Tourner en lumière naturelle

Je souhaite et me permets de relayer une vidéo de Matthieu Misiraca sur le film Nomadland tourné qu'en lumière naturelle (sauf petites exceptions d'appoints).

Perso, je le pressentais et suis même ravi qu'un film soit depuis venu le défendre.

Pas si simple cependant (apports post-prod nécessaires) mais au-delà de l'avis et des observations de Matthieu Misiraca, il y a vraiment de quoi s'intéresser à la question et aux évolutions possibles pour vraiment se positionner et même se l'approprier.

La référence au documentaire est certes justifiée mais trop restrictive. Quel que soit le domaine, c'est une nouvelle esthétique et pas que la reprise d'un modèle spécifique.

 

avec la sensibilite et la latitude des cameras actuelles, c'et plus tellement un exploit.
apres tu peux jouer avec des reflecteurs et des tamiseurs, du coup c'est plus tellement de la lumiere naturelle.
Le truc c'est que si t'as pasla pression du producteur, tu peux attendre d'avoir la bonne lumiere, mais bon, en cine, on a pas toujours le temps d'attendre que le nuage passe.
Par exemple, en parlant de coucher de soleil, la "magic hour" (pas la happy hour comme dit mathieu qui est l'heure ou les boissons sont moins chères dans les bars) dure une demi heure, max une heure, alors si t'as pas fait tous tes plans, t'es bon pour recommencer le lendemain en esparant que ce sera raccord... (imagine , il pleut entre temps...)
et bon comme il dit aussi, tu tournes pas entre midi et 14h parce quele soleil est trop haut, du coup ca te fait des journees assez courtes.

 

Justement, pour çà qu'étonné que ce soit si récent (2 ans néanmoins).

 

je crois que justement , personne veut se faire ch... a etre dependant de la nature.
C'est comme le plan sequence, ou le son en live c'est tellement contraignant...
apres, pour l'exploit. Il y certains cineaste qui comptent la-dessus pour faire le buzz sur un projet qui autrement n'aurait pas specialement fait parler de lui.
En plus on a eu DOGMA il y a bien longtemps, il me semble que c'etait aussi dedans non ?
loi numero 4
"Le film doit être en couleur. Un éclairage spécial n'est pas acceptable, trop de lumière ou trop peu de lumière pouvant affecter l'exposition n'est pas autorisé"

Dogme - Théorie du cinéma (www-filmtheory-org.translate.goog)

Mais bon , de nos jours , se reclamer du dogme, ca fait un peu ringard (ca a deja plus de vingt ans)

 

Tout à fait et perso, déjà participé en stage au tournage d'une scène en 35mm en mi-journée ensoleillée qu'avec réflecteurs.

D'ailleurs et malgré tout le respect que je lui dois, j'en prends et j'en laisse dans les recommandations de Matthieu Misiraca sur les horaires et ses sources qu'en arrière-plan (c'est son école pub çà ).

(J'y ai pensé aussi à la période du dogme et du dv).

 

Ce film est à voir, pour son image sans presque de lumière, pour le son et pour les comédiens qui sont des amateurs en dehors de quelques pros. La plupart sont des gens qui voyagent en van.
Dépaysement garanti.

 

Merci @Video 92, j'étais à 2 doigts de craquer pour le blu-ray et grâce à toi, c'est décidé.

(Déjà découvert et apprécié l'actrice Frances McDormand dans Fargo des frères Cohen).

Content que Matthieu Misiraca daigne en parler et je pense en effet que ce film se réfère plus au dogme qu'au documentaire mais en plus techniquement évolué.

 

Personnellement, je trouve que ce film emprunte plus au docu qu'au Dogme95. Il y avait un petit coté crâneur dans le Dogme, genre "p'tis jeunes qui pensent révolutionner le cinéma avec leur nouvelle nouvelle vague". Ca a donné des résultats pas toujours très subtils, avec des effets trop prononcés typiques de celui qui manque d'expérience et de recul. Au contraire, Nomadland est tout en finesse et pas du tout dans la frime.

Par ailleurs, tourner en lumière naturelle n'est pas une invention du Dogme. Les débuts du cinéma ont commencé avec la lumière naturelle. C'est pas pour rien qu'on a construit des studios dans le sud de la France ou en Californie.

Une petite photo des studios de Méliès à Montreuil:

 

Merci @Nicolas de ce beau rappel (et rappel à l'ordre).

C'est sûr que Nomadland ne semble pas s'inscrire précisément dans le dogme tel qu'initié à l'époque et je ne pense même pas qu'il s'en revendique.

Au même titre, je ne crois pas davantage à ce que la fiction doive chaque fois recourir au style documentaire pour faire aussi "nouvelle vague" nouvelle génération.

Pour (re)faire un compliment très sincère à ces dames car à la réalisatrice et ce, même si le chef op est masculin, je resterai toujours fan du talent féminin pour l'image.

Non pas que sur l'exemple connu de Caroline Champetier mais surtout depuis une expérience perso d'observer sur place une cheffe op qu'en tant que second assistant, je devais soutenir et parfois faire respecter (par le 1er).

D'ailleurs, le choix du "contre" me paraît beaucoup plus subtil de ce qu'en retient Matthieu Misiraca et le film est présenté comme évoquant un retour à la nature dont les lumières venaient fatalement s'imposer.

(Ma chère cheffe op soutenue était issue du téléfilm et non de la pub. Sans vouloir polémiquer ou discriminer, la qualité d'échange s'en ressent ...).

 

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