Et en dv ?
Quoique la vocation première de ces machines ne soit pas une utilisation au format dv, il était intéressant de faire un point sur les capacités et résultats de l’une et de l’autre dans ce mode.
Rappelons qu’il existe deux façons pour la Z1 et la HC1 de délivrer une image dv :
- Soit filmer directement en dv.
- Soit filmer en hdv puis demander à la caméra de procéder à une
reconversion du signal en dv lors de la capture avec la prise IEE1394.
C’est ce qu’on appelle communément la « downconversion ».
Enregistrement direct en dv.
En filmant directement en dv, les deux caméras fournissent une image de bonne qualité mais sans plus. Comme en HD, les résultats sur mire sont assez voisins entre les deux caméras.
En dv 4:3 on lit à peu près 400 lignes en vertical et 500 lignes en horizontal pour la HC1 contre 550 lignes en horizontale sur la Z1.
En dv 16:9 on lit à peu près 400 lignes en vertical et 400 lignes en horizontal pour la HC1 et sensiblement la même chose avec la Z1.
A noter que, en dv, la Z1 peut aussi enregistrer en dvcam. En dehors de quelques avantages particuliers, le dvcam délivre strictement la même qualité d’image que le dv car la vidéo est encodée de la même façon.
Dv en downconversion.
Sur la mire de définition une surprise nous attendait. Les résultats sont quasi strictement identiques à ceux ci-dessus pour les deux caméscopes.
Et pourtant tout le monde a coutume de dire que la reconversion est meilleure que la prise directe en dv. Franck m’a confirmé aussi que, dans la pratique courante, il avait vu une différence avec sa HC1.
Ne
pratiquant plus le dv depuis un moment, j’ai donc pris ma Z1 et fait
une prise en extérieur en dv et hdv et refait un comparatif. L’aspect
général de l’image est effectivement meilleur en dv reconverti d’après
le hdv.
Mais ce n’est peut-être pas dans la définition pure et dure d’une mire qu’il faut en rechercher l’explication.
Il ne faut pas non plus trop exagérer cette différence. Nous sommes encore très loin du rendu en hdv.
J’ai voulu vérifier que la reconversion dv de la HC1 était de même qualité que celle de la Z1. J’ai donc pris la mire enregistrée (en hdv) par la HC1 et l’ai reconverti avec la Z1 puis comparée à la reconversion obtenue avec la HC1. Tout le monde a bien suivi ?... Le résultat est strictement identique. Il y a fort à parier que les circuits électroniques dédiés à cet opération sont exactement les mêmes sur les deux appareils.
Une différence entre les deux caméras : Contrairement à la HC1, la Z1 est capable de reconvertir le hdv (toujours 16:9) en dv 4:3.
Comme
vous le savez, le dv 16:9 se présente sous deux formes : en « letter
box » ou en anamorphosé. La HC1 (tout comme la Z1) sait reconvertir
sous les deux formes. Mais attention : sa notice est peu claire sur ce
sujet et il faut savoir comment se positionner.
En fait, ce sont
les paramètres de sorties TV qui détermine le type de 16:9 sortant par
la prise IEE1394. Si la HC1 est réglée en sortie TV 4:3, la
reconversion du hdv en dv se fera en 16:9 « letter box » et si elle est
réglée en sortie TV 16:9, la reconversion sera en dv 16:9 anamorphosé.
Il est important de connaître cette particularité car du 16:9 de qualité se fait au format anamorphosé (1024x576 à la lecture). Tous les tests dv présentés ci-dessus ont été fait sous cette forme.
La capture des rushes.
Profitons de cet article pour préciser que la capture des rushes avec la HC1 ne m’a posé aucun problème sous Premiere.
La caméra a été reconnue immédiatement sous XP2 et la capture avec conversion au codec Cineform s’est déroulée sans aucun souci sur Premiere Pro 1.5.1. Franck utilise le même logiciel et nous ne comprenons pas trop le sens de la note technique américaine d’Adobe annonçant que la HC1 n’est pas compatible (perte de qualité) avec PP 1.5.1.
Sous Premiere Pro 2.0, les tests d’acquisition et de réexport sur bande se sont passés tout aussi normalement. Mais là nous ne sommes plus sous Cineform mais en hdv natif.
HC1 face à la Z1 : le bilan d’une rencontre.
Si vous nous avez fait l’amitié de nous suivre tout au long de ce test, vous aurez pu remarquer que les deux machines sont complètement différentes dans leur finalité d’utilisation et ne sont absolument pas destinées au même usage.
La Z1 va
s’adresser aux opérateurs qui souhaitent maîtriser la totalité des
réglages manuels en toutes circonstances. Elle suppose un certain
apprentissage dans la manipulation des nombreux boutons permettant
d’accéder instantanément au contrôle totale de la machine ou au
changement de profil d’image que l’on aura prédéfini. La mise au point
est aussi beaucoup plus facile du fait de la bague largement
dimensionnée et surtout d’un système de visée plus précis en terme de
taille et de résolution.
L’utilisateur professionnel ou l’amateur
nostalgique des réglages « à l’ancienne » se sentira plus en confiance
avec cette caméra.
Mais il faudra en payer le prix, que ce soit en terme d’investissement
financier mais aussi en terme de taille, de poids, et de complication à
l’utilisation.
A l’inverse, la HC1 risque de dérouter complètement ce type
d’opérateur. Ne serait-ce que par la recherche de la plupart des
fonctions par un menu tactile sur le lcd. Vu la petite taille de
l’engin il faut économiser le nombre de boutons sur le corps de la
caméra mais l’accès à certains paramètres avec ce procédé est loin
d’être des plus pratiques.
La bague de mise au point n’a pas non plus les mêmes performances qu’une Z1 pour opérer manuellement. Outre sa petite taille, la commande est affectée d’un très léger temps de latence. Il faut bien dire que la Z1 est remarquable sur ce plan car le suivi de point est absolument instantané, faisant oublier que l’on a affaire à une commande électrique.
La visée est moins définie que sur la Z1, mais l’inconvénient majeur pour des travaux fins est l’absence de contrôle précis du cadre laissant une incertitude sur ce qui va apparaître en bordure de l’image.
Par contre, une fois correctement paramétrée, la HC1 fera le bonheur de celui qui ne veut pas s’encombrer d’un engin de trois kilos à traîner et pouvoir filmer en tous lieux sans trop se prendre la tête. De plus, l’investissement financier est tout à fait cohérent pour une utilisation à la fois familiale et d’amateur passionné qui souhaite profiter à moindre frais des avantages du format hdv.
Parce que, si les caméscopes sont très différents dans leur concept, leur format d’enregistrement est le même. Et, du point de vue qualité de l’image, la HC1 est très loin de faire du hdv au rabais. Bien utilisée comme nous l’avons vu plus haut, elle est capable de tenir la dragée haute à des machines plus conséquentes ce qui reste finalement un véritable tour de force eu égard à son prix et sa taille.
Pour
illustrer les propos de cette conclusion, et vu l’absence de soleil
lors de nos essais, j’ai eu envie de mettre (avec son aimable
autorisation) une capture d’écran d’un rush de Guy-Jacques qu’il a
réalisé avec sa HC1.
![]() |
HC1 « La grande bleue » par Guy-Jacques. |
Un bien beau rendu quand même, avec 800 grammes d’optique et d’électronique !
Allez,
pour finir, une facétie de notre HC1 qui voudrait presque se faire
passer, grâce à sa petite taille, pour un accessoire greffé sur sa
grande sœur.
![]() |
Mais dans très peu de temps ce sera au tour de la HC1 de porter sa nouvelle petite sœur haute définition car… la HC3 arrive bientôt et elle est encore plus compacte.
Décidément, on n’arrêtera pas le progrès.
Jean-Luc Hardyau (JLH 37)
Mars 2006
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