[VotreAvis] Prépa ou BTS pour la Fémis

("Jeu de chaises musicales" )

Bien plus longtemps que ça pour beaucoup de gens avec les BTS Audiovisuel. Pratiquement chaque année, je suis témoin de la situation d'étudiants qui demeurent en liste d'attente pour des BTS Audiovisuel et qui me font part après la mi-juillet que la situation vient juste de se débloquer pour eux. Certains sont déjà acceptés dans un établissement mais en préfèrent un autre, d'autres sont uniquement en listes d'attente sur plusieurs établissements.
Parfois, cela se débloque pour eux jusqu'à fin août ! Je reçois pas mal de coup de fils d'étudiants qui s’inquiètent une bonne partie de l'été, certains sont pourtant assez bien armés avec leur dossier. (Et ces trois dernières années, on a connu un très bon taux de réussite coup sur coup. Il n'empêche.)

Afficher/Masquer: Lunettes de soleil

Dès le début d'année scolaire, lorsque je prends sur mon cours pour leur parler longuement des filières sélectives, de la stratégie étudiante qu'ils vont devoir adopter, des nombreux métiers et manières d'exercer, j'ai quelques tournures toutes prêtes que je ne manque jamais de leur ressortir, dont celle-ci :

"Ne comptez pas sur un facteur chance avec les filières sélectives, il n'existe quasiment pas. Si vous n'avez pas un dossier qui tient la route, cela ne passera pas, c'est aussi simple que ça. Par contre, il existe bel et bien un facteur "malchance", à savoir qu'il peut arriver (et c'est le cas de temps en temps) que vous ayez un dossier qui tient très bien la route, et que vous passiez quand même à côté."

Toujours en rapport avec ce qui les attend dans un proche avenir, il y a encore celles-ci :

"Ne comptez pas rattraper une matière dans laquelle vous êtes trop faibles avec une matière dans laquelle vous cartonnez ! Cela ne fonctionne pas comme ça, il sera toujours préféré un candidat qui fait beaucoup d'efforts à un candidat sélectif. Vous devez finir par obtenir des résultats corrects (ou mieux, "honorables") dans la matière où vous êtes le plus faible."

"Vous vous engagez dans une voie qui doit déboucher sur des métiers de réseau. Et le réseau, pour vous, il faut que cela commence aujourd'hui !" (Avant cela, évidemment je ne manque pas de faire la distinction entre le réseau et ce qu'on appelle "le piston", pour ceux qui tomberaient dans la facilité de faire la confusion.)

Le recrutement sur Parcoursup pour les BTS Audiovisuel, DNMADE et autres (y compris pour notre formation), n'est heureusement pas fait par un algorithme qui fait des calculs sur les notes. Les dossiers sont étudiés avec des critères personnalisés par la commission d'admission elle-même, et qui doit en faire état à l'administration. Dans les faits, les critères primordiaux sont évidemment les appréciations (pas seulement sur l'année antérieure), la motivation (exprimée sur ce qu'on appelle en ce moment le "projet de formation motivé") et le parcours antérieur (études, projets, productions, stages, participations diverses) et la cohérence du projet (parcours envisagé pour la suite et débouchés envisagés par le candidat et/ou plus ou moins envisageable en réalité).

Je vais me répéter encore un peu (en complétant, bien sûr), toujours en ce qui concerne la voie BTS Audiovisuel (dont nous sommes un maillon antérieur)... Une question demeure toujours : "Le candidat a-t-il fait des sciences (aujourd'hui en option), et quoi qu'il en soit, aura-t-il la capacité à atteindre le niveau attendu dans ce domaine ?"

Enfin, je peux te dire que les nombreux dossiers qui remplissent les prérequis sont étudiés avec sérieux, bien sûr dans la mesure du temps qui peut être consacré à cette tâche, parce qu'il y a un enjeu important lorsqu'on a très peu de place pour beaucoup de demandes, et qu'il y a assez peu d'établissements (publics) sur le territoire Français qui proposent la formation (cas des formations dont il est question ici).

Parcoursup est un système informatique complexe, dont on pensera ce qu'on voudra, mais derrière le voile, pour ces formations-là assurément, il y a des humains.

 

Et si le virus cinéma est toujours présent, il est possible de faire des courts métrages, il y a des associations en peu partout.
Pour ma part après 40 ans dans le monde audiovisuel, à la retraite je fais partie de club et fédération de cinéastes.
Bon vent dans le monde de la "camera obscura" et oser c'est déjà un pied dans ce monde.

 

Bien sûr, c'est dans l'idéal la toute première chose à faire.

(Quand j'étais jeune adulte, j'ai fait des court-métrages avant d'avoir quoique ce soit à la maison pour en faire, et sans avoir été formé. Au tout début, on avait tellement envie qu'on a monté une asso, vendu des travaux de maquettistes pour l'imprimerie et mis l'argent de côté, et ensuite frappé à la porte d'une télé locale pour avoir une coprod et du matos. Avec la coprod, on avait un argument pour aller voir les commerçants de notre ville et pour leur demander un petit sponsoring, et par petites sommes, cela complétait assez bien le budget, le crowdfunding de l'époque... .)

Mais bon, après, c'est limité.

Et pour entrer en école de Ciné, si t'as pas de film à présenter...

 

Bonjour et merci @Judexe, oui, sinon fallait obéir sans broncher et attendre tes 18 ans pour avoir le droit de décider.

Merci encore aussi @ipsonelo, l'autre avis professionnel de l'éduc

(Autre conseil pro issu de Matthieu Misiraca sur une de ses vidéos, viser les loueurs de matos pour les stages en BTS pour très vite faire connaissance avec ledit matos avec un + sur le futur cv).

Révérences @Video 92 ! En plein dans le discours de Marcel Carné (lui, pas d'école, démarré assistant de Jacques Feyder. Pas la même époque mais le même principe et il a parlé en premier du court-métrage).

(pas encore lu les afficher/masquer des terribles mais j'arrive )

 

Ca doit être une torture pour eux... Mais bon, les études personnalisées des candidatures prennent du temps...
Les "miens" ciblent des prépas scientifiques, commerciales ou littéraires, souvent prestigieuses, et là le couperet est assez rapide ; "heureusement" j'allais dire.
En tout cas Judexe est très probablement une excellente élève pour avoir été recrutée en hypokhâgne. Le problème effectivement, c'est qu'elle va être très occupée pendant deux ans et aura peu de temps à consacrer à de véritables créations audiovisuelles. Hâte de connaitre sa décision d'orientation.

 

@ipsonelo

Oui, cela peut être assez éprouvant.

La différence avec cette filière Audiovisuelle et celles dont tu parles est probablement due à la présence d'un grand nombre de personnes présentant de très bons dossiers, mais qui restent partagés jusqu'à la dernière minute entre plusieurs formations très différentes, soit qu'ils ne savent pas vraiment ce qu'ils veulent, soit qu'ils ont été mal informé (ou pas du tout) et qu'ils font une découverte entre-temps, ou les deux phénomènes réunis. Ajoutons à cela les pressions familiales, la situation de devoir emménager souvent bien loin de sa région, etc. L'auteur de ce sujet en est un exemple...

Pour la question du temps à consacrer à l'élaboration ou participation à des projets en hypokhâgne... Dans le lycée où je vais enseigner, les hypokhâgnes ont un petit temps consacré à la réalisation d'un court-métrage de fiction, et s'ils n'ont pas un cours dédié aux techniques de prise de vue et à la pratique, ils ont pour cela quelques heures occasionnelles sur leur cours "cinéma-audiovisuel", avec des intervenants professionnels (qui viennent aussi accompagner le court-métrage de fiction). D'ailleurs, l'un d'eux est membre de ce forum (ce n'est pas moi).

Au minimum, il restera les vacances d'été.

 

Juste pour quand-même bien préciser sur un 1er scénar puis 1ère réa long-métrage.

Obligation légale au producteur achetant le scénario et jusqu'à preuve juridique contraire, toujours et encore pour longtemps, en vigueur.

Dans ce cas, condition d'être accompagné(e) par un conseiller technique lui-même réa (pardon, les filles du masculin mais on se comprend, valable aussi pour vous).

(Anecdote entendue sur cet impératif aussi légal, Yves Robert, désigné conseiller technique sur le 1er film de Pierre Richard, assure qu'il n'a jamais dû intervenir et qu'aucun appel au secours).

Pour la 1ère vente et suivantes dans le réseau officiel. Un bureau des auteurs a été créé au CNC pour un 1er entretien en vue de suites ou pas auprès de sociétés de production (en vue vente et demande d'avance sur recettes).

... Bref, aussi chiant et pas gagné que de préparer le concours de la fémis

 

Je ne peux que rebondir....
Peu semble ici connaitre (sauf Ipsonelo, nestaphe) ce que représente la sélection à l'entrée d'une des "Classes préparatoires aux grandes écoles"
C'est déjà en soi une énorme chance ...c'est bien pourquoi, la balayer d'un revers de main me fait mal au cœur.
Combien révérait du privilège de Jude.

Combien ici ont vécu ces mathSup/mathSpé ou hypokhâgne/Khâgne ?

C'est dur, le travail est intense, les exigences des projets parfois insurmontables, la compétition entre étudiants est féroce, car seul les meilleurs des meilleurs auront une chance à terme ..

Ne pas non plus croire...que ce ne sont que les boutonneux polars en blouse grise qui ont des chances..
Cette image d’Épinal est à mettre aux oubliettes....la personnalité, la régularité, les bonnes performances dans "toutes " les matières, l’ouverture aux autres sont autant d'atouts ...

Déjà il faut une sacrée personnalité, une ténacité, une volonté de fer pour tenir ces deux/voir trois années

Ici on cause "concours" et non "examens"..

Même ceux qui n'intégrerons pas les toutes meilleures (X, ENA) auront bénéficié d'un exceptionnel entrainement à apprendre à apprendre, à se battre, à la vie ... ...

C'est bien pour cela que "je" plébiscite le choix initial de "Pépa" versus "BTS"

 

Les combiens, je les ai pas comptés et j'en connais pas mais merci @bcauchy d'avoir complété.

Parfaites les solutions mixtes de compromis !

Au choix de @Judexe

(Si, j'en connais un d'exemple forcé par ses parents, un an à hypotruc puis stop et valise (boulot responsable com théâtre) mais pas à prendre en considération par Judexe, c'est que pour dire).

 

Exactement ! Il ne suffit pas d'être bon. Il faut faire partie des meilleurs : pour réussir à entrer, pour tenir pendant la préparation et surtout pour performer aux concours. Il s'agit bien de cela pour la Fémis qui recrute principalement à bac+3 parmi des élites.

 

(çà aussi, on avait cru comprendre et encore @Judexe, en particulier ...).

 

Je ne doute pas qu être le meilleur, être compétitif, être combatif soient des qualités essentielles pour devenir chef d entreprise, directeur de banque, ou travailler dans le commerce, mais faire un film , c est avant tout une discipline artistique qui fait appel, surtout ,à la sensibilité, à la folie, au rêve, à l imagination et au partage d idées avec une équipe
Et encore heureux que tous les films ne soient pas réalisés par des premiers de la classe, ou l élite de la Fémis sinon qu est ce qu on se ferait chi.r

 

En 2009 il y avait eu une petite crise justement... (réelle ou fictive ??)
" Les délégués des élèves évoquent ainsi “une inertie, une infantilisation, une fermeture au monde, un cloisonnement entre départements et promotions, qui ne favorise ni la créativité collective, ni l’épanouissement individuel ”.
https://www.lesinrocks.com/cinema/la-femis-ecole-de-cinema-en-crise-129012-26-01-2010/
Crise à la prestigieuse Fémis | Slate.fr