[News] Que vaut la technologie ICE (Immersive Cinema Experience) ?

Jeudi 9 juin se tenait l'inauguration du label "Immersion" décerné par la CST à la salle ICE du CGR Paris-Lilas.
Cette inauguration a été suivie d'une projection du nouveau Jurassic World afin que la presse et les spectateurs puissent profiter de cette nouvelle technologie.

La CST (Commission Technique Supérieure de l'image et du son) peut décider de délivrer aux salles de cinéma deux labels :
- Le Label "Excellence" récompense le travail d'aménagement et à d'équipement des salles de cinéma
- Le Label "Immersion" récompense les salles qui mettent en place des technologies d'immersion pour les spectateur.

La CST a créé ces labels afin de constamment "encourager les salles à s'améliorer". À ce jour, une vingtaine de salles CGR équipées du système ICE sont labellisées « Immersion ».
La technologie ICE (Immersive Cinema Experience) consiste à installer des écrans LED sur les côtés de la salle de cinéma qui diffuseront, tout au long du film, les couleurs dominantes de la scène pour une "immersion plus complète". Le tout combiné à une projection laser et une retransmission son Dolby Atmos avec 52 sources sonores. A ce jour, 44 salles sont équipées de la technologie ICE en France.


Mais alors on en pense quoi ?
Pour ma part, bilan assez mitigé.

Dans des ambiances sombres, l'ajout de ces écrans est presque imperceptible.
Lorsque les lumières sont plus fortes, on remarque un petit décalage entre l'image principale et les écrans latéraux, qui peut vite s'avérer gênant. Je n'ai pas trouvé d'explication claire sur comment fonctionnent ces écrans. Pour ma part je suppose qu'un algorithme analyse en temps réel l'image ce qui expliquerait ce temps de latence. En matière de ressenti, ça donne un peu l'impression que quelqu'un à côté nous allume son téléphone, c'est assez perturbant.

Toutefois, la salle était très confortable avec beaucoup d'espace pour les jambes (ce qui n'est pas jamais négligeable), des sièges spacieux et confortables. Les dossiers s'inclinent légèrement lorsque l'on s'appuie vers l'arrière. J'ai parfois été gêné par le mécanisme sensible qui bouge au moindre mouvement, mais certains pourront trouver cela agréable.

A 16€ la place (12€ en tarif réduit), ces salles s'adressent avant tout à un public souhaitant faire du cinéma une sortie exceptionnelle dans l'année. Bien sûr, cette technologie est avant tout destinée aux blockbusters pour lesquels les spectateurs sont parfois prêts à mettre le prix. La stratégie pour les salles de cinéma est avant tout d'attirer le public vers les complexes CGR et de redonner au cinéma son aspect événementiel. Cette stratégie n'est pas nouvelle et nous rappelle l'apparition du cinémascope et de la technologie 3D, censée concurrencer l'avènement de la télévision.

Pour finir, je vous renvoie vers l'entretien intéressant, par le CNC, d'un directeur de salle ayant adopté cette technologie.
Je vous met également un lien vers la vidéo de présentation de la technologie ICE de CGR :

​

Et vous, avez- vous déjà testé les salles ICE ? Vous en pensez quoi ?

 

a mon avis ces ecrans c'est surtout pour diffuser de la pub.
etonnant que philips leur ait pas encore fait un proces pour avoir piqué leur "Ambilight"

 

Jamais contre le cinéma et les films dits d'attraction (... que contre la référence au jeu vidéo et en effet, un éventuel prétexte à de la pub).

Mais c'est pour un public réceptif et adepte ; et des auteurs et techniciens (ingénieurs) bien spécifiques car dotés du bon talent pour çà.

(De toutes façons, je ne critique et ne m'oppose plus à rien depuis être retombé une fois en enfance au film en relief avec Mickaël Jackson à Disneyland (Paris). A cause qu'à la fin, un petit animal tout mignon vient jusque devant le nez pour saluer avec sa petite patte et dire au revoir ).

ICE oui mais qu'à un prochain chef-d'oeuvre méritant toutes ses foules aux guichets (hein, James Cameron ?)

Sinon, en général, l'immersif, non, bof

 

moi j'aimais bien la 3D, c'etait "facile" , efficace, immersif. Faut croire que ca n'etait pas suffisant.
alors le reste.... on nous prend vraiment pour des gogos des fois...

 

Si l’industrie cinématographique tente d’immerger le spectateur c’est peut-être parce qu’elle n’arrive plus à faire émerger des idées. Où sont les scénaristes, les vrais, les bons ?

Par ailleurs, les salles pourraient programmer des courts-métrages (de scénaristes et d’acteurs de talent et en devenir) plutôt que de la publicité avant le film.

 

Se souvenir des dires de Gérard Lanvin : "Avec les salaires d'aujourd'hui, personne n'aurait jamais entendu parler de Michel Audiard. Il en serait resté au vélo".

Donc attention en croisant un cycliste. Tant pis pour moi, je préfère marcher.

Ce fût la tradition un moment mais les jeunes se mettaient au VTT ...

Mais c'est un fait, les dimensions sont d'abord dans le contenu (dont les personnages) et pas prioritairement que dans la forme.

Immersion 3D façon Michel Audiard :


Seul espoir éventuellement (si on y croit encore), les festivals.

 

J'ai cru comprendre que c'était assumé de la part de CGR d'être en partenariat avec Philips pour leur technologie "LightVibes" (cousine d'Ambilight).
Avant la projection, il y a une petite démo "ICE Immersive" qui permet de montrer le vrai potentiel de ces écrans. Puisque j'étais en séance spéciale pour l'inauguration, il n'y avait pas de pub ou de bande-annonce avant le films donc pas moyen de savoir si cette technologie s'applique aussi à cela, mais j'imagine facilement que ce soit le cas dans quelques années

Malheureusement la 3D ne marche plus tellement au cinéma, en tout cas ce n'est plus un argument de vente pour se faire déplacer les spectateurs...
Par contre, CGR propose aussi le ICE Immersive en 3D ! Comme quoi, rien n'est jamais suffisant apparement

 

Jean-Baptiste Salvat l'explique bien dans son interview pour le CNC (que j'ai ajouté en lien), cette technologie c'est avant tout pour les gros films "entertainment", la preuve ils ont tout fait pour finaliser les rénovations avant la sortie de Star Wars 7. Tu as bien raison en comparant cela à une attraction Disney

Effectivement, il faut maintenant se poser la question de ce qui est maintenant attractif aux yeux du public, un bon scénario ou des sensations fortes ?

 

Y'a pas à dire, mais un bon texte, c'est bien meilleur que quelques loupiotes en plus !

 

Bonsoir vous, merci de l'invitation JLH37 mais sans contredire l'effet incontestable du débarquement de "Il faut sauver le soldat Ryan" de Spielou (qui rappelons le, s'est basé sur les vraies images d'époque de Samuel Fuller), il y a quand-même aux dires (approuvés) de ma consultante préférée, un petit souci de scénario servant d'ailleurs de leçon technique scénaristique : La scène de la fin au cimetière révèle mais trop tard, le véritable thème du récit et que jusque là, ledit récit n'a en réalité jamais traité (Le soldat Ryan qui a vieilli se demandant si sa vie valait tout ce prix à être sauvée).

La virtuosité immersive de l'intro n'a donc pas évité l'erreur de scénario laissant sceptique à la fin et venant quelque peu gâcher le vrai plaisir.

Mais c'est bien un exemple de ce qui perso, mérite ou non les foules aux guichets pour assister à une telle expérience artistico-technologique.

Noté dans l'entretien en lien avec Jean-Baptiste Salvat, que ces panneaux de couleurs latéraux occuperaient la place des émotions, une fois que le public s'immergerait en fixant bien l'écran.

Sans avis puisque pas testé (et toujours sans être opposé à l'ICE), anecdote néanmoins après la recherche de l'exemple de Jean Gabin dans un Singe en hiver (Henri Verneuil), vu depuis une autre vidéo d'un ado ayant aimé La vie est belle, affirmant avec joie (partagée), avoir remarqué que le cadrage et le montage pourtant très classique du film, avait ainsi permis de pleinement profiter de (de "s'immerger dans", ndvs*) toutes les prestations d'acteur de Roberto Begnini ...

(*) ndvs = note de votre serviteur (qui même parfois boudeur avec la technique, ne se lasse jamais de son respect envers les acteurs et actrices (du moins ceux et celles honorant le métier sans aucun recours à des panneaux de couleurs latéraux pour transmettre l'émotion).