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Les cinéastes ou films les plus surrévalués ?

Discussion dans 'Repairenautes cinéphiles' créé par sandor, 10 Mars 2005.

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  1. minuscule

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    Moi je trouve que Fight Club est clairement surévalué... A la première vision ça tiens la route mais en le revoyant on s'apperçoit que c'est quand même beaucoup beaucoup de poudre aux yeux...

    Donc si on fait le calcul : ça fait qu'un très bon film (seven) et le reste très moyen...

    Idem pour Night Shyamalan, un réal plutôt surévalué...

    J'suis bien d'accord avec toi. Moi aussi j'aime les films de Tarantino (et surtout Jackie Brown) mais il est sans doute surestimé... parce qu'a par faire du brillant recyclage, il n'invente absolument rien.
     
  2. sandor

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    Presque complètement d'accord avec toi Minuscule. :D J'en rejouterais donc pas sur Tarantino (mais bon, redisons quand même pour l'intérêt général que Kill Bill vol. 1 est un très très mauvais film). Idem pour Shyamalan que les Cahiers s'efforce de faire valoir...

    Pour Fincher, par contre, moi j'ai préféré Fight-Club à Se7en... et bizarrement à chaque fois que je les revois ça se renforce. Pourquoi ? C'est vrai que y a pas mal de poudre aux yeux dans Fight-Club, mais à la limite peut-être moins que dans Se7en. Disons que cette poudre aux yeux est plus justifiée en tout cas. Dans Se7en c'est caricatural au niveau photo/décor, et davantage pour compenser un scénario un peu trop creux à mon goût (et qui pour le coup fonctionne à fond sur le mode "poudre aux yeux" avec les 7 pêchés).

    Maintenant, j'attends de me faire insulter par ceux qui citent comme leurs films préférés Pulp Fiction, Trainspotting et Se7ven :D :D (remarque je sais pas si on en trouvera beaucoup ici)
     
  3. Gilz

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    Dacodac avec Minuscule, Night Shyamalan est sans doute l'un des réal les plus surestimés du moment.
    Le soufflé 6e sens se dégonfle dès la première vision (alors que d'autres films à "twist final" supportent bien mieux plusieurs visionnages (je pense à Usual Suspect, ou, dans un registre supérieur à mes yeux, "Le Limier", de Mankiewicz).

    Quant à Incassable, Signes et Le Village, la mayonnaise ne monte jamais vraiment.

    Sandor, tu as trouvé un fan de Se7en, toctoc badaboum, me voilà :D
    Je te trouve un peu dur dans tes critiques :
    "c'est caricatural au niveau photo/décor".
    Je dirais plutôt que c'est très typé, voire stylisé.
    La ville est grise, il pleut 90% du temps (excepté, paradoxe intéressant, lors de la scène finale, tournée sous un très beau soleil couchant).

    "un scénario un peu trop creux à mon goût".
    Là, je ne suis pas du tout d'accord.
    Le scénario fonctionne comme une petite pièce d'horlogerie, comme on en voit peu souvent parmi les prods US récentes.
    La logique de John Doe est à la fois cohérente, malade et implacable.
    De mémoire, aucun Deus Ex Machina ne vient entacher le déroulement de la narration.
    Pas de rebondissements cheaps et téléphonés comme dans "Taking Lives" ou "Le baiser mortel de l'araignée" où l'un des gentils se révèle au final être un méchant, etc...

    Pitt, Freeman et Spacey sont très très bons et, pour une fois, Fincher donne beaucoup moins dans l'esbrouffe que dans ses autres films :

    - Pas d'effets clippés comme dans Fight Club (rappelez vous la scène des meubles Ikéa)

    - pas d'effets 3D et vas-y que je passe la caméra à travers la cafetière comme dans Panic Room (et comme dans la première scène de Fight Club)

    - pas de scènes "zéro credibility" comme dans The Game, lorsque Michael Douglas se jette dans le vide (à grands renforts de flashbacks lourdauds en montage parallèle, avec son père qui se jette du toit de la maison familiale) pour tomber "Bullseye" sur une énorme croix blanche.

    N'oublions pas non plus la fin noire à souhait, qui tranche avec le flot de happy ending mollassons qui plombent sytématiquement la fin de tous les films de serial killers post seven.

    C'est d'ailleurs là un signe qui ne trompe pas.
    Le polar US a bien connu un pré et un post seven, tant ce film a marqué le genre en creusant un sillon profond, dans lequel se sont engouffré avec une belle constance toute une ribambelle de films depuis maintenant 10 ans (déjà...).

    Pour terminer, rappelons nous quelques scènes extraordinaire (au sens littéral du terme) du film, telle la poursuite caméra à l'épaule entre David Mills et John Doe, la découvete du vrai-faux cadavre dont le pêché était la paresse, l'intensité de la scène ou Mills apprend ce que contient la boîte en carton,...

    A ce sujet, j'ai été assez surpris, lorsque j'ai revu le film en laserdisc (avant de le racheter en DVD) :D par la relative brièveté de cette scène.
    Au cinéma, elle m'avait paru durer de longues minutes, tellement j'étais scotché, hypnotisé par ce qui se passait à l'écran.

    Bref, c'est pas un scoop : j'adore ce film :cool:


    J'ai pas trouvé que Kill Bill était un très très mauvais film, mais je l'ai trouvé décevant au vu de l'attente qu'il avait suscitée.

    C'est clair que tarantino n'invente rien, mais je suis prsuadé que peu de réalisateurs inventent réellement quelquechose aujourd'hui.
    Tous se nourrissent du passé, et citent en dévoilant plus ou moins bien leurs sources.

    Tarantino a l'avantage de ne pas s'en cacher, voire de le revendiquer, même si le trait est parfois un peu forcé.
    Mais bizarrement, l'ensemble est toujours plus réussi que d'autres "patchworks" tel le "Pacte des loups.
    Quoi de plus naturel que 2 types sapés comme dans "il était une fois dans l'ouest", qui lattent des hordes de sauvages à base d'enchainement de kung Fu, au Moyen age en France ? :D

    En parlant de citations, j'ai été amusé d'entendre un collègue de travail s'émerveiller d'une scène du récent "Saw" lorsque l'un des protagonistes, dans l'obscurité quasi totale, tente d'éblouir son agresseur à coups de flashes d'appareil photo.

    "Whaaouuu trop géniale l'idée !!"

    Le collègue en question n'a jamais vu "Fenêtre sur cour" :D
     
    #33 Gilz, 1 Avril 2005
    Dernière édition: 2 Avril 2005
  4. digitalyo

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    je suis d'accord avec minuscule a part seven (et alien 3 a mon sens) david fincher n'a réalisé que des films superficiiels. j'ai vu fight club a 17 ans, j'ai adoré. je l'ai revu il y a environ un an et je me suis rendu compte que ce n'était rien de plus qu'un clip géant.

    parcontre pour shyalaman je suis du coté des cahiers. j'ai vraiment bien aimé signes et le village. le gars est vraiment doué pour la mise en scène.

    deux autres films surevalués mais plus par le public que par la critique, "le dernier samourai "que j'ai trouvé chiant à mourir(un pote pas particulierement sensible a meme versé des larmes) et le prententieux american history x(le réal se considère comme le meilleur metteur en scène anglais depuis hitchcock, ha... quelle modestie ces types qui viennet de la pub...)

    sinon je trouve que "les évadés" de darabont que j'ai adoré a été assez sous evalués par la critique
    (faudrait que je le revois vu que j'avais 16 piges a l'èpoque)
     
  5. minuscule

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    Sans être un fan absolu de Seven, je trouve quand même c'est un très bon film et je suis d'accord avec la plupart des remarques de Gilz.

    Faut pas oublier que le thème des septs pêchés capitaux n'était pas spécialement à la mode à l'époque (Julien Courbet n'était pas encore passé par là !:D ) donc le sujet n'est pas si racoleur.
    Je trouve la photo très belle, la scène de fin très réussie et les personnage de Pitt et Freeman plutôt bien construits.

    Reste quelques détails un peu génants d'après moi :
    Le fait qu'il pleuvent tous le temps... Les réal peu inspirés utilisent toujours la pluie pour montrer la tristesse et la nuit pour faire peur (a ce propos vous avez déjà vu un film d'épouvante qui parvient à faire peur de jour ???:perplexe: )

    Le personnage de Spacey... un peu "trop fort"... ça doit être l'influence du "silence des agneaux" mais c'est un peu chiant à force : au cinéma, les tueurs en séries son tous des génies, c'est lourd.... (ça me rappelle cette merde de "Hannibal" ou Lecter fait même peur aux chiens !!!!:lol: :lol: :lol: )

    Enfin pour contredire un tout petit peu Gilz, y a quand même un p'tit "Deus Ex Machina" : quand grâce au mec mystérieux qui bosse dans je ne sais plus quelle agence secrète, Freeman et Pitt parviennent à trouver Spacey...
    Si je me souviens bien le gars leur file la liste des mecs qui on pris des bouquins "louches" a la bibliothèque...
    ça me gonfle ce genre de truc qui permet de faire faire un grand bon à l'enquête alors que jusque là les deux flics n'avaient rien...
    C'est un peu facile selon moi...

    Mais bon je maintient : Seven est un très bon film, bien meilleur que Fight Club !

    Et pour shyalaman, je trouve que le village est ri-di-cule !
    Désolé digitalyo ;) ... par contre je suis bien d'accord avec toi pour American History X
     
  6. sandor

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    Bon alors je m'y colle :D En tout cas c'est bien sympa d'avoir une discussion de fond bien argumentée, même si on est pas d'accord au bout du compte, sans se cracher à la figure direct (non non, je ne regarde pas certains autres forums ;) )

    Comme l'a dit Minuscule, le côté pluvieux de Se7enm'a assez déplu d'entrée : je trouve ça un peu "facile" pour planter un décor. Je préfère de loin ce que fais Lynch par exemple, avec un malaise qui naît plus de l'impression de "normalité" qui se dégage des lieux. Donc oui Minuscule, même si Lynch ne fait pas à proprement parler des films d'épouvante, il arrive à faire pas mal flipper en plein jour -rappelle toi les premières secondes de Blue Velvet par exemple- ;) Bon c'est sûr, c'est pas exactement le même style de films.

    Mais j'en viens à un second point qui continue selon moi dans une espèce de facilité : les personnages de flics. Encore une fois, on retrouve le vieux blasé en fin de carrière (je ne me rappelle plus exactement, mais peut-être est-ce la dernière affaire de Morgan Freeman ?) auquel on adjoint un jeune fougeux... Pas très original tout ça, mais ça permet vite de créer des antagonismes et de montrer des "scènes à faire" : confrontation entre les méthodes de travail, différences de perception selon les flics,etc...

    Après la photographie s'ajoute à tout ça : évidemment, on ne peut pas dire qu'elle est moche, mais pour moi elle a un petit côté "too much". Trop d'ambiance tue l'ambiance serais-je tenté de dire. Bon c'est sûr, ce point là est plus discutable, c'est vraiment plus de l'ordre du subjectif.

    Le thème des pêchés est assez bon, je le reconnais et en plus il est bien maintenu jusqu'au climax final. Donc un bon point pour ça :)

    Par contre en ce qui concerne le personnage de John Doe, je rejoins aussi Minuscule : trop de fascination du réalisateur envers ce personnage avec vraiment de (trop) fortes ressemblances avec Hannibal Lecter du Silence des Agneaux... Là encore je suis de l'avis de Minuscule :D

    Bon après, le syndrôme "deus ex machina" qui permet toutes les facilités aux scénaristes...je dirais oui, c'est trop facile. Mais en même temps, on sait que dans les "vraies" enquêtes, il y a la plupart du temps un coup de chance incroyable qui permet de résoudre l'affaire. Donc ce point là est assez délicat à régler d'un trait...tant que ce n'est pas trop énorme.

    Voilà voilà...je ne pense pas que mon argumentaire convaincra, mais bon, ce sont je pense de "bonnes" raisons d'apporter un certain bémol à Se7en. Je ne nie pas qu'il sort des sentiers rebattus du polar hollywoodien, mais je suis loin de penser qu'il a révolutionné le genre.

    Pour ce qui est de Fight Club...c'est vrai qu'il est indéniable que c'est une sorte de clip géant. Mais je persiste à penser que la forme rejoint le fond, ou en tout cas que certains points de mise en scène, même s'ils sont quelque peu abusifs, tiennent la route. En fait si je ne dénigre pas trop cette "esbrouffe", c'est que justement j'y trouve une justification et que je ne suis pas un spectateur passif du surplus d'effets.

    Bon, c'est sûr, le scénario permet aussi les facilités d'usage du réel/irréel...mais il y a quand même quelque bonnes scènes non ? Je pense par exemple à Ed Norton et Helena B-C dans les différents clubs de malades un peu spéciaux. Allons voir plus loin que les exercices de style genre "maison ikea" et autres et on trouve quelque chose.

    Voilà un peu pour mon avis un plus développé qu'auparavant :D Quant à Kill Bill vol. 1...je développerais plus tard ma pensée sur le pourquoi de mon jugement de "mauvais" film :D
     
  7. HOuartna

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    Bon la discussion avance par ici, ca fait plaisir :bravo:

    Pour en rajouter une petite couche sur Se7en, je ne l'ai pas revu depuis sa sortie au cinosh, mais j'en garde un très bon souvenir (même si "bon" n'est pas forcément le terme exact parce que le film est tout de même bien glauque). De mémoire, j'avais trouvé la mise en scène vraiment efficace, l'esthétique très en adéquation avec le film, sa thématique, sa narration, assumant sa référence au film noir jusqu'au bout. Et Morgan Freeman, toujours aussi bon (et il continue de l'être, voir le magnifique Million Dollar Baby d'Eastwood)

    En revanche, je vous trouve bien dur avec Tarantino, et en particulier avec Kill Bill.
    La question n'est pas ici dans l'invention, mais bien plutôt dans la virtuosité. Tarantino est comme un grand interprete de films plus anciens (en l'occurence les wu xian pan mais pas seulement) qui nous livre une nouvelle interpretation, plus contemporaine. C'est un peu comme Glenn Gould qui interprete les variations Goldberg de Bach, on ne va pas dire qu'il n'invente rien! Là n'est pas le propos: il interprete, redonne du sens à une oeuvre écrite il y a plus de 200 ans!
    Il est volontairement un peu forcé, donc si le spectateur accepte ce pacte là, une sorte d'exagération des codes cinématographiques justifié par une soif de vengeance insatiable, sauf en... killant Bill. C'est ce suspense basique (qui s'ajoute à d'autres effets de cinéma de base) qui fonctionne à plein régime. Pour moi, ces deux films sont réellement jouissif!

    Sinon au niveau des grosses bouses et des films surrévalués, je mets "Le pacte des loups " - ce pacte là ne passe pas! :D - et "Le Village" au pinnacle! Ce sont deux grosses charlateries qui injurient le cinéma - enfin ce n'est que mon avis :D

    :lol: Elogieux exemple :bravo:

    Pour finir, puisque vous parlez aussi des films sous evalué, il en est un passé completement inaperçu (faut dire que l'affiche était pourri mais bon le marketing ça fait pas tout quand même!), c'est Reconstruction de Christoffer Boe. Un film magnifique, magique, sur le cinéma et la magie du cinéma (Méliès), film sans esbrouffe et sincère (suffisamment rare pour être souligné!), qui parle d'amour, sujet magnifié ici alors que banalissime au cinéma - et ailleurs, mais thème universel!
    Je n'ai pas encore rencontré grand monde l'ayant vu, mais si quelqu'un l'a vu dites moi ce que vous en avez pensé (peut-être que je délire dans mon coin à penser que ce film est un des grand films de ce début d'années 2000...)

    Une chose est sûr: Hitchcock n'est pas un cinéaste surrevalué! :lol: en tout cas pas ici, quoique peut-être sous évalué par certains qui sont justes rebutés par le noir et blanc ou le technicolor vieillissant... Ah la suprématie du moderne et du technique! Mais cela fera peut-être l'objet d'une autre discussion ;)
     
  8. sandor

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    Alors je vais m'atteler à argumenter sur Kill Bill vol. 1 :D
    Je précise d'entrée que je trouve la suite bien meilleure, et que mes propos toucheront donc exclusivement le 1er volet.

    Hourtna, tu es dans le vrai sur Glenn Gould, mais ici il s'agit de réalisateur, et non d'interprète. Tarantino copie, ne parodie pas, et ne refait pas des films déjà existant (comme Gus Van Sant a pu le faire pour Psycho ). Tu me diras : il ne refait pas exactement pareil, donc quand il filme du western spaghetti, il interprète la réalisation à sa façon. C'est là où je ne suis pas d'accord.

    Son film est une suite de "scènes à faire" digne de l'exercice de pur style. Aucun lien entre les différences de réalisation (alors c'est sûr, on pourra toujours trouver l'excuse de dire "c'est le style Tarantino...mais c'est un peu peu trop simple) et aucune justification. Le mélange des genres se fait sans aucune justification sinon emporter facilement l'adhésion du public en lui montrant ce qu'il connaît déjà.

    Ce qui me renvoie à quelque chose que j'ai du mal à aimer. Montrer une scène où dès les premières secondes la réalisation rappelle, à grand renfort de feux clignotant ("vous avez vu mon cadrage ?" "vous avez vu mon décor ?"), des films pré-existants (et qui plus est complètement établi auprès du public par leur succès) est d'une facilité absolue. On ne sait pas quoi dire, alors on va le dire à la manière de Untel puisque ça a déjà bien marché. Et ça ne rate pas. Le spectateur lambda (je ne dis pas que tu l'es, sinon je n'argumenterai pas ici :D) est renvoyé inconsciemment à toutes ses références passées (Sergio Leone, Bruce Lee, manga, etc...). Et il est bien le spectateur : ça le rassure, il se raccorche à ses repères, il revoit des genres qu'il croyait perdu... Un peu de confort kitsch (toujours ce côté "ah c'était mieux avant..."), et pour les plus jeunes, une création de fausses nouvelles références. Car bien entendu, ceux qui n'ont pas une culture ciné suffisante verront leur 1er Bruce Lee en disant "oh, c'est comme dans Kill Bill !".

    Alors oui évidemment c'est bien fait...parce que Tarantino est un bon faiseur...oui ça aurait une bonne note dans une école de ciné pour un exercice imposé "filmez une scène de combat". Mais voilà, ça s'arrête là. Car Tarantino se heurte dans Kill Bill vol. 1 a un problème de taille : il ne renouvèle pas le genre. Alors c'est sûr il se fait plaisir. Et voilà du zoom 70's...et voilà du cadrage spaghetti...et tiens donc un peu de manga...non vous aviez pas bien vu (il est vrai que beaucoup de spectateur de Tarantino, en particulier pour la frange des moins jeune n'ont pas vu beaucoup d'anim japonaise autre que Miyasaki)...alors je vous en remet une couche...un peu de gore aussi pour ceux au fond de la salle...un petit peu (mais pas trop quand même) d'allusion cinéphilique pour plaire à ceux que mon exercice de style pourrait repousser...et voilà, une belle mayonnaise !

    Ok...mais après ? Qui du scenario ? Le néant absolu...de la réalisation ? Du copié/collé avec des moyens modernes (bonjour "l'interprétation")... Les acteurs ? On leur demande pas grand chose finalement... (un peu plus dans le vol. 2)

    Mais bon...c'est "Tarantino"...alors ça doit être bien...

    Autre chose. Le scenario est tellement limité que traiter des personnages est trop superficiel sans doute. Alors nous voilà en situation : Tarantino aimerait bien nous créer une nouvelle mythologie digne de ses références, avec sa "Bride", avec son "Bill", avec ses légendes, ses seconds couteaux, ses combats qui n'en finissent plus, ses propres valeurs (non, on ne se bat pas devant les gosses), les noms qui sonnent bien ("Black Mamba", "O-Ren Ishii", "Sophie Fatale"...)... Le problème, c'est que dans toute mythologie, il y a plein d'histoires qui s'emmêlent pour n'aboutir en fait qu'à de toutes simples lignes. Y a qu'à voir les Grecs, les Romains, la Bible, la mythologie de Star Wars... Mais dans Kill Bill vol. 1, on nous pose des faits et des personnages comme des gros blocs de bétons, selon une manière complètement hollywoodienne : tiens voilà la superguerrière...voilà comment elle a souffert...voilà le gros méchant...ultra simpliste. Et tellement simpliste même qu'on n'y croit pas une seconde. Ca fait tellement fabriqué...

    Ensuite venons-en à un autre sujet sensible, récurrent chez Tarantino : la musique. Alors oui, une nouvelle fois c'est du bon. Mais là...retrouve-t-on le Stuck In the Middle With You torturant ? Bah non...là on a du Santa Esmeralda (du Santa Esmeralda quand même !) sur du sabre neigeux...Ouha c'est beau..ouha elle est trop bonne la musique ! Mouais...Belle image + bonne musique ne suffise pas à faire = bonne scène. Il faut que l'alchimie soit là quand même. Mais bon, je suis peu être un peu dur car c'est finalement le seul risque qu'a pris Tarantino dans ce film : coller une musique complètement décallée par rapport aux scènes (pas toujours, pas toujours...).

    Il n'en rest epas moin que finalement, vous regardez un Leone...c'est bien mieux que Tarantino faisant du Leone...vous regardez un Bruce Lee...c'est bien mieux que Tarantino rejouant à Bruce Lee...etc, etc, je vais pas faire la liste du pompage intensif de genre. A la limite, si ça se revoyait dans une certaine perspective (ce qui prouverait un nouveau regard minimum)...mais même pas ! C'est creux...tellement qu'on en voit pas le fond de ce creux !

    Bon, inutile de vous dire que j'étais bien remonté en allant voir le vol. 2. Et bien finalement Tarantino est bien remonté dans mon estime (ceci dit, personne n'en a rien à foutre -et surtout pas lui- de mon degré d'estime pour Tarantino :D) Alors je me suis dit "revoyons les 2 pour avoir un avis d'ensemble, peut-être que les défauts du 1 sont justifiés par la suite". Bah même pas...déception ! C'est tellement différent que je ne comprend toujours pas pourquoi le 1 est si...insignifiant.

    Sinon à part ça je n'ai pas vu Reconstruction et vu la manière dont tu en parles, ça me donne bien envie de le visionner...
    Dans le style film méconnu, je citerai Swimming with Sharks (G. Huang, 1994) qui est absolument remarquable et hélas trop peu vu. Bon après j'en ai plein d'autres, mais sans doute faut-il un nouveau thread qui remplira nos listes "A voir au plus vite" :D
     
  9. Gilz

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    C'est vrai que mon propos sur Tarantino est équivoque.
    Eclaircissons tout ça : je suis plutôt client de ses films.

    Reservoir Dogs fut une claque à l'époque de sa sortie, Pulp Fiction m'a vraiment botté, Jackie Brown tient bien la route et Kill Bill regorge de scènes d'anthologie.

    Scènes d'anthologie que certains reprochent d'ailleurs à Tarantino de fabriquer à la chaine, avec l'objectif avoué de faire à chaque fois un "film cool", une recherche absolue de la forme au détriment du fond et, pour le cas Kill Bill, un habile recyclage d'un certain cinéma hong-kongais mâtiné de western.

    Le seul truc qui me dérange lorsque je vois un film de Tarantino, c'est qu'en dehors de sa "patte" visuelle que j'apprécie réellement, j'ai la sensation de me faire resservir sempiternellement la même recette de cuisine.
    Personnages "bigger than life" + Dialogues ciselés et punchy + Bande son aux petits oignons.
    On se dit que le réal a investi toute son énergie sur la qualité de ses plans, mais ne s'est pas trop apesanti sur le scénar, ou sur d'éventuelles vélléités d'innovation.

    Je conviens que ceci est très effectivement assez réducteur, et ne rend pas justice à l'inventivité de certaines scènes (dont Pulp Fiction est truffé, pour ne citer que lui), ni à la maîtrise formelle du grand Quentin.

    Mais bon.
    J'attends sans doute davantage d'un "grand cinéaste" qu'un recyclage, même s'il est virtuose.

    J'avais lu un jour un truc amusant et très vrai : le cinéma est probablement le seul art qui se cite lui même, en permanence.
    Le recyclage en soi n'est donc pas dérangeant.
    Ne dit on pas d'ailleurs un gros plan "à la Sergio Leone", un plan séquence "à la Orson Welles", des ralentis "à la Sam Peckinpah", etc...
     
  10. sandor

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    Je serais curieux de savoir qui a dit ça et d'entendre ses arguments...
    Parce que quand même, le cinéma n'a pas le monopole de la citation. Il s'agit plutôt de référence d'ailleurs, puisque ce ne peut en être la réplique exacte (comme en littérature ou en musique par exemple). Et puis c'est vraiment triste d'affirmer ça : ça voudrait dire que le cinéma est un art mort qui se recycle sans arrêt. C'est par nature complètement faux (pour lui et pour tout autre forme d'art) puisqu'il crée sans arrêt. Même un recyclage peut être une création (voir du côté des films expérimentaux nottament). On a l'exemple du Psycho de Gus Van Sant pas très loin. Ou plus loin Gance refaisant son Napoléon après l'arrivée du parlant en mélangeant scènes d'origine et séquences retournées... Ce n'est plus le même film.

    Mais justement, si on dit "des gros plans à la Leone" ou des "ralentis à la Peckinpah", c'est bien qu'il est perpétuellement possible d'imaginer de nouvelles formes, Leone et Peckinpah ayant affirmé leur style des dizaines d'années après la naissance du ciné. Bon, après, y a toujours l'éternel problème du "premier à faire telle figure filmique".

    Le recyclage (des autres) commence a être ennuyeux lorsque c'est l'intérêt formel (et donc où la forme prime sur le fond) principal du film sans une autre dimension (parodique par exemple), c'est-à-dire lorsqu"il se prend très au sérieux...et on arrive vite au formatage.
     
  11. minuscule

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    Je ne crois vraiment pas que le cinéma soit un art qui se répète plus que les autres... D'ailleurs, il a même une chance que la littérature n'a pas : c'est les évolutions techniques qui apportent de nouveaux moyens d'expression et donc permettent d'éviter de se répèter.

    Je pense pas qu'on ai à s'inquiéter pour le ciné... La littérature, la peinture existent depuis bien plus longtemps que le cinéma, et on arrive encore à écrire des romans ou peindre des tableaux.

    Disons que dans le domaine de l'art il est toujours possible de faire du neuf même si tous à déjà été plus ou moins fait, c'est justement ça sa magie ! Mais bon, certains ne cherche pas a inventer et préfère répéter ce qui a déjà été fait...

    Justement à ce propos quel intérêt ce fameux Psycho de Gus Van Sant ????:perplexe: :perplexe: :perplexe:
    Je n'ai pas vu le film mais je crois que Van Sant a reprit plan par plan le film d'hitchcock.... Quel intérêt sinon la couleur ? (sachant que Hitch avait délibérément choisit de tourner le film en noir et blanc)
     
  12. sandor

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    Il n'a pas d'autre intérêt que sa démarche et son étude par rapport à l'original. Le seul truc, c'est que contrairement aux cinéastes et vidéastes expérimentaux qui peuvent livrer ce genre de travail (et je crois que Van Sant se livrait à un exercice comparable à ceux de ces artistes), Van Sant a eu une véritable production commerciale.
    Je le citais par rapport à ce cas particulier et expérimental d'un remake plan par plan. Ce serait un exemple de "pur recyclage", pour répondre à Gilz. Mais bon, nous n'en sommes heureusement pas là, et Van Sant a simplement voulu explorer quelque chose. De toute façon ce film "n'existe" tout simplement pas sans celui du grand Hitch ;)
     
  13. minuscule

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    Mouais.... j'suis pas trop convaincu par cette démarche... je vois pas trop en quoi c'est une "étude", a part à la limite a titre personnel pour le réal... mais du point de vue du public...
    Un remake a au moins en général l'intérêt de montrer une vision différente d'une oeuvre ou du sujet déjà traité... mais là
    Ceci dis je n'ai pas vu le film alors je vais trop le critiquer...

    De mon côté, je vais recopier tous le roman "Les Misérables" mais avec un stylo rouge... on verra si mon étude du roman de Hugo passionnera les foules ! ;)
     
  14. digitalyo

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    les gars vos analyses sont trop longues, flemmard que je suis je capitule:cool:
     
  15. minuscule

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    C'est pas faux ta remarque... on s'emporte, on s'emporte et puis finalement on écrit trois pages...du coup ça fait chier tout le monde de lire....:( :( :(

    De mon côté, promis je vais essayer de faire plus court !:)
     
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