Les meilleurs télécinemas ne garantissent pas un bon transfert

J'avais montré, il y a quelques mois, un transfert réalisé par une petite entreprise, j'ignorais le matériel utilisé.

Là, il s'agit d'un entreprise qui se veut internationnale, puisqu'installée d'abord en France, ensuite en Belgique et en Allemagne. Elle utilise la dernière génération des télécinémas 'à 50.000 € pièce qui garantissent, selon sa pub, une qualité d'image exceptionnelle (c'est le cas, c'est exceptionnellement mauvais, certes la définition est excellente, quant à la colorimètrie et la luminosité, c'est incroyable, ils arrivent à tranformer un ciel rouge d'un coucher de soleil, en ciel bleu), elle collecte les films par l'intermédiaire d'un réseau d'hypermarchés installé dans le monde entier, elle facture ses "prestations" à 2 € la minute (ça fait cher la m.....). J'ai refait le transfert, je ne montre pas le pire (d'autant que la caméra avait un pb d'iris, voir en haut à gauche) :


IL EST ICI




Moralité :"Tout se vend, même la m....." Bien sûr, je ne donnerai pas le nom de cette entreprise, même sous la torture. J'ai les DVDs, ils sont même immatriculés, si des fois le client en voudrait un autre exemplaire, ils ne manquent pas d'air....

 

Hé oui....et ça ce dit pro

 

Hélas, ce n'est pas le cas, dans leur pub, il est bien mentionné que "Tous les films font l'objet de réglages de netteté, contraste, luminosité, correction colorimétrie....", ce qui est la pratique en Super 8.

 

Pub Mensongère

Pour faire suite à Saint Kro,à savoir au final , la publicité mensongère, Je vous renvoie au magazine TV Grandes Chaines n°108 du 17 au 30 mai 2008, page 67.

On y apprend que qu’une charte a été signée entre le gouvernement et les pros de la publicité (dont Le fameux Bureau de Vérification de La Publicité ou BVP)
Je cite : “Nous fixons deux règles fondamentales : les annonceurs ne peuvent pas dire des choses fausses aux consommateurs .........et second objectif primordial, limiter les représentations publicitaires incitant à des comportements incivils.....”
Ah,bon ! Il a fallu attendre mai 2008 pour voir ces règles de comportement de base être consignées par écrit ( et encore, dans l’article en question, il s’agit du sujet à la mode : l’éco comportement ) ce qui veut peut-être dire que les publicitaires vont se permettre de continuer à mal se conduire dans les autres domaines ?

Pour en revenir au sujet traité : le transfert de films, juste 3 annecdotes : ces dernières semaines, j’ai “traité” une trentaine de bobines émanant de 3 clients différents et j’ai été amené à écrire les commentaires suivants :

1)A signaler que les originaux ont été pour la plupart d’entre eux livrés dans un sac plastique ordinaire, sans aucune protection et les films ont été soumis à la poussière , n’ont quasiment aucune amorce, des morceaux sont cassés, coupés, pliés et j’exprime la plus grande réserve sur l’état de ces documents (rayures, cassures etc...) . Il sera fait comme d’habitude au mieux possible (des commentaires écrits sur certaines bobines : film coupé en quatre, à recoller, bobiner à l’envers , etc...)

Les transferts ont été acceptés avec le contexte cidessus pris en compte

2)Les films étaient tres sales, couverts de poussières, avec des toiles d’araignée et même des araignées mortes dans les bobinaux. Il a donc été indispensable de monter sur grandes bobines les films et les nettoyer plusieurs fois avant transfert. Le client a été informé de ce travail et du surcout facturé et a déclaré qu’*"il avait retrouvé les films dans une cave et que cela ne le surprenait pas".*


3)Le client a été informé du travail d‘élimination d‘images blanches ou sombres ou brulées *pour permettre un travail de transfert correct.Les défauts d‘images semblent dus à un défaut d‘obturation de la caméra
et encore dans ce dernier cas, je n’ai même pas pris la peine de signaler que les boites plastiques de films étaient incrustées de terre....

*36 collures nécessaires sur 75m !!!!!!!!
Tout cela pour dire que les clients aiment se mentir : la pub dit que la colorimétrie, les défauts, les poussières etc ...seront traités dans le prix indiqué par la pub ...c’est à dire que ces clients veulent croire que ces fournisseurs aux pub mensongères vont faire GRATUITEMENT le travail de base élémentaire qu’ils auraient du faire eux mêmes ....et après ils veulent venir réclamer....
Mais quand ce sont eux qui travaillent , est-ce qu’ils accepteraient de recevoir des produits à traiter dans cet état là , d’avoir à les réhabiliter et de n’être payés que le 1/5 du temps de travail que cela a occasionné ?
Ce qui n’excuse en rien l’acte de publicité mensongère ....

Ce sujet a été largement débattu et un autre repairenaute pratiquant le transfert a expliqué en long et en large dans une autre discussion toutes les opérations qu’il est necessaire de pratiquer si on respecte un tant soit peu celui qui nous confie des films qui sont le plus souvent des souvenirs théoriquement très précieux !

Désolé pour le coup de gueule mais cela fait du bien de mettre les points sur les i du comportement d’une masse de consommateurs ! Et ce qui me fait rire maintenant, c'est que la puissance de cette chaine d'hypermarchés étant devenu si importante sur le marché intérieir de notre pays, la pratique des pris fait qu'elle facture aussi cher sinon plus cher que certains indépendants !!!!!

Amitiés aux repairenautes qui ne se laisseront pas abuser à l’avenir.
Un bonjour particuliers à Gege13

 

Couper dans l'original

Bonjour
Oui , je coupe dans l'original tout comme le proprio du film aurait du le faire lui même pour un prémontage qui éliminerait les séquences invisionnables, après accord téléphonique de celui-ci . Les chutes sont précautionneusement scotchées sur des pages blanches A4 qui sont restituées avec le film , ce qui est aussi le moyen de vérifier le nombre de collures réalisées et le temps passé.
Jamais eu aucune réclamation car toujours la "qualité " des coupes le justifiait . Seules les séquences floues sont laissées car peut-être supports émotionnels que je ne connais pas et là, je ne me sens pas le droit de le faire (sauf indication du proprio, qui demande de les enlever ) . mais quand la séquence est noire (combat de nègres dans un tunnel, comme disait un de mes amis décédé) ou transparente car complètement brulée, ou images brulée (par usage abusif de l'arrêt sur image du projecteur, pub stupide des fabricants), ou flash blanc du à une surex total par mauvais arrêt de l'obturateur de la caméra,....le verdict est toujours le même : suppression .

Je rajoute d'ailleurs systématiquement 1m50 d'amorce en début de bobine et 1m en fin de bobine pour protéger les images du client ainsi parfaitement guidées .

Quand j'ai un doute, visionnage des séquences sur visionneuses de classe pro (gros galets évidés, accès large et libre, accès direct à l'image projetée) du 8 au 35mm (cela m'a couté fort cher en 2007 !) , histoire de vérifier par exemple un enroulement fait "à l'envers" par le proprio, ou justesse d'une analyse d'images....En particuliers je n'utilise jamais les visionneues plastique si souvent vues pour les formats 8 ou S8, le risque de rayures est beaucoup trop grand .
Collages avec des colleuses CIR avec des scotches récents* sauf demande du client, auquel cas je colle à la colle avec des colleuses Hanel (S8 et 16mm) ou Marguet (8mm, 9,5 et 35mm) ...mais le prix du collage n'est plus le même car temps de travail plus long .

J'espère avoir répondu à ta demande .

*PS D'ailleurs je suis à la recherche d'approvisionnement professionnel de scotch
CIR 8mm(R8) et 8S (pas la même largeur) . Si quelqu'un a une adresse avec un prix intéressant , je suis preneur .Merci d'avance.
Cdlt

 

pour l'article

 

Absolument passionnant l'article sur la restauration du film "Lola Montés".
Un point important pour la conservation d'un film, le retour au négatif.

Mais quand est-il aujourd'hui des éléments numériques non retenus, delete ou archive ?
Ce qui veut dire qu'un film tourné entièrement en numérique et avec un final cut producteur, sera-t-il remontable dans 50 ans selon la version réalisateur ?

 

Oui, c'est faisable, car le producteur est censé tout conserver après la fin de la post-prod, y compris les rushes (images et son, y compris post-synchro, plans VFX), selon les recommandations de la CST. Sur des LTO-9 par exemple, avec une politique de recopie sur des supports neufs tous les X années (selon le support).

La première complexité de l'opération que tu décris c'est le doublage s'il y en a. Les comédiens qui ont assuré le doublage du film (pour chaque pays) seront peut-être morts dans 50 ans. Beaucoup de films ressortent 20 ans après ou plus dans une version remaniée. Lorsque des scènes sont rallongées ou rajoutées, souvent, elles ne sont pas doublées et ces passages restent en V.O, ce qui est étrange car on passe d'une version doublée à une V.O. J'ai de nombreux films et même des séries dans cet état, parce-qu'ils ont été remaniés ultérieurement. Il y a par exemple 7 versions de Blade Runner. Dans l'une des versions que j'ai, il y a des scènes qui ne sont pas doublées, car elles n'étaient pas montées dans les deux premières versions sorties au cinéma.

 

Je sais que c'est faisable et je connais les préconisation de la CST, mais est-ce toujours suivi...

 

Le fait que ce soit suivi ou non est une autre histoire en effet. Cela ne fait aucun doute pour certaines productions, mais ce n'est certainement pas le cas de toutes.