Quelqu'un peut-il m'éclairer sur ce phénomène au nom de LOMOGRAPHY ?

On en a déjà parlé sur le Repaire (surtout moi ... et ici avec le succès habituel dès que l'on tente de sortir des sentiers battus et rebattus ) , c'est une démarche artistique contre-culturelle, je ne vais gonfler personne en te suggérant dans un premier temps de faire une recherche sur Lomographie ou Lomography. Une chose quand même à préciser, ça n'a rien contrairement aux apparences avec du minimalisme économique, au contraire ça coûte du pognon pour des résultats aléatoires ...

 

En général ce sont des gens d'image ; photographes, peintres, graphistes, décorateurs etc ... qui s'intéressent à ces pratiques alternatives, on est dans l'époque du "trop d'images" donc il leur faut trouver quelque chose qui ne soit pas dans l'air du temps, celui des trucages automatisés des réseaux sociaux ... un peu comme de rouler ou de se saper "rétro", donc on fait du Polaroïd, du sténopé, du Super8, de l'argentique soit avec des matériels ultra-économiques (tant que l'on ne met pas de pelloche dedans) comme les LOMO (d'où le nom) appareils bon marché de la période soviétique, on cherche le flare, le voile, la surimp, on développe de la périmée dans des potions artisanales etc ... c'est fait d' aléatoire réel ou simulé par une bonne connaissance de la prise de vue et de la chimie ... ou des deux à la fois ... on voit des choses superbes, proches de la peinture hyperréaliste, mais comme je le disais plus haut, il faut déjà avoir le regard différent et une culture artistique, savoir découper dans l'environnement le cadre qui va autoriser les acrobaties citées plus haut ... Pas facile mais un excellent test pour repérer des talents.
Ravi d'avoir eu l'occasion de ranimer ce sujet ...

 

C'est sûr que quand tu vois le budget pour la pelloche, le développement, tu gamberges avant d'appuyer sur le bouton ... mais l'infrastructure n'aide pas, plus de minilab, faut commander sur Internet si tu veux de l' Ekta, ce n'est plus dispo en supermarché ou chez le photographe du coin ... qui, lui, fait ses photos de mariage en numérique, le film Polaroïd d'origine n'existe plus, ceux qui ont repris sortent des produits qui m'ont semblé moins convaincants. Si on ne veut pas craquer du pognon et repérer des talents, ben on met la classe à l'animation image par image, avec un appareil photo-numérique, une tablette graphique, un scanner.

 

Ben oui il vaut mieux les former avec les outils de leur temps qui bien maîtrisés sont les plus performants que l'on ait jamais eu. S'ils veulent "faire de l'art", qu'ils les utilisent plutôt que des trucs de plus en plus marginaux ... tout ce que j'ai appris sur le plan technique dans les années 60 ne me sert pratiquement plus sauf pour les rubriques "musée" ou à filer les bases intangibles à certains ... seules les méthodes de travail pour gagner du temps (et du pognon) en déterminant des priorités restent d'actualité.

 

Un Zorki … très bonne optique. Très supérieure à celle des Holga et compagnie qui servent en Lomographie.

 

Kiev, c'était ukrainien donc URSS à l'époque, c'était une copie du Contax II (l'appareil de Capa), un copain des frères Giraud m'avait filé le sien pour un doc sur les Antillais en France pour remplacer mon Leica M3 malencontreusement prêté à un autre caméraman qui me l'avait foutu par terre. Gros bricolage sur ce doc militant : caméra est-allemande Pentaflex 16 (celle du possesseur du Kiev, décidément très branché à l' Est), Beaulieu R16, Bolex H16Rx (la mienne avec le Summicron 2/50 "rentrant" du Leica sur bague monture C), Bell & Howell 70DR avec Angénieux 17-68 à coude reflex + retro-zoom et Stellavox SM5 (le petit) et MD21 prêtés par le Musée de l' Homme. De la +X, double XX, 4X négatives N&B provenant de chutes de nos tournages officiels. Ca nous éloigne de la Lomographie malgré l'origine du matos mais question bricolage ça reste dans l'esprit.

 

Oui c'est ça ... ça devait être en 1967 puisque je bossais sur les 3 émissions d' Harris & Sédouy qui n'ont pas survécu à Mai 68.
Capa, c'était Rollei 6x6 et Contax. A la même époque le Contax avait des avantages sur les Leica à vis : le télémètre intégré au viseur et la monture à baïonnette qui n'apparaîtront que bien plus tard sur les Leica M. Mon M3 était un des premiers modèles de 1954 ou 55 avec armement en deux fois, pas de sélecteur de cadre et Summicron 2/50 "rentrant" qu'il ne fallait pas oublier de verrouiller une fois sorti.

Même le site sur la lomographie en cause ... donc pas trop de HS !

Lomopedia : l'appareil argentique Leica M3 · Lomography