très forte permettant par exemple de modifier rapidement un élément son depuis la timeline de Premiere Pro dans l'application dédiée (Audition) et retour de façon transparente. Idem avec Photoshop et After Effects et aussi avec le nouveau logiciel d'étalonnage SpeedGrade. Cela au lieu du besogneux système d'exportation-importation qui avait cours autrefois. Cette technologie initialement nommée "Dynamic Link" fournit indéniablement un avantage important à la suite Creative en terme de productivité.
http://www.adobe.com/mena_fr/products/premiere/integration.html
Adobe Premiere Pro a depuis les années 2005-2010 perdu l'image de logiciel-jouet qui lui collait auparavant. Avec la stabilité la clientèle professionnelle s'est fidélisée et l'environnement de la suite Creative bénéficie aujourd'hui d'une image de suite de premier plan dans le monde pro et un concurrent important pour Avid toujours leader dans le cinéma et Apple avec son Final Cut.
La politique agressive depuis 2013 de distribution d'Adobe sous sa forme dématérialisée Cloud est une sorte de marche en avant forcée qui n'a pas encore remporté les suffrages de tous les utilisateurs mais qui a renforcé en tout cas les profits de l'éditeur à un moment important de baisse tendancielle des revenus de tous les éditeurs.
- l’acquisition : transformation du rush brut en un fichier numérique utilisable directement par le logiciel. Aujourd'hui cette phase est devenue la plupart du temps caduque, les caméras produisant ces fichiers directement, les rushes sont en principe maintenant directement utilisables.
- le montage proprement dit (assemblage, insertion) sur une ligne de temps (timeline) : fonction couper, coller, insérer, désolidariser l'audio et la vidéo etc., insérer une transition, fonctions d'édition de la partie audio, de correction de la couleur, insertion d'effets spéciaux sur des pistes supplémentaires vidéo, incrustations, mélanges d'images etc.
- le rendu : prévisualisation de tout ou partie du montage en temps réel
- l’export : compression dans un format utilisable pour la diffusion du film (sur un DVD, vers un vidéo projecteur ou un ordinateur, vers une plateforme de diffusion web etc.).
Dans les suites logicielles proposées par certains éditeurs, certains logiciels sont des applications spécialisées dans l'une de ces différentes phases du montage (exemple traitement du son, étalonnage-colorimétrie, authoring DVD, exportation encodage)
Il existe un grand nombre de logiciels de montage, destinés à couvrir la grande étendue des différents besoins. Il existe notamment des logiciels de montage professionnels et d’autres plutôt destinés à un usage « amateur ».
Le problème du futur monteur de vidéo va donc être de faire un choix parmi cette offre très riche. Il va devoir le faire à partir de l’évaluation actuelle de ses besoins concernant les fonctionnalités de montage, du budget qu’il pourra y consacrer et du temps qu’il est décidé à passer à la prise en main et l’utilisation du logiciel.
En effet, plus un logiciel de montage est riche en fonctionnalités, plus il est complexe et demandera un temps important pour être appréhendé. Plus le logiciel de montage va contenir de possibilités, d’options, de situations prises en compte plus il sera compliqué à comprendre et utiliser.
Les besoins des monteurs professionnels n’étant pas les mêmes que ceux des réalisateurs débutants ou amateurs, on retrouve ainsi de grandes différences dans la richesse de fonctionnalités offertes par ces différents logiciels d’édition vidéo.
Intuitivité et simplicité d'usage ne sont pas forcément les qualités les mieux partagées dans les applications de montage professionnelles phares. L'idée que "le plus cher est probablement le mieux" n'est donc pas forcément juste dans ce domaine. On peut même dire que l'intuitivité est une notion relativement récente dans ce domaine. L'ergonomie des grands logiciels de montage pro (Premiere Pro, Media Composer, Final Cut, Edius etc.) doit plus à la tradition propre de chacun des logiciels qu'à une volonté d'intuitivité.
Sous ce rapport, il paraît préférable de tenter de se faire une idée par soi-même, en les essayant (notamment grâce aux versions d’essai) et également en lisant les commentaires avisés de ceux qui ont beaucoup pratiqué et qui connaissent plusieurs ergonomies différentes. Les commentaires parfois définitifs et péremptoires sur les forums de nouveaux utilisateurs fraichement convaincus par un logiciel sont à prendre en compte avec mesure :-)
Chaque logiciel de montage professionnel, à un certain niveau de développement prend en compte au final plus ou moins les mêmes situations que ses concurrents mais à force de vouloir faire face à toutes les situations, ces solutions finissent aussi par être toutes très lourdes et compliquées, difficiles à maîtriser, nécessitant un temps d’apprentissage très considérable. C'est le trait commun des grands systèmes.
Le choix d’une solution professionnelle par rapport à une autre doit souvent beaucoup à des critères subjectifs, extérieurs aux capacités réelles intrinsèques de la solution. Il peut s’agir par exemple des solutions utilisées par nos proches capables de nous conseiller, ou bien d’un environnement spécifique de système d’exploitation (« il faut que ce soit sur Mac »).
Ce choix peut également devoir quelque chose à une application phare qu’on estime incontournable et qui fait partie d’une suite particulière (typiquement After Effects ou Photoshop pour la suite Adobe)
C'est souvent l'usage plus ou moins prolongé qu'on a eu d'un logiciel doté d'une certaine ergonomie spécifique qui décide pour nous dans la mesure où peu nombreux sont ceux qui souhaitent réapprendre sans arrêt les bases de leur activité. Ceux qui sont pour une raison où une autre déjà familiarisés avec l'ergonomie d'une marque (Avid, Adobe) auront tendance à préférer naturellement cette marque.
- capacité à gérer tous les types de projets, y compris les plus longs et lourds
- exhaustivité dans la prise en compte des différents cas de figure
- raccourcis clavier et autres formes de rationalisation des tâches répétitives
- qualité optimale des systèmes d'encodage
- rapidité et productivité sans perte de qualité
La philosophie « qui peut le plus peut le moins » s’applique bien sûr mais il y a un prix à payer si on choisit un outil professionnel complet c’est le temps d’adaptation et d’apprentissage sans parler du coût des logiciels eux-mêmes.
Quels critères de choix importants pour les monteurs amateurs ?
Ergonomie, intuitivité, simplicité d’utilisation et prix modeste devraient figurer en premier parmi les critères à retenir pour les amateurs désireux de se lancer dans l’aventure du montage sans avoir forcément envie de passer un an avant de pouvoir créer leur premier film ;-)
La qualité des encodages (compressions) fait aussi partie des critères même pour les amateurs mais l'exigence n'est pas la même selon qu'on diffuse sur Youtube ou sur une tablette ou bien si on doit affronter une grande salle et son écran géant ;-)
La rapidité des rendus (travail du logiciel qui aboutit à la visualisation en temps réel d’un effet sur la vidéo) peut aussi rentrer en ligne de compte mais elle peut rentrer en conflit avec une exigence de qualité.
Notre conseil : essayer les logiciels grâce aux versions d’essais gratuites et lire les avis des Repairenautes avisés sur nos forums et sur nos fiches logiciels. N’hésitez pas non plus à venir déposer un avis sur les logiciels que vous utilisez ou avez eu l’occasion d’essayer, vous ferez gagner un temps précieux aux autres lecteurs du Repaire ;-)
Les grands éditeurs (surtout dans le monde professionnel) sont souvent tentés « d'enfermer » leurs clients à l'intérieur d'un univers cohérent de logiciels complémentaires, domaine par domaine (montage, effets spéciaux, audio, étalonnage…) L'utilisation d'un moteur commun aux différents logiciels est indéniablement un avantage au plan rapidité et fiabilité (exemple Adobe). C'est aussi une manière de rendre l'utilisateur prisonnier de la marque, chaque médaille a son revers.
Quelques suites professionnelles : Suites Adobe Creative Suite et Creative Cloud, Suite Avid, Suite Apple
Sur le même modèle, certains éditeurs de logiciels de montage (typiquement Cyberlink actuellement) tentent de répondre d’une manière complète aussi aux besoins des vidéastes amateurs avec des applications aux possibilités suffisamment étendues mais pas trop pour ne pas devenir des usines à gaz, tendant, avec plus ou moins de réussite, à proposer des services de qualité mais avec un temps d’apprentissage court et pour un prix nettement moins élevé que les suites pro.
Trouver chaussure à son pied peut nécessiter quelques efforts en amont du choix pour comprendre les avantages et inconvénients de chaque solution, même en ayant déjà fait un sérieux tri uniquement en fonction du prix et de sa propre exigence. Mais cet effort vaut la peine d'être fait car le temps d'apprentissage est encore bien plus long et le gaspiller sur une solution qu'on abandonne au bout de quelques mois n'est pas forcément la meilleure idée !