Meilleure leçon de scénario (et réalisation)

Amour, gloire, beauté :

 

(Hier, soirée arrosée chez des voisins et bien mangé pour mieux supporter mais exemple de dramatisation possible adaptant encore 3 facteurs, le slogan : "Boire ou conduire, il faut choisir").

 

Préliminaires, coït, orgasme.

 

Ils se sont tous inspirés de ça, y compris Aristote.

 

Il y a des termes qui induisent mieux que d'autres la réalité du travail, même si l'usage permet l'emploi de plusieurs dénominations, et considérées comme appropriées...

Le terme "Exposition" a cette faille qu'il pourrait laisser croire au néophyte que cette partie nécessite d'établir clairement une sorte d'état des lieux, or, cela pourrait très vite aller à l'encontre des proportions raisonnables (et capitales) de la construction ternaire du récit. A sa place, l'emploi de "Prémices", sous-entendant davantage "ce qu'il y a avant", et donc induit aussi plus naturellement l'idée "d'évènement déclencheur", mettant fin aux dits prémices, ceci sans nécessairement éprouver le besoin de s'attarder à décrire de manière précise l'environnement et le contexte, ce qui encore une fois pourrait s'avérer catastrophique. Au même titre, je préfère l'appellation "évènement déclencheur" à celle "d'incident déclencheur", qu'il est coutume d'employer et que je trouve un peu trop caractérisée.

(Beaucoup de néophytes, lorsque tu leur demandes la manière dont ils nommeraient cette première partie, te répondent : "c'est la présentation des personnages". Évidement, cette dénomination est totalement inappropriée, fausse et à proscrire absolument. Le ou les personnages principaux de l'histoire peuvent tout à fait apparaître pour la première fois après les prémices, on l'a vu dans de très nombreuses œuvres.)

Le terme "Résolution", désignant la troisième partie, est bien moins trompeur, mais il y a celui de "Dénouement", qui induit naturellement l'idée que les parties précédentes ont pour fonction essentielle de nouer le récit, ce qui s'accorde parfaitement au travail d'un positionnement judicieux des fameux "nœuds dramatiques", sans lequel un récit ne peut maintenir entièrement et durablement l'attention du spectateur.

Tu as souligné le terme "Confrontation", et je trouve celui-ci en parfaite adéquation avec l'idée de "péripéties", et dont les nœuds dramatiques sont les points de pivot.

L'idée, c'est de chercher à employer les termes les plus évocateurs (et mesurés) afin de favoriser une assimilation plus profonde des grands principes.

 

Repris connement les termes mêmes de Syd Field mais selon la traduction française lue.

En effet, "Exposition" vient de "set up" en américain et comme déjà dit ailleurs, avec la même signification que la liste de matos incitant par exemple des Youtubeurs à titrer leurs vidéos "Mon set up".

Il s'agit donc d'étaler le matériel dramatique nécessaire à la compréhension de l'histoire comme sur un stand d'exposition (d'où sans doute ce choix pour le traduire en français).

A d'ailleurs préciser que l'incident déclencheur en fait lui-même partie puisqu'un des outils (du set up) à poser sur la table devant les visiteurs (le public).

Selon Syd Field, impliquant ensuite un dit "incident clé", "l'incident déclencheur" ne déclenchant en fait que l'action et "l'incident clé" servant à impliquer émotionnellement le public (pour le faire entrer dans cette foutue action).

Exemple le plus connu (perso) dans Mystic River de Clint Eastwood. Après la disparition et la découverte du corps de sa fille (l'indicent déclencheur), Sean Penn le père arrive sur les lieux (l'incident clé pour que le public se sente définitivement concerné) :

Extrait ne représentant pourtant qu'une seule petite boîte du set up étiquetée "incident clé" et dont normalement, le contenu semble fonctionner à lui seul (indépendamment de tout le reste)

"Confrontation" est utilisé dans les 2 langues. Probablement pour inciter à bien intégrer la notion de "conflit" sur toutes étiquettes des boîtes de l'acte II.

"Résolution" ou idem "Resolution" pouvant en effet correspondre au dénouement des nœuds dramatiques selon sa propre approche perso. Ne seulement pas omettre qu'il est toujours question d'action ET d'émotion et qu'on ne dénoue pas tout pareil.

Oui, pour mieux s'approprier son vocabulaire, ne jamais le traduire trop vite et qu'au 1er degré. Même principe que "texte" et "sous texte".

Encore une invitation à en appeler à sa propre imagination pour mieux saisir son propre jargon perso.

 

"Set up", qui renvoi à l'idée d'outils ou de matériel, c'est un angle plus technique ou scientifique, et j'aime tout autant, parce que cela sous-entend à quel point le récit doit (devrait) se penser et s'articuler comme quelque chose de mécanique. Pour moi, "Exposition", n'est pas une traduction pertinente pour le domaine, mieux vaut utiliser un tout autre terme Français et qui donne sa propre ouverture que d'utiliser un terme approximatif et trompeur.

Les américains sont adeptes des images scientifiques en ce qui concerne le scénario. Par exemple, ils ont le "Script Doctor" qui fait quasi partie intégrante de leur système de production. Cet "ostéopathe" du scénario qui intervient en quelques gestes lorsque les scénaristes sont québlo.

 

Etat initial, perturbation, réaction, état final : comme en chimie.

La tension est une grandeur physique : la tension dans un élastique ou un fil (celui de l'histoire ?) et la tension électrique sont des potentiels, des forces qui induisent des mouvements (celui des personnages ?).

Liens
La notion de lien et tout ce qui s'y réfère est évidement pertinente (Platon pensait que tout était liens). Mais le dénouement n'est pas nécessaire. Dans La nuit du 12 (Dominik Moll), il n'y a pas de dénouement, le meurtre n'est pas élucidé ; et c'est génial pour cela.

 

C'est comme me concernant, le terme "développement" (en parlant de l'acte II) ne m'a pas du tout plu et m'a même presqu'insurgé

Un terme ne peut pas convenir à tout le monde et le mieux est en effet de s'en trouver un meilleur (ou d'en rester à l'original comme "Set up").

Chacun met ce qui veut et peut dedans et selon sa méthode lui semblant la plus parlante.

@nestaphe, je t'invite (si ce n'est déjà fait) à voir les 6 vidéos d'Alexandre Astier. Meilleur que moi pour bien expliquer

Notamment la 4/6 sur les approches françaises et américaines (3'50) :


Il ne s'agit en aucun cas d'opposer des opinions contraires sectaires ou de diviser en 2 camps. De toutes façons, Alexandre Astier est acquis à Christopher Vögler tandis que moi davantage à Robert McKee, Syd Field et ses "suivants" (surtout Dara Marks puis Blake Snyder qui nomme les nœuds dramatiques, des "temps forts", traduction française de "Beat sheet" que je n'ai pas devinée tout seul sans interprète ).

N'empêche que sur une de ses remarques dans cette vidéo, décidé de ne plus parler du minutage de Blake Snyder (C'est vrai, "on n'est pas chez Disney").

Je serais plus du genre à recommander Dara Marks (Seule crainte pour ceux ou celles qui ne connaîtrait pas Syd Field avant mais eu un remerciement d'un réceptif dans ce cas).

Et pas non plus réticent à lire Edouard Blanchot et Olivier Cotte (parce que sources bien de chez nous).

@ipsonelo, on dirait que çà commence à entrer tout seul

 

Impressionnant de lucidité et de charisme cet Alexandre Astier Merci RED.
La méthode c'est quand même un peu français à la base... Les discours de Descartes m'ont toujours agacé par leurs rigueurs extrêmes. Mais cet homme a éclairé les Lumières tout de même

 

Précisons que la 6/6 n'est pas primordiale : Son "actualité" d'il y a 10 ans (date des vidéos) mais on apprend l'acting studio France de sa mère à Lyon (Je l'ignorais !).

Perso, ne dois à Christopher Vögler que l'apport et le soutien de la mythologie mais en le percevant mieux dans la mise en scène de mes références persos (Il y a aussi que Star Wars ne les domine pas).

Le recours aux dimensions et forces universelles également (perso, devenant par exemple "l'axe du monde" grâce surtout à Dara Marks alors qu'elle n'en parle même pas mais que perçu chez mes si chers réas plus actuels).

Toujours chacun, chacune sa propre approche et ses propres références parce que de toute façon, sa propre authenticité

En fait, manuels de consultant(e)s tous complémentaires entre eux ... En maintenant que la structure de Syd Field demeure la base de tout et que vient magistralement compléter Dara Marks en particulier en lui adjoignant sans le citer, sa structure interne (Il semblerait qu'elle suffit si on ne connaît pas Syd Field).

(A propos de l'exemple de Mystic River, le film reste un savant dosage entre la structure de Syd Field et la mythologie ... ayant notamment servi la mise en scène du final même si via le scénar).

Etonné qu'Alexandre Astier ne se focalise que sur Christopher Vögler. Ne toutefois pas oublier son 1er "vrai métier" de comédien (fils de sa mère, donc) puis sa série (télé) Kaamelott ... (pas trop suivie et pas vu son adaptation ciné).

J'ai même souri à l'anecdote de la dédicace que lui a signée Christopher Vögler et je soupçonne que c'est surtout d'avoir pu assister à sa masterclass à Londres qui l'a autant marqué ou qu'il revendique, en plus, et je le crois volontiers, d'avoir découvert son manuel.

(Même dans le Mémo à l'usage des scénaristes, les chapitres de David McKenna me paraissent plus fondamentaux pour débuter (mais chaque chapitre est commenté par l'autre et Christopher Vögler reste d'une efficace complémentarité).

Absolument !!! (Perso, parce que lu qu'après le chapitre très instructif de Henri Jeanson sur l'exemple de Hôtel du nord puis Edouard Blanchot pour ses étudiant(e)s).

 

Je viens de regarder la dernière que tu as postée, je regarderai les autres aussi. J'avais déjà remarqué que Astier avait une approche pertinente et particulièrement intéressante lorsqu'il aborde ces sujets.

Tiens, ça vaut bien d'extraire quelques paroles d'Astier, certes ici, qui tiennent plus de l'opinion, et d'ajouter à cette occasion un commentaire qui n'engage que moi...

Personnellement, je pense que l'héritage de la nouvelle vague (dont il semblerait qu'on ne l'ait toujours pas entièrement digéré) n'est pas pour rien dans cet état de suffisance qu'a en générale la production cinématographique Française à l'égard de méthodes dont elle n'est pas à l'origine.

Ce qui est marrant, c'est que les américains se sont aussi inspirés de la nouvelle vague française, et à mon avis, ils en ont trié le meilleur. Nous, son influence a plutôt tendance à nous attirer encore et encore vers le bas. Les réalisateurs ont tendance à se prendre pour des auteurs, ou les auteurs pour des réalisateurs, va savoir, pas facile de distinguer quand les deux sont à chier... Les producteurs, je ne sais pas trop... Ils doivent se soumettre à d'autres lois que celles du bon sens.

L'engouement gigantesque envers les séries est en train de bouleverser un peu tout ça. En bien ? je ne sais pas. Emprunter des voies qui donnent une plus grande part aux scénaristes, c'est déjà une connerie de commise en moins.

 

Tout est dit ...je suis comme souvent "sur le cul" quand sieur nestaphe intervient....

Enseigner, expliquer, offrir un savoir faire... ce n'est que du langage, attention au dérapage sémantique .

Un mot de travers même infime et c'est la fausse route , l'incompréhension, le quiproquo ( suite à une intonation, une virgule absente...une faute d'orthographe ) ...voir la guerre atomique au sens figuré (mais parfois au sens réel )
Dans ce genre de sujet dit fondamental comme " le récit " il y a 2 phases d'exploration :

1. Celle des exemples permanents d'auteurs de méthodes qui répètent les mêmes choses de manières différentes avec des variantes et/ou des variables et auxquels nous allons nous attacher furieusement , suite souvent à un détaille qui nous a conquis ..puis en trouver un autre etc. bondissant de référence en référence... nous aidant à structurer notre pensée
2. Celle de la transcendance où le sentiment du début de synthèse permet de s'arracher péniblement à l'horizontalité d'une compréhension qui ne pouvant évolué risque de mourir... d'ennuie.

Dans le stade 1 nous nous nourrissons d'éléments indispensables à notre vie (cognitive, notamment ici)
Dans le stade 2 nous nous affranchissons de tout un univers (qui tend à devenir baratin ?) en assumant un savoir qui devient le notre et en attendant une étape nouvelle...etc.

Tout cela est loin d'être linéaire car la vie n'est pas une fonction affine, elle n'est même pas science du tout ....elle est art et science ce qui est assez incompréhensible

C'est aussi pourquoi le génie, le plaisir, la vie... peut émerger à tout moment sans forcement passer par un chemin obligé, une méthode ...mais pour beaucoup commencer par une méthode c'est découvrir qu'en chacun existe un potentiel qu'il faut /que l'on peut optimiser

C'était mon discours de rentré 2023/24 à l'équipe pédagogique ... mais revenons au cœur du sujet

Le Directeur des Ressources Inhumaines.