Le documentaire face aux exigences du système télévisuel

Salut à tous,

Je suis étudiante en dernière année de Master Cinéma et audiovisuel, option Production. J'écris actuellement mon mémoire dont le sujet est le suivant :
le documentaire de création face aux exigences du système télévisuel français : quelles alternatives pour les créateurs ?

Je constate que le documentaire - qui comporte à la base une dimension artistique - s'intègre de plus en plus dans les logiques du système TV, d'une part:
- en s'ajustant aux lignes éditoriales et aux cases des diffuseurs
- en s'approchant des codes éditoriaux et esthétiques du reportage
- d'autre part, en étant dépossédé de la figure centrale de l'auteur, qui partage son rôle de créateur avec le producteur et les responsables des chaînes de télévision (conseillers de programme, responsables de post-prod,etc.)

J'ai l'impression que cela provoque une certaine homogénéisation du genre, déjà dans la façon d'anticiper et de penser un sujet documentaire, puis dans son écriture, son format et son mode de production. Face à cette standardisation, j'aimerais remettre en question la modélisation du documentaire de création à la TV et m'interroger sur les possibles formes d'innovation du genre dans ce secteur.

Par exemple, le web-doc constitue un champs ouvert aux expérimentations mais le champs de création reste tout de même limité pour les mêmes raisons citées plus haut.

J'aimerais donc avoir votre avis : comment qualifiez-vous le documentaire à la télévision aujourd'hui? Trouvez-vous qu'il comporte une dimension artistique? En quoi la frontière docu/reportage est-elle sensible pour vous ?

Pensez-vous qu'il soit encore possible de faire de la création originale en documentaire avec les diffuseurs TV ? Comment? Pour innover, le documentaire de création doit-il se libérer des chaînes de télévision et se tourner vers des diffuseurs d'un genre nouveau, comme TËnk, Netflix, Amazon ou Hulu ? Selon vous, ces nouvelles plateformes de diffusion sur le net peuvent-elles être un nouveau terrain de jeu pour les créateurs?

Voilà voilà, je serais ravie d'avoir vos points de vue pour enrichir ma réflexion

 

oui , il y a une dimension artistique, mais on peut surtout se demander qu'est-ce qui conditionne cette dimension.
Il est clair que le look "66 minutes" est devenu un standard ce qui aseptise fortement le resultat.
d'un cote, ca peut etre bien de ne pas trop dependre d'une identite qui va varier avec les gouts du createur, d'un autre
c'est sur qu'il est difficile de placer le mot artistique, si les contraintes sont a 95% celles imposee par le marche.
un documentaire fait par Yann Arthus-Bertrand, c'est quand meme du Yann Arthus-Bertrand.
meme si il nous tournait un documentaire sur la puree de pomme de terre.
d'autres se font bouffer par leur sujet.
Mais bon la on est en general dans du docu a vocation pedagogique ou artistique.
Le probleme c'est quand un documentaire frise avec le reportage , quand il traite par exemple d'une sujet "chaud", et qu'il a plus les deux pied dans l'actualite que l'historique.

 

Bonjour,

Le sujet est passionnant, il y a tant à dire et j'en ai tant à dire mais c'est au-delà de ce que prendre une réponse par écrit sur un forum.

 

La frontière cinéma - télévision est franchie très souvent puisque le documentaire passe au cinéma et que les series tv font leur apparition à Cannes.
Je trouve trouve que la diffusion en salle sur grand écran sera toujours supérieur à la vision sur le timbre poste d'un portable.

Il y a le formatage des chaines tv qui limite la création disons moins traditionnelle, mais il y a des docs de très bonne facture fait par la BBC par exemple.

Après tout le web est un moyen de diffusion comme un autre. Ou on fait du libre sur YT ou DM ou on rentre dans le système des diffuseurs alternatifs style Netflix qui doivent, eux aussi, avoir un formatage des produits diffusés.

Il y a aussi les festivals, mais avec aussi des contraintes.

Les documentaires des années 70 et maintenant ne sont pas comparables et il y a une dimensions artistique qui existe maintenant et une forme de narration plus "poétique " moins dans le style cours magistral.

 

je crois qu'un independant qui se tape tout le boulot aura une approche plus rigoureuse de son travail par rapport au sujet et a la forme.
une chaine ou une boite de prod qui fait des doc a la chaine, aura certainement une approche plus commerciale, meme si elle mettra son look dedans (une forme de pub et de copyright en meme temps).

de la a dire que l'un est plus artistique que l'autre , ca je sais pas. Ca peut etre fait avec du style (genre BBC) mais aussi a la truelle.

 

Je pense qu'il n'y aucune règle générale, il y a de tout, du pire et du meilleur aujourd'hui comme avant.
Il y a parfois des documentaires époustouflants sur Internet sur le fond et d'autres de très grandes qualités sur le fond et la forme sur les grands médias comme le pire tant l'objet parfois n'est alors plus d'informer.

Il fut un temps où, pour les diffuser sur Internet, je remontais des reportages ou des documentaires ayant une implication politique sur le présent pour les rendre neutres en supprimant tout ce qui ne l'est pas par rapport au sujet traité. En général sur un 52mn, il restait une vingtaine de minutes, exceptionnellement une 1/2H ; Depuis je les ai supprimés mais ils avaient un bon succès avec parfois plusieurs centaines de milliers de vues.

 

Qu'est-ce qu'un " documentaire de création " par rapport à un autre documentaire ?

 

ben comme le dit la description, un documentaire ou il y a de la creation .
de toute facon, il y a de la creation dans un documentaire. Reste a savoir si la creation est plus importante que le sujet, si le sujet est denature par le cote creatif, etc...
c'est sure que faire du creatif dans un docu sur le gavage des oies, c'est plus difficile qu'un docu sur nefertiti ou les Ovnis.

 

J'aime bien ce sujet académique en cette période de BAC et je vais donc m'amuser à poser le problème.

L'intérêt du sujet : si la dialectique de l'artiste avec la "société" ou "le système" est classique, il est introduit ici au regard d'une technique en évolution permanente (prise de vue et diffusion) et d'un système économique passé du monopole d'Etat à la concurrence planétaire.

1/ Ce qui reste permanent depuis "l'aube de l'humanité" : la reconnaissance de l'artiste

La reconnaissance a plusieurs visages: celle du maître pour son élève; celle du patron pour son ouvrier, celle du public populaire ou non, celle des médias, celle des autorités administratives, celle du "pouvoir", celle du marchand spéculateur (qui reconnaît avant les autres) etc. et celle que je préfère: l'égo de l'artiste.

Enfin, il y a le facteur temps qui fait que la reconnaissance peut-être immédiate ou différée (par le hasard comme à Lascaux ou l'incompréhension ).

Ces reconnaissances ont des conséquences différentes notamment sur 3 facteurs important: la gloire, le pouvoir et l'argent.

2/ Ce qui évolue : les conditions de la production et de la diffusion de l'œuvre dans un système politico-économique.

Depuis le travail solitaire du peintre avec son chevalet jusqu'à celui qui s'inscrit dans une chaîne de production complexe comme l'audiovisuel, les conditions d'expression de l'artiste sont en effet très variables.

3/ Le sujet du mémoire : pour échapper aux contradictions entre les deux conditions ci-avant (reconnaissance et complexité), ce sujet de mémoire suggère à l'artiste de rechercher des "alternatives".

Ce forum en est déjà une puisqu'un certain public comme moi s'y intéresse...

Mais allons droit au but : il y a deux sorte d'artistes, ceux qui ont le sens politique et ceux qui ne l'ont pas.

- Les premiers savent aller voir qui il faut et savent se mouvoir dans le système; il y en a deux sortes, ceux qui s'inscrivent dans un mouvement avec lequel ils vont grandir puis chuter et ceux qui savent tourner avec le vent.

- Les seconds confient leur vie aux autres et enrichissent ceux qui produisent, vendent ou diffusent leurs œuvres.

Enfin, il y a Jupiter : il crée son système et diffuse lui-même sa gloire. C'est un Napoléon de l'Art : Picasso a eu sa période bleu avant de créer son système.

Conclusion : trouver une alternative, c'est choisir une démarche classique parmi celles ci-avant: personne ne fait tourner le vent, soit on est contre, soit on tourne avec lui.

 

Avant tout il faudrait que tu définisse la créativité, tu as donné quelle définition dans ton mémoire? Dans tous les formats français il y a un manque de recherches des réalisateurs/scénaristes. Que ça soit pour les films/ séries tv/docu ou autres, on a des copiés collés, Pour les reportages idem la personne qui écrit se bases principalement sur d'autres reportages ou sur ses préconçus. La création est nécessaire mais elle ne doit pas empiéter sur le réalisme. je dirai personnellement que pour se démarqueur sur ce genre de projet les règles sont toujours les mêmes: réaliser un bon travail d'investigation est proposer quelque chose d’inédit, d'original. je pense que la frontière entre le docu/reportage est très mince et que n'importe quel scénariste, ou alors réalisateur qui se prétend scénariste doit avant tout être un bon journaliste investigation. La dimension artistique va se jouer sur plusieurs facteurs que sont le son et l'image, la façon d'aborder le sujet. Il est clair que sur des reportages de grandes chaînes certains critères artistiques sont imposés, comme le son, le schéma narratif du reportage etc, mais certains docus de chaînes scientifiques sont réalisés exactement de la même façon, donc la frontière ne se joue à rien si ce n'est que le reportage traite de l’actualité. Les diffuseurs tv recherchent des partenaires à long terme, imaginons que tu souhaite diffuser un reportage tous les mardis soirs, le premier sera une création originale mais les autres devront suivre le même schéma narratif et comporter certains éléments identiques, le but étant premièrement de se distinguer d'autres contenus, mais également de fidéliser le téléspectateur. A moins de trouver d'autres moyens de fidélisation, imaginons que tu sois luc besson, le seul nom en haut de l'affiche tous les mardi soirs serait suffisant et il pourrait créer à son gré, cependant il faut voir les revers de la médaille, sans lui il n'y a plus de docu. Hormis cela les chaînes ont aussi leurs identités propre, on peut souvent trouver le nom de la chaîne avec son contenu, un reportage sur tf1 et un autre sur arte aura comprendra certaines différences, cette identité marche aussi pour les autres créations telles que les séries, il est par ex très facile de discerner une série HBO que d'une série france 3, penser que netflix n'a pas d'identité c'est une erreur, que ce soit en termes de docu/reportages/ séries tv ils diffuseront ce qui correspond à leur identité.

 

Bon j'ai rien compris à JJFFC...beaucoup de baratin avec un faux plan et ses chapitres qui ne traitent pas de ce qu'ils devraient traiter...
J'ai une copie comme ça au BAC je mets 2 1/2...sur 20....le vide sidérale... .

Lepaon31 là on est déjà plus dans le sujet...la notion de créativité... puisque c'est elle la question fondamentale qui préoccupe, liée aux différentes formes d'expressions audiovisuelles:

- il affirme qu'il n'y a plus de créativité en France, quelque soit la forme audiovisuelle (filmes/ séries tv/ Docu...: manque de preuve ou d'arguments mais il faut en parler...expliquer
- il affirme qu'il y a mélange des genres : on le sait, quand on vient de la pub, du docu ou de la fiction on prend des habitudes qui elles n'ont pas de frontières théoriques..."ma narration sera celle que je maîtrise même si je m'adapte au contexte ... ou pas "
- il affirme que l'on demande (on passe une commande) de respecter certains critères maison = si c'est vrai, alors la créativité de l'auteur ne peut être totalement remis en cause.....il continue en développant sur l'aspect magazine/émission qui doit conserver sa propre identité dans le temps...et est donc un limitant pour la créativité....Est-ce que toutes contraintes limitent la créativité ?..A voire
- après naturellement on aborde la notion d'identité du diffuseur qui en découle et que moi je relierais à la notion de cible...car dans le biznesss le plus important c'est la cible...or les diffuseurs font essentiellement du bizness ...Ils font du packaging pour s’assurer une meilleur diffusion et un bon revenu publicitaire

Quand aux questions soulevées par Melissa, c'est beaucoup trop complexe comme le dit MyPov pour y répondre ici ...et de toutes les façons il faudrait qu'elle définisse chaque élément de sa sémantique... donc:
- soit elle veut qu'on fasse le boulot à sa place...et on a 2H...
- soit au contraire elle cherche un écho...pour rebondir, avoir de la matière.... et là il faut faire un sondage intelligent.

Bon mais la question a été posté en mai 2017 pour un exam qui a du se passer avant l'été donc:
- soit elle a échoué et c'est à cause de nous..on ne l'a pas beaucoup aider ..
- soit elle a réussit et c'est inutile de continuer ce topic...

Bref on peut fermer le sujet...

 

just my two cents :

j'ais la vague impression que Melissa Marker postait un sujet qui lui était imposé...elle avait ainsi une réponse a peu de frais ..

 

Papa Chris qui pose des questions à sa fille...
Elle a pas dit merci, pourtant, on l'a pas ...jetée ! ( tseuk humoriste ! )

On devrait demander un minimum de 50 messages aux nouveaux avant de poser une question philosophique.