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La grammaire vidéo change t-elle avec les nouvelles technologies ?

Discussion dans 'Esthétique / artistique dans le cinéma et la vidéo' créé par Dan96112, 29 Mars 2016.

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  1. Dan96112

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    Bonjour,

    Votre avis m'intéresse beaucoup sur ce sujet. Que vous soyez pro ou pas !

    La question est posée dans le titre. Nouvelles technologies, drone, steadi abordable. Mais surtout ce qui est montré sur Internet change votre façon de filmer et monter ? Devons nous être dans l'air du temps ?

    Merci pour vos réponses.

    Cordialement.

    Daniel
     
  2. homero

    So

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    Ou artiste éternel ? Je ne suis concerné dans aucun des cas ! :mdr:
     
  3. giroudf

    So

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    probablement pas, on avait tout ca bien avant, c'etait juste plus difficile a mettre en oeuvre.
    (qui s'emmerde encore de nos jours a monter un travelling)
    maintenant c'est sure qu'il y a des modes et que que certains abusent volontier des nouvelles
    ruses parce que ca surprend, mais quand finalement on le voit partout, ca passe de mode et ca reprend
    sa place.
    par contre il y a une categorie de films qui profitent de ces nouvelles techniques qui n'auraient probablement
    pas vu le jour sans. Mais ils exploitent au final les memes bonnes vieilles methodes quand ils passent en mode recit.

    en ce moment c'est vrai qu'on abuse surtout du ralenti, le drone pas trop (ou on y fait pas attention, parce qu'entre
    une grue, un helico ou un drone, finalement la difference est pas franchement visible pour le spectateur)

    quand au gimbal brushless (on peut difficilement traiter le steadi de nouveaute), on ne peut que se feliciter d'avoir des images stables, quelque soit le moyen employe.

    Le plus gros impact sur la grammaire video, c'est peu-etre la multiplication des plans graces aux cameras low cost qu'on peut installer ici et la, alors qu'il y a qques annees, on se limitait a une ou deux cameras maxi et de plans possibles grace a la taille de nouvelles petits cameras.
     
  4. Le Chat Errant

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    Question ouverte qui ramassera autant de réponses que de lecteurs désireux de s'y coller.
    Me concernant, chui de ceux qui piochent "si besoin", "si justifié".
    Un plan nécessite un drone, on drone.
    Un autre réclame un steady, on stabilise.
    Mais si la mode l'exige et m'y oblige, je shooterais exclusivement en rase-motte et en caméra portée.
    Par pur esprit de contradiction.
    Les émotions capturées à hauteur du regard, je les mange en pleine poire.
    Vues du ciel et amorties, elles ont tendance à m'emmerder.
     
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  5. homero

    So

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  6. désactivé0517

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    Les évolutions technologiques ont toujours fait évoluer la grammaire du cinéma.

    C'est grâce à l'invention des "petites" caméras d'épaule que le mouvement naturaliste de la nouvelle vague est né !
    Et la nouvelle vague continue encore d'influencer le cinéma dans son approche technique (caméra épaule, peu de machinerie, lumières naturelles...etc).
    => Cela a créé les "pour" et les "contres" (dont Pialat se revendiquait avec véhémence!)

    Un réalisateur comme Kubrick a également fait avancer la grammaire du cinéma par son besoin de pousser les outils plus loin dans leur capacité à participer à la narration (l"invention" du steadicam, utilisation d'optiques photos sur des caméras de cinéma, d'optique militaires....)
    Le plan d'introduction de "Shinning" fait avec un hélico était une vraie nouveauté à la sortie du film, Idem pour l'utilisation du steadicam dans la scène dans le labyrinthe, Idem pour les optiques dans Barry Lindon éclairé uniquement avec des bougies...Idem pour le long traveling dans la tranchée "Les sentiers de la gloire"....etc etc....

    Toutes les innovations techniques apportées par les réalisateurs, chefs opérateurs et autres chefs machinistes de cinéma ont fait évoluer doucement la grammaire au fil des années !

    Aujourd'hui la technologie invente peu de nouveaux outils, elle permet surtout à un plus grand nombre de bénéficier plus facilement de mouvement complexe, de haute résolution, de grande sensibilité...etc
    Il y a une accélération des possibilités techniques, mais qui ne correspond pas à une évolution de la grammaire cinématographique !

    Lorsqu'on observe le cinéma international d'aujourd'hui, on ne constate pas une révolution de la grammaire de l'importance de celle de la nouvelle vague dans les années 60 par exemple !
    John Cassavetes n'aurait pas existé sans l'invention de ces "petites caméra S16 !
    Et grâce à Cassavetes la mise en scène a d'un seul coup été totalement réinventée dans le monde entier !
    Un film comme "A bout de souffle" en 1960 était un véritable OVNI dans tous les sens du terme, pas uniquement technique, mais rendue possible par la technique !

    Je vous conseille vivement de voir le magnifique film "Victoria" réalisé par Sebastian Schipper, qui est (pour moi) un des meilleurs films de 2015, qui est fait d'un seul plan de 2h20.
    Ce film n'aurait pas pu être possible avant l'invention de caméra de cinéma pouvant tourner 3h00 sans arrêter.
    Mais au delà de l'aspect performance technique, l'utilisation de l'outil est au service d'un scénario virevoltant, d'une mise en scène et d'une histoire à couper le souffle !
    Voilà, à mon sens, un pur exemple de volonté de faire évoluer la grammaire par l’utilisation d'une nouvelle technologie.
    Birdman de Alejandro Iñárritu, pourrait également être cité en exemple (Steadicam 100% - plans séquences très longs...).
    Ces réalisateurs, au travers de leur approche technique, font évoluer la grammaire, en faisant évoluer la narration, la façon dont on raconte une histoire en vidéo, au cinéma par la technique.


    Il me semble que c'est surtout la grammaire de la Télévision et le documentaire TV et ciné qui ont très largement évolué, intégrant les mouvements d'appareils qui n'étaient possibles auparavant que dans le cinéma !
    > Plus un docu / reportageTV sans plans de drone, sans ITW en traveling, sans GoPro, sans plans sous-marins !!
    > Plus une série TV ou simple fiction TV sans mouvements très complexes de caméra, drone, machinerie complexe !!

    => Ce n'est pas réellement une révolution, mais une simple évolution technologique, par appropriation de moyens, grâce à l'accessibilité économique des outils et à la facilité de mise en oeuvre!

    Aujourd'hui, pas un film de mariage sans drone, pas un film institutionnel sans mouvement d'appareil compliqué (mais pas cher !), pas un film de vacances sans plan sous-marin dans la piscine...

    Mais pas de révolution dans la grammaire à mon sens, juste une démocratisation de l'utilisation des outils !

    Fran6
     
    #6 désactivé0517, 29 Mars 2016
    Dernière édition: 29 Mars 2016
  7. homero

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    Je demande toujours quel sens faut il donner aux interviews en travelling ... "sens" dans le ... sens : "signification" et non pas déplacement ! :laugh:

    Edit : j'ai trouvé, travelling au skate justifié pour l' avant-plan d'une interview d'un collectionneur de figurines napoléoniennes présentant SON passage de la Berezina ... dans ce cas c'est déplacement Est > Ouest mais si c'est flou à cause de la mode full-frame ?
     
    #7 homero, 29 Mars 2016
    Dernière édition: 29 Mars 2016
  8. cournonsec

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    Il semble qu'il y ait confusion :

    L'évolution de la technique ne peut pas influencer la "grammaire" cinématographique; tout au plus peut-elle "moderniser" le vocabulaire en ce sens que les plans permis par les moyens technique récents, peuvent être considérés comme des "mots" de la langue cinématographique, mais la grammaire (ou la syntaxe) qui relie ces "mots" entre eux obéit à des règles indépendantes qui ont été forgées depuis l'antiquité, leur modernisation n'a jamais rien dû aux moyens mis en œuvre mais à l'évolution des idées et de la société. Seul le vocabulaire cinématographique s’enrichit par la technique et cela nous donne la réalité virtuelle, les drones, les ralentis etc.

    Le travelling compensé de Hitchcock dans "Sueurs froides" était génial, mais (sans rien lui enlever de son talent) il à juste ajouté un mot au vocabulaire sans que la grammaire cinématographique en ait été modifiée.
    En fait, les plus grandes libertés prises par les réalisateurs envers le grammaire (ou la syntaxe) n'ont jamais été fondées sur la technique mais sur une vision personnelle de la structure du film.

    Il ne faudrait pas confondre dramaturgie et technologie, Car en fait, lorsqu'on parle de grammaire de quoi parle-t-on sinon de la relation entre les plans et de la structure générale du film ? La technique n'a rien à voir là dedans me semble-t-il.

    Alors,
    Être dans l'air du temps ? Non, juste mettre en scène une bonne histoire et bien la raconter, tout le reste n'est que poudre aux yeux.
     
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  9. jakovideo

    jakovideo Regretté Modérateur
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    Bonsoir , en dehors de toutes ces nouvelles façons de filmer dont les intervenants ont parlé , peut être pensais tu aussi aux images qui envahissent nos écrans de télé depuis maintenant 2 ou 3 ans , à savoir les images prises verticalement avec un smartphone . On espère tous ici ( ou plutôt , j'espère ) que ce type de grammaire ne vas pas devenir la règle .
     
  10. ogt

    ogtx Regretté conseiller technique
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    Personnellement, je trouve cela insupportables, surtout quand les chaines d'infos s'en servent pour les scoop de l'actualité.
    Déjà que j'engueule ma femme chaque fois qu'elle prend une photo en vertical avec son APN, qui devient toute riquiqui quand on la visualise sur le téléviseur ... et très difficile à intégrer dans mes montages vidéos, (et pourtant elles ne sont qu'en format 3/2, même pas 16/9)
    A quand le format cinémascope en vertical ?

    Olivier
     
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  11. désactivé0517

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    Je ne suis absolument pas d'accord avec toi, tu te trompes même fortement.

    Ce traveling compensé à été repris dans la "Haine" de Kassovitz, dans "Les dents de la mer", dans "le seigneur des anneaux"et d'autres films encore dont les titre m'échappe...
    C'est bien donc un geste de cinéma qui devient un élément de la grammaire, car ce mouvement d'appareil et d'optique conjoint donnent un sens narratif à un plan, un sens partagé internationalement même !

    Ce plan, est donc devenu comme un élément de vocabulaire qui aujourd'hui à un sens, partagé, celui de l'angoisse, de la surprise...etc
    Il est enseigné dans les écoles de cinéma, car justement il fait partie de la "grammaire" ou du vocabulaire du cinéma.

    La caméra portée au contraire de la caméra posée est un élément de grammaire.
    Lire les 2 livres des frères Dardennes "au dos des images", où ils expliquent en détail le sens de la caméra portée et passent en revue la grammaire du mouvement de caméra.

    Idem : lire les livres de Lars Von Trier et surtout son manifeste du Dogme95 ou justement il remet en cause certains gestes de cinéma qu'il considère comme insupportables...

    Fran6
     
  12. désactivé0517

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    Mais non alors !

    L'approche technique est intrinsèquement et profondément liée à la dramaturgie au contraire !

    Ne dit-ton pas "un film de genre" ?
    Mais qu'est-ce qu'un film de genre, sinon une manière d'user de procédés techniques / technologiques spécifiques, participants d'une grammaire cinématographique définie ??
    • cadres
    • couleurs
    • optiques
    • costumes
    • mouvements de caméra
    • son, bruitages
    • etc etc

    Un film policier, un film d'amour, un film d'épouvante, un thriller...Tous ces films usent de procédés techniques et technologiques qui les caractérisent !
    Chacun de ces "genres" de cinéma sont reconnaissable dès les premières minutes, justement parce qu'ils partagent des caractères techniques particuliers à ce genre !

    Une caméra épaule ne raconte pas la même chose qu'une caméra posée.
    Un traveling à l'épaule qui saute ne raconte pas la même chose qu'un traveling sur dolly.....

    C'est bien parce la technologie, la façon dont on exploite la machinerie, les mouvements d'appareils, les focales, les optiques participent complètement à la narration et à la dramaturgie !!

    Encore une fois, la "nouvelle vague" est née de l'utilisation des petites caméras légères !
    Cassavetes à inventé une nouvelle forme de mise en scène, une nouvelle forme de jeu de comédien, grâce à l'utilisation de cette même caméra légère !
    Alors comment nier un tel lien étroit entre l'évolution des technologies du cinéma et la dramaturgie !!!!

    Filmer un visage au grand angle de près et vous rendez le personnage inquiétant, malade, fou, maniaque (à la façon de Polanski).
    Filmez-le de loin avec un téléobjectif et il vous semble seul, isolé, à l'écart...

    C'est bien que la technologie, la technique, les outils, les moyens techniques sont eux-même des éléments participants à la dramaturgie !

    Fran6
     
  13. Dan96112

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    Permettez-moi encore la question suivante : La diff par Internet va t-elle changer la donne ? Et là je parle plus d'institutionnel oui, mais quoique ?

    Cordialement

    Et merci de vos réponses déjà .

    Daniel
     
  14. jakovideo

    jakovideo Regretté Modérateur
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    Rebonsoir ,
    " La diff par Internet va t-elle changer la donne ? " Oui et non , ça dépend ( à mon avis ) de ce qu'il reste dans le porte-monnaie des gens , en fin de mois mais aussi de l'exigence de qualité pour d'autres . Car le cinéma en salle , c'est quand même autre chose qu'à la maison , même si on a un grand écran plat dernier cri . Mais peut être veux tu parler des contenus ? , tu ne le précise pas .
     
  15. cournonsec

    So

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    Pas du tout d'accord avec toi cher ogt : En photo (et seulement en photo, bien sûr car pour la vidéo tu as tout à fait raison) en photo donc, il y a des sujets qui doivent être pris verticalement. Mais il s'agit de photos destinées à être tirées sur papier, ce qui est tout de même la vocation des photos.
    Les montages sur ordinateur sont des cas particuliers où la technique prend le pas sur les règles de l'art. Il m'est souvent arrivé de râler de devoir tourner une scène horizontalement (avec un caméscope :D) alors qu'un cadrage vertical en aurait fait une bien plus belle image. Je me plie évidemment aux exigences de la vidéo mais en photo j'estime qu'il est aberrant de s'imposer une telle contrainte que les expositions de photos ignorent d'ailleurs totalement.
     
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