Installation photos (déconseillée aux vegans^^)

Bon je vois que ce forum manque un peu de fréquentation, je me lance donc.

C'est une installation photo créée pour la 17ème biennale internationale de l’image à Nancy en 2012 qui s'appelle « Ainsi qu'un fer rouillé (calleuse est à présent ma main, mais sous ma blouse inextinguible) ». Les photos sont prises en Russie, dans une petite ville typiquement soviétique de l'oblast de Leningrad.
Elle me semblait intéressante à poster sur Le Repaire parce que j'essaye, pour ce travail, de m'affranchir de la fixité de la photo, en multipliant les points de vues sur un temps très court.
Techniquement, les photos sont prises avec un Sony alpha 100 (ça commence à dater) en semi-automatique, compte tenu des conditions. Beaucoup de travail de post-prod sous Photoshop.

C'est le modérateur du Repaire Arthur Le Moine qui en a été régisseur d’œuvre à la biennale !











GiLd

 

Je ne saisis pas la finalité. C'est une boucherie, la viande est exposée et provient d'animaux tués; on le sait, on en mange... avec plaisir, même si, à la réflexion, on en a mauvaise conscience. On n'est pas dans le reportage des horreurs insupportables qui se passent dans les abattoirs !
Alors ? Que veut-on montrer à part le fait que les hommes, obéissant à leur statut d'omnivores, mangent de la viande ? L'idéal sera atteint lorsque nous ne mangerons plus que de la viande artificielle, en admettant qu'elle devienne organoleptiquement et financièrement correcte.

 

En plus cette viande à l'air appétissante, pas comme dans certains marchés de pays du tiers monde, on la viande est recouverte de mouches (j'ai des exemples si vous voulez, que je montre dans mes films de reportage de voyage).

Olivier

 

ca ressemble a une boucherie cubaine, avec la viande en plus

 

Le "déconseillée aux vegans" c'était juste pour rigoler, hein

La finalité est plus à voir dans l'aspect social qu'animal (d'ailleurs le thème de la biennale était les métiers).
Pát Balogh avait écrit un texte dessus qui en éclaire le sens :
"L’été, la chaleur est suffocante dans le marché des bouchers, un simple hangar de tôle planté au bord d’une artère poussiéreuse de la ville. A peine la porte passée, l'entêtante fadeur de la viande vous y prend à la gorge. Nul système de réfrigération : la viande repose sur des linges, à température ambiante. L’hiver, elle est durcie par le froid pénétrant ; il arrive qu’elle gèle. Aux étals qui se succèdent sans discontinuer, les bouchers parent, découpent et vendent des pièces de taille toujours imposante, s’interpellant en propos qui virent régulièrement à l’invective. Pour l’essentiel, ce sont des femmes ; parfois retraitées, qui ont dû prendre cette activité, éprouvante pourtant, pour subvenir à leur besoins qu’une maigre pension d’ouvrière ne permet pas de couvrir — comme le sont ces femmes âgées en blouse bleue que l’on voit nettoyer les rues au balai dans le matin à peine entamé.
Par la fragmentation des points de vue, Ainsi qu’un fer rouillé (calleuse est à présent ma main, mais sous ma blouse, inextinguible) suggère, à travers une scène du travail quotidien, les conditions incertaines de la Russie contemporaine."

Il doit donc y avoir de ça

C'est la magie de photoshop. En réalité ce n'est pas le cas : l'été c'est envahi de mouches et l’hiver elle est presque gelé (du coup elle est mieux conservée).

 

Hé ! Le bon souvenir photo ET d'accrochage !
C'est vrai que c'était un super moment cette biennale (qui a malheureusement disparue du paysage culturel nancéen...)

 

Salut Arthur !
Oui, elle a disparu depuis peu d'ailleurs, non ?

 

Oui, 2018 fut la dernière édition... L'organisation s'est auto-dissoute.
Il y a eu un projet de reprise, mais c'est pas très avancé !

 

Espérons que cela reprenne : c'était un beau festival, uniquement dans le Grand Est.

 

Super belle œuvre.

 

Merci Kovatch !