Pas de tabous entre nous

Bonjour à tous,

Et voici un film que nous avons produit et que j'ai réalisé pour la société savante des hépato-gastro-entérologues en janvier dernier et en équipe réduite. Il s'agit de la version longue, existent aussi 4 versions de 30 secondes, chacune centrées sur un seul des personnages (il y en a un qui s'est fait avoir et n'existe même pas dans la version longue) :



On a légèrement paniqué la veille du tournage en découvrant qu'il y aurait beaucoup trop de vent pour faire l'installation initalement prévue (on voulait placer des sources à l'extérieur pour faire des entrées de lumière), mais finalement on s'en est bien tiré. Ca n'a impacté que le rendu du plan large d'ouverture, qui joue quand même son rôle (je suis simplement gêné par le petit trou de composition en bas à gauche de ce plan mais rien à voir avec la lumière). Le reste du film tient sur le jeu des comédiens et cette idée très simple de bascule de lumière quand chaque tabou est abordé, donc à ce stade, les entrées de lumière simulant le soleil, on s'en fiche un peu.
Pour continuer sur le jeu, ce sont bien ces face caméras qui furent la partie la plus sensible du tournage. Il a fallu trouver avec chaque comédien le bon dosage entre :

• Illustration de la voix off et sobriété (alors que la situation à ce moment là est très abstraite, comme tout regard caméra)
• Embarras et complicité avec le spectateur
• Une certaine forme de tristesse mais sans aller dans le dramatique

Je considère avoir eu beaucoup de chance que le casting final vienne de formations très différentes (théatre, écran, stand up...) ce qui a donné des nuances vraiment variées entre ces face caméras et amenuise ainsi l'effet de répétition.

Le client semble très heureux et le film est très vu (on a dépassé les 400,000 vues), mais je serais ravi de savoir ce que vous en pensez.

 

C'est propre et concis 1 mn, efficace .

Le slogan de fin , il est imposé ou vous l'avez décidé avec le client ?

Ok Amusant alors de savoir qui vient d'où ?

Comme souvent, on filme une famille bourgeoise type cadre moyen ou supérieur, c'est aussi une demande ?

La bascule de lumière, régulièrement pratiquée pour isoler le personnage de son environnement et/ou faire un aparté est bien vue ici : solitude face à la crainte de l'avenir.

 

J'abonde Manu... Court, bien réalisé et j'avoue que je suis fan du vignettage qui isole les visages de manière qu'on n'ait plus envie de regarder ailleurs ... Je le fais souvent, en photo du moins, en vidéo ça risque de venir...

 

c'est pas nouveau

 

Tu parles de vignetages en pensant à effet post-prod ? Pas le genre de la maison, il me semble ici, mais pourquoi pas, plus simpliste....

L'éclairage a été testé et mis en place pour garder le minimum et isoler le personnage. D'ailleurs sur le plan de l'homme , le plus difficile, je pense, on a même un éclairage plus froid que les autres à la fin et on voit l’ombre du col de chemise qui disparait.

On peut remarquer que le premier plan de ce passage 0:19 montre bien le projo par le haut plus blanc....puis le contre-champ où on voit encore l'éclairage blanc face gauche sur le comédien de dos. Quand on revient, l'éclairage par le haut a changé, il est plus doux, peut-être pour préparer ce fondu l'isolant dans une lumière qui reste un peu plus froide, néanmoins, je crois. Il me semble que l'on devine la tentative d'harmoniser ce moment des 3 personnages cibles.

Sur les 2 femmes, cela semble plus simple, du coup on garde un aspect plus chaud, juste plus intimiste....donc moins dramatique.

Bon, mais je dis peut être des conneries...

 

Je découvre vos réponses, merci à tous !

Il vient de l'agence !

Lucie : théâtre surtout et écran un peu
Denise : arts de la scène
Pierre : formation théâtre mais carrière à l'écran jusqu'à récemment
Tom (qu'on ne fait que deviner dans cette version : c'est l'interlocuteur de Denise. Il a son format court dédié) : stand-up
Les figurants : il y a de tout.

En toute transparence, la demande était plus neutre (dans l'idéal on aurait du faire plus "famille tout le monde", quoi que cela veuille dire) et c'est la contrainte budgétaire qui a poussé vers la bourgeoisie (je mesure l'ironie de la situation). En raison d'un budget très limité, on n'a pas pu louer de lieu de tournage, on a du se tourner vers les salons qu'on pouvait se faire prêter. Le salon en question étant ce qu'il était, les costumes ont été choisi en fonction.

Tout le monde a raison ! Plus clairement : c'est avant tout un effet créé au tournage, avec deux installations lumière différentes et on bascule de l'une à l'autre en cours de plan. Quand on n'était pas suffisament satisfait du contraste, on a légèrement boosté l'effet avec un vignettage ajouté en post. On a pas eu besoin sur Lucie (la première), qui se trouvait déjà sur fond sombre grace à son placement au milieu du salon. Pour Pierre (le dernier) ce fut plus compliqué, avec la question du détachement du fond (géographiquement plus proche).

Je n'ai plus en tête le modèle exact des sources utilisées (je peux redemander au chef op), mais comme dit plus haut : on avait deux installations lumière, l'une étant éteinte au début du plan et l'autre allumée, et au moment voulu on baissait progressivement celle qui était allumée (notamment deux 600W qui faisaient l'ambiance générale) et on montait l'autre. L'interface était dispatchée sur deux téléphones connectés aux sources en bluetooth : on avait deux sliders.