Je suis surpris...

Viré du Repaire...on vas mettre aux votes! Perso je vote non...
Mais 1mn42 pour rien montrer, il doué Gérard Courant

 

Pas mal, j'en connais qui m'aurait fait une longue de matériels en oubliant qu'un film, c'est avant tout une histoire, rien qu'une histoire.
Qu'importe le flacon, pourvu qu'on ait l'ivresse!

 

Ben à Nantes et la région, c'est plutôt le contraire !
Plusieurs écoles de cinéma (Cinecratis / Esra / Pivot / MJM....etc...) plus de 40 boites de prod, des dizaines d'associations, des autoentrepreneurs par dizaines de dizaines,....

Du coup, le bénévolat est devenu un principe...
Des dizaines de webséries, de courts métrages en tous genres sont réalisés chaque mois, et les annonces de recherche de techniciens et comédiens bénévoles occupent régulièrement les pages facebook et autres réseaux sociaux locaux et régionaux.

Mais pour les pros( dont je fais partie), lorsque nous indiquons qu'on ne travaille pas gratuitement, nous sommes pris pour des fous, qui ne pensent qu'à l'argent qui ne connaissent et partagent pas la passion du cinéma...
On marche sur la tête...

95% des projets ainsi réalisés sont bancales, mal mis en scène, avec des images moches, parfois très moches, du son moyen, parfois horrible, aucune direction d'acteur...bref avec des défauts qui détruisent toute possibilité d'apprécier la production... Et lorsque je critique ces bricolages, on me rétorque :
_" mais c'est fait avec rien ! C'est bénévole, fait avec zéro euro et juste de la passion !"

Mais ça ne suffit malheureusement pas à mon sens. Quel manque d'exigence....

Surtout que nous sommes dans un pays où les producteurs (que je suis aussi) n'investissent aucun argent dans les productions !!!
Il suffit de rédiger un dossier et le présenter à la dizaine d'organisme qui financent le cinéma :
CNC / Les régions / Les villes au travers des associations / les communautés de régions / le Procirep / ADAMA / Le mécénat d'entreprise / les sociétés de location de matériel qui participent à des projets en apport matériel / ....etc etc...etc

Il faut savoir qu'un boite de prod qui est financée par le CNC bénéficie d'une ligne de crédit qui lui permet de continuer à produire durant une année reconductible l'année suivante (si d'autres projets sont présentés !).
Oui c'est pas facile à obtenir, mais une fois passé le cap, c'est un boulevard qui s'ouvrent, et c'est génial !

Par exemple, aux états Unis, où rien de cela n'existe pour financer la production audiovisuelle, on constate que les courts métrages sont de bien meilleures factures car le combat pour produire est bien plus compliqué...l'exigence plus haute, la pugnacité nécessairement plus importante.

Cette situation particulièrement privilégiée en France créer une forme de feignantise, un manque de combativité, un manque d'exigence...
J'entends toujours le même refrain des jeunes réals qui me consultent pour produire leurs films :
_" mais je n'ai aucune chance que mon projet soit pris par le CNC"....
_" Mais c'est chiant de faire un dossier pour la région, trop de paperasse"
_ "Mais c'est chiant d'attendre des mois avant d'avoir une réponse d'un organisme"
_" mais il y a trop de monde qui présente des projets, j'ai aucune chance..."

Ben voyons...

C'est plus simple de faire un film bricolé avec des potes, qui ne pourra pas participer à des festivals importants ni de le faire entrer dans un réseau de distribution (car ne respectant pas les règles du métier) mais de le diffuser sur Internet, en attendant les clics... Miroir aux alouettes..

Je suis actuellement Chef OP sur un court métrage financé à hauteur de 20 000€ d'un tout jeune réal qui s'est battu durant près de 2 ans pour financer son film, il a présenté des dossiers à tous les organismes (plusieurs fois), organisé un crowdfunding (Ulule) qu'il a bouclé, réunit une équipe technique de professionnels, nous tournons en RED Dragon en Anamorphique dans 2 régions de France, avec de la machinerie, des éclairages....L'équipe technique pro a accepté de travailler à -40% de nos prix habituel, les comédiens également, mais nous tournons avec des moyens techniques très pros, dans de bonnes conditions. Mais nous sommes tous payés pour chaque jour travaillé.
Nous travaillons même plus d'heures que de raison...
Ma société de prod offre toute la post-prod sous forme "d'apport entreprise", ainsi que toutes les optiques, car j'admire la combativité de ce garçon, je partage sa passion.

Il aurait pu faire le même film avec un GH4 ou un Sony A7s, et une bande de potes bénévoles, mais il s'est mis volontairement en condition professionnelle, car il est exigent. Quitte à se planter. Il est préférable - à mon sens - de se planter en mettant la barre haute, que de se satisfaire d'un bricolage sans prendre aucun risque...

 

Entièrement d'accord avec toi Lucide, je le vois bien dans les différents clubs IdF, l'exigence de qualité n'est pas au rendez-vous. Cela me fait souvent râler. On a du mal à avoir du temps pour faire des tests. 1 film sur 10.
Dans un film, la préparation, tout le travail avant le tournage est passionnant. C'est une vraie étape de création et de ce fait, le tournage est une "formalité banale"!

 

Le film de Gérard Courant est ch... Voilà le genre de film qui ne devrait même pas exister, que sur le papier pour un usage disons externe.

 

Humour ou humeur?

 

Bien entendu, tu as raison, c'est même dans la préparation que l'intention s'affirme, que les stratégies s’échafaudent !
Définir ce que que l'on souhaite faire, comment le faire, où le faire...

Certains jeunes dont je critique parfois durement l’absence de travail de lumière me répondent :
_" Mais on a pas d'argent pour acheter ou louer des éclairages hypers chers !"

Alors je leur parle de tous les "grands" films tournés sans éclairages, des grand Chef Opérateurs comme Christopher Doyle partenaire de Won Kar Wai sur la majorité de ses films réalisés sans fric...et pourtant avec une lumière magnifique couronnée de nombreux prix dans le monde !!!
Je leur dit que lorsqu'on a pas d'éclairages, on cherche des lieux qui bénéficient naturellement de belles lumières = une belle rue avec des néons la nuit, un passage dans une ruelle, un lieu public juste à 16h30 car la lumière filtre par une ouverture... une pièce de la maison des parents, une cave et une lampe torche pour film qui fait peur...
C'est ça la préparation !

Je leur dit que lorsqu'on n'a pas les moyens de tourner avec une RED Epic ou une Alexa XT, on peut tout à fait obtenir une image toute aussi belle si on prépare bien son tournage pour ne jamais sortir de la latitude du capteur de son Canon, de son Sony, de son GH4.....etc... Et qu'avec ces boitiers on peut faire des tonnes de mouvements compliqués qui sont très couteux et encore plus complexes à réaliser avec une caméra de cinéma !

Je leur dit que lorsqu'on n'a pas d'impératifs financiers on bénéficie d'un luxe que les pros n'ont pas : le temps !
=> prendre son temps, faire et refaire les prises autant de fois qu'on le souhaite, charger de lieu de tournage, tester des cadres, des mouvements d'appareils....etc..
Car sur une "vraie" prod, chaque heure coûte des salaires, de la location de matériel, des charges....

Du coup il est possible d'être 10 fois plus exigent en autoproduction, car on a pas de contraintes !
Il faut juste bien préparer, tout préparer et s'entourer de potes passionnés et qui ont envie de mettre la barre haute, et qui, même s'ils ne gagnent pas d'argent sur votre projet, savent qu'ils participent à un projet exigent dont ils pourront être fier !

 

que vous importe qu'une personne rêve de réaliser "Ben Hur" !?

chacun ses ambitions. S'ils y arrivent, ils seront certainement reconnus comme des génies du cinéma. S'ils n'ont aucun talent, ça restera au stade du rêve.

quand à l'oeuvre de Gérard Courant, elle existe. Régulièrement montrée dans toutes les universités , et les festivals de cinéma expérimental.

 

que vous importe qu'une personne rêve de réaliser "Ben Hur" !?
chacun ses ambitions. S'ils y arrivent, ils seront certainement reconnus comme des génies du cinéma. S'ils n'ont aucun talent, ça restera au stade du rêve.
quand à l'oeuvre de Gérard Courant, elle existe. Régulièrement montrée dans toutes les universités , et les festivals de cinéma expérimental.[/QUOTE]

Que l'on rêve ce que l'on veut, mais quand on passe à la pratique il faut se trouver les moyens de l'ambition.
Le cinéma expérimental, je connais et j'ai rarement vu des chefs-d’œuvre, par contre ils ont en commun d'être plus que longs et indigestes.

Un documentaire sur Louis DUFAY, la couleur et l'héliophore. Un peu long, mais le procédé a tenté quelques cinéastes comme Clouzeau pour l'Enfer, film qui ne sera jamais fini.

Bonnes fêtes de Noël et de fin d'année.

 

Et s'il n'y avait que dans le monde du cinéma ..mais cette attitude du moindre effort ...du culte des loisirs, du "non" travail,
du " c'est chiant " se retrouve dans tous les domaines..

Je ne pensais pas que l'on puisse léguer à nos enfants et petits enfants cette tare du "jemenfoutisme" et de la "flémengite" aigue

Les "influents" d'il y a quelques années devraient s'en morde....." le chapeau "... même pas

Ben voyons

Bertrand

 

Exact, serge Bromberg est un personnage très intéressant que j'ai eu l'occasion de rencontrer. J'ai une série de ses DVD et c'est passionnant de revoir les films des début du cinéma. Il a restauré un grand nombre de films et des bandes sons de films dans son studio.
Pour l'enfer, voir ici.