Sommaire:

Test Panasonic HMC41E, AVCHD sur carte SD à 2500€ HT
Test Panasonic HMC41E -2- Ergonomie, optique, viseur
Test Panasonic HMC41E -3- Contrôles de prise de vue
Test Panasonic HMC41E -4- Qualité d'image et Conclusion

Cette 3ème partie du test du camescope de poing Panasonic HMC41E se penche en détail sur les contrôle de prise de vue: assistances à la prise de vue, contrôle avancés de la prise de vue, menus et commandes, contrôles image...

Contrôles de prise de vue

Assistances à la prise de vue

Voila qui mérite bien un chapitre : ce caméscope est tout simplement bardé de systèmes d'assistance électroniques.
Il y a évidement les incontournables : auto focus, expo iris auto, auto tracking white (balance des blancs automatique) et auto gain compensate (limitable au choix à +12dB ou +24dB), que l'on retrouve probablement sur l'intégralité des caméscopes grand public et semi-pro depuis plus d'une dizaine d'années, mais là où ça devient intéressant c'est les outils permettant d'assister le réglage du caméscope en manuel.
Le caméscope est ainsi doté des fonctions suivantes :

• un double zébra, chacun réglable de 50% à 105% par incréments de 5%
• une mesure de la luminosité de la zone centrale, exprimée en % IRE
• une fonction focus assist qui affiche une barre qui grandit à mesure que la scène est au point (comme sur la HPX-301) ainsi qu'un zoom central pour finement régler sa mise au point en observant le centre de l'image agrandie.
• 3 programmes d'exposition automatique : normal, contre jour et spot
• un oscilloscope qui ne fait que le niveau en waveform, pas de vecteurs pour prévisualiser les couleurs.
• Un amortisseur automatique de zoom en bout de course (désactivable) : même si on bourine sur le zoom rocker, arrivé en bout de course le zoom ralentit pour s'amortir doucement à l'arrêt, très bien pour les opérateurs débutants. Cette fonction serait d'ailleurs bien plus efficace si le zoom était capable de prendre un peu de vitesse, malheureusement il est si lent que ça frustre un peu.

Enfin deux fonctions complètement nouvelles sur un caméscope dit professionnel :

• La détection des visages (quand je vous disais que ça allait arriver ;-) mais qui ne marche malheureusement que pour le focus, pas pour l'exposition et qui ne permet pas de suivre dynamiquement un visage, donc pas encore parfaitement au point.
• Une fonction qui par contre est vraiment fonctionnelle : la mise au point sur l'écran tactile très simple, on appuie là où on veut que ce soit au point. C'est assez impressionnant tant ça fonctionne bien et pour une fois l'écran tactile trouve une utilité.

 

Étonnamment il n'y a nulle part de commande de gain. C'est un peu destabilisant au début mais en fait l'utilisateur est pris par la main et est obligé de faire une utilisation sensée du gain : en programmes automatique si l'AGC est activé le caméscope n'active le circuit de gain qu'en basse lumière, comme il se doit, mais ce qui est étonnant c'est qu'en exposition manuelle c'est pareil : si l'iris n'est pas totalement ouvert le gain reste à 0db, et ce même si l'on a activé la fonction super gain +36 dB ! Ce n'est que lorsque l'on entreprends d'ouvrir le diaph que le gain commencera à fonctionner, et ce uniquement à partir de l'ouverture maximale. En fait la course de l'iris se prolonge par une course de gain, finement réglable par paliers de 1 dB. Ça peut sembler moins professionnel comme disposition, mais au vu du nombre d'histoires que l'on connait d'opérateurs ayant tourné accidentellement avec du gain (ici aussi sur Le Repaire, avec des caméras aussi pros que des Red One), je trouve que c'est finalement un excellent garde fou et devrait presque être proposé au moins en option sur tous les caméscopes, toutes marques confondues.

Pour parfaire le tout, caméscope à carte mémoire oblige l'opérateur peut s'il le veut revoir la fin de la dernière prise (mais pas le clip complet il me semble) et l'effacer sur simple pression d'un bouton assigné.

Contrôles avancés de la prise de vue

Ceux qui auraient des envies créatives avec ce caméscope vont être contents : Le HMC-41 est équipé d'outils assez avancés de prise de vue.

Le shutter électronique est capable de performances tout à fait comparables à celles des caméscopes très haut de gamme : jusqu'à 1/2000 s pour des images analysées très rapidement.

Son fonctionnement en obturation lente (shutter cumulatif) permet de cumuler de 2, 4, 6, 8 ou 10 images (1/25, 1/12, 1/6, 1/3, 1/2) les unes sur les autres pour ajouter jusqu'à +4.5 diaphs à l'exposition et permettre la création d'effets visuels basés sur le flou de bougé très interressants. A titre de comparaison, la HPX-301 ne permet que 2 et 4 images cumulées, le HMC-41 n'a donc pas à pâlir sur ce point.
Enfin, il peut être finement réglé pour se synchroniser aux phénomènes périodiques (typiquement un écran cathodique) et supprimer tout artéfact de balayage.

Un mode d'enregistrement par intervalles est également disponible. Il permet l'enregistrement de une image par intervalle à sélectionner dans la liste suivante : 1s, 10s, 30s, 1min et 2min. Attention, Il ne fonctionne exclusivement que dans le mode d'enregistrement PH et ce en progressif. La durée maximale d'enregistrement est de 24h. C'est beaucoup moins évolué que sur les modèles pros, mais ça permet déjà de faire de superbes couchés de soleil, des plans de foules, de nuages dans le ciel, bref tout ce qui peut se faire en une journée.

Le caméscope ne permet pas nativement de faire des ralentis, mais étant donné qu'il peut enregistrer en 720p50, il est parfaitement envisageable de faire ses images dans ce mode et de les conformer en post production en 720p25, ça produira le même ralenti que le 720p25 à 50p des Varicams. Ne manqueront que les intermédiaires pour amortir ou soutenir l'action, impossibles à faire sans système de prise de vue à vitesse variable.

Menus et commandes

De manière générale, les menus se règlent à l'aide de l'écran tactile, directement sur le LCD. Alors ça, comment vous dire... voila bien une caractéristique que je déteste cordialement (à l'exception comme je le disais plus haut de la mise au point tactile).
Heureusement les commandes les plus usuelles sont accessibles via des boutons physiques. 
C'est le cas des switches On/Off des automatismes Iris et Focus, de la mesure de la balance des blancs, du bouton Focus Assist, du zebra, du stabilisateur optique, du compteur time code et du check status. De plus, pour compléter ces boutons, 3 boutons utilisateurs peuvent chacun être assignés à l'une de ces 14 fonctions : 

INH 
(PUSH) AF
BACKLIGHT 
SPOTLIGHT
BLACKFADE 
WHITEFADE 
ATW 
ATW LOCK
HIGH GAIN 
D.ZOOM
EVF DTL 
SHOT MARK
LAST CLIP 
WFM

On remarque les deux programmes de contrôle de l'exposition automatique (mesure spot et contre jour) qui seront indubitablement de bons amis pour les prises de vues un peu complexes.
L'Auto Tracking White est également pratique à assigner et l'on peut remarquer une fonction fort utile : l'ATW LOCK qui permet de verrouiller la mesure automatique dans l'état où elle est.
Quelques fonctions plus ou moins utiles comme le super gain (+34 db) les fondus au noir ou au blanc ou le zoom digital poussant le zoom à 120X au max, pour ce que ça vaut (à croire qu'il reste encore des gens qui choisissent leur caméscope sur des critères aussi stupides)

Toutes les autres commandes un tant soit peu avancées se règlent avec des traces de doigts : la sélection du canal mémoire de la balance des blanc, du shutter, le contrôle du gain, le rendu de l'image, le format de production etc. la liste est longue. Il est vraiment triste que les designers n'aient pas prévu ne serait-ce qu'une solution alternative à l'écran tactile. Un bête molette de sélection ne doit pas coûter bien cher à implémenter et laisserait au moins le choix aux opérateurs.

Contrôles Image

S'ils ne sont pas aussi fins que sur les caméras haut de gamme de Panasonic, les réglages de l'image contiennent quelques fonctions de retouche de base que l'on peut trouver sur les P2 : Matrix, Gammas, Knee, Skin Tone Detail, Color Shifting et Black Level.

Le Matrix des couleurs est réglable sur :

• NORM1 (standard en lumière du jour)
• NORM2 (couleurs plus saturées)
• FLUO (pour tourner en lumière fluorescente)
• CINE-LIKE (matrix à large gammut pour des rendus de type pellicule)

On trouve les mêmes courbes gamma que sur les Varicams (si si, c'est vrai) :

• HD NORM (standard pour l'enregistrement HD)
• LOW (qui abaisse le contraste pour les scènes violentes)
• SD NORM (standard pour l'enregistrement SD, en fait celui de la DVX-100)
• HIGH (qui réhausse le contraste)
• B.PRESS (qui densifie les noirs pour augmenter le contraste)
• CINE-LIKE-D (émulant le rendu pellicule en favorisant la dynamique)
• CINE-LIKE-V (émulant le rendu pellicule en favorisant le contraste)

On trouve également la fonction DRS, la même que sur la HPX-301. Elle permet d'augmenter la plage dynamique de la scène filmée en gonflant les ombres et en limitant les hautes valeurs.
En pratique j'ai trouvé sur le HMC 41 que le DRS affecte surtout les ombres en les rééclairant ce qui fait théoriquement baisser le contraste et monter le bruit. Ceci dit, si c'était choquant sur la HPX-301, ici c'est plutôt positif. Les ombres passent de bouchées à correctement exposées et le bruit n'a pas l'air de monter, probablement masqué par le passe bas de la compression. Les tests qu'on a pu faire à ce sujet nous ont clairement amenés à laisser le DRS activé.

 

Le mode DRS activé

 

Le mode DRS désactivé

 

Les réglages du Knee et du Skin Tone Detail sont assez rudimentaires (LOW/MID/HIGH) mais présentes. On notera la présence également d'un Auto Knee qui prends en charge automatiquement le haut de la courbe de réponse.

La couleur peut être décalée soit sur sa phase, soit sur la température de couleur. Ajouté à un réglage de saturation on peut grossièrement tinter l'image, mais il n'y a pas de correcteur multi-axes donc ce n'est quand même pas un outil de coloriste.

Finalement le niveau des noirs peut être retouché soit pour densifier un peu une scène faiblement contrastée (impeccable sur les horizons et scènes lointaines prises aux zooms) soit contraire pour relever les ombres d'une scène au coût d'une perte de contraste. 

Le caméscope prévoit en outre la possibilité de sauvegarder les réglages dans deux profils afin de les rappeler facilement au moment opportun.

Les constructeurs s'obligent manifestement à fournir de plus en plus de ces fonctions aux utilisateurs, ce qui est bien évidement une excellente chose pour nous, la question que je me pose toutefois c'est combien d'entre eux les utilisent véritablement ? Déjà sur les modèles pros ce ne sont que les opérateurs solidement formés à la prise de vue en HD numérique qui s'y aventurent.

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