Il y a quelques temps j’ai eu l’opportunité de découvrir dans le détail le flux de production de la chaîne d’information France24. L'organisation de ce workflow peut inspirer les petites structures de production devant gérer une approche de partage de médias, et donc de leur documentation à base de métadonnées. L’approche des métiers, avec des journalistes réalisant le montage et le mixage de leurs reportages, mais également la version texte pour le site internet de la chaîne est également un aspect intéressant.
Approche de cet article sur le workflow de France 24 :
- Comment cet exemple de workflow en DV25 d’une grande chaîne peut-il inspirer de petites structures de production afin d’optimiser sa productivité lorsque plusieurs intervenants travaillent sur un même projet ?
- Quelles sont les nouvelles approches du montage vidéo professionnel en termes de méthodologie de travail et de gestion des médias ?
- Comment est organisé le flux de production de la chaîne France 24 ? Quels sont les logiciels, matériels, technologies et formats exploités, et les tâches de chacun à chaque étape de la production ? Quelle gestion des médias y est mise en œuvre avec les métadonnées, et l’applicatif Interplay d’Avid?
- Quels nouveaux métiers sont nécessaires dans de tels flux de production ?
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Avant notre visite nous étions intrigués par l’annonce de salles en open-space dans lesquelles se mêlent le plateau TV des directs, les postes des journalistes qui sont aussi les postes de montage et d’enregistrement des commentaires, et nous nous demandions comment tout cela était géré. Notons que c'est Avid qui a été intégrateur de la chaîne, ce qui signait la première intervention de la nouvelle activité d’Avid France en ce domaine. Crédit photo: Laurent Derbré |
En résumé |
Le flux de production de France 24 interpelle sur l’aspect de documentation des médias avec des métadonnées dès le début du flux de production, et les nouveaux métiers qui en découlent. L’usage de ces informations au sein des métiers au montage ou lors de l’archivage nous informe bien des méthodes de travail qui se dessinent pour nos productions. Les problématiques de réexploitation d’images ou même d’archivage nous toucheront de plus en plus même dans nos flux de production plus modestes que ceux d’une chaîne d’information, leur méthode de travail à de quoi nous inspirer.
Le profil des journalistes de France 24 réalisant leur montage, leur mixage, la préparation des titrages, une version texte spécifique au site internet de la chaîne, éclaire aussi sur les orientations de ce métier. Les écoles ou les élèves actuellement en formation de journalisme seront sans doute interpellé par cette approche.
L’outil Interplay dans ce contexte est éclairant des organisations de flux de production que prendront probablement de plus en plus dans les prochaines années les structures de production, même de petite taille, avec des outils gérant exploitant les métadonnée, proposant des logiciels simplifiés selon son rôle dans le workflow (dédiés au placement de métadonnées ou encore au simple visionnage), gérant l’automation de tâches pour l’encodage ou l’archivage. |
Interplay : l'applicatif serveur exploité par France 24
Exploiter un serveur partagé avec de nombreux médias mis à disposition de plusieurs monteurs/journalistes exige une étroite gestion. Sur le marché différents logiciels de gestion de contenus, appelés des « media management » sont proposés par différents éditeurs. Ces applicatifs serveurs s’installent donc pour sur son/ses serveurs vidéo et permettront de gérer plus ou moins de type de formats de fichiers, de les répercuter dans les logiciels de montage, de gérer les droits utilisateurs, de permettre à d'autres personnes de documenter les médias avec des commentaire ou des validations etc.
France 24 s’est appuyé sur le dernier applicatif serveur d’Avid dénommé Interplay. Ce logiciel va plus loin qu’un media manager (comme Avid en propose un par ailleurs), c’est un moteur autour duquel s’articulent différents logiciels pour capturer, documenter, ou gérer les médias. Côté administrateur des groupes permettent de décider de différents droits d’accès aux médias, de gérer différentes versions d’un documents avec des révisions (commentaires à chaque étape de validation des modification) etc. Interplay gère de nombreux type de fichiers et ne se limite pas aux fichiers vidéo gérés par les logiciels de montage Avid. Ainsi, des fichiers de bureautique, côtoient ceux de Photoshop, After Effects ou de Pro Tools. Interplay est donc un composant important du workflow que nous avons découvert chez France 24.
Pour autant, dans notre optique de tirer un enseignement de ce workflow de France 24 pour sa propre petite structure de production, on pourra le transposer à l'utilisation d'une version plus allégée d'Interplay ou encore d'une autre solution de Media Manager. Au-delà même de cet outil Avid en particulier, cela nous permettra dans cet article de lever des questions importantes sur les différents types d’aspect d’un flux de production en général : gestion de différents corps de métiers à différents étapes du workflow, gestion de médias, des droits, d’intervention de plusieurs personnes sur un même média etc.
Espaces de travail ouverts, profils métiers tout autant !
France 24 peut être considérée comme trois chaînes en une puisque la chaîne propose une version française, une anglaise et une arabophone avec leur propre canal de diffusion. Chaque rédaction de la chaîne travaille dans son espace dédié au sein du bâtiment d’Issy-les-Moulineaux, mais ces trois entités partagent toutes la même infrastructure technique (les mêmes serveurs par exemple) et certains aspect du flux de production leurs sont communs.
Il est surprenant de voir ainsi réunis dans un même espace ouvert les journalistes avec leur poste de travail/montage, à quelques pas de là le plateau de présentation du journal et de réception d’invités, le chef d’édition… le tout décliné en trois exemplaires pour les trois versions de la chaîne.
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Dans les salles en espace ouvert se mêlent plateau TV, poste de montage des journalistes, toutes les équipes de la rédaction. Crédit photo: Laurent Derbré |
A l’image de l’espace de travail, la chaîne a décidé de ne
pas segmenter les métiers. La moyenne d’âge de 31 ans pour l’ensemble des
personnels donne le ton. Les jeunes journalistes recrutés à la création de France
24 ont été formés pour gérer l’intégralité de la réalisation de leurs
reportages vidéo : si l’écriture était la base de leur profil, s’y sont
ajoutés gestion des médias, montage, enregistrement du commentaire, mixage,
préparation des synthés à base de modèles, émission d’un document avec les
timecode des synthés à déclencher en diffusion.
Comment les
journalistes ont-ils été formés ? |
« Aucune connaissance en logiciels de montage vidéo n’était exigée des journalistes lors de leur recrutement. Par petits groupes, ils ont été formés deux jours par Avid dans un premier temps, pour être sensibilisés aux logiciels exploités à chaque étape du flux de production et aux bases de NewsCutter. Les équipes ont ensuite été formées sur place dans la chaîne, à même notre circuit de production réel. Une petite salle de montage dédiée accueille les personnes en formation du moment. Raccordées au serveur comme toute station de montage, mais avec des droits utilisateurs interdisant toute suppression de fichier, les journalistes y sont formés au montage sur NewsCutter et à l’utilisation d’Interplay en exploitant les mêmes images que celles utilisées pour l’antenne. » nous répond Frédéric Brochard, Directeur Technique de France 24. |
Voilà donc pour les grandes lignes, rentrons dans le détail…
1. Le flux de production : les images sources
Les sources d’images sont presque toujours des images issues de flux vidéo EVN. Il s’agit d’images que des agences proposent aux chaînes : des rushes, des séquences sur un sujet donné. Ces flux sont reçus par satellite. Ils sont enregistrés sur le serveur (d’une capacité de 3000h) et documentés en deux phases. On découvre donc à cette étape du flux de production un profil métier assez récent de "documentaliste de fichiers", dénommé "Coordinateurs image" par France 24, dont on pourra s’inspirer pour nos propres méthodes de production...
France 24 : DV 25 de la captation à la diffusion |
Notons que l’enregistrement des EVN se fait en DV 25, avec le codec DV Avid en 4:1:1 (donc basé sur la déclinaison Panasonic du DV alors que la déclinaison Sony est en 4:2:0). Ce format DV25 en 4:1:1 sera exploité d’un bout à l’autre du flux de production, même pour la diffusion. |
Enregistrement des EVN : le repérage
Le premier temps est celui du « repérage ». Au sein de la « NewsRoom », deux personnes sont en charge de choisir et d’enregistrer sur le serveur les images provenant de 5 canaux vidéo. Ces images sont fournies par des Agences, comme Reuters ou le service TV de l’Agence France Presse (AFP). Il s’agit d’ensemble de plans en situation, auxquels peuvent s’ajouter des interviews ou témoignages. Si vous voulez vous faire une idée plus précise, j’ai remarqué que la rubrique vidéo du site lemonde.fr diffuse ainsi des images « brutes » de l’AFP ou Reuters issues de ces flux.
Le logiciel Interplay Assist est exploité à cette étape pour
la capture mais aussi pour placer des « locators » (c'est-à-dire des
marques) qui suivront les vidéos tout au long du flux de production (montage,
archivage). Un travail de documentation plus fin est réalisé à l’étape
suivante par les coordinateurs image. Ce logiciel Interplay Assist qui fait parti de l’ensemble du dispositif plus global de
l’applicatif serveur Interplay s’appui sur une interface se limitant aux seules
fonctions nécessaires lors de ces opérations de capture et de documentation, ça
n’est probablement pas négligeable pour que les différents intervenants s’y sentent à leur aise pour travailler.
Enregistrement des EVN : la documentation
Lors de cette seconde étape, toujours sous Interplay Assist, cinq documentalistes/"coordinateurs image" sont en charge d’indexer les médias capturés, de documenter les informations sur les locators placés en amont dans les vidéos, de rajouter d’autres locators d’information ainsi que des métadonnées informatives comme une description ou des mots clés.
Les vidéos enregistrées sont classées avec une arborescence de dossier « à la Windows » basée sur des règles précises (dossier avec la date du jour, un sous dossier par événement) afin de faciliter leur accès par les journalistes par la suite, mais aussi par la suite leur archivage.
Cette phase de choix, de capture et de documentation des images prend donc toute son importance dans une chaîne comme France 24 où ces images constitueront les sources des reportages dans la majorité des cas.
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Le logiciel InterPlay Assist (saisie d'écran tirée d'une vidéo officielle Avid).
En bas à gauche l'arborescence des fichiers vidéo enregistrés sur les serveurs et classés dans différents dossiers. Le contenu du dossier sélectionné est visible en bas à droite. En haut à gauche le lecteur vidéo qui permet entre autre de placer des locators. Le plus important pour ce qui nous occupe : l'ajout de mots clés pour chaque locator en haut à droite. |
Qu’en tirer pour nos flux de production ?
Si l’on prend exemple de cette étape du flux de production pour de petites structures de production, ce poste de "coordinateur image" peut s’avérer précieux, sans pour autant qu’il n’occupe obligatoirement une personne à plein temps. Les images documentées sur le serveur, que ce soit online (disponible au montage) ou en archives (nécessitant une copie sur la partie online du serveur avant montage), sera autant de temps de gagné sur la réalisation d’un nouveau film ou reportage devant ré-exploiter l’interview de telle personne, les images de tel événement. Une situation particulièrement fréquente dans le domaine des productions institutionnelles, pour lesquelles nous sommes souvent confrontés à la ré-utilisation de certaines images d’un film à l’autre. L'utilisation potentielle d’un même média par plusieurs intervenants d'un flux de production (différents monteurs, archiviste, réalisateurs, responsables éditoriaux) rentabilisera d’autant plus la bonne documentation des médias afin de faciliter leur recherche et mise à disposition.
Tournage sur le terrain en Panasonic HVX200
A côté de l’enregistrement des EVN, dix « sets de reportages » sont disponibles pour que des journalistes (JRI) partent sur le terrain tourner et y réaliser des reportages. Là aussi l'organisation est intéressante : plutôt que de laisser n'importe quelle équipe retirer/ramener du matériel au "magasin" de la chaîne (lieu de grand dépôt du matériel), le matériel a été nominativement affecté aux JRI et est rangé dans une armoire fermée par un code. « Les soucis de maintenance ou de détérioration du matériel sont ainsi sans commune mesure avec ce que j'ai pu voir dans d'autres chaînes où j'ai travaillé avec la matériel en rotation permanente entre les équipes via le magasin » complète à ce propos Frédéric Brochard, Directeur Technique de France 24
Le matériel se compose :
- d'une caméra HVX200 de Panasonic pour le moment exploité en tournage DV sur bande, un usage P2 est envisagé
- pour le montage d'un ordinateur portable durcit au sein duquel le disque dur est intégré dans un gel (Panasonic également)
- d'une antenne satellite BGAN permettant la transmission par Inmarsat du sujet encodé en windows media vidéo 9 dans un débit de 500 à 4000Kb/s selon les situations
A chaque étape du flux de production chacun travaille sur son poste avec différents logiciels de la solution serveur InterPlay (Assist ou Access), côté montage avec le logiciel NewsCutter, côté gestion du journal en cours de création avec iNews. En voici le détail dans le prochain chapitre...
2. Les coulisses de la création du journal TV
L’environnement matériel
Comme évoqué en préambule, l’ensemble des personnels de chaque rédaction est rassemblé dans un même espace où se mêlent postes informatique, postes de montage, le plateau du JT. Un point marquant : très peu de câblerie visible, et surtout aucune station de travail puisque tous les PC sont déportés dans une autre pièce.
Aucune capture d’image vidéo n’étant réalisée par les journalistes sur leur postes de montage, le déport des stations de travail n’a pas été confronté à de souci de limite de câblage avec des magnétoscopes. Chaque poste de journaliste est donc relié au serveur en Giga Ethernet pour en exploiter les fichiers vidéo capturés en amont depuis les EVN.
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Aucune câblerie visible, stations de travail déportées et accès aux vidéos des serveurs en Ethernet. Crédit photo: Laurent Derbré |
Chacun reçoit aussi un retour du direct du canal qui est
diffusé en direct à l’antenne, via une connexion IP (réseau). La téléphonie
étant aussi basée sur IP, sur chaque bureau un simple hub permet ainsi de rajouter
au besoin une ligne de téléphone, ou un retour télévision avec une grande
souplesse. Astucieux !
Déport de sa station de travail et distance de câblage à respecter |
Rapellons que déporter ainsi les ordinateurs peut poser des soucis de distances maximales à ne pas dépasser si l’on veut conserver une liaison exploitable avec son magnétoscope. Il est recommandé de ne pas dépasser 3 mètres en firewire pour de la capture DV ou HDV par exemple (des câbles de haute qualité permettent d'atteindre 10m), alors qu’en SDI on dispose de plusieurs dizaines de mètres. |
Des Serveurs pour plus de 3 000h online
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Dans une des travées de la salle regroupant dix serveurs auxquels plus d'une centaines de journalistes sont connectés, les stations de montage déportées etc. Crédit photo: Laurent Derbré |
Logiciels du poste de travail du journaliste
Le poste de travail type d’un journaliste se compose de son poste de montage NewsCuttter, d’un système Windows virtualisé pour ses mails et connections web (nous y reviendrons), et d’un second écran connecté au logiciel iNews.
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Poste de travail type d'un journaliste pour le montage : le logiciel de montage Avid Newscutter interfacé avec l'applicatif serveur Interplay, iNews, un retour antenne via IP, et l'accès à un système Windows virtualisé. Crédit photo: Laurent Derbré |
iNews est un logiciel utilisé par la rédaction pour recevoir les dépêches des agences AFP et Reuters, mais également pour gérer la création des JT. Le chef d’édition liste les sujets qui seront traités, indique quel journaliste est affecté à chaque reportage à réaliser, et l’ensemble de ces informations se répercutent dans un conducteur affiché à toute la rédaction dans iNews.
Le logiciel de montage retenu est donc NewsCutter. Etant
donné que le montage est réalisé par les journalistes on aurait pu s’attendre à
ce qu’ils utilisent iNewsInstinct dont l’approche reprend les logiques de
l’écriture plutôt que celles du montage audiovisuel brut, mais ce choix est justifié par la volonté d'aboutir à des montages plus aboutis, ce qui se vérifirait suite aux formations puisque « certains journalistes apprécient de pouvoir travailler avec des transitions et quelques effets » nous indiquait Frédéric Brochard…
Montage, mixage, habillage
Dans NewsCutter, le journaliste-monteur dispose d’une fenêtre issue d’Interplay : une arborescence fichier d’un côté, un descriptif de chaque plan contenu dans ce dossier de l’autre. A cette étape le monteur peut lancer des recherches sur les mots clés placés en amont par les documentalistes ("coordinateurs image").
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La fenêtre Interplay affichée dans NewsCutter sert de chutier. Crédit photo: Laurent Derbré |
Par glissé/déposé il importe ainsi les médias nécessaires dans son projet de montage NewsCutter. Au besoin, il peut retrouver et exploiter les locators informatifs placés dans les vidéos.
Le journaliste enresgitre lui-même son commentaire, à l'aide d'un micro-casque Sennheiser HMD 25-1 qui ne capte que de façon modérée le bruit ambiant de la salle. Il s'agit en fait d'un micro-casque habituellement utilisé dans des stades pour des commentaires sportifs. Cet aspect d'enregistrement au sein de la salle commune des voix commentaire inciterait d'ailleurs les journalistes à des comportements maitrisés en terme d'environnement sonore !
Le mixage
Une fois le montage réalisé, et le niveau audio des sonores uniformisé un minimum, le mixage et l’enregistrement sont réalisés en une même opération. Le son sortant de la station de montage rentre dans une mixette Rami sur une première tranche. Une seconde tranche accueille le micro-casque du journaliste (un Sennheiser HMD 25-1). En sortie de la mixette, pour entrer l’audio dans la station Avid, le son mêle donc sur une même piste stéréo l’audio des vidéos présentent en timeline et l’audio du micro commentaire du journaliste.
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La mixette Rami exploitée pour un mixage en direct lors de l'enregistrement du commantaire. |
Lorsque le journaliste lance l’enregistrement de son commentaire, il mixe donc en même temps le niveau audio des sources lues en timeline, pour baisser le niveau des ambiances sonores sur les plans d’illustration par exemple. La piste audio ainsi enregistrée est la piste finale, les autres seront mutées (rendues silencieuses) lors de l’export du fichier vidéo DV final envoyé sur le serveur pour diffusion.
Si le monteur le souhaite, il peut bien entendu se contenter d’enregistrer son commentaire (sans aucune source audio ne provenant de son montage en même temps), puis réaliser son mixage final entre ses différentes pistes audio dans NewsCutter à l’aide de points clés…
Habillage
Comme pour la majorité des cas des chaînes d’information, les synthés (titrages) ne sont pas intégrés dans le montage mais rajouté à la vidéo lors de la diffusion.
Le journaliste prépare les synthés (titres) qui seront exploités sur le sujet lors de la diffusion. Il se base sur des modèles qui seront reconnus par le matériel Deko exploité pour cela en régie. Par contre ce processus pourrait être plus automatisé en exploitant des marques dans le fichier vidéo exporté, mais pour le moment les synthés sont lancés manuellement lors de la diffusion.
S'inspirer de ces méthodes pour nos propres flux de production |
Rappelons que NewsCutter reprend la philosophie habituelle du montage Avid. Les utilisateurs d’Avid Xpress Pro ou de MediaComposer y retrouveraient bien rapidement leurs petits. Réaliser du montage reportage dans de tels logiciels reste assez proche des méthodes et besoins exploités dans Final Cut Pro, Edius, Premiere Pro ou Vegas. Quelque soit notre logiciel de prédilection les méthodologies de travail exploitées par France 24 peuvent donc aisément nous inspirer dans nos propres production… |
Mails et surf internet sur un système Windows virtualisé
Afin de sécuriser les stations de montage, la consultation de mails et le surf internet ne se fait pas au sein du système d’exploitation accueillant les logiciels de montage, mais dans un système Windows virtualisé avec VMware ACE sur la même machine. Cela évite les éventuelles contaminations de virus (il y a aussi un antivirus sur les mails). Le copier/coller de texte entre le système Windows virtualisé et celui « réel » de montage est malgré tout autorisé pour permettre aux journalistes de tirer profit des résultats de leurs recherches sur internet. Le VMware prend également en charge les clé USB ou disque amovible qui sont connectés sur le PC
Déclinaison pour le site internet
Le travail du journaliste ne s’arrête pas là. Il décline ensuite le commentaire de son reportage pour sa mise en ligne en tant que texte sur le site de France 24. Il exporte aussi une imagette représentative du reportage. Ces informations sont transmises sur le serveur au sein d’un même “pack”. Une automation se charge d’encoder le reportage vidéo pour le web, puis ces encodages wmv et flash sont rajoutés automatiquement dans le “pack” transmis à l’équipe chargée de la gestion éditoriale du site.
A suivre...
France 24 est en train de mettre en oeuvre la partie archivage, exploitant le logiciel Virage qui semble très attrayant à découvrir avec une approche d'analyse de l'image et du son pour indixer automatiquement des mots clés en métadonnées. Dans une seconde partie à venir début 2008 nous évoquerons donc la diffusion et l'archivage qui bouclent la workflow de France 24.