Intermittent ou freelance sur une durée courte?

Ces mystérieux privilèges de l'intermittent du spectacle...

D'ailleurs pour être exact (car il est dans ce domaine tout aussi important d'utiliser des termes appropriés qu'en pure technique audiovisuelle), "l'intermittence du spectacle" n'est en aucun cas un statut, il s'agit seulement d'un "régime d'assurance chômage spécifique". Et je ne chipote pas car la différence d'appréciation est énorme ! S'il s'agissait d'un statut, par exemple cela sous-entendrait que le code du travail ne s'appliquerait pas, ou pas forcément ou pas tout à fait, or c'est absolument le contraire ! L'intermittent est un salarié comme un autre, qui bénéficie des mêmes droits du travail mais qui est soumis* à un régime d'assurance chômage qui lui est propre.

Va te présenter devant un tribunal des Prud'hommes de province en laissant ton avocat utiliser le terme "statut d'intermittent" dans ses écritures lorsque ton contrat de travail n'a pas été signé pour cause "d'urgence de tournage ou de spectacle imminent ou de remplacement de dernière minute, que je te prépare ça au plus vite, etc." (cas fréquent)... L'avocat d'en face sautera immédiatement sur l'argumentation du "voyez, il ne s'agit pas de salariat, il faut présenter une facture et le présent tribunal n'est pas compétent pour traiter l'affaire, cela dépend du tribunal de commerce". Ton avocat va (se) défendre, le tribunal d'amateur qu'est celui des prud'hommes va lever la séance, et rendez-vous six mois plus tard, et on reprend à zéro ou presque... Comme ça, c'est du grand minimum deux ans avant de recevoir une décision, et encore, si l'avocat d'en face est très moyen au "jeu de la montre" et que tu es dans une région ou la file d'attente n'est pas bien longue.

Lorsque plus haut j'utilise le terme *"soumis" (à un régime d'assurance chômage), c'est d'abord que l'intermittent n'a comme tout autre salarié pas le choix de son régime d'assurance chômage (tout comme son employeur n'a souvent pas le choix de l'employer légalement sous un autre régime) ensuite que les avantages que l'on pourrait lui trouver sont aussi soumis à des contreparties qui s'ajoutent à celles de tout salarié intérimaire.

A l'arrivée, en ce qui concerne les mystérieux "privilèges", je pense que c'est surtout la méthode de répartition des droits aux indemnités de chômage qui diffère, et j'imagine que c'est le sens du message de Saint-Kro.

 

Je ne voulais pas offusquer qui que ceux soit mais il y a bien une difference de risques entre intermittent et freelance. Limiter au maximum le risque (intermittent) n'est pas une vision négative ou pejorative... si vous préférez, d'un coté j'ai un livret A et de l'autre un portefeuille d'action. Suivant le tempérament de chacun, on ira vers ce qui lui convient. D'un cote la perf, de l'autre la sécurité.