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Test de la Sony PXW-Z280

J'ai eu la chance de tester la Sony PXW-Z280 en avant-première. Voici mon retour.

Publié par JLH 37 le 25 Septembre 2018 dans Tests
► Commentaires 210
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    Vues : 12 610
  1. JLH 37

    Prologue.

    Vers la mi-juillet, j'ai la surprise de recevoir un message d'Anna Doublet (chef de produit Sony Pro en France) qui me propose de mettre une PXW-Z280 à ma disposition pour que je puisse la tester. Elle m'indique que cela pourrait faire suite à mes interventions sur une discussion à laquelle je participe sur le Repaire autour de cette machine et au test de la Z150.

    La PXW-Z280 est en effet le nouveau modèle de caméscope qui doit remplacer la PXW-200 avec une conception assez particulière en son genre et qui entraîne quelques interrogations.

    Présentation de la PXW-Z280


    PXW-Z280.jpg
    PXW-Z280

    Alors que la tendance se tourne plutôt vers des appareils à grands capteurs et, de par le fait, mono-capteur, Sony prend un peu tout le monde de court pour réitérer son ancien modèle en tri-capteurs demi pouce HD haut de gamme mais avec une différence de taille : la machine intègre à présent le format UHD.

    Par parenthèse, je signale que, contrairement à ce qu'annonce Sony, le format 4K n'existe pas au sens stricto facto du terme sur cette machine. Il s'agit de la résolution 3840x2160 et non pas du 4096x2160 dévolu au véritable 4K comme il peut être utilisé au cinéma.

    Cette précision étant faite, on va trouver un enregistrement de l'UHD particulièrement complet car décliné sous toutes les fréquences d'images usuelles (jusqu'au 60P), que ce soit en long gop mais aussi en intra et avec des débits d'enregistrement à la hauteur de ses ambitions surtout quand on veut faire de l'intra de qualité. Un test d'encodage nous montrera de quoi il en retourne.

    La HD est bien sûr présente sous les mêmes formes. Au cours de ce test une excellente surprise va nous attendre concernant celle-ci.

    La machine regorge de réglages en tous genres afin de pouvoir ajuster l'aspect de l'image à son goût. Nous en reparlerons au cours du test. Mais elle dispose aussi de nombreuses caractéristiques techniques de pointe qui raviront les utilisateurs qui en auront besoin.

    Je vous invite à en prendre connaissance sur les notes techniques du constructeur.

    On notera que le manuel d'utilisation de la PXW-Z280 contient la bagatelle de... 156 pages. Si l'on veut utiliser toutes les ressources de l'appareil, il va falloir y porter quelque attention.

    Ergonomie

    Ce qui peut surprendre quand on la prend pour la première fois, c'est... son poids. Nous en reparlerons à l'heure de la conclusion, mais sa tenue en main est bien équilibrée. Sur pied, cela facilitera les mouvements précis.

    Ensuite il y a l'optique. La première chose agréable étant les trois bagues séparées pour régler la mise au point, le zoom et le diaphragme.
    Mais il y a plus : l'optique peut être gérée électriquement ou mécaniquement. Pour les opérateurs ne jurant que par des optiques mécaniques, ils seront comblés. Et les autres aussi. Le zoom retrouve son petit levier que j'ai perdu avec la Z150, ce qui m'avait fait râler. Nous reviendrons sur cette optique au cours du test.

    Sinon on retrouve le généreux pare-soleil protégeant la lentille frontale des rayons lumineux ainsi que le célèbre "clapet" évitant de perdre en permanence les traditionnels bouchons d'objectif amovibles.

    Il y a dix boutons assignables, certains étant dévolus à certaines fonctions mais on peut changer cela au gré de ses besoins et les assigner à plein d'autres choses.

    La machine est dotée d'un joystick permettant de se déplacer dans les menus, les zones de contrôle du point (en mode loupe), la détection des visages... etc. La navigation dans le menu peut aussi se faire à l'aide d'une molette.

    Mais une nouveauté d'importance apparaît sur cette machine : le filtre neutre variable en continu. Ceci est loin d'être un simple gadget et nous allons voir qu'il est pratiquement indispensable pour conserver le meilleur rendement du couple optique-capteur afin d'obtenir les meilleures images en toutes circonstances.

    En bref, l'ergonomie du caméscope est conçue pour pouvoir l'utiliser et le régler facilement dans l'action, surtout en mode manuel, et on voit bien qu'il a été conçu pour ça.

    Mais je ne vais pas tout détailler, ce serait trop long et nous allons laisser la place aux tests pratiques sur l'image, car c'est quand même la finalité première d'un appareil de prise de vue : délivrer des images de qualité.

    En vidéo nous avons une particularité inconnue en photographie : la norme d'enregistrement des images en ITU BT 709. Elle limite l'espace colorimétrique au sRVB. C'est ennuyeux mais pas dramatique pour la présentation des tests.

    Ce qui l'est beaucoup plus, c'est qu'elle impose un écart de luminance en 16-235 au lieu de l'habituel 0-255 pour le reste. Ce qui fait que, suivant le lecteur utilisé, son paramétrage et le réglage de votre carte graphique, il n'est pas impossible que vous ne voyiez pas certains rushes de la même façon que moi en terme de contraste.

    Je vous invite à consulter cet échange sur le Repaire où nous avons eu à faire face à ce type de problème avec un des membres et cela n'a pas été simple : Difference rendu couleur suivant le lecteur video | Page 2 | Le Repaire

    Concernant les captures d'image, pas de souci elles ne sont pas concernées. Par contre, lisez-les sur Photoshop (ou autres programmes du même style) car, chez moi, la visionneuse de photos Windows me déforme les couleurs.

    Attention : toutes les captures de mire doivent être observées avec une image à 100% (ou plus) car si la résolution de l'écran est inférieure à celle de l'image et que vous ne l'affichez pas à une taille d'au moins 100%, cela va provoquer de l'aliasing qui n'existe pas sur l'image. Et le résultat sera faussé par rapport à la réalité.

    Pour la vidéo je vous conseille MPCHC qui est paramétrable en 16-235 ou 0-255 (en laissant la main au lecteur par la carte graphique). VLC peut convenir aussi. Chez moi le lecteur Windows Media me donne un contraste important et je le déconseille dans la mesure du possible.

    Certains tests contiennent des fichiers natifs. Il faudrait les lire en 16-235.

    D'autres tests sont des copies en avchd .mp4. Quelque soit le réglage de MPCHC ils devraient apparaître toujours pareil car mon encodeur externe me permet "d'encapsuler" du 16-235 dans du 0-255 et je les vois donc de la même façon quel que soit le réglage. Ce n'est pas le cas avec Windows Media et je ne sais pas pourquoi.

    Bon, je sais, tout ceci est un peu rébarbatif mais mérite votre attention pour ne pas tirer de conclusions hâtives sur un visionnement défectueux.

    Et maintenant, place aux tests.

    Test du couple optique-capteurs

    Pour faire de belles images, il faut une bonne optique. En fait, avec le numérique, il faut que l'optique soit bonne mais aussi que le couple optique-capteur soit optimum. Il faut aussi savoir comment va se comporter le couple optique-capteurs (avec un s car il y en a trois) selon les différentes valeurs de diaphragme. Ceci aidera à faire les bons choix lors de la prise de vues.

    >> Définition en UHD

    Nous allons commencer par l'UHD. Je rappelle que l'optique utilisée est la même que l'ancien modèle HD (siglée Fujinon) et que Sony a maintenu sa technologie demi-pouce tri-capteurs sur ce modèle. Sony en est même très fier et le revendique haut et fort en nous disant qu'il est le seul, que la profondeur de champ est étendue (c'est exact, évidemment) et que la sensibilité est importante (nous verrons cela).

    Mais que va-t-il advenir de la définition de l'image et de son aptitude à conserver les plus fins détails propres à l'UHD ? Et quel comportement va avoir le couple optique-capteur face à la fermeture du diaphragme engendrant de la diffraction ?

    Seule une mire de définition est capable de le mesurer de façon certaine et comparer les différents réglages avec précision.

    Toutes les prises de vues qui vont suivre ont été faite à la focale de 25 mm (champ équivalent à un 136 mm sur un 24x36)

    Nous allons commencer par la pleine ouverture :
    mire-uhd-pleine-ouverture-25mm.png
    UHD Pleine ouverture.

    Pari tenu, tout va bien. Jusqu'à environ 1800 lignes cela tient bien la corde. Après cela s'atténue mais on distingue toujours les lignes jusqu'à 2000. On a donc bien une très bonne définition permise par l'UHD sur la mire et, en pratique, le caméscope est apte à enregistrer les plus fins détails inhérents à ce format lors de vos prise de vues.

    Nous passons maintenant à f:2,8
    mire-uhd-f2.8-25mm.png
    UHD f:2,8.

    Même résultat avec une nuance. Si l'on compare attentivement les deux images, celle-ci bénéficie d'un meilleur transfert de modulation que la précédente. On n'a pas cette espèce de petit halo autour des transitions noir/blanc que l'on observe sur la précédente.

    Sinon il n'y a pas de vignettage. Pas d'aberration chromatique. Pas d'aliasing non plus. Concernant celui-ci j'ai fait des tests de prise sur des matières qui me posent habituellement problème avec d'autres appareils, je n'ai rien vu.

    On ferme au diaph supérieur, f:4
    mire-uhd-f4-25mm.png
    UHD f:4

    Rien de particulier à dire, c'est pareil que précédemment.

    Continuons en fermant à f:5.6
    mire-uhd-f5.6-25mm.png
    UHD f:5,6

    Là, ça commence à ne plus être pareil. Comme vous pouvez le constater, la diffraction commence à montrer le bout de son nez. Passé 1800 lignes, tout est flou. Sur les images courantes cela ne se verra peut-être pas (surtout si on ne compare rien) mais la mire nous montre bien que nous arrivons à la limite à ne pas franchir. On ne tire plus l'optimum du couple optique capteur. Pour ma part, j'ai filmé avec la PXW-Z280 toujours en deçà de cette limite.

    Et c'est là qu'intervient la très grande importance du filtre neutre variable en continu. Vous fixez une valeur de diaphragme optimum et vous ajustez l'exposition avec le filtre neutre. C'est une habitude à prendre mais on s'y fait. Et comme le capteur est petit, la profondeur de champ sera suffisante pour ne pas avoir à fermer au-delà.

    Pour vous montrer ce qui se passe quand même, nous allons le faire et passer à f:8
    mire-uhd-f8-25mm.png
    UHD f:8

    Cela se gâte. Passé environ 1300 lignes les détails s'estompent. A éviter absolument en UHD.

    Par curiosité, regardons ce qu'il se passe à... f:11
    mire-uhd-f11-25mm.png
    UHD f:11

    Sans commentaire. Autant tourner directement en HD, ce ne sera pas pire.

    Alors justement, qu'est-ce que cela donne en HD ?

    >> Définition en HD

    La mire a été filmée en XAVCHD 422 10 bits à 50 Mbs. Même focale de 25 mm.

    Nous prenons la valeur de diaph de f:2,8
    mire-hd-f2.8-25mm.png
    HD f2,8

    Et là, grosse surprise. Le caméscope va allègrement dépasser les 1000 lignes pour aller jusqu'à 1200 lignes. Nous sortons des standards HD traditionnels et ceux qui connaissent bien le théorème de Shannon et Nyquist sur la numérisation vont me rappeler (à juste titre) que c'est impossible.

    Alors que s'est-il passé ? Comment est-ce possible ? Je pense avoir une hypothèse plausible. Souvenez-vous, on retrouve ce type de résultat en convertissant une image UHD en HD.

    Je prends donc le rush UHD de la mire filmé à f:2,8 et je le convertis en HD. Voici ce que ça donne :
    mire-uhd-f2.8-25mm-convertie-en HD.png
    Mire UHD convertie en HD

    Si on compare avec le résultat précédent, le résultat est quasi identique. Il y a fort à parier que le caméscope a fait une conversion UHD>HD lors de la prise de vues.

    Pour parfaire cette hypothèse, je vais utiliser la machine en position "doubleur de focale". Cette position ne double pas vraiment la focale (au sens propre) mais donne un champ résultant de moitié en n'utilisant que la moitié des photosites pour réduire artificiellement la taille du capteur. Là, je suis sûr que l'image va être enregistrée directement en 1920x1080.

    Voici ce que nous montre la mire :
    mire-hd-doubleur-focale-f4-25mm.png
    Mire HD avec "doubleur de focale"

    Et maintenant on retrouve bien une définition qui rentre dans les standards de la HD. Cette définition est d'ailleurs très bonne pour ce standard car elle s'éteint aux alentours de 1000 lignes et ne peut pas aller plus loin.

    Nous reviendrons sur tout ceci pour en tirer la conduite à tenir en pratique.

    Quelle est la valeur de fermeture du diaphragme à ne pas dépasser ?
    En toute bonne logique, si on se réfère à la courbe de
    diaphragme UHD montrée plus haut, il ne faudrait pas dépasser f:8 en HD.
    mire-hd-f8-25mm.png
    Mire HD à f:8

    Effectivement, à cette valeur nous retrouvons toujours la définition maxi en HD.

    Nous vérifions qu'à f:11 la diffraction va stopper la définition à environ 1000 lignes comme en UHD et va donc dégrader
    l'image HD

    mire-hd-f11-25mm.png
    Mire HD à f:11

    C'est bien ce que l'on observe. En HD, le caméscope devra être utilisé entre la pleine ouverture et f:8 pour pouvoir rendre les
    meilleurs résultats dans ce format
    .

    >> Réglage de la netteté

    Comme nous sommes sur les mesures de définition, nous allons aborder une fonction assez importante présente sur ce caméscope : le réglage de la netteté.

    Déjà, il faut s'entendre sur ce qu'on entend par "netteté". S'il s'agit de la définition de l'image telle que nous avons pu la mesurer plus haut, ce réglage n'a aucune incidence sur les mesures. Il est impossible de tromper une mire de définition en augmentant le réglage de la netteté.

    En fait il s'agit plutôt d'augmenter le contraste des contours de détails afin de rendre le piqué visuel plus important. Mais il va falloir agir avec délicatesse sur cette fonction et chercher à savoir où le constructeur a placé la barre dans le réglage afin d'agir en conséquence (suivant ses goûts) pour de ne pas tomber dans le caricatural.

    La PXW-Z280 dispose de réglages sophistiqués qui diffèrent de nombre de machines dotées d'un simple curseur destiné à augmenter le piqué visuel de façon beaucoup plus simpliste et pas toujours très heureuse si on pousse le bouchon un peu trop loin.

    Ici, ce n'est pas cela du tout. Si vous vous référez à la notice, vous verrez que l'on peut ajuster finement la représentation des détails dans l'image en accédant à plusieurs sortes de sous-réglages d'ajustement du détail. Ceci avec un menu différent en UHD, HD et même SD.

    J'ai donc pris le parti de ne pas utiliser ces réglages et ceci pour deux raisons :

    - La complexité de leur mise en œuvre nécessite beaucoup de temps pour arriver à un résultat escompté sans faire de bêtise sur le rendu. L'ajustement des détails (cela s'appelle comme cela dans la notice) ne comporte pas moins de... 9 sortes de réglages différents.

    - Ce rendu aurait de toute façon été le mien, mais peut-être pas du goût de tout le monde et aurait donc été subjectif.

    Dans toutes les images que vous allez voir, les détails sont bien présents, à la hauteur des performances mesurées par la mire (elle est là pour ça). Mais, si certains les trouvent trop douces, sachez qu'il est possible de renforcer la perception du détail par des réglages adaptés. Ceux qui aiment les images douces seront contents et pourront même... les adoucir encore un peu plus.

    C'est pourquoi je suis resté sur une imagerie brute de décoffrage sans enclencher la fonction d'ajustement du détail.

    >> Rendu de l'UHD convertie en HD par rapport à la HD. Doubleur de focale.

    Au vu des résultats que nous avons mesurés plus haut, on peut se demander si cela vaut le coup de filmer en UHD pour améliorer la qualité d'un film qui sortira uniquement en HD.

    Laissons la mire de côté et regardons une petite scène filmée en studio.
    uhd-xavc-long.png
    Prise de vues en UHD

    Même prise mais en HD :
    hd-xacv-long.png
    Prise de vue en HD

    Conversion de la prise UHD en HD :
    uhd-convertieHD.png
    UHD en HD

    Ce sont donc ces deux dernières images qu'il faut comparer. D'un point de vue définition elles sont très proches comme nous l'avons mesuré précédemment. Mais le bruit est plus présent sur la version HD directe. Ceci dit, à distance normale d'observation, les deux images ne montrent vraiment pas grande différence.

    En pratique, si vous êtes sûr de ne pas avoir besoin de l'UHD pour un film, nul besoin de tourner en UHD pour reconvertir en HD avec la PXW-Z280 car vous ne gagnerez pas grand chose.

    Par contre, si vous voulez bénéficier de l'UHD pour faire des effets en post sur votre version HD, évidemment il faudra tourner en UHD.

    La question se pose aussi de savoir, si l'on veut utiliser un recadrage afin d'augmenter artificiellement le grossissement, d'utiliser le "doubleur de focale" ou de faire la même chose en partant d'un rush UHD. Pour terminer en HD, bien sûr.

    Ici prise avec le zoom presque à fond (91mm) en UHD :
    doubleur-uhd-sans-recadrage.png
    Prise de vue UHD

    Maintenant, on passe en HD et on enclenche le "doubleur" :
    doubleur.png
    Prise de vues HD avec "doubleur de focale"

    Et maintenant, à l'aide de mon logiciel de montage, je recadre le rush UHD en 1920x1080 pour avoir la même chose que la vue précédente :
    doubleur-uhd-recadrée.png
    Prise de vues UHD recadrée

    Et l'on compare ces deux dernières images. Elles sont identiques. Donc, si l'on veut tourner en HD en équivalent très longue focale, on pourra utiliser directement le "doubleur" de la machine plutôt que de passer par de l'UHD recadrée.

    Voici maintenant un petit morceau de film où l'on voit un pigeon filmé dans un premier temps à fond de zoom normalement (focale équivalente à 515 mm en 24x36) puis passage en "doubleur" (sans changer de point de vue, évidemment) pour obtenir un angle de champ équivalent à un 1030 mm en 24x36. Je suis à environ 16 mètres du sujet et à f:4.


    Pigeon filmé sans, puis avec doubleur de focale

    Réglages de la colorimétrie

    Ici je ne vais pas pouvoir m'étendre avec grande précision sur le sujet. En effet, je n'ai pas vu (ou pas trouvé) de profils d'image tout fait comme sur ma Z150.

    Mais on peut affiner toute la matrice colorimétrique avec de nombreux réglages. Autant dire que c'est long et je n'ai pas eu le courage de m'y mettre pour déterminer un réglage le plus fidèle possible dès la prise de vues. Je vous conseille aussi d'être équipé correctement pour l'interprétation des images et leur correction si nécessaire. Et d'avoir toutes les bases techniques nécessaires pour bien savoir ce que vous faites.

    Néanmoins, je vous montre une image de mire Colorchecker, qui a été filmée sans aucune correction colorimétrique avec le gamma standard et espace BT709. L'éclairage de cette mire a été mesuré à 5800k par la machine lors d'une balance des blancs manuelle sur mire de gris neutre. A noter que les températures de couleur mesurées restent affichées en permanence à l'écran du caméscope.

    colorchecker.png
    Mire X-Rite ColorChecker

    De mon côté, j'ai observé une dérive vers le rouge sur certaines partie du spectre. Rien de dramatique, mais si je devais utiliser cette machine pour moi, je ferais les corrections nécessaires.

    Pour ceux qui ne veulent pas se lancer dans des réglages mal maîtrisés ou fastidieux, je pense que l'on doit pouvoir trouver des bases de réglage sur le net. Sachez aussi qu'il est possible d'enregistrer tous les paramétrages de la machine sur une simple carte SD afin de les conserver, les échanger ou les utiliser sur plusieurs caméscopes en cas de tournage multi-caméras.

    La balance des blancs automatique fonctionne normalement (et là encore, il y a tout un tas d'options) mais, comme toute balance des blancs auto, elle peut varier sans crier gare suivant ce que contient l'image lorsque l'on change de cadrage. La vitesse de ces changements est paramétrable dans le menu.

    Test d'enregistrements à différents débits

    Important : Avant d'aller voir en images de quoi il en retourne, je vous remercie de bien lire ce qui va suivre.

    Ici nous allons utiliser une procédure de test un peu particulière que seuls les aquariophiles (de préférence en bac récifal) pourront reproduire à l'identique :laugh:

    Le test va consister à filmer la surface de l'eau avec une agitation prononcée et totalement aléatoire (les pompes de brassage seront réglées en conséquence) et éclairée par une rampe LED.

    Petit gif pour le test d encodage.gif
    Illustration du procédé de test. Rush non natif. Les rushes natifs seront proposés au téléchargement au fil de la sous-partie.

    Ce test est une véritable torture pour les encodeurs et je n' en ai pas vu beaucoup lui résister. Il ne faut donc pas que vous preniez ce test dans ses résultats tels que vous les verrez mais plus comme un "crash test" qui permet de hiérarchiser la qualité des encodages réalisés.

    D'autre part, évaluer et surtout comparer les artefacts d'une prise à l'autre n'est pas simple car (pour l'encodage inter-images) vous savez que la compression des images se fait derrière une image clé de référence (le fameux Groupe Of Pictures) et que si vous comparez une image clé sur un test et la dernière image d'un GOP sur un autre, tout est faussé. Il va donc falloir que vous jugiez en avançant image par image, soit pour trouver les images clés et vous repérer à travers le GOP (pas toujours évident), soit porter un jugement global en parcourant un certain nombre d'images.

    Vous allez donc avoir ici des rushes natifs d'environ 5 secondes à votre disposition afin de pouvoir faire ces manipulations. Prenez un lecteur qui permet d'agrandir l'image afin de bien voir ce qui se passe.

    Mais voici encore un avertissement important : passez la première seconde pour faire votre évaluation car sur ce type de test très sévère, l'encodeur peut "patiner" au démarrage et les artefacts peuvent être plus importants. Dans la vraie vie ce défaut ne se remarque pas.

    À la surface de l'eau se trouvent des reflets (un peu particuliers) provoqués par l'éclairage de la lampe LED (composée de diodes de différentes températures de couleur). Les artefacts de compression se manifestent par la présence de macro blocs (en forme de petits carrés) qui peuvent apparaître sur l'ensemble de l'image et dont on juge l'importance après agrandissement de celle-ci.
    capture ecran hd xavc i 25 p lu par vlc.png
    Capture d'écran. Mise en lumière d'éléments pouvant être confondus avec des artefacts de compression.

    Nous allons commencer par le format UHD en XAVC.

    A tout seigneur, tout honneur, nous commençons par de l'UHD Intra en 25P. En intra-image, chaque image est encodée intégralement et sans aucune référence à celles qui l'entoure pour gagner de la place. Si le débit n'est pas assez important, l'encodage risque de mal se passer. D'autant que ces images sont en 422 10 bits. Le débit moyen adopté par Sony est d'environ 300 Mbs.

    Voilà ce que cela donne :
    UHD Intra 25P débit théorique 300 Mbs (téléchargement du rush natif).

    Maintenant, on monte à 50P. Le débit passe à 480 Mbs.
    UHD Intra 25P débit théorique 300 Mbs (téléchargement du rush natif).

    A vous de juger. De mon côté, je ne vois pas grand chose à redire.

    Ici, nous sommes vraiment sur le format le plus qualitatif que peut délivrer cette machine. Mais son poids (indispensable) va entraîner des contraintes évidentes en support de stockage.
    D'autant que, à part la fameuse (et chère) carte SxS propre à Sony, je ne pense pas que l'on puisse l'enregistrer avec autre chose. Une carte de 64 Go est avalée en... 14 minutes pour le 50P.

    A réserver à des flux de post-productions très élaborés pour des besoins de productions très qualitatifs. Prévoir des transferts de carte fréquents sur disques SSD, ce que la machine permet de faire.

    Par contre, malgré le débit, on observera que l'informatique n'est pas mise à rude épreuve autant qu'en inter- images où elle doit reconstituer chaque image à travers le GOP (Groupe Of Pictures).

    Alors, justement, qu'est-ce que cela donne en GOP long et en UHD. Ce codec sera sûrement utilisé le plus souvent par les propriétaires de cette machine. A l'inverse de l'Intra, ce codec va permettre de réduire drastiquement le débit tout en tentant de conserver une qualité suffisante. Par contre, nous serons ici en 420 8 bits.
    (téléchargement rushs natif : UHD GOP long, 25P et 50P)

    Pour le 25P, son débit est d'environ 100 Mbs .

    En agrandissant l'image à 200% et en observant bien celle-ci suivant sa position dans le GOP, on commence à distinguer des petits artefacts de compression sur notre "crash test". En visualisation et prise de vues normale, je ne pense pas que vous verrez quelque chose. Ce format d'utilisation courante donnera donc de très bons résultats.

    En 50P, son débit va monter à environ 150 Mbs.

    Ici, et dans les mêmes conditions de visualisation que ci-dessus, les artefacts deviennent nettement plus visibles. Le test est sévère mais il faudra peut-être prendre des précautions sur des images difficiles. Ce n'est pas parce que c'est du 50P, donc plus fluide, qu'il va falloir imposer à l'encodeur des mouvements incontrôlés de la caméra qui va le mettre en difficulté. Ni, d'ailleurs, les imposer aux spectateurs !

    Je me demande si Sony n'aurait pas intérêt à implémenter un choix supplémentaire de débit à 200 Mbs sur cette cadence d'images pour les plus pointilleux.

    Nous allons maintenant passer à la HD. Que ce soit en Intra ou en Long GOP, toutes les prises sont en 422 10 bits.
    (téléchargement rushs natif : HD Intra et GOP long, 25P et 50P)

    La HD Intra en 25P avec un débit à 124 Mbs.
    Et maintenant en 50P, le débit passe à 229 Mbs.

    Dans un cas comme dans l'autre, pas de commentaire particulier. Tout va bien.

    Concernant la HD en long GOP et en 25P. Le débit est 50 Mbs.
    Même constat qu'en UHD Long 25P : rien de dramatique sur les petits artefacts qui apparaissent. Très bon format courant en HD.

    En doublant la cadence d'image, on est toujours en 422 10 bits mais... le débit reste inchangé.
    Aïe ! Le "crash test" n'a pas aimé du tout. La différence avec le test précédent en 25P est importante. Là, on voit bien les artefacts. Quelle idée aussi de conserver le même débit avec une cadence d'image qui a doublée. Je veux bien que mon test soit sévère mais j'incite les opérateurs à faire des essais sur des images "normales" mais difficiles pour voir ce qu'il se passe. Et je regrette de ne pas l'avoir fait moi-même.

    Affaire à suivre...

    Test en basse lumière

    Il s'agit d'un test assez compliqué à réaliser afin de rester le plus factuel possible et de montrer ce qu'il va se passer dans la vraie vie. On peut voir des trucs assez fantaisistes sur le sujet et qui n'apportent pas grand chose. En plus, quand ils sont diffusés sur le net où le bruit devient bouillie à cause de la compression importante pour diffusion, c'est inexploitable.

    En premier lieu, vous allez avoir accès à des fichiers natifs sortie caméra. Vous allez donc pouvoir les télécharger (comme tous les autres média de cet article) afin de les mettre sur vos installations, en juger et tester un éventuel dé-bruitage que vous pourriez faire sur logiciel spécialisé.

    Toutes les prises sont faites avec un débit maximum pour le format utilisé : XAVCHD long gop 25P 422 10 bits 50 Mbs pour la HD et UHD long gop 25P 100 Mbs . Le fourmillement aléatoire du bruit est très difficile pour les encodeurs et il s'agit d'avoir l'image la meilleure possible et un bruit bien rendu surtout si l'on dé-bruite derrière.

    Procédure du test :


    Quand on filme en basse lumière on cherche (comme en haute lumière) à avoir une expo correcte. Je ne comprends pas les tests où l'on voit les images qui s'assombrissent puis s'éclairent (où l'inverse) et qui ne démontrent pas grand chose finalement.

    Ici toutes les expos sont identiques et, quand je vais augmenter le gain, je vais baisser la lumière d'autant pour toujours avoir la même image.

    La mesure va porter sur les valeurs suivantes : 0 dB, +9 dB, +18 dB et +18 dB mode "Turbo" ce qui porterait le gain à + 42 dB d'après Sony. Ce dernier chiffre m'est apparu comme bien optimiste et je le situerai plutôt à +24 dB d'après mes mesures faites en parallèle avec un appareil photo en ISO.

    Les expo sont réalisées avec le zébra à 95% sur le patch blanc de la Colorchecker présente dans le décor. Cette mire pourra aussi vous permettre de voir évoluer la colorimétrie (si elle devait bouger) et aussi le bruit en différentes couleurs. Les autres éléments du décor permettent de voir l'évolution de la définition et le bruit sur un objet sombre.
    Le diaphragme est à f:5,6 et le temps de pose au 1/50° de seconde.

    Parallèlement à cela, j'ai mesuré la sensibilité en ISO requise par mon EOS 5D MKII pour arriver à la même expo sous les différentes puissances lumineuses requises aux différentes sensibilités testées en dB avec la PXW-Z280. La mesure a été faite en cadrant l'intégralité de la mire couleur et avec les mêmes paramètres de diaphragme et de temps de pose, évidemment.

    Pour vous faire une idée, voici une capture d'image faite avec l'éclairage réglé pour une expo à +18 dB suivie d'une image où, sans toucher à l'intensité lumineuse ni au diaph, j'ai ramené le gain à 0 dB (donc, pas de gain).

    expo18dB-avec-lumière-pour-expo18dB.png
    expo0dB-avec-lumière-pour-expo18dB.png
    Rushes natifs en HD, contenu (dossier zip comprenant 4 fichiers) :
    XAVCHD gain à 0 dB
    XAVCHD gain à +9 dB
    XAVCHD gain à +18 dB
    XAVCHD gain à +18 dB "Turbo"


    Pour ces quatre valeurs, l'appareil photo indiquait respectivement : 1000, 2500, 6400 et 13000 ISO.

    Rushes natifs en UHD, contenu (dossier zip comprenant 4 fichiers) :
    UHD gain à 0 dB
    UHD gain à +9 dB
    UHD gain à +18 dB
    UHD gain à +18 dB "Turbo"


    Pour ces quatre valeurs, l'appareil photo respectivement : 500, 1250, 3200 et 6400 ISO.

    Ici, je vous montre le comportement en Intra HD et UHD sur la valeur extrême de 18 dB "Turbo".
    Rushes natifs (dossier zip comprenant 2 fichiers) :
    HD intra images gain à +18 dB "Turbo"
    UHD intra images gain à +18 dB "Turbo"


    Remarques :

    - Je vous laisse juger de tous ces résultats. Pour ma part, j'ai trouvé que la PXW-Z280 semblait très sensible dans la catégorie "caméscope". Le tri-capteurs fait bien son travail et je l'ai ressenti aussi en usage courant. En tous cas, ma Z150 est bien loin derrière. Je ne vais pas vous assommer avec des chiffres et il vous suffira d'aller voir son test sur ce point (strictement identique à celui-ci) si vous voulez comparer .

    - Vous avez pu remarquer la différence de sensibilité entre la HD et l'UHD en lisant les sensibilités ISO données par l'appareil photo. Elle correspond à un diaphragme (ou un IL) et je vous montre ci-dessous ce que cela donne en image :

    Prise de vues en HD exposée correctement :
    HD-expo-normale.png
    HD exposée correctement

    Prise de vues sous-ex en passant en UHD avec les mêmes paramètres d'expo :
    UHD-meme-expo-HD .png
    UHD exposée comme en HD

    - l'intra images n'apporte rien sur le critère du bruit. J'aurais même une légère préférence pour le long gop. Mais si on a besoin du 422 10 bits...

    - Pour un résultat optimum en HD, peut-être faudra-t-il passer par de l'UHD reconverti en HD. Sauf qu'avec l'UHD on perd 6 dB en sensibilité. A tester.

    Résistance aux effets du "rolling shutter"

    Je ne vais pas vous casser les pieds avec les explications techniques autour de ce sujet car elles sont assez complexes, en fait.

    Mais vous connaissez tous les effets résultants :

    - L'effet des lignes verticales qui penchent quand on se lance sur un panoramique un peu rapide ou quand un sujet vertical traverse rapidement le cadre. Les spectateurs y sont moins sensibles.

    - l'effet dit "jello" qui transforme votre image en gelée se déformant en tous sens sur des mouvements de l'appareil. C'est le plus désagréable, je trouve.


    Test du rolling shutter
    Descriptif de la vidéo :
    Plan 1 :
    Panoramique avec verticale en UHD 50P.

    Plan 2 :
    En UHD 25P :
    Panoramique avec verticale en UHD 25P.

    Plan 3 :
    Démonstration de l'effet "jello" en UHD 25P.
    On a bien une déformation des lignes verticales sur les fortes accélérations des mouvements latéraux. Sur des panoramiques à vitesse normale il ne se passe pas grand chose. Cela pourrait arriver sur des sujets contenant des lignes verticales et se déplaçant très rapidement.

    Concernant l'effet "jello", on peut noter que la machine y est un peu sensible. On évitera peut-être de la secouer comme j'ai pu le faire pour le test...

    L'optique de la PXW-Z280

    Nous allons nous arrêter quelques instants sur les caractéristiques de cette optique, car elle constitue une des pièces maîtresses de cet appareil. D'aspect relativement imposant, elle est siglée Fujinon, marque bien connue dans ce domaine.

    Face aux capteurs 1/2 pouce pour lesquels elle a été conçue, nous avons vu avec les mires qu'elle remplit correctement son office en terme de définition en UHD. Par contre, la taille des photosites du capteur ne va pas nous permettre de fermer le diaphragme à des valeurs importantes (valeurs que nous avons vues aussi) sur ce format sous peine de diffraction pouvant être très destructrice suivant la valeur de fermeture au-delà de f:4 en UHD.
    Mais ça, c'est une loi universelle avec les capteurs numériques.

    Une de ses caractéristiques principales étant qu'elle peut fonctionner électriquement mais aussi mécaniquement avec ses trois bagues de mise au point, zoom et diaphragme (avec butée en mode mécanique). Ceci n'est pas très courant sur ce genre de caméscope avec optique intégrée.

    Cette optique n'est pas interchangeable, mais elle fait preuve d'une bonne plage de focale de 17X s'étendant de 5,6 mm à 95,2 mm ce qui se traduirait en un champ équivalent à un 30,3 - 515 mm si nous étions au format 24x36.

    Voici, en image, ce que cela donne :


    Amplitude du zoom

    Son ouverture maximum est de f:1,9.

    Mais une question se pose: cette ouverture est-elle constante sur toute la plage de focale ?

    A pleine ouverture, la machine indique en permanence f:1,9 sur toute l'étendue de la variation de focale. Sony reste assez peu explicite sur le sujet.

    Mais à l'usage, je me suis aperçu, qu'a pleine ouverture, l'expo n'est pas la même selon que l'on soit en grand angle ou que l'on soit en longue focale. Voici ce cela donne en image :

    Pleine ouverture à la focale minimum :
    Pleine-ouverture-grandangle.png

    Et, toujours à pleine ouverture, mais à la focale maximum :
    Pleine-ouverture-focalemaxi.png

    Comme vous pouvez le constater, la deuxième image présente bien une baisse d'exposition par rapport à la première. D'après mes mesures on perd un diaphragme. Ce qui reviendrait à dire que l'optique est en fait f:1,9-2,8 du grand angle à plein zoom. Cette variation est linéaire sur toute l'étendue de variation de focale.

    Ce n'est pas dramatique non plus. Après tout, une optique qui ne va pas fermer à plus de f:2,8 de 30 à 515mm de focale (équivalent 24x36) c'est quand même pas mal non plus. Mais cela mérite d'être précisé.

    Autofocus

    Ici nous allons vous montrer sur le petit film qui va suivre, la réaction de l'autofocus face à différentes situations. Comme à chaque fois que je présente ce genre de test, je vous mets en garde sur le fait que ce type d'automatisme n'est pas infaillible et qu'il lui arrive de se tromper. Dans ma pratique personnelle, j'utilise très peu cette fonction car je m'en méfie.

    L'autofocus de la PXW-Z280 ne fait pas exception à la règle, mais il se comporte plutôt pas mal, son travail étant sûrement facilité par la petite taille des capteurs. Et, de ce que j'ai pu voir, quand il est accroché sur un sujet en plan fixe, il ne bouge plus inopinément.

    Les scènes filmées sur la vidéo suivante l'ont toutes été à f:2,8. Mise à part la première scène filmée à la focale de 104mm (équivalent 24x36), les autres l'ont été en focale maximum. Quoique reconvertis en HD, les tests ont été filmés en UHD.


    Test de l'autofocus.

    La partie sonore

    Le son est enregistré en PCM à une fréquence d'échantillonnage de 48 Khz 24bits. C'est usuel sur des appareils de ce type et apporte la garantie d'un support son de qualité.

    Maintenant, concernant la qualité des circuits électroniques pour l'enregistrement, je ne suis pas équipé comme il convient pour faire des mesures précises et apporter des réponses.

    Voici tout d'abord une image montrant le panneau de contrôle son présent sur le corps de la machine :

    Commandes-son.jpg
    Panneau de contrôle de l'enregistrement sonore

    Très classique sur ce type d'appareil à un détail près que vous aurez sûrement remarqué : il y a quatre (et non pas deux) potentiomètres de réglage des niveaux d'enregistrement. Ce qui signifie que la machine possède quatre canaux son utilisables.

    Mais nous n'avons que deux entrées XLR. Bon, je ne me suis pas trop penché sur la question mais pour exploiter les autres canaux, il faut se munir d'un sabot Sony dédié à deux canaux supplémentaires avec micro HF.

    Sinon on retrouve aussi les fonctions indispensables pour le son dans le menu, dont le fameux limiteur audio (à ne pas confondre avec un compresseur) et dont j'avais décrit en détail le mode de fonctionnement dans le test de la Z150. Cette fonction a pour moi une grande importance, surtout quand on travaille seul.

    La caméra est ventilée et, qui dit ventilateur(s), peut vouloir dire aussi nuisance sonore. Le caméscope est aussi équipé d'un micro (stéréo) incorporé. J'ai voulu savoir si celui-ci allait être perturbé par leur bruit.

    J'ai donc fait un enregistrement dans le silence de ma pièce en sous-sol. On entend un tout petit peu (mais vraiment peu) la ventilation avec le niveau d'enregistrement réglé sur 5. Sur une prise de son avec un tant soit peu de fond sonore d'ambiance, on ne remarquera rien du tout.

    La profondeur de champ

    La taille du capteur est une donnée essentielle dans les lois physiques régissant la zone de flou devant et derrière le plan de mise au point. Plus le capteur est grand et plus la profondeur de champ sera réduite à cadrage et valeur de diaphragme identiques.

    Plus il est petit, plus vous allez être obligé de diminuer le rapport de grandissement entre l'objet filmé et sa taille de représentation sur le capteur, à cadrage équivalent bien entendu. Et c'est ce qui va faire augmenter la profondeur de champ à valeur de diaphragme identique.

    Sony en fait un argument important qui va à l'inverse de la mode au grand capteur si prisé par ceux qui aiment la profondeur de champ courte. Et vu le positionnement de la machine pas vraiment axé sur des effets artistiques de cinéma, l'argument peut se justifier.
    Je rappelle aussi qu'il est impossible mécaniquement de loger un tri-capteurs et ses prismes dans une machine à grand capteur. Et le constructeur voulait proposer un caméscope UHD en tri-capteurs.
    Enfin, ce capteur de par la taille de ses photosites sur chacun des capteurs ne permet pas de diaphragmer fortement comme nous l'avons vu avec la diffraction. Si on a besoin d'une grande profondeur de champ (si, si, ça arrive...) il vaut mieux qu'elle se manifeste dès les premières ouvertures.

    Donc, les amateurs de profondeur de champ en lame de rasoir avec des valeurs de cadre type portrait vont devoir passer leur chemin. Ce matériel n'est pas fait pour eux. Mais pour ceux qui ont des travaux à faire où on ne peut pas risquer le faux point à tous les coins de rue, l'argument est de taille.

    Dans l'image qui suit je vous montre un rendu de profondeur de champ sur un cadrage serré et à f:2,8. Je suis à 66 cm du sujet et l'arrière plan est à 62 cm du sujet. Le personnage mesure 23 cm de haut.

    PDC-Z280-f2,8.png
    Profondeur de champ Z280 à f:2,8

    Vu le cadrage et l'ouverture, nous avons quand même du flou arrière. Mais que se serait-il passé si j'avais utilisé un capteur micro 4/3 ?

    PDC-GH2-f2,8..png
    Profondeur de champ capteur micro 4/3 à f:2,8

    Evidemment, c'est sans appel. Avec du super 35 ou un capteur 24x36 cela aurait été encore pire... ou mieux (suivant ce que l'on cherche).

    Bon, on ne va pas s'attarder là-dessus : tout le monde comprend que des capteurs 1/2 pouce ne sont pas spécialement destinés à faire des effets de "bokeh" comme on peut dire maintenant.

    Avant de conclure :

    Nous allons arriver à la conclusion de ce test mais avant nous souhaitions vous signaler plusieurs choses.

    Déjà, une bonne nouvelle : La PXW-Z280 peut enregistrer des proxys en 1920x1080 à 9 Mbs. Et elle peut les enregistrer sur une carte SD ce qui va faciliter leur transmission à un monteur tout en pouvant conserver les originaux sur les cartes SxS ou un disque dur.
    Je les ai testés et ils fonctionnent bien avec mon logiciel de montage. Chacun trouvera sûrement la façon de les intégrer à un flux de travail. Leur qualité n'est pas si mauvaise et permet de s'en servir agréablement pour le montage.
    Certains seront peut-être contents de les trouver quand ils vont devoir s'attaquer à du montage XAVC long gop en UHD 50P qui sollicite énormément l'informatique.

    La visée : elle est bien entendu composée d'un viseur oculaire (avec œilleton amovible) et d'un écran qui se déplie sur le côté.
    L'écran est le même que celui qui équipe ma Z150 et j'y ai donc retrouvé la même qualité d'affichage en mettant les deux machines côte à côte.
    Par contre le viseur oculaire est de meilleure facture et l'image est très fine. Dès que je suis à main levée, j'utilise le viseur oculaire et je l'ai bien apprécié. Mais, il va falloir qu'un jour les constructeurs s'intéressent au dégagement de ce type de viseur, et tout spécialement pour les porteurs de lunettes. Il est toujours difficile de voir la totalité de l'image sans faire d'acrobaties oculaires. La PXW-Z280 n'échappe pas à la règle et c'est un peu agaçant pour cadrer sereinement.
    Une surprise aussi quand on la met en marche pour la première fois : l'affichage des paramètres est composé de lettres et symboles assez fins. Finalement c'est pas mal car, si on veut afficher beaucoup de paramètres en cours de tournage, cette affichage sera plus discret pour regarder l'image elle-même.

    A l'usage, j'ai trouvé que la PXW-Z280 était assez gourmande en énergie. Je disposais de deux batteries : la petite BPU30 qui était vite mangée et une BPU60 de plus grande résistance. Je n'ai pas fait de test précis à ce sujet mais il m'a semblé qu'il fallait la recharger souvent. J'avais désactiver la fonction GPS, fonction réputée gourmande sur d'autres appareils.
    Il faudra donc prévoir des batteries de rechange suivant votre activité.

    Je ne vous ai pas parlé de l'enregistrement en HDR. Pour une simple et bonne raison : je n'ai aucun moniteur ou écran capable de visualiser ce procédé comme il convient. Faire des tests sans pouvoir visualiser leurs résultats n'a aucun sens, évidemment. On utilise ici le procédé HLG et je mets en garde les utilisateurs sur le fait qu'il s'agit d'être équipé en conséquence pour le visionner. Quant à son étalonnage il faut aussi que le logiciel soit capable de traiter ce procédé un peu particulier. Pour le moment, je reste à l'écart de tout ceci, même si ma propre machine peut aussi enregistrer en HLG.

    Par contre, Sony a eu le bon goût d'inclure la courbe Slog3 dans cette machine. Pour ceux qui veulent augmenter l'étendue dynamique de l'image, on revient sur des territoires connus de traitement des courbes log. Cette courbe existe déjà sur d'autres appareils de la marque et je vous renvoie à l'abondante littérature rédigée par des spécialistes en la matière expliquant comment l'exposer (très important) et la traiter comme il convient.
    Sinon, les courbes hyper gamma, figurant aussi au menu, sont plus faciles à utiliser et, là aussi, des chefs opérateurs expliquent pas mal de choses sur la façon de les choisir et les traiter.

    Conclusion

    La conclusion est toujours le passage le plus difficile (pour moi) car pendant les tests je m'abrite derrière ce que je vous montre et les commentaires et conseils d'utilisation vont rester factuels.

    Mais ici, je dois faire part de mon ressenti d'utilisateur et de ce que je pense de cette machine avec l'usage que j'ai pu en faire pendant quelques jours.

    Je vous ai montré ses performances, elles sont bonnes sur les critères importants qui concourent à obtenir une image de qualité. Avec même une mention spéciale de ma part pour la HD, nous avons vu pourquoi. En UHD, et ce n'était pas gagné d'avance, j'ai beaucoup apprécié ses images. Et encore, j'aurai pu les améliorer à mon goût si j'avais pris le temps de peaufiner ses très nombreux réglages à ma disposition. Mais le fond est bon.

    C'est bête à dire, mais la première chose qui m'a interpellé quand j'ai soulevé la machine pour la première fois, c'est... son poids. Les données constructeurs indiquent un poids de 2,6 kg pour la machine nue et 3 kg en ordre de marche avec batterie BPU30.

    Dans un premier temps, cela rassure et cela fait sérieux. Mais je me dois d'inciter les professionnels à la prendre en main avant achat car elle va devenir leur outil de travail, quotidien pour certains, et s'ils doivent l'utiliser à main levée, il faut évaluer au cas par cas si cela va les gêner. Etudier la pertinence de quelque accessoire à se procurer pour soulager ses efforts au cours des journée de tournage. En la prenant en main, on constate qu'heureusement sa masse est bien équilibrée par rapport au point central.

    Sinon, sous un aspect relativement compact, elle va offrir toutes les qualités et fonctions que l'on peut attendre d'un outil de travail en beaucoup de circonstances dans les différentes facettes du métier. A l'heure où nous publions ces lignes, je vous conseille de participer aux journées organisées par Sony Pro (jusqu'à mi-décembre) pour évaluer la somme des possibilités que permet cette machine si vous pensez en acheter une.

    => Plus d'infos sur les journées masterclass Sony PXW-Z280 (annonce Sony)

    Les formats qu'elle propose, les paramétrages conséquents pour façonner l'image à son goût, les possibilités d'interconnexions, de transmissions d'images et de pilotage à distance, son ergonomie, semble en faire un outil très adapté à de nombreux professionnels en quête d'une machine répondant à leurs besoins.

    La seule chose à laquelle je ne pourrai, ni vous donner d'avis, ni faire de test, c'est sa robustesse dans le temps. Je ne m'inquiète pas trop mais pour tester, il faudrait que Sony m'en prête une pendant au moins... cinq ans ! (rires).

    Jean-Luc Hardyau

    septembre 2018
    Arpège photo, patflopineau, bird et 8 autres Repairenautes ont recommandé ce message.

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  1. bcauchy
    bcauchy
    5/5,
    Professionnel ....comme d'habitude
  2. AQW333
    AQW333
    5/5,
    Peu importe si je n'observe pas les mêmes choses et donc je n'ai pas le même point de vu, le travail est énorme, argumenté....franchement bravo, c'est à chaque fois de la matière brut , une référence sûr.
  3. caraibe
    caraibe
    5/5,
    Très bon travail comme toujours de la part de jean Luc ...
    C'est très complet.
    Je pense que les acheteurs potentiels vont y trouver tout ce qu'ils cherchent Bravo
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