[News] URSA 12K en baisse de prix de plus de 4000€ !

La vérité n'est qu'un concept. Si on regarde tous les films qui se font dans le monde, il y a de tout, en terme de matériel, d'esthétique, de choix artistiques. Et ce, malgré l'omniprésence de la culture américaine des studios qui nous lobotomise. J'adore les gens audacieux qui cassent les codes, c'est ce qui m'intéresse face à la profusion d'images qui se singent dont nous sommes témoins. Dans les cinéastes que j'aime beaucoup actuellement il y a par exemple Yórgos Lánthimos, Ari Aster ou Quentin Dupieux. J'ai trouvé l'utilisation du fisheye sur La Favorite absolument jubilatoire. Le fait que Dupieux fasse des films de 1h15 avec une photo très flat aussi. J'ai aussi vu un long métrage indie américain original et réussi tourné avec des GH4 dont la photo est très belle (je l'ai découvert après avoir vu le film). Et vous savez quoi ? Tout le monde s'en fiche ! Le public aime ou n'aime pas le film, trouve la photo belle, mais ils s'en fiche royalement de savoir avec quoi et dans quelles conditions ça a été tourné. Et ils auraient pu parfaitement tourner avec cette caméra 12K si l'occasion s'était présentée, ça n'aurait rien changé sur le fait que le film soit réussi ou non.

Bien sûr que tous les chef op (ou les ingé son entre autre exemple) n'ont pas la même façon d'envisager les choses ou n'ont pas les mêmes outils de prédilection. Ils doivent être un pont entre la technique et l'artistique, ils doivent savoir traduire la vision artistique du réalisateur qui s'exprime avec ses mots (parfois très vagues), en solution technique. J'ai travaillé avec des chef op qui ont une approche beaucoup plus artistique que technique. La technique ils la maitrisent sur le bout des doigts, mais elle est comme innée, ils l'ont assimilée et ont leur propre approche et leurs propres astuces parfois peu orthodoxes, ils ne reproduisent pas bêtement un enseignement académique, ils savent comment résoudre un problème d'instinct, par expérience personnelle. C'est amusant de les voir œuvrer sur un tournage et composer la lumière avec leurs assistants, bien plus comme un peintre habité devant sa toile que comme un technicien. Pour moi un technicien accompli c'est quelqu'un qui parle normalement et non dans un jargon technique, qui est sorti du carcan de la technique, qui sait se mettre en phase avec le projet. C'est comme en musique.

Miles Davis expliquait en Interview que lorsqu'on sort du conservatoire, ce n'est que le début, il faut digérer et on a tout à apprendre pour devenir un musicien (comme lorsqu'on vient d'obtenir son permis de conduire). Un musicien de son niveau ne pense plus comme un mathématicien, il a digéré l'harmonie et la technique pour que ça devienne naturel, fluide, évident. Il ne restitue pas des techniques, c'est l'art qui parle, sa sensibilité. Et cela se vérifie aisément. En répétition, avec des jeunes diplômés du conservatoire, je les vois parler très techniquement, se poser des questions d'harmonie ou de signature rythmique pour résoudre un problème. Alors que des musiciens plus âgés et expérimentés parleront de façon plus musicale, en chantant simplement une phrase, comme un profane le ferait. Ils sont dans la musique, à son service et non dans l'intellectualisation, dans la théorie scolaire qu'ils ont digéré et qui n'est qu'une base mais certainement pas l'essentiel. D'ailleurs, on peut très bien être un excellent musicien sans avoir fait le conservatoire ou autre enseignement académique. Je connais de très grands musiciens de jazz virtuoses qui sont autodidactes, ne savent pas lire une partition mais comprennent immédiatement ce qu'il faut jouer, et jouent avec les plus grands.

Lorsque j'ai débuté dans la vidéo (par opposition au film), j'étais sidéré de voir un ingé vision se focaliser sur le vecteurscope pour regarder une image. C'était lunaire, au lieu de regarder le moniteur, il s'extasiait de la "belle image" sur le vecteurscope. Cela m'avait choqué, d'autant que je trouvais les images moches (je trouvais de toutes façons les images vidéos laides par rapport à l'émulsion). C'est là que j'ai compris cette phrase (celle de Miles Davis ou d'un chef op qui m'a pris sous son aile), que je ne comprenais pas avant. J'ai lu des dizaines d'ouvrages sur la grammaire du langage filmé, sur la sémantique, j'ai fais une formation audiovisuelle universitaire (qui ne m'a rien appris), j'étais abonné à des revues comme le Technicien du film, en plus du terrain, j'avais emmagasiné beaucoup d'informations parfois contradictoires, il me fallait digérer tout cela et l'oublier en quelque sorte, pour commencer à me concentrer sur ce que je voulais vraiment faire de ces connaissances. Digérer pour ne plus y penser, pour apprendre à s'exprimer. Finalement, c'est comme le langage. On apprend à parler une langue, au début c'est difficile, on cherche ses mots, on doit faire des efforts et réfléchir pour les agencer et utiliser les bons, puis à force de pratique ça devient comme inné, les mots viennent naturellement sans qu'on y pense.

Ce qui me gêne ici, c'est que tout reste très centré sur la technique pure et dure, les specs du matos. Pour moi ce n'est vraiment pas l'essentiel. La technique n'est pas une vérité (si tant est que ce concept ait une signification), sinon il n'y aurait qu'une seule caméra et tout le monde filmerait de la même manière avec cette même caméra. Point. Lorsque je photographie un film que je réalise, passé la préparation et les essais je ne pense plus technique. Je ne me sers plus des vecteurscopes, histogramme, parades et autres, je regarde mon moniteur en lequel j'ai toute confiance et que je connais bien. Si l'image me plait, c'est bon. Je ne réfléchis pas "techniquement", instinctivement je vais agir sur telle source de lumière, sur tel paramètre, corriger le diaph ou le ND, sans me poser de questions, c'est purement instinctif. Idem pour les focales, je les indique dans mon découpage, au tournage on sait quelle optique doit être utilisée pour tel plan. Mais je ne pense pas techniquement, j'ai une vision claire de ce que donne telle focale et c'est naturel, je ne fais pas de calculs ou je ne me pose pas de questions techniques autres. Je me trompe parfois, mais ce n'est pas bien grave. Et le résultat ne peut pas plaire à tout le monde, quelqu'un d'autre aurait fait différemment, c'est inévitable, il faut l'accepter et en faire une force, justifier ses choix. Il est impossible de plaire à tout le monde (et tant mieux !), il y a des sensibilités différentes qui seront contentées par des choses différentes. C'est aussi culturel et une question d'ouverture d'esprit. Mais en réalité on peut tout faire, il n'y a aucune vérité. La technique c'est super, mais il faut se l'approprier et s'en libérer. Un film ça ne se résout pas par une équation mathématique.

La science couleur c'est mathématique, mais tous les chef op ne sont pas d'accord sur ce qu'ils préfèrent, parce qu'un film ce ne sont pas des mathématiques, ce n'est pas là pour résoudre des problèmes concrets. C'est très utile de connaitre la technique, mais ce n'est pas une fin en soi.

Pardon pour ce type de pavé dont j'ai le secret, quand on est passionné on s'étale vite au risque de perdre tout le monde en route

Et je ne détiens aucune "vérité" ! (sinon la mienne, pétrie de doutes)

 

Souvent le recours au gros discours technique, afin d en mettre plein la vue est souvent un refuge, dans lequel on se sent bien entre initié mais qui masque souvent un gros manque de créativité et d idees, voir d incompétence
Combien de fois j ai croisé ce type de zigoto qui en arrivant le matin à grand renfort de discours techniques, laissant ébahi et admiratif leur auditoire, nous laisse dubitatif, en fin d après midi, à la vue des résultats plus que médiocres, mettant pourtant en oeuvre un si grand savoir

 

Ai-je la naïveté de croire que ça s'adresse à qui ?

 

Ca me semblait évident, mais visiblement ça ne l'est pas, alors je précise: la subjectivité ne concerne pas le principe de la science colorimétrique elle-même, mais le jugement qu'un utilisateur porte sur la qualité d'une science ou d'une autre.

Y'en a un sacré paquet des comme ça. Appliquer une LUT, c'est purement une opération mathématique. Pour autant, le choix d'une LUT plutôt qu'une autre, c'est subjectif. Couper un plan, c'est, disons, purement informatique. Couper à tel chrono plutôt qu'à tel autre, c'est subjectif. Etc.

 

Du pavé en question (que j'apprécie en totalité), si je devais ne retenir que 4 lignes ce seraient sans doute celles là !
HS ? dans le genre j'ai vu (et aussi commis...) pire !
Mais c'est vrai . Parce que si tu remplaces Ursa 12K par RED K, ou Canon C XXX ou encore Sony FX xx ça marche aussi.
Alors oui, peut-être un sujet spécifique, par exemple : "qu'importe le flacon, pourvu qu'on ait le reste"
dans .... le Café du Repaire ?

 

J'adore le pavé et saignant .. quand il est servi par certains passionnés "un peu compétent" et on en a heureusement encore quelques-uns ici....

Pour la baisse de prix c'est vrai que c'est un peu "dingue", mais classique de l'économie de marché : la valeur des choses est subjectives offre/demande / rendement

Comme il est dit Post 25 et développé par Forest l'optique avec le 12K est de toujours optimiser une version finale en FHD, 2K, 4K...

Faut juste en avoir besoin ...le prix à la limite on s'en fout presque ... cela permet juste de s'y intéresser d'un peu plus près

 

Un brin HS ..Mais...
que ce soit tourné ave un smartphone ou avec un appareil à 100 000€ en 2k 4k 8k ou 12k le plus important en ce qui me concerne c'est:
Le scénario, le jeu des acteurs, la saveur des dialogues.
Ensuite12 k 8k 4 k m'en fiche ..Le 2k me va encore très bien pour regarder un film en bonne condition.
Je regarde beaucoup de films ...combien de fois je suis déçu par un scénario complétement débile.
Sans parler du reste ..
Voir de belles images, bien piquées, bien étalonnées c'est une chose se faire plaisir avec un BON films c'est autre chose.
J'en arrive à me demander si la technologie n'est pas entrain de flinguer le BON cinéma ..
Opinion personnelle que je demande à personne de partager

 

Il faut bien considérer que ce sujet est avant tout une démarche commerciale de la part de BM, il peut modifier (subjectivité ) le point de vue ou l'intérêt que l'on porte à cette URSA 12K , c'est le vrai sujet :

- il peut relancer l'intérêt de cet appareil 12 k en comparant avec la concurence
- mais l'appareil lui objectivement il est le même

Donc il suffit de plonger dans les tests comparatifs avant d'avoir envie ou pas de l'essayer soit même.. ..

 

Merci pour le comparatif :
CAM A : BMPCC6K - CAM B : Ursa Mini Pro 12K

Il fallait oser.

Je trouve très intéressant le commentaire qui accompagne ce clip.

 

Merci pour ce comparatif Emmanuel
Soucis je ne peux le regarder qu'en 2560*1440
Faudrait voir ça sur une télé 8k je pense

 

Objectivement on peut voir quand l'œil n'est pas trop mauvais que la vidéo 1 nous montre un test pas toujours bien fait

A la fin notamment le 4K sans crop de l' URSA laisse songeur surtout quand c'est un argument de vente...
Du coup il y a nécessité de passer absolument en 5:1 si on fait du 4K sur le 12K ..mais là il manque une vrai démo... et BM travaillerait sur un correctif est-il sorti ?
Sans oublier qu'elle semblerait peut être plus bruité (pixels plus petits pas forcement "récupéré" comme j'ai cru le comprendre en 8 ou 4K ) et puis pas de filtre anti aliasing donc il faudrait en l'installer 1 comme avec la BMPCC original il y a 10 ans + IR pour éviter le moiré et la dérive magenta assez visible ici ....hum pas de tout repos l'accession au 12K BM


La Canon laisse clairement entrevoir "sa dérive" verdâtre son filtre de bayer est diffèrent de l'URSA qui si j'ai cru comprendre est original ( même nombre de pixels dans le RVB + 2 blancs ?)
L'URSSA est plus indigo, on le remarque dans les noir et aussi dans les teintes de peau moins "pêche"..
.

C'est un look super 35 mm à 80 mégapixels donc il faut revoir ou préciser quel esthétisme on recherche et comment y accéder (objectif / filtre ).

Bref si on pense que ce nouveau prix fait rentrer cette URSA 12K dans une gamme plus accessible ...tout cela demandera des tests plus approfondis que de simples échanges sur un forum et qqs captures d'écran

 

Pas bien compris ces captures écran ...
Sont elles des recadrages à l'échelle réelle de la vidéo ??
si non ça ne veut rien dire.