Meilleure leçon de scénario (et réalisation)

On sait bien que faut pas trop embrouiller les djeunes dès le départ mais autant aussi prévenir pour plus tard, pour les moments venus, que Paul Schrader n'a pas du tout tort pour la tradition orale (au contraire !) mais qu'un scénario et ce n'est pas que mon influence viscontienne ou même du couple Leone/Morricone qui parle, se rapproche plus d'une partition musicale (rythmes lento à scherzo, gammes majeures et mineures, ...) et que de l'opéra que du théâtre.

Et donc également de la danse (de ballet, valse, flamenco, jerk, lambada, macarena ... n'importe laquelle) puisque chorégraphie il y a

EDIT: Sans omettre évidemment notre ami Claude Sautet et sa vigilance obstinée de la musicalité du dialogue où toute fausse note d'un acteur ou d'une actrice (oui, même elle) était proscrite, sinon furie !

Sinon, homero aurait commis une grave erreur de qualifier le scénario de Bob Fosse d'original si issu d'une pièce de théâtre ... (ou pour les p'tits chenapans J.A. et Sergio G. Sanchez sur l'histoire vraie d'une famille lors du vrai tsunami de 2004).

(Voilà ma vengeance perso contre le solfège, j'en ai depuis trouvé un autre, na !).

Un "et toc !" pour la route, à @Charlie47 ?
Volontiers :

 

C'est marrant, ce que tu écris là me rapproche de ce qui est, pour moi en tout cas, devenu une évidence...

Tout n'est que musique, les phrases, les mots, d'une simple narration et je peste intérieurement quand je ne retrouve pas ce rythme chez certains des narrateurs que je fais (ou ai fait) travailler...

J'ai un peu l'impression que mes années de diaporamas ont forgé ce concept qui est devenu naturel...
En clair, recherche permanente d'une symbiose entre images et narrations (j'y ajouterais même transitions, ce qui peut expliquer que je reste un inconditionnel du fondu qui me donne, ou garde, ce rythme souhaité)...
Bon c'est pas le tout ça, je suis justement en recherche de "phrases sonores" pour mon petit dernier

 

J'ai toujours gardé une grande tendresse pour les films de Claude Sautet avec Romy Schneider... Merci de l'avoir cité.

 

J'ai parcouru ces 109 contributions en m’apercevant que je n'avais pas conscience de l'ébullition crânienne de nos réalisateurs fétiches.
Tant de complications que je ne détecte pas quand je vais voir un film de temps en temps (que 4 par mois !).
Cette approche intellectuelle ne m'a jamais effleuré lorsque je faisais de la prise de son.
Il est vrai que je suis resté au triumvirat : auteur, dialoguiste et réalisateur, même si quelques fois certains personnages se permettent de cumuler, voir de passer devant la caméra.
Là il doit y avoir une agitation neuronale du plus au niveau.
Bon, je serai plus attentif la prochaine fois que j'irai au cinéma pour détecter toutes ses subtilités.
Il est vrai que penser à la fin de l'histoire et ensuite à son début est une bonne chose.
Le milieu étant une forme de remplissage !
C'est pourquoi, je n'ai pas l'étoffe d'un écrivain ou d'un créateur d'histoire, mais je sais (et j'aime) modifier les histoires des autres, par le son et le montage.
Bonne suite à vous.

 

Pour çà, les djeunes, ne vous inquiétez pas outre mesure. Ne vous prenez pas la tête, vous l'avez déjà votre musicalité. Vous nous la dévoilerez avec le temps ou même tout d'un coup (en un zénorme choc de cymbales comme déjà @Marcello34090, en une sonnerie de porte

De 1/3 seulement. Pride est réalisé par Matthew Warchus, même nationalité et on m'a soufflé qu'il a justement choisi le chant Bread and roses en hommage à Ken Loach qu'il l'avait fait chanter dans un de ses films mais i don't know ze quel.
(Les pôles opposés ? Un groupe de gays et lesbiennes londonien recueillant des fonds pour soutenir le mouvement de grève des mineurs sous la Tas d'chair et vont les remettre sur place, à un village de Galles, à une bande de rustres déjà honteux que la presse ait divulgué qu'ils étaient défendus par leurs femmes. La polarité va oeuvrer à finalement permettre tout un élan de tolérance, de solidarité et d'amitié. La scène du chant ne survient qu'après apprivoisement réciproque ). Une histoire vraie aussi, excellemment bien interprétée par une donc excellente distribution. La fin ? Mouais, pas mal

Moi et tous ces gens ? Mais non, quelle horreur ! Que des artisans consciencieux plus exigeants ou écorchés vif que la moyenne
Sur la légende qu'on utiliserait que 10% de notre cerveau ... oui, les 2 hémisphères comprises (ou mal comprises), un neurologue américain explique que normal, çà coule de source, puisqu'il n'y a que 10% de neurones dans le ciboulot et pas plus. Pas la peine de fantasmer et s'la péter ! Par contre, il ajoute que le coeur abrite aussi des neurones. Oui que l'intelligence du coeur est bien meilleure et que chacun, chacune, a la même quand "80% debout et 20% assis"

Comme il m'a exprimé son amitié, pour çà que ! :

Parce que je savais que le forum du Repaire méritait vraiment que je la lui partage
Oui, soufflantes homériques mais d'une fragilité plus qu'émouvante ce roc ! Bertrand Tavernier à qui je le dois à jamais de l'avoir connu, le raconte dans son Voyage dans le cinéma français (en précisant que Michel Piccoli ne s'en inspirait pas seulement, Jean-Luc, mais l'imitait à merveille sur la scène du gigot. Surtout pas de fausse note dans la musicalité d'une réplique !
Vu un reportage sur lui où Romy Schneider lui répond gentiment et avec grâce : "Ah, non ! Commences pas à crier, tu me déconcentres !" en finissant sur un sourire de son cru en voyant le bourru se rasseoir et la fermer.

Ce sont donc 2000 instincts, 2000 feelings Et pas 2000 intellectuels mais 2000 esprits qui se rencontrent et j'en suis le plus sincèrement ravi. Immense merci

 

Du remplissage ? Une autre paire de manches, oui

 

Minime l'erreur homero et c'est sans doute de ce film de Ken Loach que Matthew Warchus a repris le chant sur Pride. Et perso, pas plus cinéphile que toi et même moins, trop sélectif. Cà ne m'emmène pas ? Je me lève, je zappe.

Pour çà que jeune, je me suis gonflé les chevilles en apprenant que Luchino Visconti disait qu'il n'allait pas voir les films des autres pour garder un regard neuf ("sauf les films de Pier Paolo Pasolini", précisait-il).

D'ailleurs, coup de sang à la Claude Sautet quand j'expliquais que cette scène de Pride était filmée à hauteur et attitudes d'enfants et qu'on m'a répondu : "Mais non, c'est pour rendre hommage à Ken Loach !". @Video 92, voilà une réaction intellectuelle qui m'horripile ! "Mais j'en ai rien à foutre de Ken Loach !" me suis-je ... agacé

Pour le remplissage, une autre paire de manche ? Oui mais non. Que du rangement et donc, de la méthode. Paul Schrader ne remplit pas les cases de son "plan".

La fin donne la direction et comme il faut bien partir de quelque part pour y mener, faut trouver le début (déjà par effet miroir, pour réunir, il faut commencer par séparer, pour reconstruire, tout effondrer). On pose, expose, décompose et on range en confrontant les éléments selon la direction voulue.

Le point d'intrigue n°1 est le starting block de la confrontation (que pour çà que gêné par "développement"). Le point d'intrigue n°2 est le ruban à la ligne d'arrivée qui départage. L'acte III est le vécu de la victoire et de la récompense.

Les subtilités ? Que les fruits de la métaphore. Elle nous plonge sous la surface (du "problem") pour en trouver et remonter le trésor ... "l'élixir" préfère Joseph Campbell. Perso, comme J.A. (et bien avant, Luchino), la lumière primordiale.

Le point d'intrigue n°1 signale au rétroviseur qu'une autre lumière se reflète encore sur les parois et le n°2 décide si on a choisi les bons reflets de lumière pour se guider jusqu'à la sortie ou la bonne force pour tout remonter à la surface.

 

Idem pendant longtemps....et on découvre que derrière les choses les plus simples et qui marchent il y a plus qu'une spontanéité intuitive ...

En fait les choses ne naissent pas un jour spontanément et ce que j'ai compris en écoutant REDoré que ( à l'excès peut être !? ) il fallait se torturer suffisamment le cerveau pour que s'assemble une histoire qui devient "vrai "...

Et on peut faire exactement l'inverse ...c'est le paradoxe de la création... bon mais c'est un peu plus risqué .

 

Dommage tu aurais surement fait un réalisateur atypique .. et parfois même interdit au moins de 18 ans ou plus ..