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Les tournages à l'étranger : aspects techniques des tournages en conditions extrêmes

Discussion dans 'Faire son film' créé par Gild, 13 Septembre 2005.

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  1. Gild

    Gildx
    Modérateur So

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    Aspects techniques des tournages en conditions extrêmes

    On s'arrêtera avant tout sur des considérations d'ordre technique : comment protéger son matériel dans des situations climatiques difficiles.



    Mais parlons du transport en avion d'abord.

    Les appareils (camescopes, APN, ordinateurs) ne sont pas sensibles aux rayons X (ce n'est pas le cas des pellicules photo !). Gardez-les avec vous en cabine.
    Vous trouverez à ce lien des informations quant aux bagages à main acceptés par AirFrance (renseignez-vous cela change selon les compagnies) : il est ainsi possible de garder un "accessoire" (petit camescope, ordinateur portable...) à la main en plus du bagage autorisé en cabine.

    Vous devez pouvoir allumer votre appareil devant les douaniers, veillez donc à avoir sous la main une batterie chargée.

    Et n'oubliez pas vos factures !


    Quelques règles générales d'abord


    D'abord il faut noter qu'on a de la chance, la plupart d'entre nous utilisant ce système : le DV est un système qui est assez robuste !

    Soyez prévoyant par rapport aux fournitures dont vous aurez besoin : on ne trouve pas tout n'importe où facilement.


    Le problème de l'énergie

    Il n'est pas toujours possible de trouver une prise de courant pour recharger ses batteries. Il faut alors trouver d'autres solutions.

    Prendre avec soi un bataillon de batteries peut ne pas être la bonne solution : Vvbproduction nous rappelle que les batteries se déchargent rapidement avec le temps.

    Dans une région peu habitée, il sera certaines fois plus facile de trouver de quoi remplir ses batteries sur un chargeur avec la prise allume-cigare pour voiture.

    Pour les cyclistes, Fernand Naudin fait référence à un bricoleur qui a imaginé une dynamo sur son vélo.
    Un lien : Espace Securité: La nuit, être vu, voir, l'éclairage... par Jean-Philippe BATTU
    Tout cela est à creuser.

    Enfin il existe la solution des panneaux solaires, testée par Jfortias et par Saint kro.

    A noter que ces systèmes ne sont pas adaptés pour alimenter le caméscope en direct. Ils sont utilisés pour recharger les batteries uniquement. Pas de problème de régulation de tension, fait remarquer Saint Kro, en travaillant en floating la batterie s'en charge.

    - Solarcom http://www.solarcomfrance.com/ Ils ont des succursales dans différents pays d'Afrique (voir leur page contact)
    - SCP TECHNOLOGIE 01.69.11.24.87 (à partir de 120 €)
    - ICP Solar ICP Solar | Solar chargers and solar energy products for battery maintenance and charging
    - TOPP Chargeurs http://www.le-webstore.com/webstore/produits-products/solaire-solar-chargers/index_fr.html C'est le chargeur qui fait le contrôle de charge. Il faut juste choisir un ampérage suffisant pour que la charge se fasse nous dit Youri.



    Protéger son matériel de l'humidité dans les régions tropicales ou très humides



    Bcauchy et 973 le savent bien : dans certaines régions, "le sec n'existe pas" !
    Un truc simple pour juger de l'humidité ambiante : l'enveloppe gommée, qui se colle toute seule au bout de quelques heures !



    Il convient tout d'abord de bien protéger son caméscope pendant les prises de vue.

    Une méthode simple consiste à enfermer son appareil dans un sac plastique, bien fermé par des élastiques.
    Encore mieux : l'entourer étroitement de film plastique transparent pour congélateur ; ce film adhère bien et sa finesse n'empêche pas la manipulation des boutons de la machine. De plus, il ne fait pas de bruit (c'est mieux si on utilise le micro-caméra !).

    Les pluies sont cependant tellement violentes dans certains endroits que ces bricolages ne sont pas suffisants.
    Il existe alors des housses prévues à cet effet (raincoats en anglais, ce qui porte bien son nom), particulièrement efficaces. Vous les trouverez chez :
    - Ewa-Marine ewa-marine - La protection sûre pour votre appareil photo et camescope
    - Camrade Camrade
    - Working easy ::2006 Working Easy®:: made in Italy
    - Kata Kata Home Page
    - Lowepro Lowepro - Home
    - Portabrace PortaBrace


    Pour protéger son caméscope quand on ne l'utilise pas ou pour le faire sécher le soir en rentrant, il faut créer un "micro-climat sec" dans des sacs plastiques, les plus petits possibles et contenant des produits déshydratants.


    Quels produits déshydratants utiliser ?

    Attention à ne pas prendre n'importe lequel ! JULIEN nous rappelle que certains, comme le chlorure de calcium, sont franchement corrosifs et peuvent provoquer des dégâts. Le chlorure de calcium est ce qu'on trouve dans les grandes surfaces pour déshumidifier les appartements.

    - Une solution, préconisée par Aquajeff et Vidéaste ou encore JULIEN : le Silicagel ou gel de silice.

    Le silicagel ne se trouve pas dans n'importe quel magasin de bricolage, mais c'est quand même un produit très courant qu'on peut facilement commander chez un revendeur de produits chimiques fournissant les laboratoires. Il se vend alors sous forme de petits sachets ou en vrac par Kg, au prix de 40 € le Kilo HT environ.
    Il est distribué par différents groupes comme VWR, Prolabo ou Merck.
    Deux adresses en exemple : http://www.chemdat.de/mda/indexfr.html. et http://www.nord-humidite.com/ (moins cher).

    Le silicagel étant utilisé dans tous les colis d'appareils devant faire un voyage maritime, on peut également facilement en trouver chez soi, ainsi que dans les boîtes à chaussures (faire le tour des poubelles des magasins de chaussures !).

    Le pouvoir d'absorption du Silicagel est cependant limité : il convient de le faire sécher souvent au four ou au micro-ondes. Généralement les sachets contiennent un sel de cobalt qui a la propriété de virer du bleu au rose lorsque le silicagel sature en humidité.

    ATTENTION ! Sous son aspect anodin, le Silicagel est un produit dangereux (du moins il est classé comme tel) sur l'emballage figure le logo à tête de mort, car il contient du cobalt. Le cobalt étant un élément qui peut se révéler cancérigène, il importe donc, lors de la manipulation de Silicagel de ne pas en respirer les poussières.


    - 973 propose une alternative économique au Silicagel dans les régions amazoniennes : il s'agit du couac. Le couac est un des aliments de base des tribus amazoniennes, provenant d'un tubercule, le manioc. Le manioc est râpé, lavé, puis compressé dans une sorte de chaussette suspendue. Une fois bien secs, les grains sont déshydratés dans de grands plats chauffés jusqu'à évaporation totale de l'eau.
    On peut aisément remplacer le couac par de la Touc qu'on trouve également sur place à pas cher chez le Chinois du coin.


    - Bcauchy a également une solution alternative au silicagel : une dizaine de bouchons qu'on trouve sur les tubes de médicaments effervescents (Ce sont de très puissants déshumidificateurs, bien meilleurs que nos petits sachets de silicate). On les régénère pareillement au micro-ondes ou à four doux pour ne pas faire fondre le plastique.


    Des contenants bien hermétiques


    Les Tupperware (Marque déposée !) font parfaitement l'affaire. Attention aux mauvaises copies qui ne sont pas toujours vraiment hermétiques.

    Fernand Naudin a découvert un accessoire vraiment pratique qui permet de souder hermétiquement et de manière étanche les sacs plastiques, l'herméticbag : http://www.polymonde.fr/hermeticbag/herme.php



    Que faire si votre appareil a pris l'humidité ?


    Certains utilisent la méthode de l'ampoule chauffante dans un placard ou un sèche-cheveux, mais attention au choc thermique qui risque d'aggraver la situation : sauf en cas d'infiltration d'eau constatée, ces méthodes peuvent se révéler pires, car plus l'air est chaud dans le caméscope, plus il concentre, absorbe et véhicule l'humidité.
    Il vaut alors mieux le laisser dans une pièce sèche, trappe de cassette ouverte.



    Protéger son matériel du froid extrême et de la neige


    Là encore les housses polaires fabriquées par les marques déjà citées sont pratiquement indispensables. Imagin raconte un tournage à deux caméras par - 14°, l'une dans sa housse, l'autre non : le deuxième caméscope n'a pas tenu deux jours !

    Les caméscopes n'aiment pas les changements brusques de température, il y a alors des risques de condensation à l'intérieur de l'appareil. Dean, météorologue professionnel, nous explique : "Une caméra passant d'une pièce chaude vers l'extérieur très froid va voir ses parois extérieures se refroidir rapidement. Comme la caméra contient encore de l'air chaud à l'intérieur (surtout si c'est une grosse caméra) on peut imaginer la formation de condensation sur la face intérieure des parois; d'où l'utilité d'une protection thermique."

    ATTENTION ! L'inverse est aussi vrai : toute surface froide en contact avec de l'air relativement chaud va former presque instantanément de la condensation. Donc du matériel froid entrant dans une pièce chauffée va rapidement condenser !


    Il faut par conséquent laisser les appareils s'adapter à la température extérieure avant tournage ; Imagin laisse son appareil se tempérer une heure avant utilisation (s'il faut une heure de trajet à pied pour arriver sur le lieu du tournage, c'est parfait). Arcanes laisse son caméscope dans une glacière une heure avant le tournage pour que celui-ci s'adapte à la température extérieure.



    Les cassettes aussi sont sensibles au froid...


    Le passage du caméscope du froid vers le chaud humide fige les chemins de bande magnétique ; c'est un grand classique nous dit Vidéo98.
    Il ne faut prendre avec soi que les cassettes indispensables au tournage de la journée. On les garde sur soi, dans une poche intérieure de son manteau, de préférence enfermées dans du papier alu et un sac plastique.


    ... Mais les batteries ne dérogent pas à la règle...


    Arcanes en tournage en Scandinavie en a fait l'amère expérience : en deçà de - 32°, ses batteries ont refusées de fonctionner ! Il faut par ailleurs noter que la charge des accus diminue sensiblement avec le froid.
    Mystère nous donne son truc pour pallier ce problème, ce sont les mini-chaufferettes fonctionnant à l'essence à briquet et pouvant dégager 40° pendant 6 heures (et ce n'est pas cher).


    ... Ainsi que les trépieds.


    Arcanes nous déconseille le pied à tête fluide : pendant son tournage, l'huile a gelé dans la rotule ! Un bon vieux pied à friction fera alors tout à fait l'affaire. Ou prenez un monopode, surtout si vous avez de la marche à pied à faire.


    A propos de la lumière


    Visagedm explique les problèmes qu'on rencontre avec les prises de vues dans un environnement de neige :
    "La neige c'est blanc, donc ça réfléchit beaucoup de lumière (on appelle ça la réverbération). Cette réverbération est proportionnelle à la quantité de lumière reçue, (une belle journée ensoleillée donnera beaucoup de réverbération), mais même par temps couvert, l'environnement lumineux sera plus intense quand il y a de la neige.
    Or, les capteurs vidéo sont très (trop?) sensibles à la lumière.
    Tu as pu remarquer que tes images sont plus sombres car le capteur est trompé par cette avalanche lumineuse et à tendance à sur-corriger.
    Le mieux pour ramener les fonctions de la caméra dans une plage où elle sera plus à l'aise, est effectivement d'utiliser des filtres, mais pas seulement UV. Il faut utiliser ce qu'on appelle des gris neutres (ND), et ne pas hésiter à prendre un filtre qui rabaisse d'au moins deux valeurs de diaphragme.

    Il restera néanmoins un aspect du problème avec lequel les caméras vidéo ne sont pas à l'aise, le contraste.
    C'est-à-dire la différence entre la valeur la plus claire et la valeur la plus sombre de l'image. Il y a fort à parier que même en utilisant un filtre gris, cette valeur soit au-delà de ce qui est accepté par la caméra. Donc il faut faire un choix : soit avoir des blancs naturels et donc des zones sombres trop sombres (voire bouchées), soit avoir des zones sombres naturelles et des blancs trop clairs (voire claqués).
    Dans la plupart des cas, en image de neige, il vaut mieux préférer la deuxième solution, on a moins de détail dans les zones blanches, mais la qualité des autres éléments est préservée et comme on concentre l'attention sur le skieur ou le snow-boarder ça passe mieux.

    Le problème du bleu est toujours lié à la trop grande luminosité et à la réverbération, la température de couleur dans un environnement neigeux grimpe hors des valeurs moyennes de la caméra. Tu peux essayer de voir s'il n'y a pas dans les réglages automatiques des blanc, un réglage qui donne un meilleur rendu, sinon il faut s'astreindre à faire une balance des blancs manuelle si cela est possible. Avec la contrainte de la refaire systématiquement dès qu'un changement d'éclairage intervient (nuage, passage à l'ombre, heure de tournage différente etc)."


    A suivre dans Aspects techniques des tournages en conditions extrêmes - Suite.

    Comme d'habitude, si vous avez des précisions ou des corrections à apporter, n'hésitez pas à ouvrir une discussion dans le forum Faire son film ou à m'envoyer un Message Privé.


    GiLd
     
    #1 Gild, 13 Septembre 2005
    Dernière édition: 8 Mars 2007

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