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Meilleure leçon de scénario (et réalisation)

Discussion dans 'Le café du Repaire' créé par REDoré, 8 Novembre 2021.

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  1. REDoré

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    Pardon de devoir en reparler mais je viens de percuter sur les "propriétés" qu'emploie brillamment J.A. Bayona et qui court circuitait mon système neuronal en faillite (et même jusqu'à mon scénar). Sacré petit malin, j-a, franchement épaté par ton affront !

    En rassurant d'abord sur le nombre de propriétés dont je préférais vous épargner (pour pas vous assommer ou vous brouiller, jeunes à jamais), voilà la véritable occasion de vous en entrouvrir les portes car c'est à vous et à vous seul(e)s de les pousser et d'entrer ... (dans votre propre créativité !).

    Ne pas oublier que Stanley Kubrick parlait lui, "d'aspirations mythologiques et religieuses" (oui, à propos de ses émotions qui "émeuent") ...

    Prenez vos cahiers !!! ... (Quoi ? Vous n'avez encore rien marqué :weird:?)

    Je répète donc le déjà dit à @Marcello34090 (dans sa discussion sur son synopsis) :

    Pour démarrer un scénar à partir d'un problème (un sujet) et de sa métaphore (de la vie), il faut d'abord penser à 4 choses et dans l'ordre :

    1 - La fin
    2 - L'image d'ouverture
    3 - Le point d'intrigue n°1
    4 - Le point d'intrigue n°2

    Selon en effet le paradigme suivant (de Syd Field, donc) :
    [​IMG]

    (Les points d'intrigue n°1 et 2 pas forcément dans l'ordre, il y aura un effet miroir à se préoccuper et c'est même selon chacun, chacune).

    Le but est d'exprimer votre point de vue (de préférence intime et sans pudeur) sur votre sujet et vous avez votre métaphore pour le partager.

    Sur le paradigme, vous apercevez au centre, le mid-point (p.60 que si scénario de 120 p.) ...

    On remarquera qu'entre les points (1 et 2 puis central) et le vrai début et la vraie toute fin, il y a 4 espaces vides à remplir et à garder reliés.

    Propriété à savoir : La conjugaison !

    Pas que grammaticale, on est dans une métaphore qui plus est de la vie, alors donc SOS mythe : Janus
    [​IMG]

    Les passé, présent et futur de votre narration. Le mid-point sert à pivoter la sculpture sur le profil que vous préférerez (çà aide vos effets miroir et d'abord votre point de vue).

    Avec l'exemple de The impossible, on peut déjà voir le résultat entre les points d'intrigue 1 et 2 reliant d'abord la naissance puis la mort et la renaissance (dans le cadre toujours de la métaphore de vie traitée et selon sa façon à soi de donner vie à l'histoire).

    Mais autre propriété à donc savoir : Le 2 temps ! Pour laisser reliée une histoire, il faut placer partout 2 repères quand faut préparer et révéler, promettre et payer ...

    SOS mythe : La caverne de Platon. La lumière originelle et la lumière primordiale !

    On dit bien partout, de l'image d'ouverture jusqu'à l'image finale.

    Fichtre, SOS mythe : Icare et les reflets trompeurs (dans la caverne) qui peuvent dévier et perdre sa voie :unsure:

    Le but, la base, mettre en péril vos personnages devenus archétypes (de votre métaphore) ! Dans un enjeu de vie et de mort. Atteindre la sortie, la lumière primordiale ou se brûler les ailes ou se perdre dans les ténèbres.

    Comment les sauver, les secourir ?

    Rappel :
    1 - La fin
    2 - L'image d'ouverture
    3 - Le point d'intrigue n°1
    4 - Le point d'intrigue n°2
    puis le point central !

    Le 2 temps permet aussi une subtilité à noter en rouge. Dans encore l'exemple de The impossible, le point d'intrigue n°1 n'est que la 2ème vague du tsunami (de 2004). Avant, il y a eu la 1ère (conjugaison).

    "L'incident déclencheur" (l'événement qui provoque votre histoire) opte pour l'action physique (c'est son droit) mais "l'incident clé" (l'événement qui implique le public dans votre histoire) est obligée de chez obligée puisque c'est un point d'intrigue, d'être physique ET émotionnelle.

    (Dans The impossible, c'est une maman et son fils et donc archétypalement parlant, on a déjà une métaphore spécifique à trouver dans la métaphore de la vie ...).

    Peut-être une prochaine fois et que si besoin, on pourra détailler comment relier chaque point de liste (fin, ouverture, les 2 points d'intrigue) dans son ensemble ou entre chacuns.

    Mais rappels : Point central, conjugaison, 2 temps ...

    Pourquoi perso J.A m'a épaté ? Quel est son affront ?

    Parce qu'il m'a fait un point central aussi en 2 temps qu'émotionnels :

    1 - Ewan McGregor confiant à d'autres victimes qu'il est terriblement seul sans sa famille et un humain altruiste qui comme lui recherche la sienne, lui prête son téléphone portable à bout de batterie pour qu'il puisse prévenir son père ... (attention, même qu'au téléphone, ce sont des archétypes. SOS effet miroir, il se téléphone à lui-même et pleure pour nettoyer sa détresse et les nôtres) ;
    2 - Ses 2 enfants, Thomas et son petit frère, pris en charge dans un camp de réfugiés pour laisser leur père continuer ses recherches (de sa tendre épouse et de son autre fils), sont approchés par une vieille dame (Géraldine Chaplin) qui engage la conversation avec Thomas qui regarde les étoiles pendant que son petit-frère dort sur ses genoux. Le sujet en vient aux étoiles et peut-être à la lumière primordiale puisque faut pivoter ;)

    Jusque là, l'exposition ("set-up" du paradigme) nous a bien renseigné sur Ewan McGregor même s'il a disparu des radars depuis l'incident déclencheur et nous fait le caprice de ne revenir qu'au point central pour se rappeler à lui.

    Par contre, on sait déjà aussi grâce au set up que Thomas adore l'astronomie (les planètes, les étoiles) mais Géraldine Chapelin, on ne l'avait pas encore vue ! Elle est venue papoter ... ou pour pivoter ? Mais alors, SOS mythe ou SOS aspiration religieuse (spirituelle) ?

    La scène finale confirme qu'on atteint la sortie de la caverne et la lumière primordiale.

    Mais c'est quoi et où le 1er des 2 temps de Géraldine Chaplin (pour nous nettoyer notre espoir) ?

    Dans le set up aussi :jap: :


    (Exercice pour ceux et celles qui verront le film, qu'en est il (spirituellement) de Daniel et de Muriel :perplexe: ? Oui, ces archanges :unsure: ! La maman, Naomi Watts, s'appelle bien Maria, son archétype aussi ... et la nature toute dévastée qu'elle est, reste bien mère nature).

    Tard dans la nuit mais je pense que çà le méritait et qu'en tous cas, vous, vous le méritiez :good:
     
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  2. Charlie

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    Marrant car, par instinct, c'est ce que je fais, du moins pour les 1 et 2 (pas d'intrigue chez moi car doc et non fiction.. encore que... :rolleyes:)
     
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  3. REDoré

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    Bonjour Jean-Charles (@Charlie47), pour çà que tout le monde n'est pas obligé aux lectures, que ce n'est pas valable pour toutes et toutes (et pour çà que je ne recommande que Syd Field si on a quand-même besoin de comprendre et d'organiser tout ce fourbi).

    Néanmoins préciser qu'il y a un macro et un micro fonctionnement de la structure générale à celle de la scène en passant par les séquences et les actes. Reprendre chaque fois la même (la générale).

    On divise aussi la métaphore générale en métaphores visuelles selon chaque scène, séquence et acte.

    Et pour chacun(e) des personnages puisque chaque archétype.

    Daniel sert la métaphore générale pour Lucas (Tom Holland) et Muriel pour Maria (Naomi Watts)

    Mine de rien, c'est tout çà qui aide et même force toute la chorégraphie.

    (Ewan McGregor pour le moment, on va dire que c'est un Dark Vador mais inversé. Après l'opération de Naomi Watts, il se présente à Lucas non pas avec un casque noir mais de lumière. Sa famille a survécu et lui aussi en tant que papa qui n'est plus seul car la métaphore confirme que personne ne l'est jamais).

    En lecture, outre Dara Marks pour dévoiler ce qu'on met sous la surface, les 15 temps forts de Black Snyder (incluant forcément les 4 de Syd Field) sont aussi d'un précieux soutien pour bien ranger le bagage, tout ce fourbi, dans cette foutue armoire.
     
  4. REDoré

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    Pardon d'encore revenir sous les huées et les jets de tomates mais faut tout dire et au moins le minimum requis.

    Comme quoi, un film est un cours à tout âge et que c'est important de repérer et choisir vous-même, le vôtre (pour du sur mesure selon l'âge de vos artères et celui jamais révolu).

    Exposition ou set up ? C'est vrai qu'on n'expose rien (sinon merci Dara, une backstory soudain nécessaire).

    Non, on pose tout le matos (le set up) sous le nez du public (... Oui, tout à fait ! Comme sur un stand d'exposition !).

    En attendant, le cours a continué furmiche. Ewan, le papa, a Karl pour le servir dans la métaphore générale. Le téléphone portable de Karl en tant que miroir pivotant (donc préparé aussi en 2 temps, promettre et payer), est à bout de batterie de force et de courage.

    Un point non indiqué sur le paradigme (mais bien dans les 15 temps forts de Blake Snyder) sépare le point central du point d'intrigue n°2 également pile au milieu entre les 2.

    C'est là qu'Ewan le papa retrouve enfin toute sa marmaille puis qu'ensuite et qu'ensemble son épouse devenant grâce à Muriel, une maman primordiale. En plus du petit mot "We are on the beach" et les 2 noms de son foyer qu'il ajoute à Ewan pour aussi les rechercher (dans l'hosto), Karl, la batterie de force et de courage retenant l'archétype du camion (du véhicule), comprend donc que "No need to wait !".

    Tout fonctionne ainsi en macro et en micro, en 2h comme en 2'20"
     
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  5. REDoré

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    Puis pour enfin finir (dont promis, les extraits) 2ème devise à retenir pour @homero (et bien-sûr vous tous et toutes, les autres djeunes à jamais) :

    En fait, une citation mais je ne sais plus de qui : "Cà y est ! Mon scénario est terminé, je n'ai plus qu'à l'écrire".

    Le dernier quart ;) ...

    Une autre citation (en veux-tu/en voilà) de Jean-Loup Dabadie, à aussi retenir en devise : "Ecrire un scénario, c'est 80% debout et 20% assis"

    Toujours pour (notamment) homero et O'Brother, le risque aussi dans la caverne si on se trompe de reflet comme Icare pour se guider vers la sortie, c'est de malencontreusement retourner dans la lumière originelle (où y a encore des cercueils flottants dont nous étions déjà alertés lors de la conception).

    Comme quoi, on n'est plus dans le langage littéraire mais parlé parce qu'imagé (merci Paul Schrader du rappel de la tradition orale).

    Chez Zemeckis, Tom Hanks dessine un sourire sur un ballon. Chez Bayona, le même ballon est rouge puisque la couleur est d'abord une source lumineuse qui pourrait éclairer votre sourire :rolleyes:
     
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  6. Kersalg

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    Cette règle des 80/20 restera toujours redoutable dans tous les domaines...;). Merci!
     
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  7. nestaphe

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    Si je reprends un peu tout ça avec les termes d'usage en français...

    Il s'agit de la structure ternaire du récit, une notion de base en matière de dramaturgie :

    Les prémisses * précèdent le développement et s'achèvent au moment où survient le tout premier Nœud Dramatique Majeur appelé l'incident déclencheur. Le développement s'achève lorsque survient un Nœud Dramatique Majeur culminant du film, appelé Climax et il enclenche le Dénouement.

    Dans cette structure ternaire, le film, ou plutôt l'histoire (drama), comporte donc au minimum 2 Nœuds Dramatiques Majeurs, absolument nécessaires puisqu'ils font jonctions entre les trois parties. Aussi, dans cette forme la plus minimaliste, il est quand même fortement conseillé pour son équilibre de placer un Nœud Dramatique Majeur à peu près au milieu du film.

    Il est bien sûr tout à fait possible d'utiliser davantage de Nœuds Dramatiques Majeurs durant le développement, ce qui est généralement le cas, et d'ailleurs l'utilisation de ces nœuds en grand nombre fait partie intégrante des codes de certains genres de films, comme par exemple le thriller.

    Un film est aussi jalonné de Nœud Dramatiques Mineurs qui "ponctuent" généralement ses séquences. Attention, le terme "séquence" est à prendre sous la forme d'un découpage séquentiel, un "chapitrage" de l'intrigue et non d'une simple "scène" (unité de lieu). Il est fréquent qu'une séquence s'achève par un Nœud Dramatique, Mineur ou Majeur. Dans ce cas, celui-ci sert à amorcer la séquence suivante.

    Pour dissocier un Nœud Dramatique Majeur d'un Mineur, ce qui n'est pas toujours aisé, on peut considérer qu'un Majeur provoque comme un "changement de direction" dans le film, alors qu'un Mineur "pimente" le récit sans pourtant l'influencer de manière décisive. Le tout premier Nœud Dramatique Majeur, soit l'incident déclencheur, donne LA direction du film.

    Les proportions communément admises seraient pour une durée totale de film de 90 minutes :
    • Au maximum 15 minutes pour les prémisses, sachant qu'il n'y a pas de minimum et que les prémisses peuvent être très courtes. Évidemment rien n'interdit de dépasser les 15 minutes mais il s'agirait d'une prise de risque difficilement justifiable. Le risque encouru est celui de provoquer l'ennui ou l'impatience du spectateur, ou encore un sentiment de déséquilibre sur l'ensemble du film, etc. Attention, un spectateur qui s'ennuie à forte tendance à chercher des failles et s'il les cherche, il les trouve toujours.;-)
    • Au maximum 15 minutes pour le dénouement, sachant n'y a pas davantage de durée minimum, citons l'exemple de La Mort aux Trousses d'Hitchcock dont le dénouement ne dure qu'une trentaine de secondes.

    • Considérant les limites maximales des prémisses et du dénouement, le développement devrait durer au minimum 60 minutes.
    Lorsqu'on analyse des œuvres cinématographiques, on considère encore éventuellement un autre type de division, les actes (comme au théâtre). Il s'agit d'un regroupement de séquences qui semblent former une certaine "unité", "un tout". On retrouve généralement des formes en 3 ou 5 actes.

    Donc, pour résumer l'ensemble des subdivisions à considérer lorsqu'on écrit ou l'on analyse un film :

    Une structure ternaires (prémisses/développement/dénouement) subdivisées en séquences (comme des "chapitres"), puis en scènes (unité de lieu), et que l'on peut délimiter encore pour former des actes (grandes sections). Tout cela ponctué de péripéties (Nœuds Dramatiques), dont certaines sont condition de la structure ternaire elle-même (incident déclencheur et climax).

    * Le terme "exposition" n'est pas suffisamment correct, il peut prêter à confusion, car effectivement un incident déclencheur peut survenir et mettre fin aux prémisses sans que rien ou presque n'ait été "exposé".
     
    #67 nestaphe, 21 Novembre 2021
    Dernière édition: 21 Novembre 2021
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  8. REDoré

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    Bonsoir @Kersalg et @nestaphe et merci encore (kersalg pour avoir traduit d'avance Jean-Loup Dabadie sur la remarque toute aussi bienvenue de homero et nestaphe pour quand en effet de droit, on se base sur la dramaturgie pour son plan (Perso et toujours de droit, je m'en suis dissuadé et pas de la faute à Yves Lavandier puisque j'en respecte aussi le droit).

    A laisser aux besoins, aux choix et préférences de chacun(e) ...

    Comme j'ai préféré le rappeler @Marcello34090, on est sur un film, pas sur une pièce de théâtre (ni sur un roman). Avec ou sans dramaturgie (au choix), on est sur un langage en images et en sons et sur des actions physiques et/ou émotionnelles qui doivent suivre une direction selon un axe qu'on leur définit (çà peut être sur une dramaturgie, pas de souci).

    On profite alors du micro fonctionnement pour tourner ou non la statue de Janus (comme pour les panos gauche droite ou droite gauche, ou pas de pano du tout, sur un slider pour faire avancer son travelling).

    D'où l'importance de penser chorégraphie de ses images, de sa mise en scène, sa direction d'acteurs et ses mouvements de caméras (puisque faut concilier 2 fonctions).

    Autant également recommander à Marcello, de se consacrer pour son concours, à son visuel et son ambiance sonore et concernant ses dialogues, à les imager comme Henri Jeanson et Michel Audiard (et au grand jamais en tirades théâtrales).

    Les dialogues ou monologues, ce sont des répliques en mots (d'auteur, est-il dit) mais parfois des non dits (dont via l'effet Koulechov). Mais ce sont avant tout des actions et que des actions physiques et/ou émotionnelles (selon l'ordre de direction et la place qu'on leur a fixé sur l'axe).

    Ils ne restent et demeurent QUE des images et des sons !

    EDIT : La chorégraphie a besoin de son univers sonore, de sa musique, de ses notes (çà peut être un instrument ou un orchestre ou un son comme une sonnerie de porte ou un chien qu'on entend aboyer dans le lointain. A part fût un temps la pellicule, quoi d'autre à développer pour confronter ;)
     
  9. REDoré

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    Je m'inquiète pour nos (à jamais) djeunes débutant(e)s du forum et dois donc revenir synthétiser et conclure, tout en restant à dispo.

    Faut tout reprendre o_O !

    Je maintiens recommander la vidéo du cours de présentation de Paul Schrader postée en intro.

    Compris depuis pourquoi Paul Schrader déconseille Robert McKee. Il ne parle pas de la structure suggérée post #61 qui n'est propre qu'à un film (court, moyen ou long) et à rien d'autre.

    Comme çà, vous ne pourrez pas vous tromper. C'est la vôtre et elle fonctionne !

    Au gré de votre évolution, vous pourrez si besoin décider de vous aider du voyage du héros de Joseph Campbell, des 15 temps forts de Blake Snyder, de la structure interne de Dara Marks ou de la dramaturgie détaillée par nestaphe post#67 (à ceci près attention, il ne s'agit en rien de noeuds, de développement et même de climax. Refusez les menottes ou les oeillères).

    Gardez et défendez au contraire toute la force et la liberté de votre instinct et merci, faîtes lui enfin vraiment confiance ou cessez d'en avoir peur.

    Tiens ! Pensez aussi à votre genre de prédilection !

    (Celui de vos tripes et pas celui à la mode de quand :mdr: ... :weird:).

    Vous n'avez d'abord qu'à faire le "plan" (outlining) de Paul Schrader !

    Oubliez aussi mes SOS mythes de mon post#61 et j'insiste, n'y retenez déjà que çà (pour plus tard quand vous aurez apprivoisé votre instinct et vos intuitions qui l'entretiennent ...)
    Puis çà mais promis, qu'une fois que vous avez identifié le ou votre problème (votre sujet) et la métaphore qui vous permet de l'exprimer comme il vous sied.
    Oui car vous n'avez qu'à définir un axe directionnel d'événements et d'actions physiques et/ou émotionnelles conduisant (et çà, on le maintient aussi) par une conjugaison passé, présent, futur, la confrontation de vos personnages jusqu'à l'acte III non pas sur un climax (mot trop confus) mais avec votre force de sincérité, à la vraie réponse à votre question dramatique que vous poserez soit au set up (on oublie "exposition", on pense matos dramatique), soit dès l'ouverture mais à l'unique condition et dans les 2 cas, que vous connaissiez déjà votre fin parce que cela ne vous aura pas échappé, c'est la réponse à laquelle votre point de vue veut nous amener).

    Comme on doit assumer 2 fonctions, à chaque étape de votre récit, pensez aussi à son visuel et ses sons (réplique, bruits et musique). Vos images et vos sons !

    Exemple pas de référence perso mais unanimement admise quand vous posez la question dramatique à l'ouverture (vous verrez vous même si dans le set up) :


    (Ouatiz rozebeude et qui c'est ce mec :unsure: ?)

    Autant se l'avouer, les lectures ne sont souvent que des lectures de chevet mais il suffit de bien dormir dessus pour on ne sait jamais, se rendre compte au réveil qu'on en a retenu quelque chose.

    Même le pavé de Yves Lavandier (chance perso, on en avait parlé de visu) : L'ironie dramatique !

    Une information que le public connaît avant ou après les personnages (EDIT : ou en même temps).

    Ne négligez jamais cet outil de choix ! Même Alfred Hitchcock en a jeté un mot à François Truffaut en parlant d'une bombe sous la table mais pas la peine de bombes partout et n'importe quand !

    N'y pensez que pour votre confrontation et sa conjugaison :idea:
     
    #69 REDoré, 23 Novembre 2021
    Dernière édition: 23 Novembre 2021
  10. homero

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    Cette discussion "Impossible" à cause du triptyque eau-enfants-parents m'a remis un bref instant en mémoire une interview d'un autre réalisateur atypique (et ex-dirphot), Nicolas Roeg, tournée il y a plus de 20 ans sur un des plateaux de la FEMIS. Je me souviens de deux de ses films : j'ai oublié les titres français, l'un où une fillette se noie, le couple Julie Christie - Donald Sutherland essaie de se reconstruire à ... Venise, le second une mère et son fils perdus dans l' outlining Outback australien demandent de l'eau à un jeune aborigène à poil en plein trek initiatique mais la communication se révèle ardue ... souvenir aussi d'un montage clip à la Vertov (*). Faut que je recherche ...

    Edit : "Ne vous retournez pas" pour le premier ... "Walkabout" pour le second, c'est finalement grande soeur et frère ... merci Google !

    (*) et d'une VW Cox à pare-chocs américains cramée ... insupportable pour moi à l'époque où j'en bricolais quelques unes ! Le détail à la rescousse des souvenirs et de la datation ... :D

    Chez moi l'écriture d'un scénario passerait directement par des chemins de traverse ... quitte à se paumer ou rester bloqué. Comme le dit plus haut REDoré : si on se trompe de reflet comme Icare pour se guider vers la sortie, c'est de malencontreusement retourner dans la lumière originelle (où y a encore des cercueils flottants dont nous étions déjà alertés lors de la conception).
     
    #70 homero, 24 Novembre 2021
    Dernière édition: 24 Novembre 2021
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  11. nestaphe

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    Hum... A ceci près que je ne pense vraiment pas qu'il soit bon et correct de prendre le risque de conforter un jeune (ou moins jeune... :rolleyes:) dans l'idée qu'être original impliquerait de réinventer la roue...

    L'idée de menottes et d'œillères est on ne peut plus simple à se figurer, très souvent elle n'est qu'une vue d'esprit, un beau moyen de s'embourber à côté de soi-disant sentiers battus. Or les limites s'avèrent être la plupart du temps un allié, mieux encore, un tremplin à la créativité. ;-)
     
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  12. REDoré

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    Up dont vous ne m'en voudrez pas mais j'ai réfléchi et pensé (si, si, çà m'arrive) devoir compléter de quelques menus détails mais aidants :rolleyes:

    Bonjour @homero et encore merci. Ton bouton Afficher/Masquer rappelle tout à fait le mécanisme de puiser dans la mémoire collective (universelle) pour provoquer un souvenir logé dans les mémoires individuelles.

    Principe perso qui n'engage que moi mais persuadé que c'est le secret de l'émotion.

    Le véhicule est un archétype comme le taxi de Paul Schrader. Il paraît (selon un dictionnaire des rêves) que rêver d'un véhicule ou d'être dans un véhicule représente sa propre enveloppe individuelle (son corps mais aussi ce qu'on en fait). C'est donc bien un archétype tel que perçu dans notre subconscient et l'action de le brûler ne peut que faire réagir (la réaction) un public car chaque mémoire consciente individuelle se sent tout à coup concernée selon chaque vécu (Masquer/Afficher).


    Revenons sur ces 2 points d'intrigue et tant pis si Paul Schrader va râler (à s'arracher de la langue, ses dernières miettes de cacahuètes) mais c'est Robert McKee qui propose un "truc" sympa qui en plus, se vérifie :

    Pensez déjà et que pour ces 2 points d'intrigue, l'axe directionnel (qui guidera en effet votre axe principal) :
    Valeur/Contraire/Négation/Négation de la négation !


    Attention, au choix, avec toutes ces négations, rien de forcément négatif !

    EDIT grâce à Kersalg, en math, - x - = + :weird:

    On peut encore le vérifier sur The impossible (qu'en tant que film de cours) :

    Valeur : la vie

    Le point d'intrigue n°1 la confronte, la met en péril de son contraire : la mort (mais attention ici, en 2 temps, d'abord l'incident déclencheur pour son contraire physique, une mort inattendue et brutale pour que l'incident clé, rappelle avec force le souvenir émotionnel de la naissance et donc le péril en jeu).

    Le point d'intrigue n°2 ne la retrouve plus qu'en négation puisque notamment via le point central, l'axe a jusque là pivoté pour pouvoir conduire le contraire (la mort) à sa négation de la négation (ici, "+") : la renaissance !

    Si on veut, on peut même conjuguer avec un flash back au point d'intrigue n°2 (par exemple en cauchemar mais finissant en rêve puisqu'on garde partout la même structure générale) et même pourquoi pas, recourir à "l'ironie dramatique" d'Yves Lavandier en révélant une information cruciale qu'ignorait jusque là le public mais pas le personnage en action ... (D'où réaction Masquer/Afficher).

    Dialogues en tant qu'action physique et/ou émotionnelle :
    (oui, aussi les 2 si point d'intrigue ...)

    Si pas le temps ou la flemme, à défaut de revoir Henri Jeanson, Michel Audiard ou autres, penser à une seule réplique plus mondialement connue : "I will come back" ("Je reviendrai") ;)

    Voilà, c'est tout ce que je jugeais utile d'ajouter :o ...

    Ah non puisque 2 fonctions (scénariste ET réa ... du dimanche).

    Si perso, je devais assurer les 10 semaines de cours, le tout premier serait la scène d'ouverture de Citizen Kane (postée #69).

    C'était un choix, la question dramatique (quoi et qui ?) est ici posée dès l'opening (et pas qu'au set up) mais respecte fatalement la condition de parfaitement connaître (et même de détenir) la réponse révélée à la fin. Elle est là l'importance de connaître la fin pour mieux se guider sur son axe directionnel.

    Un péril ("un enjeu de vie et de mort", insisterait Dara Marks) annoncé et jeté à la face dès le début et qu'en image (d'ouverture), et déjà une action appelant une réaction, le panneau (et son double sens physique et émotionnel puisque c'est le choix) "No trespassing" (en plus, posé sur un grillage carcéral).

    En piste façon Stanley Kubrick " d'une "aspiration mythologique (...)" ? ... Derrière ce foutu panneau, ne serait-ce pas la lumière originelle derrière des limites à ne jamais franchir ?

    Dans votre mémoire collective, comment se fait-il que la même maman de nos mémoires individuelles, revienne soudain en infirmière, border un cadavre dans ce toujours si cher berceau ?

    Pourquoi tout est-il si obscur et ne devient plus que des ombres ? Pas possible, c'est une question à l'échelle de la vie de toute l'humanité et par conjugaison, remontant même jusqu'aux primates !

    Oui, votre point de vue se doit d'être le plus cinglant possible (ou le plus clair et évident) et tous vos choix qui en découlent, restent de fait, intentionnels ... (D'où pour l'instant, votre dépit ou votre peur car peut-être, ils ne le sont pas encore ou pas tout à fait. Ne renoncez à aucun effort dont de décoller le nez du smartphone, de votre jeu vidéo et de ne jamais grignoter des cacahuètes avant d'expliquer au public).

    Autres et derniers détails :
    Si on en croit Dara Marks (pas possible de ne pas la croire), la structure interne est celle du personnage, de votre "protagoniste". La structure complète, le paradigme de Syd Field, demeure celle de votre métaphore (dans laquelle évoluent vos archétypes).

    Paul Schader a confondu, la structure interne est celle du chauffeur, pas de la métaphore du taxi (l'archétype berceau/cercueil).

    Les autres personnages ? Des reflets glorieux et moins glorieux, parfois trompeurs, de son miroir (au protagoniste) et comme Clint Eastwood dans Impitoyable, il faut souvent en tuer un parmi eux, Gene Hackman, parce que son pire démon, l'antagoniste (posté au portail de sa lumière originelle et qui si vous vous retourniez, vous tendrait la main et d'un geste sournois des doigts, vous soufflerait : "Reviens, reviens, allez, fais moi ce plaisir, reviens !").
     
    #72 REDoré, 27 Novembre 2021
    Dernière édition: 27 Novembre 2021
  13. REDoré

    So

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    Salut @nestaphe ! C'est en effet plutôt mon objectif perso (raisonné et intentionnel) de revenir aux limites et restrictions de ce paradigme.

    Selon moi, parce que c'est de lui que les choix commencent.

    Pas de reproche ou de contestation (c'est bien un "plan") mais qu'une seule réticence (et me concernant, elle date), c'est le choix de tes termes et surtout "développement" mais là, juste que pour prévenir nos djeunes incontrôlables, qu'on ne rédige pas un devoir scolaire, une rédaction.

    Pour "noeuds" (dramatiques) et "dénouement", c'est aussi ma mémoire individuelle qui réagit, nouer ou dénouer les lacets de mes bottines, peut m'agacer au plus haut point et m'énerver. Je me sens en mode menottes et oeillères pour y arriver (pendant que j'ai autre chose à foutre :col:).

    En effet, souvent nécessaire pour la créativité mais c'est aussi juste pour inciter nos djeunes encore plus incontrôlables, à ne pas stresser pour la réveiller la leur (de créativité).

    Car finalement (et toujours selon moi), rien ne vaut la contrainte plutôt que les limites et la seule qui vaille, demeure pour surmonter l'impatience (cet autre stress) et l'effort, la concentration !

    Même le calme et la méditation, zen les djeunes !

    On ne sait jamais, elle pourrait ramener à la pleine liberté de son instinct et de ses intuitions (sans plus aucune paire de menottes ou d'oeillères puisque comme au sortir d'un fauve de sa cage, il s'agit de les dresser pour mieux se les apprivoiser).

    On se rejoint d'ailleurs avec @nestaphe, il vous apprend le visuel et le sonore pour déjà vous sauvez la mise et il y met aussi de la contrainte :!!!:
     
  14. Kersalg

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    Bonjour REDoré,

    Est-ce une subtilité lié au cinéma de dire : En math, [- + - = +] plutôt que [En math, - + - = -](j'additionne les négations)
    Ou faut-il interpréter [En math, - X - = +] à la manière d'un calque layer | Multiplication ? (j'inverse la négation)
    ;)
     
    • Merci Merci x 1
  15. REDoré

    So

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    Bonjour @Kersalg et franchement merci, non pas une subtilité mais une connerie de ma part (confirmant la remarque de ma prof de math du collège : "Bizarre, tu sais résoudre les exercices compliqués mais pas les plus simples").

    Bravo, tu as absolument raison :good: ! C'est vrai qu'on n'est pas dans une addition mais au contraire, dans une multiplication (de dimensions et d'intensité dramatiques).

    EDIT : Immense oui encore, tu inverses la négation (puisque tu pivotes sur ton axe, depuis le point central).
     
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