Incontestablement,
pour ce disque dur de tournage Sony a joué la carte de la compacité et de la
légèreté, et c'est réussi. C’est d’ailleurs ce qui étonne le plus avec ce
disque dur de tournage en comparaison à l’approche retenue par exemple par Focus
Enhancement, qui fabrique aussi ceux proposé en option par JVC pour les caméscopes
HD100 et HD250. Le disque HVR-DR60 se place sur la griffe porte accessoire ou à
l'arrière du caméscope. Je l'ai principalement utilisé avec le caméscope HVR-V1
sur pied.
Pour équilibrer une prise de vue au poing avec le disque placé sur la griffe porte accessoire, la batterie grande capacité de la V1 et son surpoids seront les bienvenues pour l’équilibrage de l’ensemble si l’on place le disque sur la griffe porte accessoire.
Ce disque est d'une capacité de 60 Go pour un prix constructeur de 1820€. Pour un prix approchant ce sont 100Go que JVC propose pour son modèle de disque DR100 de la GY-HD250.
A mon sens l'aspect primordial qui ressort de cette prise en main est qu'il ne faut pas se lancer dans un tournage sans avoir bien étudié le fonctionnement en binôme de son couple caméscope / disque dur et le réglage des nombreuses options dans leurs menus respectifs.
Voici un petit aperçu rapide en vidéo du HVR-DR60 :
Gare aux chocs et aux chutes
Comme évoqué dans le dossier Synthèse P2, XDCAM, SxS, REV, Disque dur : Quels critères pour choisir une solution sans bande?, le disque dur de tournage exploite la mécanique des disques durs et est donc sensibles aux chocs. Une chute a même de forte chance de causer la perte de ses données. A ce titre, cette technologie sans bande est donc beaucoup moins favorable que la carte mémoire. C’est pourquoi il n’est pas rare que les utilisateurs des disques de tournage double leur tournage sur bande DV ou HDV. LE HVR-DR60 entend aussi limiter les risques avec un capteur 3G détectant les mouvements d’une chute afin de couper automatiquement le disque en cas de mouvement brusque détecter, pour limiter ainsi les risques de perte de données à l’impact. Tout dépendra ensuite de l’ampleur de la chute et de la casse qui en résultera ou non ;-)
Il faut aussi savoir que l’activation de cette option « 3G » engendre une consommation électrique plus importante qui diminuera donc l’autonomie du disque.
Des réglages essentiels
A mon sens l'aspect primordial qui ressort de cette prise en main est qu'il ne faut pas se lancer dans un tournage sans avoir bien étudié le fonctionnement en binôme de son couple caméscope / disque dur. Type de synchronisation enregistrement/pause entre le caméscope et le disque, format de timecode à exploiter, format vidéo (DV ou HDV), format de fichier (avi ou .dv) sont autant de paramètres à prendre en compte.
Il
ne sera donc pas négligeable de consacrer une ou deux heures pour faire le tour
des différentes options du disque dur, mais aussi à celles du caméscope dédiées
au pilotage du disque dur. Prenez le temps de les expérimenter afin de bien
saisir leur logique et utilité pour les exploiter lorsqu’en tournage il faudra
choisir l’option adéquate à une situation particulière.
Tous les menus du HVR-DR60
Voici une vidéo montrant les différents menus du disque et les réglages possibles dans chaque sous-menu, cela montre qu’il est conseillé de savoir à quoi chaque option se rapporte pour ne pas se lancer à l’aventure à l’aveugle…
Pilotage entre le caméscope et le disque
Le
principe du « dialogue » entre le disque dur et le caméscope
Via
la prise firewire, caméscope et disque dur dialoguent entre eux pour que se
lance l’enregistrement, que le timecode généré par le caméscope soit enregistré
sur les fichiers vidéo du disque dur etc. La relecture des vidéos du disque dur
sur l’écran LCD du caméscope fait aussi parti de ce type de fonctionnalités. Il
faut être bien conscient que tous les caméscopes Sony ne sont pas à même de
« dialoguer » avec le disque dur, c’est pourquoi Sony fournit une
liste de caméscopes compatibles. En fonction du caméscope on disposera
d’ailleurs d’un potentiel de « dialogue » plus ou moins grand entre
les deux matériels, certaines fonctions n’étant accessible qu’avec quelques
modèles récents.
Tournage simple : enregistrement/Stby identique sur cassette et disque
Des
situations de tournage peuvent se contenter d’un pilotage strict entre le caméscope
et le disque dur : c'est-à-dire que chaque fois que j’appuie sur le bouton
record/stby sur le caméscope cela lance/arrête l’enregistrement sur le disque
dur. Un fichier vidéo est créé sur le disque pour chaque plan tourné entre
chaque record/stby. On peut doubler l’enregistrement sur une bande également.
D’ailleurs
notons que si on enregistre uniquement sur le disque dur sans cassette,
l’indicateur jaune « pas de bande » clignote dans le viseur ou
l’écran LCD du caméscope. C’est particulièrement gênant et désagréable. Je n’ai
pas trouvé d’option pour désactiver cela sur la V1, si quelqu’un en connaît
une…
Tournage en continu pour une captation de spectacle : quels réglages ?
Au
contraire, d’autres situations de tournage, comme la captation d’un spectacle
par exemple, nécessiteront un tournage en continu sur le disque dur. Si on se
contente de tourner sur le disque dur
uniquement, sans cassette en plus dans le caméscope, il n’y aura pas de
problème particulier. Mais si on veut doubler le tournage sur cassette, sans
interrompre pour autant l’enregistrement sur le disque dur au moment des
changements de cassettes, alors il va falloir étudier de près les options de synchros
du menu caméscope.
En
effet, l’option « Syncronous » par défaut interrompt le tournage sur
le disque dur à chaque mise en pause sur le caméscope. Or, pour changer une
cassette il est obligatoire de passer le caméscope en Stby. Mais cela ne serait
donc pas tolérable lors d’un tournage en continu puisque ça couperait aussi
l’enregistrement sur le disque dur lors du changement de cassette, on perdrait
donc quelques minutes de l’événement capté.
Deux
solutions pour éviter alors tout problème : ne faire aucune
synchronisation entre le lancement de l’enregistrement sur le caméscope et sur
le disque, lancer alors l’enregistrement sur le disque dur manuellement avec le
bouton record en façade du HVR-DR60.
Autre
solution, certains caméscopes proposent une option de syncro dédié à ce type
d’usage. Le HVR-V1 propose ainsi le mode « Relay » dans le menu de
synchronisation. Comme on peut le voir sur la petite vidéo ci-dessous, on peut
ainsi lancer le début de l’enregistrement sur la cassette et sur le disque dur,
ensuite les mises en pause du caméscope n’ont pas d’impact sur le disque dur
qui poursuit son enregistrement. Cela permet donc de changer de cassettes en
préservant un tournage continu sur le disque dur. Pour interrompre
l’enregistrement sur le disque dur il faudra au final appuyer sur son bouton
stop en façade.
Voici une vidéo illustrant ces réglages pour un tournage en continu :
L’importance du réglage du timecode
Notons aussi que dans ces situations de tournage en continu sur bande + disque dur, le réglage du type de timecode est très important. Si on veut préserver un timecode identique entre sa cassette et le disque dur de tournage, on peut alors opter pour un TC de type FreeRun. Lors du changement de cassette, le timecode continue ainsi de défiler (et est utilisé sur le disque dur qui tourne en continu). Ce qui fait qu’après le changement de cassette, quand on relance l’enregistrement sur la nouvelle bande, le TC inscrit sur la bande sera identique à celui exploité sur le disque dur pour les mêmes images. On dispose bien d’un double identique entre les images de sa cassette et celles du disque dur.
Visionnage des vidéos tournées
Lorsqu’on
passe le caméscope en mode VCR, le disque dur de tournage est détecté comme un
lecteur externe qui diffusera ses vidéos dans l’écran LCD du camescope.
C’est
sur le petit écran LCD du disque dur que l’on peut voir le nom du plan que l’on
va lire. Par défaut le disque dur propose le dernier plan tourné, ce qui est
plutôt astucieux puisque généralement on veut relire le dernier plan que l’on
vient de tourner pour le vérifier.
Contrairement
aux caméscopes à carte mémoire ou disque optique, on ne dispose pas de
représentation en vignettes des plans tournés dans le viseur LCD du caméscope.
La navigation entre les plans est donc beaucoup moins ergonomique, on se
déplace dans le nom des plans uniquement avec les boutons
« précédent » / « suivant » sur le côté du disque dur. Le
boutons sont petits et peu espacés, réservés à des doigts de pianistes ;-)
Voici une vidéo dans laquelle je présente succintement la relecture sur la V1 des plans tournés sur le HVR-DR60
Conclusion : Mes impressions en tournage et montage
Cette prise en main du disque dur de tournage HVR-DR60 livre certes des conclusions propres à ce modèle, mais aussi sur l’approche de travail à retenir avec ce type de matériel en général.
Ce
disque compact tient pleinement ses promesses pour le tournage DV ou HDV en
mode fichier. Il est très agréable, sans avoir à changer de matériel et donc en
conservant ses habitudes avec son caméscope, de bénéficier d’un revisionnage
immédiat des plans tournés. Par ailleurs, pour ceux qui ont des besoins
« à flux tendus » au montage, le montage directement depuis le disque
dur se montre très pratique et nous affranchit totalement de toute étape de
capture ou de transfert. Si l’on copie les plans tournés sur sa station de
montage il ne faut pas s’attendre à des miracles, les temps de transferts
restent de l’ordre de ceux des disques durs externes habituels : 1mn pour
1Go.
Il
ne faut pas négliger un certain temps de prise en main pour appréhender les
nombreuses variantes possibles de pilotage et de réglages entre les menus du
disque dur et ceux du caméscope (pour les modes de pilotage, le type de
timecode à utiliser etc.). Ceci est vrai pour tous les disques durs de tournage
du marché et ressort comme l’enseignement principal de ce test.
Les + | Les - |
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Dernier petit reproche, le câble firewire difficile à retirer sur le HVR-DR60 faute d'espacement suffisant pour les doigts sous la prise :
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