[News] Moon Smart Focus : Un nouvel outil d'aide à la mise au point pour le cinéma

remi_simonnin a publié un nouvel article:

Moon Smart Focus : Un nouvel outil d'aide à la mise au point pour le cinéma - Focus sur Moon Smart Focus, le nouvel accessoire d'aide à la mise au point aidé par l’intelligence artificielle

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Selon Moonlight Industries, l’objectif de Moon Smart Focus n’est pas de supprimer des postes sur un tournage, mais d’accompagner les assistants caméras dans leur travail,

Ou plutôt de les accompagner vers la sortie.

 

et dans deux ans tu as ca d'office dans tous les camescopes.

 

J'ai bien lu 24000$
et bin je vais commander

 

Mais comme dit Rémi, notre talentueux stagiaire, l'intérêt (en tous cas revendiqué) réside aussi ici :

"Les principaux atouts du Moon Smart Focus mis en avant par le fabricant :

• Il n’est plus nécessaire de prendre les mesures de distance et de réaliser des marques sur le sol, ce qui rend la préparation plus rapide.
• Les acteurs bénéficient d’une plus grande fluidité dans l’improvisation de mouvements.
• Le Moon Smart Focus ayant un angle de champ large (87° horizontal), il peut faire le point sur les sujets avant qu’ils ne rentrent dans le cadre".

Même si on s'en contrefiche d'où on est, on sait qu'une minute perdue de tournage coûte cher mais si on pouvait ainsi préserver l'emploi des techniciens autant que les conditions des comédiens et comédiennes, cette modique somme de 24 000 euros ne serait pas si vaine.

(demandez à un crétin comme moi de faire marcher cette machine tout seul et sans pointeur !).

 

C'est déjà présent sur de nombreux "appareils-photo qui filment" un peu évolués, et ça s'appelle autofocus continu. Oui OK, c'est pas exactement la même chose, l'AF-C n'anticipe pas la mise au point sur les sujets hors cadre, parfois ils sont à la peine quand il y a plusieurs sujets dans l'image (mais ça s'améliore sans cesse), et ils ne fonctionnent qu'avec des objectifs auto-focus.

Sans vouloir jouer les oiseaux de mauvais augure, il est possible que ce genre de système vienne à remplacer des professions, pas seulement parce qu'il sera moins cher que les salaires à verser, mais en plus parce qu'il sera plus performant que l'être humain.

 

en tout cas ca ressemble furieusement a une Asus Xtion qui coute ait pas tellement cher (dans les 300 euros)


je pense que c'est quand meme pas mal evolué.
Il semble y avoir une camera stereoscopique (pour la distance), un Lidar (pour la reconnaissance de personnes), une camera standard (pour le monitoring ou la reconnaissance de visage.
L'AI évoquée est je pense pour la reconnaissance de visage, mais bon on a tous ca dans nos APN, Camera, smartphones etc...

 

24000$ pour réinventer l'eau chaude ?

Eh oui !
Le premier "appareil photo qui filme", c'était je crois le Nikon D90 en 2008. Et si les avis divergent sur qui a inventé l'autofocus, il semble que le premier vrai reflex avec AF était le Pentax ME-F, en 1981.
Il ne filmait pas....
N' y avait-il pas alors déjà bien longtemps que les caméscopes avaient été dotés de l'autofocus continu ? (mon premier caméscope, un Canon HI8, l'avait, en 1991)
Si je me souviens bien, les AF-C des reflex fonctionnaient (toujours aujourd'hui je suppose ?) déjà en mode "prédictif", prenant en compte le temps nécessaire à la remontée du miroir.

Pour revenir plus précisément à ce smart focus lunaire, il y a de quoi quand même être interpelé : est ce vraiment dû à la volonté de préserver des emplois que généralement les objectifs dits "cinéma" n'ont pas d'autofocus ?
Pardonnez cette question impertinente (et surement stupide) d'un béotien non introduit dans ce monde...

 

Oui ça fait belle lurette qu'il y a des AF qui évoluent au cours de la prise de vue. Mais si je comprends bien, ce qu'on appelle spécifiquement AF-C identifie certains objets (yeux). Il est plus sélectif, et donc potentiellement plus pertinent. Avec un AF "classique", si tu tapotes en haut à gauche de l'écran pour indiquer où faire le point, l'AF fera le point toujours là, même si tonton gégé quitte cet espace pour aller en bas à droite de l'image. (Mais que diable va-t-il faire là bas ?)

Dans les prédécesseurs, il y a aussi la Kinect, sortie en 2010. Un kit permet de l'exploiter sur PC. L'une des fonctions permet d'identifier une personne et de reproduire son squelette, en 3D et en temps réel. C'est assez bluffant, mais ça a du mal à suivre une personne qui passe derrière un objet, où s'il y a plus d'une personne dans le champ.

Sans être cinéaste, quelques éléments de réponse:

Sur la plupart des optiques AF "photo", les bagues de mise au point et de diaph ne sont que des roues codeuses sans lien mécanique avec les lentilles. Quand on les tourne, l'appareil photo envoie des ordres au moteur de l'AF ou du diaph pour simuler un contrôle manuel. En vidéo, ce système manque de précision et on s'en rend vite compte quand on utilise un follow-focus. En revanche, cela fait déjà longtemps qu'il existe des follow-focus motorisés, contrôlables à distance, adaptés aux optiques purement manuelles. Mais ça n'est pas un AF.

Une des grandes utilisations de follow-focus est de changer la mise au point volontairement, typiquement pour passer d'un personnage à un autre. Là, aucun système ne peut deviner l'intention du réalisateur, il faut une part de contrôle humain. Mais si je comprends bien, ce focaliseur lunaire intelligent peut être programmé pour assurer un changement de point entre deux personnages qu'il reconnaît, et adapter la mise au point même si l'acteur n'est pas exactement dans ses marques. Ca ne remplace pas totalement l’intervention humaine, mais ça permet de remplacer le poste de pointeur, réputé être l'un des plus difficile sur un plateau, par le premier neuneu que tu trouves, vu qu'il n'y a plus qu'à appuyer sur un bouton au bon moment. Et en plus, si c'est vraiment bien conçu, ça peut être plus précis qu'un pointeur même expérimenté.

 

Non. Les systèmes d'aide à la mise au point ne sont pas nouveaux, le CineTape fonctionne par ultrasons et est utilisé depuis longtemps, et il y en a d'autres. Toutes ces aides à la mise au point ne peuvent en aucun cas remplacer l'assistant caméra (le pointeur), elles sont là pour lui faciliter la tâche.

L'AF et ces dispositifs d'aide n'ont aucun rapport. Ce qu'attend un utilisateur d'AF, c'est de ne pas avoir à faire la mise au point, d'être soulagé de cette contrainte. Ces dispositifs d'aide eux sont des outils au service de la narration. On ne fera pas nécessairement le point sur le sujet principal, on peut aussi décider de faire une bascule de point très rapide ou bien au contraire très lente, d'ajuster le point plusieurs fois au sein du même plan, entre autres exemples. Et puis on peut décider de changer la façon de faire en cours de tournage. Il faut toujours un pointeur pour utiliser ces outils. C'est d'ailleurs vendu comme une aide pour le pointeur et pas autre chose (allez voir leur site).

L'appareil calcule le focus sur tous les sujets par suivi (tracking), mais ce n'est pas lui qui peut décider où faire le focus, à quel moment ni à quelle vitesse, c'est toujours le travail du pointeur, comme avec les autres systèmes d'aide. C'est juste plus évolué puisque le système peut suivre plusieurs personnages, et permettre de basculer le point de l'un à l'autre plus facilement.

Cela n'a rien à voir avec ce qu'on attends d'un dispositif entièrement automatisé comme l'AF.

 

Excellent point de vue compétent @LiquidPro ! Bravo et merci.

Pas davantage cinéaste, y ayant renoncé, la vieille école insiste quand même sur la fonction de mise en scène supposant donc que le travail est davantage axé sur l'échange avec les acteurs et actrices qu'avec l'équipe technique dirigées par le directeur photo et l'ingé son (sur certes, des échanges mais surtout préalables).

Le réa s'inscrit donc aussi dans l'intervention humaine pour garder un contrôle sur ses intentions.

Se rappeler également que certains acteurs et actrices d'envergure dont les actuels se réfugieraient dans l'ombre et l'anonymat ou au mieux au théâtre, avaient horreur qu'on les enquiquine (pour rester poli) avec des marques sur le sol et un réa qui se respecte, se doit d'en tenir compte.

 

LiquidPro, oui:

Remplacer des postes qui demandent une grande expérience par une poste accessible à n'importe quel nioub' (oui je caricature un peu) grâce à l'appui de la technologie, ce n'est pas une exclusivité du cinéma. J'ai longtemps bossé dans la conception d'appareils médicaux, c'était la même chose. Quoique la boîte s'en défendent, il y a potentiellement bien une histoire de masse salariale.

En revanche, je ne trouve pas que ça n'ait rien à voir avec les AF. Justement parce que les AF récents tendent vers la possibilité de programmer des intentions.


Ca reste sommaire aujourd'hui, mais l'idée est là.

 

le suivi du regard ca existe depuis longtemps, particulierement dans le marketing ou on etudie le comportement de l'acheteur dans un supermarché par exemple.

Protect&Gamble par exemple ont dans les sous-sols l'immeuble près de chez moi une replique de supermarché pour tester la disposition de leurs produits).

grosso modo ca donne des cartes de l'attention du sujet (ou et combien de temps il regarde)
on appelle ca le neuromarketing

Ca parait hors-sujet, mais en fait pas du tout puisqu'on peut appliquer ca au cinema pour predire ou va se diriger le regard, et donc anticiper soit le focus, soit mettre des élements dans l'image au bon moment et au bon endroit (placement de produit ?)
on le fait deja a un autre niveau (quelques règles élementaire de tournage jusqu'a la Grammaire" du cinema), donc on peut s'imaginer quelqu'un se prenne d'envie d'inventer le neurocinema.
On a bien des mordus du high-framerate et autres bizzarerie du pixel poussé dans ses derniers retranchement.
Dans nos APN et camescope on a non seulement le focus sur les visages , mais aussi sur ceux qui sourient, c'est donc deja un pas vers cette normalisation/hierarchisation du contenu de l'image

 

(perso, çà va, je pouvais y échapper et puisque déjà habitué à rien dans le cerveau, que des implants opticiens dans les yeux pour rester alerte et vigilant sur le focus ).