Les "vraies" idées sur le DV (un état des lieux objectif)

Je viens de regarder Marymoor. Bien que la compression extrême dénature tout, c'est faussement représentatif. Bien sur l'image est jolie, mais c'est plus du à un bon choix de lumière qu'à la qualité intrinsèque du matos. Puis avec une belle musique de Gabriel Yared ça le fait encore mieux. Ceci dit j'aimerais bien voir ce court en non compressé. Mais on sent quand même le manque de chroma intrinsèque au DV sur la feuille d'arbre (2 panos verticaux dans le même sens d'ailleurs ). L'utilisation de filtres fausse pas mal la donne aussi. En fait tes deux exemples ne sont pas représentatifs car il y a une grosse postprod derrière le tournage...

 

Il faudrait déjà s'entendre sur ce que l'on appelle grosse post-prod.

En plus, je crois qu'il utilise le squeeze mode qui bouffe de la résolution mais en revanche utilise le tele converter century optics (x1.6) très utile pour le documentaire animalier et qui donne un peu plus de pdf à la pana qui en manque cruellement.

Il me parait normal de montrer ce que l'on peut vraiment tirer d'un outil.

Qui aujourd'hui ne fait pas ne serais-ce qu'une color correction ?

A des millions d'années lumières de la pana et du dv, la viper à la vue de ce qu'elle donne nativement pourrait être aussi critiquée :

http://freespace.virgin.net/shaw.clan/dpviper.html

Le macbeth à le mal de mer !

C'est, je le reconnais un peu tiré par les cheveux comme exemple mais laissons au moins le DV se montrer sous ses meilleurs atours.

 

Le dv/dvcam est un format d'amateur .. détourné par les Pro. !!
Compte tenu de l'excellent rapport prix/performance avec de bonnes "tri ccd" pour des reportages.

 

selon moi, il y a 2 raisons pour lesquelles les pros ont utilisé (et utilisent encore) le DV :

- raison économique : mais cette raison est valable uniquement pour un producteur trop près de ses sous et non pour un cadreur, chef op ou real qui aime son metier.
- raison pratique : camera cachée, reportage de guerre (il faut savoir que beaucoup de cadreurs ont été tué car leur cam etait parfois assimilé a un lance roquette ou un fusil)

En tant que technicien de l'image, je souhaite la meilleure qualité TECHNIQUE possible pour un produit. Le budget n'est pas mon probleme, si on me demande mon avis, je propose le bétanum point barre, sinon on m'impose le format (je raisonne en video le film m'étant malheureusement inconnu).
Donc, dans cette optique, le DV n'est pas utilisable professionnelement à part si je pars sur un champ de bataille.

 

L'un des problèmes qui fausse la donne aussi, c'est le mélange des genres. Aujourd'hui, nombre de boites de prod ont pour politique de réaliser des investissements et de prendre en charge leur post-prod. C'est une connerie car mis à part les boites qui font du flux, il devient impossible d'amortir un matériel qui, en plus, évolue tellement vite qu'il faut envisager son remplacement rapidement. Du coup, elles optent pour du matériel peu couteux. Si la politique des boites de prod étaient de faire réellement de la prod et de confier la technique à des sociétés dont c'est le métier, elles gagneraient en souplesse et en qualité en adaptant les solutions au coup par coup aux projets. En tant que prestataire, je vois bien comment ca se passe : la boite de prod à un contrat. Elle se dit : la technique maintenant, c'est facile vaut mieux que j'investisse dans mon propre matos. Comme le budget est tout de même pas conséquent, elle achète des unités de tournage type pd 150 ou, dans le meilleur des cas, une dsr 500. Premier problème : une unité de tournage, ca n'est pas seulement une cam, c'est aussi des accessoires. Première désillusion : un pied, de l'éclairage, du matos de prise de son.. ca coute cher. Alors, on se retrouve avec des unités de tournage incomplètes. Et au premier problème technique, c'est la panique parcqu'on a pas prévu le budget pour la maintenance dans ses calculs. Idem pour le montage : un dsr 11, un logiciel en DV, un PC dans un coin. Quid du monitoring audio et vidéo, de la dupli, des dubs, de la cabine de speak, de l'unité de mixage... Et je ne parle même pas des conditions de travail en montage avec des bancs installés sur une table à tréteaux dans un placard à balais ni de la maintenance inexistante sur le banc... Combien de prod je n'ai pas vu prendre du retard voir planter des projets à cause de problèmes techniques avec ce type de solutions ?
A côté de ca, il y a des boites de prod qui continuent de travailler avec des prestataires. Et là, on peut comparer les prix, adapter les solutions aux budgets, avoir des chaines cohérentes...
Un exemple :
- une unité de tournage béta num, ca se loue dans les 300 euros le premier jour pour une 700, l'énergie, un Satchler S18, un objectif digne de ce nom. Combien ca coute une unité de tournage DSR 500 ? Combien de jour de tournage en béta num ca fait ? En loc, la différence est de l'ordre de 70 à 100 euros entre une unité béta num et une tri ccd dvcam.
- en post prod : chez moi la dif entre le montage béta num et le dvcam, c'est uniquement sur la machine tournante car je propose des bancs en 4:2:2. quelque soit le format. La différence là encore c'est combien. 200 euros pour la loc de la machine tournante et, quand une post prod est bien organisée, le nombre de jour de loc de la machine tournante, c'est pas grand chose.

L'avantage de la solution de loc : on prend le matos qui va bien, qui est entretenu ce qui permet de répondre aux demandes lorsqu'il y a de gros projets. Ce qui est étrange, c'est que l'arrivé de machines à petits prix fait que le monde de l'audiovisuel va dans le sens inverse du reste des processus industriels. Pour être plus performante, les autres industries se reconcentrent sur leur coeur de métier et confient à d'autres de nombreuses tâches. Un seul exemple : j'ai un ami qui a une boite d'agroalimentaire avec 4 usines. Ils viennent d'externaliser leur transport. Jusqu'à présent, la boite avait ses propres camions avec les chauffeurs. Aujourd'hui, cette partie est confiée à une société de transports. Résultat : la flotte est au top parceque la société de transport est conséquente et dispose de son atelier de maintenance, du point de vue personnel le planning est géré sur une centaine de chauffeur au lieu de 4 ce qui , en cette période de rtt et de 35 heures posait des problèmes. Mon ami n'a plus de coup de fil à 4 heures du matin parceque le camion était en rade et qu'il fallait tourver une solution pour alimenter la chaine de production au démarrage de l'usine 4 heures plus tard.... C'est un exemple. Il y en a plein d'autres : la compta, l'entretien des locaux, la facturation....

 

Moi, je triche parfois sur la balance des blancs mais je ne retouche jamais la chroma. J'utilise prfois un deflicker sur les ralentis mais c'est tout. Si tu maitrise bien ta cam tu n'as pas besoin de tricher derrière.

 

Oui et non. En fait, ça dépend des options d'investissement du prestataire.

Celui qui a fait un choix 100% dvcam de qualité (DSR390 + DSR45 + avid xpress pro par exemple) se vera obligé de louer une cam + un mag + une station de montage pour une prod en SP. Sans compter que son investissement matériel initial ne sera pas rentabilisé sur cette prod.

Je suis de plus en plus persuadé (parce que c'est ce que j'ai choisi de faire ) qu'il était plus judicieux (à montant égal) d'investir sur une station de postprod de qualité qui pourra traiter tous les formats et de louer le matos de tournage/dérushage/création de master au coup par coup, que d'investir pour du matos dans un format donné. Là au moins, on peut vraiment choisir d'adapter la production aux objectifs demandés.

Enfin, le "plus ambitieux" est ambigüe. Ce que je vois dans ma région, c'est que le budget considéré comme acceptable par une pme pour un instit à diffuser sur vcd/web dépasse quasiment jamais 7.500 / 8.000 €. Pour ce montant, je préfère tourner en 390 avec une vraie équipe, la lumière et la machinerie qu'avec une 790 et un cadreur et me taper toute la post prod parce que ça rentre pas dans le budget. Mais bon, là on entre dans des domaines de politique commeciale et de choix de méthode de travail.

Quoi qu'il en soit, je préfèrerai toujours refuser un contrat (ou faire une fleur au client) que d'accepter de tourner avec une dvx100 pour une misère !!

 

je suis également de ton avis Olivier (mais pas pour DPS )

++

SteF

 

Olivier : l'influence du format, il est minime sur une prod, y compris sur une prod à 8 000 euros. On sait tous que le premier post, c'est les salaires.
Maintenant, tu préfères avoir un station à poste. C'est un choix, je ne le remet pas en question. Ce que j'explique c'est que la post prod est un engrenage. Tu y mets le doigt, tu vas souvent y laisser le bras. Il te faut ensuite un monitoring vidéo de qualité, un monitoring audio qui va bien. Un bon système de prise de son pour le com.... toutes ces petites choses qui sont souvent oubliées par ceux qui investissent en interne et qui font une note qui double le prix de la station de montage. Et je ne parle même pas de la nécessité d'avoir du personnel compétent pour assurer le bon fonctionnement de l'ensemble. Or, un mec compétent, il peut prétendre à un certain salaire.
Une chose aussi que je constate : qu'on mon client loue, il optimise sa loc dans la prépa. Quand il bosse sur son matos, ca a tendance à trainer. C'est vrai pour l'instit comme pour le docu.

 

Je comprends tout à fait la logique d'Olivier.

investissement dans une post-prod multi-formats, puis ensuite Location du "dit "format.

Un ensemble Xpress pro (quoique Xpress pro pour du beta num???), Chrome, FCP ou Première Pro, s'il y a le bon hard derrière, on pourra accepter une prod' du DV jusqu'au beta num'

Mais c'est clair que cette station ne coutera pas 1500 euros mais plutôt 8/10 X plus au minimum.

Mais, je crois, que ce n'est pas l'orientation des nouveaux venu avec leur DV.

car que ce soit la logique d'Olivier ou celle de Phil29..elles sont éloignées par méconnaissances techniques de ce que font les néophytes de la profession....

 

Quand je parle d'une postprod de qualité, j'entends une station dédiée avec un soft (on ne va pas relancer le débat ) digne de ce nom (qui sait faire de l'export omf, mélanger les formats en time-line, gérer efficacement les médias ... etc), un monitoring vidéo étaloné et, bien sur, une partie son qui va bien. Dans mon cas, la partie son est désolidarisée du montage et tout est traité en studio après montage et ré-injecté sur le montage final, quelque soit le projet. Aujourd'hui cette manière de travailler me permet de repondre à toutes les demandes et tous les formats, à maitriser mes investissements et à maitriser aussi mes coûts de production.

Pour ce qui est de trainer... je te rassure, je ne suis pas philantrope dans le boulot !!! quand je prend un monteur free-lance il a un délai, à lui de le tenir ou de refuser le job. Par contre, le fait d'avoir la post prod à domicile permet de faire quelques retouches si le client fait un petit caprice.... et ils en font tous

Mais je pense que sur le fond, on est assez d'accord. On ne peut pas prétendre faire un travail de qualité avec un matériel grand public et en faisant tout soit même sur sa table de cuisine....

 

olivier nous sommes d'accord sur le fond. La seule différence est lié à la différence de point de vue. Moi je suis prestataire, toi tu es producteur. Lorsque je travaille en confiance avec des boites de prod, la retouche, s'il s'agit d'une petite retrouche, jene l'a fait pas payer. Je suis pas un chien. Tout comme je ne fais pas payer le stockage le temps de la validation. Je considère que ca fait parti des services que je dois rendre (je fais prestation de service). Par contre, mes clients ont accès à un matériel qu'ils ne peuvent rentabiliser sur leur seules productions.
Que tu fasses le choix d'un investissement, je le comprends tout à fait. Je voulais surtout rappeler que de tourner en digital béta ou en dv, au final, ca n'a pas une si grand incidence que ca sur le prix final du produit, contrairement à ce qu'on peut lire ici ou là. Sauf qu'on on bosse avec une production de misère en emplyant des gens souvent incompétents qu'on paye à coup d elance pierre. Le réal, ou l'opérateur, ou le monteur, ils ne changent pas son prix de journée en fonction du format.

 

Je suis d'accord avec beaucoup, j'ai été prestataire, je suis producteur.

Ce que je ne vois pas changer depuis 35 ans c'est la diff. Quand je livre à F3 et qu'ils diffusent encore en mono, je me dis que si mon vieux bvu n'était pas si lourd... Parce que l'avantage énorme du DV c'est aussi le poids !

 

Salut,
j'ai investi, il y a près d'un an (DSR-570 & Grand Angle de chez Grand Angle + DSR 45 + pied sachtler 18 + Avid Xpress Pro (bientôt Studio), et je dois dire que je n'ai pas trop de problèmes de qualité. En principe, compte tenu de notre carnet de commandes, tout le matos sera payé pour le mois de Février. Mes clients: des grands noms dans le domaine privé & institutionnel. Notre méthode: on travaille avec des grandes pointures au niveau de la réalisation et des directeurs photo, on soigne l'éclairage, le plus souvent on peut se permettre d'attendre les beaux jours et sincèrement le client ne voit pas la différence avec du Bétanum. Pourtant il est très informé sur notre méthodologie. pour le son, en général c'est de la musique originale + mixage en studio pro. Si je décide de changer le matos (ou une partie) dans un an, il aura tjs une certaine valeur. En tant qu'employé j'ai travaillé pendant de nombreuses années en Béta SP & Béta Num, et franchement je ne me sens pas frustré de bosser en DVCAM compte tenu des résultats (qualité & financier). Bien entendu c'est mon choix, mais je ne pense pas qu'il soit si mauvais...
Ciao

 

Tu as l'air de bien en vivre et tes clients sont contents, je te dis donc bravo, et tu prouves qu'un matos bien utilisé peu fournir du travail de qualité.