Filmer le vol des oiseaux avec le Panasonic GH5

Bonjour

Merci cournonsec et Serge pour votre passage.
La comparaison entre la dépense énergétique d'une chasse suivie d'une capture et l'apport énergétique de la proie capturée est un vrai problème biologique très intéressant.
Chez le Faucon hobereau, la chasse-capture d'un oiseau exige plus d'efforts que la chasse-capture d'un insecte mais la proie-oiseau apporte plus d'énergie. On constate que ce faucon apporte préférentiellement des oiseaux à ses gros poussins quand ceux-ci ont de gros besoin énergétique pour achever leur croissance avant leur envol.

Merci Philippe pour ton appréciation de connaisseur.
Un festival oui mais sans compétition. Ce qui m'intéresse c'est l'intérêt scientifique de mes photos et vidéos et leur diffusion.

À la prochaine.

Jean-François

 

Il y a (presque) toujours une compétition au cours des festivals. Mais, entre nous, je ne vois pas beaucoup de gens qui courent les festivals pour la compétition.

Ce qui est intéressant c'est de rencontrer des types un peu allumés comme nous et de voir sur grand écran les productions des uns et des autres. C'est souvent stimulant.

Alors, après, un éventuel prix c'est "la cerise sur le gâteau". Je te prie de croire, et cela je l'ai dit déjà plusieurs ici, une sélection à un grand festival comme ceux de Namur ou d'Abbeville est extrêmement gratifiant pour un amateur comme pour un professionnel dans le sens où tu bénéficies d'une certaine reconnaissance. Un des plus beau prix étant le "prix du public" qui montre que tu as touché un grand nombre de gens (les grands prix sont le choix de professionnels, choix qui n'a pas grand chose à voir avec celui des spectateurs qui fonctionnent d'abord à l'émotion et non à la technique).

Pour le hobereau, le naturaliste est comblé avec tes vues. Cette chasse aux libellules est un grand classique de l'observation de ce petit rapace. Le filmer est un peu plus difficile.

Ce qui m'amène à deux remarques. La chasse aux libellules, à mon avis, n'est pas un mauvais choix en terme de rapport énergie consommée sur énergie dépensée. L'animal est léger et une grosse libellule représente une masse non négligeable de nourriture. D'autre part, le vol en chasse alterne du vol plané et du vol ramé. En terme d'énergie, là encore l'activité est moins énergivore qu'une chasse aux rongeurs ou à l'oiseau qui demande beaucoup de vol ramé. De toute manière si l'espèce survit de cette manière c'est que c'est une bonne solution. Dans le cas contraire, il y a belle lurette que la sélection naturelle l'aurait éliminé !

Enfin je réponds à une de tes question quant au choix de la meilleure caméra pour filmer en vol. Alors là, cher ami, je n'en sais rien.

En terme de qualité d'image, les Sony, avec leur grands capteur arrivent devant. En terme de rapport de grossissement (15 X) et de ralenti, elles arrivent bonnes dernières !

En terme d'images, le nouveau Canon XA 40 avec son petit capteur ne peut pas être le meilleur. Néanmoins il propose des possibilités intéressantes en terme de prise de vue en vol:
ralenti jusqu'à 1200 x en 4K (c'est tout au moins ce qu'annonce Canon), un autofocus performant et une stabilisation sur 5 axes.
Mes réserves concernant l'engin est la visée: un viseur toujours trop petit pour une efficacité maximum. (pratiquant le XA 20, je n'ai pas l'impression que le problème soit résolu avec le XA 40)
Reste que pour mon usage, le petit capteur m'arrange (pour la macro), le zoom 21X (30 - 600 )me suffit et que le ralenti en 1200X me fait un peu rêver (pour les insectes en vol !)
Ajoutons le prix hors concurrence pour un tel engin: 1800 euros. Un choix que je conseille à tout débutant qui souhaite ne pas se ruiner tout en commençant dans de bonnes conditions.

Les Panas me semblent un peu retrait de tout cela, il semble que le constructeur ait fait surtout le choix des hybrides pour le vidéaste.

@ +

 

Bonjour

Merci Philippe pour ta réponse détaillée.

Je partage tout à fait ton point de vue pour la chasse du Faucon hobereau. Le Faucon me semble consommer principalement l'abdomen des Odonates. J'ai écourté dans le montage l'ingestion de la proie. On y voit tomber les ailes et probablement la tête. Tu as raison les chasseurs d'insectes en vol comme le Faucon hobereau et les martinets utilisent le vol battu-vol plané avec une prépondérance du vol plané sur le vol battu pour économiser l'énergie. Ainsi pour le martinet noir, sur une de mes séquences de 42 s où l'oiseau fait 13 captures successives (une capture tous les 3,25 s en moyenne), il est 72% du temps en vol plané et 28% en vol battu.

Je viens d'aller voir la fiche technique de la Canon XA40 :
Caractéristiques et fonctions - Canon XA40 - Canon France

On y trouve ceci :



Pour moi l'écriture x2 signifie un accéléré de 2 fois et non pas un ralenti.
Il n'y a donc qu'un ralenti possible : 1920 x 1080 / 25p : x0,5 ; soit un simple ralenti de 50% très insuffisant pour ma pratique.

Du 3840 x 2160 / 25 p x1200 est un time-lapse avec une accélération de 1200 fois : une image est prise toutes les 48 s, puis la séquence lue à 25 im/s présente une accélération de 1200 fois.

Jean-François

 

AÏe, aïe, aïe, la méprise...

Je mords mon chapeau... L'âge, sûrement...

C'est ce qui s'appelle prendre ses rêves pour la réalité. Pas de progrès par rapport au 20 si ce n'est le ralenti.

Je sens que je vais finir par en venir au GH5 pour remplacer mon vieux caméscope ...

 

Bonjour,

Un nouvel exemple avec cette fois-ci l’un des plus grands rapaces d’Europe. Il s’agit du même oiseau filmé dans un quasi plan séquence de 3 minutes en temps réel (soit 18 min avec le ralenti 6 fois). Au montage je n’ai conservé que 4 min 30s car la mise au point manuelle n’est pas toujours évidente même avec ce grand rapace. Le ralenti est trompeur, l’oiseau se déplace rapidement même si à aucun moment il n’a battu des ailes.

EXEMPLE 5 : le vol du Gypaète barbu

​

L'oiseau : avec une envergure pouvant atteindre 2,90 m, le Gypaète barbu est l’un des plus grands Rapaces d’Europe. Il niche dans les Pyrénées et a été réintroduit dans les Alpes et les Grands Causses.
L'image ci-dessous est extraite de la vidéo (1920 x 1080px).

​

Lieu de la prise de vue :
sur un versant exposé au sud à environ 1700 m d’altitude dans la vallée du Haut-Giffre (Haute-Savoie).

Conditions de la prise de vue :
beau temps très chaud en fin de matinée.
L’oiseau montait en planant de la vallée sans aucun battement d’ailes. Il est passé très près à mon niveau puis a continué de s’élever dans le ciel.

Comme pour les autres exemples afin de se rendre compte de l’intérêt du ralenti, il suffit de télécharger la vidéo et de la lire dans un lecteur qui permet la lecture accélérée (6fois).

Jean-François

 

Pur moment de bonheur de voir cet animal dans ce ballet aérien. Merci pour ces belles images Jean-François.

 

Cela laisse sans voix tellement c'est beau…

 

C'est le A380 des oiseaux !
Magnifique

 

Il profite de l'ascendance thermique de l'adret. Il est équipé pour sentir l'air chaud qui monte. Bravo pour le suivi en longue focale!

 

On remarque à merveille de quelle manière le moustachu aux yeux clairs utilise la moindre ascendance. Un virtuose du vol plané. Je suis un peu réservé sur la qualité de l'image: pas très nette sur l'écran 5K du mac. Déjà l'effet d'habitude au 4K, ou la qualité de la conversion Youtube?
Reste des images avec un suivi somptueux!
Amicalement

 

Bonjour,

Merci beaucoup Video 92, JLB21, cournonsec, Gruuz et Fifi52 pour vos messages et vos appréciations bien sympathiques.

Effectivement ce versant bien exposé au sud (adret) est propice aux courants ascendants thermiques qui se cumulent avec des courants ascendants dynamiques produits par la brise de vallée qui remonte la pente (voir les articles de Wikipedia sur le vol de pente mais aussi sur le vol de gradient).

Ce matin-là, à 11h20, les conditions aérologiques étaient très favorables aux vols ascensionnelles des rapaces : une heure après le Gypaète, un groupe de Vautours fauves s’est élevé sur ce versant avec la même efficacité que le Gypaète.

Les images pas très nettes peuvent s’expliquer aisément.

1. Comme tu le dis la prise de vue n’est pas en 4K mais en FHD.
2. L’oiseau n’a fait qu’un seul passage. Pas de possibilité de lui faire rejouer la scène…
3. Le suivi avec l’ajustement continu de la mise au point manuelle n’a pas été facile : peu de contraste dans le plumage, peu de contraste entre le fond et l’oiseau pour faciliter le travail du Focus Peaking, déplacement rapide de l’oiseau (le ralenti est trompeur). Quand l’oiseau est très près de moi vers 2 min50s, j’ai pu évaluer la distance : l’oiseau est à environ 15m (envergure de 2,80m).
4. La focale de 300 mm (soit 600 mm avec le GH5) rend plus délicat l’exercice de suivi et de MAP.
5. La lumière assez dure et les turbulences de l’air chaud ne sont pas favorables pour des images bien piquées.
6. Le recours à de la stabilisation logicielle sur certains rushes peut avoir un impact sur la netteté de l’image stabilisée.

À propos de la qualité de la conversion Youtube, je la trouve très bonne en HD ou 4K. Elle n’est pas responsable de la qualité des images en ligne. Si le fichier envoyé à Youtube est de bonne qualité, le résultat en ligne est bon.

Quelques valeurs des variations du débit au cours de ma chaîne de traitement :

Rushes originaux : FHD à 180 im/s en mp4, débit moyen de 30 Mbps

Master de sortie de FCPX en Prores422-LT, débit moyen de 90 Mbps. C’est ce Master qui a été envoyé sur Youtube.

Vidéo FHD téléchargée sur Youtube avec 4k Video Downloader, débit moyen de 1,5 Mbps.

Amicalement.

Jean-François

 

Voilà cette réponse longue et précise. La remarque sur la netteté est en fait relative à un problème que j'ai aussi avec les grandes focales. J'utilise le 100-400 Leica (et non le 100-300 comme j'ai pu le dire il y a quelques temps, un caillou qui, pour le coup semble être une vrai bouse): profondeur de champ réduite et là, aussi, difficulté du réglage rapide, même si on peut dire merci au peaking !
Quand au suivi, chapeau bas l'artiste. La vrai galère pour la fluidité du mouvement au delà de 200 mm.
L'observation du grand vautour reste un pur moment de bonheur et l'occasion de le voir ainsi n'est pas de la plus grande évidence. L'orientation de l'éclairage au moment de la prise de vue n'était pas idéale vu les conditions de luminosité, et la tête qui reste dans l'ombre nous prive du regard extraordinaire du beau rapace. Mais, comme tu le dis, la bestiole ne se préoccupe pas de nos soucis de photographes ! J'ai souvent cette frustration. Merci pour ce partage.
Bien à toi.

 

Bonsoir,

Le Panasonic 100-300 n'est pas une "vraie bouse" pour moi. C'est une très bonne optique. Le problème c'est son ergonomie pour faire la MAP manuelle. À l'affût, il fonctionne très bien en autofocus sur des sujets peu mobiles. Le 100-400 que tu as lui est supérieur bien sûr. Beaucoup l'utilisent en nature et ils en sont très satisfaits sur GH4 et GH5. J'aimerais bien en tester un exemplaire...

Amicalement.

Jean-François

 

Bonsoir,
Je partage ton point de vue SVT : non, Fifi, le 100-300 n'est pas une bouse (surtout à ce prix !). mais effectivement sa bague de mise au point est une cata (je parle de la version I, que je conserve précieusement, je n'ai pas la version II), et puis il prend du jeu assez vite en usage intensif. Disons qu'on en a pour son argent.
Le 100-400 c'est en effet une autre pointure. J'en suis à mon deuxième (on m'a volé le premier),
et j'apprécie son ergonomie (la bague d'écrou de pied est une vraie trouvaille) et son faible encombrement. En plus la stabilisation est étonnante. SVT, je pense que si tu l'essaies tu le gardes !
Le 150-400 d'Olympus est une tuerie.... mais les dimensions !

En tous cas encore bravo pour tes images du gypaète. Un immature ?

 

Un peu excessif dans mon propos.
Cela dit, moins de 600 euros, ce n'est pas ruineux pour ce genre d'objectif. D'autre part, à consulter les avis sur l'engin, je n'ai pas l'impression que les heureux propriétaires soient si satisfaits que ça de leur acquisition ... Mais si vous vous en êtes content...