1 - Le « Final Cut » du PC affirme ses dispositions Pro
L’arrivée
de Premiere Pro avait annoncé une nouvelle stratégie d’Adobe quant à
son positionnement en offre logicielle pour la vidéo. Avec cette
version 1. 5, 1’éditeur passe à la vitesse supérieure en accroissant
l’interopérabilité avec les autres logiciels de la collection, tous en
progrès également. Pour avoir bien appréhendé Premiere Pro 1.0,
explorons ensemble ce qui peut amener à évoluer vers cette version 1.5.
Totalement réécrit, Premiere Pro avait comme ambition affichée de se positionner comme le Final Cut du PC, et de rivaliser aussi avec Avid, comme l’éditeur de Apple y est parvenu sur sa plateforme. De plus, il s’inscrivait dans une nouvelle suite incluant Encore DVD, nouveau logiciel pour l’authoring, et Audition, logiciel d’édition sonore racheté par Adobe (ex Cool Edit Pro).
Grandement revue, la philosophie de montage de Premiere Pro s’est donc rapprochée de ses confrères pros, avec le chûtier évolué, la manipulation des médias et leur édition souple en timeline, le travail en multi-séquences imbriquables, la retouche colorimétrique avancée, la table virtuelle de mixage audio très fournie avec support ASIO et VST... De son expérience en compositing avec After Effect, Adobe avait aussi doté Premiere Pro de fonctions déjà très avancées : fenêtre « option d’effet » pour l’animation des filtres par points clés, import de fichiers multicalques Photoshop en tant que séquences, import d’images fixes de grande résolution etc. Enfin, par cette reprogrammation complète de son logiciel, Adobe entendait ouvrir son logiciel à de multiples formats en Définition Standard et en Haute Définition (SD et la HD) et ne pas se limiter au montage du DV, à l’instar de Final Cut Pro, et contrairement à Xpress DV ou Liquid Edition qui nécessitent pour se faire de changer de monter en gamme dans les solutions de montage de ses marques et d’acheter des stations dédiées. Pour cette ouverture vers la SD, la HD, le MPEG 2 ou les nouveaux formats comme le HDV, Adobe ne nous donnait pas de perspectives précises sur ce qu’il comptait développer de lui-même ou laisser développer par des sociétés tierces avec des solutions logicielles ou hardwares. Avec la 1.5, et le concours de différents partenaires, l’orientation HD est plus spécialement mise en valeur.
Totalement refondu, Premiere Pro 1.0 avait globalement donné plus de satisfactions en terme d’ergonomie, de productivité et de fonctionnalités par rapport à son ancêtre Premiere 6.5 et tenait déjà la comparaison sur de nombreux points avec ses concurrents. Mais, il tardait à beaucoup de le voir passer un cap et atteindre une vraie maturité, car des fonctions « pros » très attendues étaient finalement restées inabouties ou absentes, comme l’export AAF et OMF, ou l’import/export EDL par exemple. Alors, cette version 1.5 répond-elle à ces attentes professionnelles dans le cadre du reportage, du film documentaire et du film institutionnel de commande ? Quelles sont par ailleurs les fonctions que l’on n’attendait pas et leur potentiel…
CAPTURE
La Capture par pilotage FireWire
La version 1.0 donnait satisfaction sur la majorité des fonctions de capture : pilotage de machine, batch-capture, intégration d'informations dans les plans capturés (comme des commentaires lisibles ensuite dans le chutier). Cependant, la fonction de détection des plans comportait bien des lacunes : elle ne s'opérait pas à la volée comme la propose Matrox avec son Media Tool. A chaque détection de nouveau plan sur la bande (correspondant à un redémarrage de la caméra au tournage) le magnétoscope était arrêté, la bande recalée, puis la capture reprise ! De quoi fatiguer les têtes de son lecteur et perdre beaucoup de temps à la capture. De surcroît, le fonctionnement de la détection de plans restait assez aléatoire.
La version 1.5 offre une grande amélioration du module de capture avec une détection des plans désormais irréprochable, la capture en tâche de fond, et le support du 24P.
Détection des plans
Concernant la fonction de détection des plans, Premiere Pro parcourt et enregistre les scènes au fur et à mesure que la bande tourne, autrement dit : finis les arrêts et rembobinages. Ainsi, une bande d'1h est bien capturée en 1h et Premiere Pro génère automatiquement le nom des plans détectés et les place au fur et à mesure dans le chûtier. La capture avec détection peut même se poursuivre sur les K7 ayant subi des ruptures de timecode.
Par
contre, lors d'une capture depuis une source analogique la détection
des plans ne fonctionne pas puisque Premiere Pro ne propose pas de
détection optique ou de coupe à un intervalle de temps indiqué par
l'utilisateur (créer 1 nouveau fichier toutes les 3mn par exemple). La
détection des plans est donc réservée aux K7 numériques et s'effectue
sur la base du datastamp (quand il y a changement de prise de vue au
tournage). Un regret : cette détection des plans n'est faisable qu'à la
capture et n'est pas applicable à postériori à un fichier vidéo
existant qui serait alors divisé en sub-clip/sous éléments. Principe de
dérushage automatique à posteriori qui conviendrait justement aux
réalisateurs qui pourraient utiliser Premiere pour maquetter un
documentaire de Beta numérique en DV par exemple. Copie excluant donc
les fameux Datastamp.
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Module de capture et la détection de scène. |
Capture en tâche de fond et 24P
L'autre nouveauté majeure du module de capture est donc la capture en tâche de fond, c'est à dire que l'on peut réduire la fenêtre du programme et lancer d'autres logiciels pour poursuivre un travail pendant que Premiere effectue la capture. La fonction ne permet pas de faire du montage en parallèle, mais nous avons par exemple lancé un mp3 dans le Média Player de Windows et la capture s'est poursuivie sans encombres ! Premiere Pro reconnaît désormais les caméras Panasonic enregistrant en 24P et 24P Advance, et peut gérer des projets à la cadence de 24i/s pour l’acquisition et l’édition des images qui en sont issues.
Capture et EDL
Pour
la capture, certains flux de production nécessitent d’importer un
fichier EDL préparé sur d’autres machines. La version 1.0 permettait
déjà d’importer des EDL, mais il fallait reformater celles-ci sur la
base des colonnes spécifiques au chûtier de Premiere Pro. Une opération
complexe qui nécessitait de passer par des reformatages sous Excel par
exemple.
Ceci a été également revu par Adobe. Désormais, depuis Fichier Importer, il est possible de choisir AAF ou EDL (au format CMX 3600). Un chûtier lié au contenu de l'EDL importée est donc créé et permet de lancer une batch capture (capture par lots).
Découverte des nouveautés avec l’aide en ligne |
2. Montage et Timeline
Optimisation de la Timeline
Premiere Pro 1.0 comportait déjà une timeline souple et efficace. A l'aide de quelques raccourcis clavier associés à la souris, il était déjà possible de faire tout ce dont un monteur a besoin pour gérer ses plans : depuis l'inversion, l'insertion ou la suppression de plans, la réouverture d'un plan de la timeline dans le moniteur source, la localisation d'un plan de la timeline dans le chûtier, un copier/coller évolué etc.Bref, difficile de créer des nouveautés de ce côté là ! Pourtant, Adobe a pensé à accroître le confort en apportant dans la timeline des petits compléments : l’affichage d’une info-bulle lors survol d'un plan qui affiche ses propriétés, le calage de la barre de défilement entre 2 plans lorsque l'on maintien MAJ (cela plaira aux monteurs AVID), lors du déplacement d’un clip, la possibilité de zoomer ou dézommer sur la timeline avec le clip comme référent et non la tête de lecture. un indicateur informant sur le nombres d'images rajoutées ou effacées lors du déplacement des poignées d'un plan ou du déplacement de l’élément complet, l’activation des paramètres de trajectoire directement en cliquant sur l’image de la visionneuse de montage …. Des petits compléments qui facilitent le quotidien et permettent de gagner en productivité.
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Informations en bulle relative an plan survolé à la souris |
Raccord à l’intérieur d’un plan (déplacer dessous)
Une autre fonction très pratique fait son apparition. On peut la considérer comme la fenêtre raccord "intérieur d'un plan". Une seconde méthode qui complète la solution existante consistant à le faire à même la timeline avec l’outil dédié. Par un double clic sur un plan de la timeline, celui-ci s'affiche dans le moniteur source (ceci fonctionne différemment du raccourci clavier "T" qui fait apparaître le plan source correspondant à l’image sous la tête de lecture car ici le contenu du moniteur source reste lié à la timeline et les changements dans le moniteur seront mis à jour dans la timeline). Une fois dans le moniteur source, si on déplace la barre grise qui s'étend des points IN à OUT, le moniteur propose un affichage simultané des images d'entrée et de sortie du plan qui sont mises à jour pendant le déplacement, et 2 autres imagettes indiquent la dernière image du plan précédent de la timeline et la Premiere image du plan suivant. Les changements opérés sur ce plan sont mis à jour automatiquement dans la timeline ! Cette fonction est donc comparable à l'outil "déplacer dessous" que l'on peut utiliser dans la timeline, mais il s'avère beaucoup plus souple et précis de le faire avec cette nouvelle fonction.
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Le principe de ce raccord : les plans A et C restent inchangés, le plan B reste en place, sa durée est préservée, mais ses points IN/OUT sont glissés. Les spirales du plan B illustrent les portions d’images non utilisées dans la timeline, et qui servent à modifier le contenu du plan B. |
Gestionnaire de projet : le retour !
Cette fenêtre permet de se créer de nouveaux projets ou de modifier le projet existant, sur la base d’options telles que la suppression des fichiers inutilisés (avec conservation de marges avant et après, avec un nombre d’images paramétrable), la création d’une version offline (par recopie le des médias capturés dans un format plus léger, et non par capture directe en basse résolution comme le feraient un Avid Xpress Pro ou un Final Cut Pro ), ou indiquer l’emplacement d’enregistrement du nouveau projet. Il est possible de calculer le poids des médias du projet actuel, et d’évaluer le poids du nouveau projet en fonction des options choisies. Plus qu’une nouveauté, il s’agit en fait du retour amélioré d’une fonction de Premiere 6.5 absente de Premiere Pro 1.0 et depuis très demandée.
Trim audio à revoir…
Côté montage, la première attente des monteurs de reportage ou de documentaire était sans doute le trim audio, c'est à dire entendre l'audio lors du déplacement des poignées des plans dans la timeline ou lors d'un raccord effectué dans la fenêtre du même nom. Malheureusement, le trim audio n’est pas au rendez-vous sur la version Beta quasi-finale que nous avons testée.
- Trucages et Compositing
Grâce à l’héritage d’ After Effect, Premiere Pro1.0 offrait déjà un grand potentiel de compositing : import de fichiers Photoshop multicalques en tant que séquences (1 calque = 1 piste de montage), animation des filtres par points clés dans la fenêtre option d’effets, possibilité de placer des transitions sur toutes les pistes vidéos, import d’images d’une résolution supérieure au projet pour l’animer sans perte de qualité.
Les courbes de Bézier spatiales et temporelles
Côté
effets et compositing, cette version 1.5 apporte 2 optimisations
principales : les courbes de bézier temporelles et spatiales d'une
part, la sauvegarde d'effets personnalisés d'autre part.
Elles
existent déjà dans After-Effect et permettent des animations fluides,
tant sur des trajectoires d'objets que pour l'animation de propriétés
de filtres entre 2 points clés... et beaucoup les réclamaient sous
Premiere Pro. Et bien les voici! Les courbes de béziers sous Premiere
Pro permettent donc des trucages et du compositing beaucoup plus précis
et souples. On les retrouve pour les valeurs des filtres, dont
l'opacité pour la création de courbes de fondus personnalisées, mais
aussi pour les courbes de volume audio. Les résultats obtenus sont sans
commune mesure avec une trajectoire en ligne droite entre 2
emplacements d’une image en mouvement ou une évolution linéaire entre 2
valeurs d'un filtre.
Sauvegarde d’effets
Il est désormais possible de sauvegarder ses effets, mais dans un cadre précis : chaque filtre personnalisé et ses points clés peuvent être sauvegardés. Les éléments sauvegardés sont stockés dans le répertoire "Préconfigurations" qui est automatiquement présent dans l'ensemble de ses projets et mis à jour au fur et à mesure qu'il est alimenté. Au moment de la sauvegarde, on détermine l'un des 3 modes possibles définissant la façon dont l'effet sera ré-appliqué par la suite aux plans à truquer : Echelle (qui met à l'échelle les images clés source proportionnellement à la longueur de l'élément cible. Cette action supprime toute image clé existante dans l'élément cible); Ancrage au point d'entrée (place la Premiere image clé de la préconfiguration à la même distance du point d'entrée de l'élément cible que du point d'entrée de l'élément d'origine) ; Ancrage au point de sortie (place la dernière image clé de la préconfiguration à la même distance du point de sortie de l'élément cible que du point de sortie de l'élément d'origine). Il nous aurait semblé judicieux d'avoir ce choix, non pas au moment de la sauvegarde de l'effet, mais au moment où il sera ré-appliqué à un plan.
Il n’est pas possible de sauvegarder directement plusieurs filtres en même temps pour créer un effet qui combinerait cet ensemble de filtres, contrairement à After-Effect qui propose une version très évoluée de ce principe de sauvegarde. Il faudra donc ruser, en créant dans le chûtier un dossier pour son effet basé sur plusieurs filtres, y sauver les différentes configurations des filtres composant son effet, puis de les appliquer 1 à 1 au plan à truquer. Si cet effet doit se répéter dans le projet, il est possible de faire un copier/coller des attributs sur la base du premier plan auquel a été ré-attribué l'effet ! Cette possibilité de copier/coller l’ensemble des attributs entre 2 plans mais pas en tant que préconfiguration rend d’autant plus surprenante cette limitation de cette nouvelle fonction.
Cette possibilité très attendue de sauvegarde d'effets ne semble concerner que les filtres et pas les transitions pour lesquelles nous n’avons pas réussi à faire de sauvegarde. Ceci est bien dommage, car certaines transitions possèdent aussi des paramètres configurables qu'il peut être fastidieux de répéter, d'autant que dans ce cas le Copier/coller les attributs n’existe pas. Rien que pour le simple fait de pouvoir sauvegarder un panel de durées pour certains effets récurrents (fondu de 6i, 12i ou 25i par exemple), cette sauvegarde de presets de transitions aurait aussi été agréable.
Effets 3D
3 nouveaux filtres 3D fond leur apparition : Ondulation (circulaire), Page roulée et Réfraction. Ils sont utilisables uniquement si l’on possède une carte GPU (Graphics Processing Unit) qui prend en charge les normes Direct3D et PS 1.3. Ces effets tirent parti des capacités de traitement vidéo des cartes GPU comme par exemple l'ombrage 3D. Comparables aux effets 3D tels que les exploitent Matrox (et le processeur graphique de sa RT-X100 via Premiere), ou Pinnacle et la carte graphique de sa solution Liquid Edition Pro… Des filtres qui viennent pallier la pauvreté des effets 3D livrés jusqu’ici avec Premiere Pro. En effet, grâce aux différents paramètres de ces 3 filtres il est désormais possible d’obtenir des effets 3D organiques réussis.
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Effets 3D « Roulé de Page » qui tire profit de l’accélération de la carte graphique. |
Nouveaux filtres
Côté retouche d’image, de nouveaux filtres hérités de Photoshop
permettent de retoucher ses images : couleur automatique, contraste
automatique, niveaux automatiques, et ombres/ton clair. Ces filtres ont
déjà été salués par les graphistes pour leur qualité au sein de
Photoshop, il en est de même sous Premiere Pro, et même s’ils
n’apportent parfois qu’un début de retouche, leurs options permettent
d’affiner le résultat pour parfaitement finaliser son travail. Ainsi le
filtre couleur automatique est capable de corriger instantanément une
balance des blancs défectueuse. Par ailleurs, les filtres cache de
transparence se complètent par des versions à 8 et 16 points qui
permettent de créer des caches complexes à l’aide des poignées que l’on
déplace, sans avoir recours à des méthodes comme les masques alpha.
Ceci simplifiera certaines situations de trucage.
4 - Trucages et Compositing : Interaction entre les logiciels de la suite vidéo
Adobe
a mis à jour l'ensemble de sa gamme de logiciels vidéo et travaillé sur
une interaction poussée de ses logiciels After Effect (compositing),
Photoshop (retouche d’image), Encore DVD (authoring DVD) et Audition
(retouche son et création audio). Encore et Audition sont désormais
disponibles en français.L’interaction poussée, désormais offerte par cette
suite logicielle, démontre que les prochaines évolutions révèleront
d’autres avancées dans ce domaine et qu’elle sera la clé de voûte d’un
certain succès.
AFTER EFFECT
Copier/Coller avec After-Effect
Lorsque After-Effect est installé sur le même système que Premiere Pro,
il est possible de sélectionner des plans dans sa timeline Premiere
Pro, de les copier, puis de les coller directement dans une composition
After Effect. Les fichiers sont collés dans la timeline After Effect au
même timecode que celui auquel ils se trouvent sous Premiere Pro. Fini
les opérations Fichier / Sauver, Fichier /Ouvrir… Après l’ajout de ses
trucages et effets, il faut effectuer le rendu de sa composition sous
After Effect car il n’est pas possible de copier sa composition After
Effect vers Premiere Pro, ce qui est logique puisque le moteur de rendu
de After Effect est bien spécifique et qu’il traite des informations
absente de Premiere Pro (comme les animations de textes par exemple).
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Cliquez sur l'image pour l'agrandir |
Dans Premiere, sélection d’une portion de timeline, copiée, puis collée dans une composition DV After-Effect. |
Filtres After reconnus dans Premiere Pro
Lors
de l'installation de After Effect, les filtres After sont directement
intégrés dans Premiere Pro (recherche automatique effectuée à
l’installation de Premiere). Côté correction colorimétrique, Premiere
Pro bénéficie ainsi du nouveau plug-in Color Finesse désormais intégré
dans After Effect et jusqu'ici vendu séparément par la société
Synthetic Aperture. Attention, ce filtre de correction colorimétrique
très performant n’est inclut qu’avec la version d’After Effects Pro, ou
de la Vidéo Collection Pro qui intègre cette version. L'ensemble des
filtres After peuvent donc être utilisés sous Premiere Pro dans la
fenêtre option d'effets, paramétrées dans le temps avec des points clés
et des courbes de béziers temporelles.
PHOTOSHOP
Création d’un fichier Photoshop depuis Premiere Pro
Lorsque
Photoshop est installé sur le même système que Premiere Pro, une
interaction entre les 2 logiciels permet de lancer la création du
document Photoshop depuis Premiere Pro. Dans Premiere Pro 1.5, il est
désormais possible de faire Fichier / Nouveau / Fichier Photoshop. Une
boîte de dialogue demande l’emplacement et le nom du fichier à créer.
Puis, Photoshop se lance et un nouveau fichier à la taille du projet
est créé, avec des repères correspondant aux zones de titre et
d'action.
Une fois le fichier fini sous Photoshop, on le retrouve
dans le chûtier de Premiere Pro. Ceci évite donc de lancer manuellement
Photoshop, puis de créer un nouveau document à la taille de son projet
en cours, puis de l’importer manuellement dans Premiere.
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L’interopérabilité entre les logiciels permet de travailler plus vite et plus simplement. |
Fonctions de gestion des pixels non carrés de Photoshop CS
Photoshop CS apporte une vraie évolution par rapport à Photoshop 7 pour préparer des fichiers pour la vidéo. En effet, Photoshop CS gère désormais les pixels non carrés, ce qui permet donc de créer directement et sans déformation des fichiers avec le ratio de pixels D1/DV PAL ou NTSC. Les paramètres de documents prédéfinis de Photoshop CS incluent tous les formats de fichiers vidéos courants avec des guides action et zone de titrage, en Pal et NTSC, au format DV 4/3 ou 16/9, mais aussi au format HDTV 720 ou 1080.
Import fichier Photoshop multicalque : Optimisations ?
Depuis Premiere Pro 1.0 il est possible d'importer un fichier photoshop multicalque en tant que séquence. Premiere Pro crée alors une séquence dans laquelle 1 calque = 1 piste. Ceci rend très facile et très pratique l'animation d'un groupe d'éléments. Le fichier photoshop peut être à nouveau ouvert depuis Premiere Pro (par un clic droit > Modifier l'original) et on peut modifier le contenu des calques, ces modifications seront répercutée automatiquement dans la séquence de Premiere Pro.
Les utilisateurs de cette fonction se sont souvent plains des problèmes causés lors de l'ajout ou de la suppression de calques au fichier Photoshop après son import sous Premiere Pro. Nos tests ont montré que ce problème perdure. Par exemple, si vous importez un fichier de 3 calques avec 1 fond, 1 dessin, 1 texte, que vous appliquez une trajectoire au calque du dessin, puis retournez sous Photoshop pour rajouter un calque, la trajectoire du dessin se retrouve appliquée au texte ! Il est donc possible de modifier le contenu de chaque calque (changer un texte, modifier un dessin) mais pas de rajouter ou de supprimer de calques...
AUDITION
Cette
application dont la version 1.5 apporte une francisation intégrale est
à la fois un Studio de mixage audio et une unité de création d’ambiance
musicales libres de droits sur la base de boucles son. Boucles en
augmentation puisque la dotation est désormais de 5000 éléments. Notons
que ce type de sonorisation collabore bien avec Premiere puisque toute
demande de modification dans celui-ci ré-ouvre Audition. Composition
réajustée, celle-ci est aussi remise à jour dans Premiere.
De
nouveaux filtres faciliteront le travail de retouche sonore pour la
suppression des clips et pop ou l’extraction sonore (qui permet par
exemple dans un morceau mixé d’isoler soit la musique soit le
chanteur). La post-synchro profite de la visualisation de la vidéo
source en ruban avec imagettes au-dessus des pistes mais aussi d’une
fenêtre de lecture dockable à taille variable. Pour l’aspect
collaboratif, il manque à Audition de savoir reprendre les pistes audio
de Premiere non mixées. Pourquoi pas en copier-coller comme Premiere
sait désormais le faire pour le compositing avec After Effects…Il
manque encore là aussi un export OMF pour du mixage en studio. Bien que
méconnu, il ne faut pas sous-estimer le potentiel de ce logiciel, très
souple et fonctionnel pour la composition de musique sur mesure à base
de boucles libres, à l’instar de Acid de Sony ou SoundTrack de Apple
(livré avec Final Cut Pro), mais également très complet dans le domaine
de la retouche audio.
ENCORE DVD
L’interaction avec Encore DVD 1.5 se poursuit, à tel point qu’il nous semble judicieux de ne travailler sous Encore DVD qu’avec des avi (et non des fichier m2v) et de n’encoder qu’en toute fin de création de DVD. Ainsi, en cours de création du DVD, les avi utilisés dans Encore DVD peuvent être modifiés sous Premiere Pro et ensuite mis à jour automatiquement dans Encore DVD. De même un fichier vidéo préparé sous Premiere Pro avec des marques de chapitres sera parfaitement exploité par Encore lors de son import qui créera une timeline avec les points de chapitres précédemment définis. L’interaction de Encore DVD se poursuit avec After Effect et Photoshop, là aussi de façon très positive, et nous pourrons y revenir dans un prochain article.
6 - Partage de projets : EDL, AAF et OMF ?
Il
est désormais possible d'exporter une timeline en EDL au format
CMX3600. Pour ce type d'export il est conseillé de suivre les conseils
listés dans l'aide pour optimiser sa liste EDL, comme se limiter à 1
piste de montage, travailler avec des bandes nommées et sans rupture de
TC, etc.... Cet export était attendu par les utilisateurs soit devant
finaliser leur montage en régie. Cette mise à jour de l’EDL n’a pas été
expérimentée. Vos expériences sur le sujet pourront venir enrichir
cette Premiere version de l’article ou servir de matière à débat sur le
forum Premiere Pro.
L'export AAF semble toujours identique à la version 1.0. Ce format d'échange qui tend à se développer est ici proposé pour un usage restreint détaillé dans l’aide : un export de son montage vers AVID XPress DV. Ceci nous semble d’un intérêt limité, mais on pourra au moins souligner qu’Adobe permet à ses utilisateurs de finaliser leur montage sur le logiciel concurrent de la même gamme, une démarche rare.
Côté audio, l'export OMF est une fonction attendue par tous ceux qui désirent externaliser leur post-production audio vers un Pro Tools LE par exemple. Malheureusement cette fonction est toujours absente et cela est surprenant tant ce type de format d'échange audio est répandu dans les flux de production professionnels et dans les logiciels de montage de la concurrence (Liquid Edition, Avid Xpress DV, Final Cut). Adobe propose désormais l'export OMF pour After Effects, un copier/coller de sa timeline Premiere Pro vers After permettrait ainsi de faire ensuite son export OMF. C’est un choix discutable. Nous avons testé cet export depuis After Effect. La Premiere surprise est l’obligation d’exporter la vidéo avec l’audio de l’OMF, c’est techniquement étonnant et les temps de calculs en résultant sont très importants. Ce plus cet export n’a pas donné de résultats probants puisque l’import de l’OMF obtenu dans Logic Audio 5.5 sur PC n’a rien donné (l’interface de Logic reste vierge). Espérons qu’un vrai export OMF traditionnel, avec options de choix en mode embeded ou non, soit intégré rapidement à Premiere Pro. Une demande à faire à Adobe qui attend les retours sur la version française de « Studio », la partie de son site Internet dédiée aux échanges utilisateurs, aux didacticiels et aux remarques diverses.
7 - Orientations technologiques : du DV aux formats de demain
Avec Premiere Pro 1.5, Adobe annonce une ouverture accrue sur la vidéo HD. Soit avec des cartes développées par des société tierces comme Black Magic Design, BlueFish 444, Matrox ou Canopus), soit par le biais de plug-ins externes pour le HDV pris en charge par celui de Mainconcept (en MPEG -2 TS natif), ou encore celui de CineForm (compression ondelette). Ainsi, Premiere Pro se positionne comme un logiciel qui ratisse large, à l’instar de Final Cut sur Mac, et pouvant traiter du DV, de la SD, de la HD, du HDV, du MPEG 1 et 2, à l’aide des cartes dont certaines très économiques ou plug-ins appropriés.
En conséquence, des sociétés proposent des stations de montage clés en main DV, SD ou HD, comme 1Beyond, Boxx ou ProMax. De leur côté, des constructeurs concluent des accords de compatibilité de leurs stations avec ces cartes, comme HP avec BlueFish 444 pour l’utilisation du port PCI 64bits. C’est cette philosophie d’ouverture extrême du logiciel et cette possibilité d’augmenter son potentiel sur la base de produits tiers qui en fait l’équivalent PC de Final Cut développé sur ce principe d’un unique logiciel ouvert à toutes sortes d’ajouts matériels et logiciels. Un confort moral pour l’utilisateur ou l’investisseur, libre de mises à jour à son gré pour basculer d’une technologie vers une autre. .
Les différentes cartes SD et HD ont été annoncées en avril au NAB (salon vidéo pro de Las Vegas). Leur disponibilité sur le marché n’est pas toujours effective. Le SATIS (salon de la vidéo pro à Paris en octobre) sera sans doute l’occasion de découvrir et comparer l’ensemble des offres proposées.

Mainconcept MPEG Pro, pour monter en MPEG 1 et 2
Carte Blue Fish 444 pour monter en SD 10 bits

8 - Export : Adobe Media Encodeur
Premiere Pro permet désormais d'appliquer des filtres ou des modifications aux séquences à encoder dans Adobe Media Encodeur : désentrelacer, réduction de bruit vidéo, échelle, recadrage. Il est ainsi possible de recadrer sa vidéo par exemple, comme cela était possible dans Premiere 6.5 mais non dans Premiere Pro 1.0.

9 - Améliorations souhaitables
Voici quelques unes des améliorations que nous souhaiterions voir arriver pour une prochaine version :
•
l’export OMF directement dans Premiere Pro. C’est la fonction la plus
attendue par les professionnels du documentaire et de l’institutionnel
qui ont besoin d’une finalisation de l’audio en studio son, surtout si
le montage sous Premiere Pro est réalisé en SD ou HD avec les cartes
dédiées. Avec sa nouvelle architecture deprogrammation des fonctions en modules distincts, il
serait inspiré de la part d’Adobe de proposer rapidement cette fonction
OMF avant même la prochaine mise à jour. On ne peut imaginer un
environnement de montage professionnel SD ou HD sans cette fonction
professionnelle omniprésente dans les flux de production.
• le trim audio
• la prise en charge native du RS-422 (des cartes optionnelles SD/HD le proposent)
• une interface personnalisable au niveau des boutons des moniteurs très encombrants en mono-écran
• l’acquisition en basse-résolution pour capturer ses rushes DV en
basse-def lors de grandes quantités de cassettes), ses rushes HD en
basse def (qui pourrait être le HDV) pour travailler avec des flux
moins gourmand en bande passante, soit pour éviter le recours à des
systèmes de DD complexes, soit pour favoriser le maquettage sur
notebook …
• un clavier personnalisable également depuis une représentation de
l’image du clavier et des fonctions affectées aux touches (comme sous
AVID, Final Cut, Liquid). Actuellement le clavier est personnalisable
sous forme d’une liste des fonctions.
• Intégration en natif des codec de gestion du MPEG et du HDV
• Prise en charge du MXF et du MPEG-IMX
• Prise en charge directe du montage multicam
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