"LA DORMEUSE" CM DV de 30MN

Moi aussi j'ai essayé dimanche soir et ça ne marchjait pas. Pascal, je m'y suis mis, mais 135 mo pour la plus petite des versions, ça reste très, très dissuasif. Si au moins on avait une petite idée de ce qu'on va trouver !

Bob

 

Viclio a raconté l'histoire de "la dormeuse". Je la résume telle que je l'ai comprise : il s'agit de l'histoire de deux séparations qui aboutissent à une rencontre sur fond de poésie.
Pour autant ça fait pas vraiment une histoire d'amour, il y a assez peu d'amour dans ce film, surtout de la tristesse, de la poésie sombre, de l'amertume (celle du héros auquel on n'a pas envie de s'identifier, mais ça c'est voulu par le réalisateur). Il y a surtout, de la part de Sylvain (le personnage principal) des réflexions ironiques sur la condition humaine qui font qu'on se demande quand même pourquoi il réussit à attirer Agnès, la jeune femme mariée. Mais c'est sans doute réaliste, les raisons de ce que Viclio appelle un coup de foudre sont mystérieuses. Donc c'est un film réaliste, et même réaliste dans le sens qu'on donnait à ce mot pour qualifier un style de chansons, un peu mélo, à la destinée fatale.
Bref, c'est pas joyeux, ça incite pas à aimer la vie, tout va mal dans ce monde, et fatalement on va mourir (c'est vrai).

Alors je donne mon sentiment après avoir vu cette vidéo :
Le réalisateur est sans doute parti de l'envie de raconter un moment de sa vie qu'il avait vécu ou s'était imaginé qu'il aurait pu vivre, pour en faire un film. Mais un moment de tristesse, il a fait son film à partir d'un sentiment assez peu positif, avec des personnages qui n'éprouvent pas d'amour et ne comprennent pas ce qu'ils éprouvent. Et le sentiment que donne ce film est assez dur, les personnages semblent avoir le choix entre la haine et l'incompréhension de ce qu'il leur arrive.
La question que je me pose et à laquelle je ne prétend pas donner de réponse c'est de savoir si Viclio lui même aime le cinéma, la vidéo, ou alors s'il éprouve à leur sujet les mêmes sentiments que ses personnages dans leurs vies en images ?
Parce que c'est vrai qu'on peut toujours montrer des personnages haineux et qui ne comprennent rien à l'amour, dans un film qui exprime lui-même un profond amour du cinéma. Est-ce le cas ici ? A la fois pour moi, ce point reste une question à laquelle répondront les prochains films de l'auteur, et un souhait pour l'avenir

 

Je trouve le résumé de l'histoire très bien, mieux que je ne l'aurais fait, c'est peut-être une histoire de recul.

Alors, mes remarques : je voulais au départ que "La Dormeuse" soit une vraie histoire d'amour. J'ai effectivement extrapolé d'un élément autobiographique très anecdotique (la scène du train) une histoire complète. Après le naturel est revenu au galop et j'ai rendu cette histoire et ces personnages très sombres. Nottament le personnage de Sylvain est devenu un anti-héros complet, et le personnage d'Agnès a évolué en fonction.

Le rapport avec le cinéma est toujours (selon moi) assez passionnel. Le tournage d'un film s'apparente beaucoup à un marathon. Et il y a toujours des déceptions. Mais comme toute activité artistique, c'est une exaltation. Toute oeuvre un tant soit peu personnelle échappe un moment à son auteur. C'est ce qui m'est arrivé. Toute cette noirceur n'était pas aussi intentionnel.

Maintenant est ce que j'aime le cinéma ? Une question intéressante... Vu que je vis de l'audiovisuel, que j'ai déjà fait 4 films sans compter les petites vidéos sans prétentions, et que je pense toujours au prochain tournage, je dirais que oui. J'ai toujours des images dans la tête, et le seul moyen de les chasser c'est de les filmer. Mais ne reste sur la bande vidéo que des fantômes...

 

viclio a dit "faire appel à la sagacité des repairenautes"afin de recueillir nos impressions après avoir vu son film.
Cela n'appelait pas un débat méta-physique sur le pourquoi d'un langage cinéma ou qu'est-ce que le cinéma ? quoique ces questions amènent des réponses-débats pleines de sens, je ne pense pas que c'était là le but recherché par viclio.
par contre l'échange de dialogues entre pascal et viclio sur l'élaboration d'un résumé/synopsis après la vision du film, ça c'est constructif et intéressant au premier degré pour tous les repairenautes amoureux du cinéma, petit ou grand, au moins on peut juger sur pièce (c'est vrai c'est long à télécharger mais viclio a pris le risque de nous "lacher son bébé"...on peut essayer)

La première réponse d'oliviorc à viclio nous éclairait sur ce milieu si loin de (la plupart d'entre) nous : plonger dans une oeuvre et en donner un éclairage. chacun y voit les ombres qu'il veut ou la lumière, cela reste concret et pertinant et laisse la philosophie du langage pour un autre débat, tout aussi passionnant mais décalé ici, je trouve.
pour la question du budget de 3000f, quand on connait un peu le prix des caméras (sans parler d'un steadicam) et des ordis de montage, les frais de logistiques, les comédiens, les techniciens.. il est facile de lancer une discussion sur "mais comment t'as fait?":lol:
bref, j'ai remarqué qu'il était parfois facile de déraper vers des discussions éloignées du sujet de base, peut-être pour certains afin de "tirer la couverture à soi" ? tant mieux pour ceux qui y arrive... cela n'assombris pas leurs propos. Mais je préfère une discussion homogène collant au plus près à une expérience vécue (en l'occurence un film) car là on cotoie les tenants et les aboutissants d'une envie de s'exprimer avec une caméra au lieu d'un stylo (pardon, APRES le stylo car avant toute reflexion sur l'image il y a d'abord pas mal de texte, donc de mots, définis en tant que scénario). je pense qu'à la vision de toute oeuvre il y a deux débats : l'émotion qu'elle éveille en nous et la technique employée. Donc cela sous-entends réussir à exprimer ou expliquer des émotions (en essayant de communiquer par un langage commun à tous) ; et ensuite prendre le risque de "tout casser" en expliquent les méthodes emplyées (et comme le souligne viclio, les contraintes vécues).
certaines contraintes peuvent avoir l'air de défi, ou d'essence même à un film, par ex. "la corde" de ce cher Alfred (lieu unique, temps réel vécu par les protagonistes), ce film ne pourrait-il pas se décliner en essais?
on apprends tous du négatif comme du positif, doit-on pour autant justifier l'un par rapport à l'autre ? on peut aimer Picasso ou Kablat sans pour autant devoir justifier ses émotions.
Moi j'adore le forum pour la richesse des discussions, qu'on les partage ou pas, mais surtout pour le coté "expérience" des gens que l'on y rencontre.
Je dirai donc un grand merci et
à viclio pour son initiative. J'espère l'imiter un jour, avec ou sans moyen
mon message est long, désolé, mais là je suis quelque peu insomniaque...
:amour: du cinéma ou de la vidéo, bonne nuit et merci !
j2m

ps : à quand un débat sur "le manicheisme du cinéma face à la liberté du Dogme ?" ou plus simplement.."peut-on parler dans ce cas de cinéma?" à moins que tout ne se résume à la cinétique?
un détail ..j'adore "Toy story" et "blanche neige"..suis-je fou?
a+:lol:

 

Sinon, un commentaire sur la technique en général ? Je me considère plus comme un réalisateur qu'un technicien mais j'ai fait d'une des chansons de Brassens mon adage : "sans technique, le talent n'est qu'une sale manie" (bien que le contexte de la chanson n'ait strictement rien à voir )

 

Idem, les liens ne semblent pas fonctionner correctement.
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Canard <

 

Le bon usage de la technique en DV comme en 35 consiste, il me semble, à adapter ses réalisations au support utilisé. Autrement dit il ne faut pas comparer la technique DV à celle utilisée par une équipe pour un tournage lourd en cinéma. Ca veut dire que, quoique t'y fasses, une vidéo en DV sera techniquement imparfaite si ton modèle est celui des films qui passent en salle : imperfections qui tiennent au support et imperfections qui relèvent de l'impossibilité de disposer des moyens et d'une équipe technique professionnelle.
A mon avis, quand on fait du DV, donc, faut pas essayer de faire comme si on tournait en 35, ce sera toujours décevant. Ca veut pas dire qu'on peut se satisfaire des défauts du DV, ça veut dire qu'il faut se servir de ce dont est capable le DV et que ne permet pas le 35 : la maniabilité, la possibilité de tourner en basse lumière, le fait de pouvoir être relativement discret lors d'un tournage en extérieur, la capacité de saisir des moments fugaces, la possibilité de tourner à peu près partout, et d'autres...
Donc si il y a une évaluation à faire d'une vidéo en DV ce n'est pas en comparant sa technique à celle d'un film 35, mais plutôt en évaluant si tu t'es servi du DV pour ce qu'il est, avec toutes ses possibilités, ou si tu t'en es servi pour essayer de faire autre chose.

Une petite remarque, plutôt "artistique" : j'aurais préféré que tes multiples écrans soient réparties de manière moins symétrique dans l'image. Sinon c'est assez bon, ça marque bien la solitude des protagonistes enfermés chacun dans leur monde.

 

Re-bonjour à tous,
Je reconnais que c'est un peu tard mais j'ai réduit la taille du download du film (75mo maintenant) et augmenté la bande passante (50 ko/s dans le meilleur des cas). La connexion est stable cette fois-ci.
Encore mes excuses, je vous promet que je suis meilleur cinéaste que webmaster :(