FESTIVAL ANIMALIER DU REPAIRE: montrez nous vos réalisations

Personnellement, je n'aime pas du tout les "scénarios" quand on parle de la nature.
La nature, par définition c'est du naturel, donc l'image doit parler d'elle même. Pas la peine d'en rajouter.

Olivier

 

Tout dépend de ce qu'on appelle scénario, Olivier.

De toute évidence, un minimum de texte est nécessaire pour faire passer son message, qu'il soit écologique ou autre. Raconter une histoire est bien le rôle du cinéma. Alors, évidemment et c'est là toute la difficulté en animalier, les acteurs joue un rôle que l'on découvre en tournant, même si on a déjà une petite idée du comportement à venir de nos jeunes premiers.

Après, il s'agit d'adapter à l'humain qui sert de spectateur pour que le documentaire devienne aussi un divertissement.
Les plus belles images deviennent vite rasantes sans un texte un peu consistant.

Il suffit de faire un petit tour du côté des films de Anne et Erik Lapied. En prenant au hasard, "Le clan des renards", on a un exemple superbe de réalisation où se mêle avec bonheur une histoire naturelle et des images époustouflantes.

Loin "Du plus beau pays du monde" qui utilise le travail magnifique de cadreurs naturalistes doués pour aboutir à un résultat formaté bien terne.

 

Je rajoute sans faire de pub, que le couple Lapied a récidivé en 2018 en sortant deux films
"Aigle et Gypaète, Les Maîtres du Ciel " et "La Fabuleuse Histoire du Gypaète" Encore un must.
Défense de remballer vos caméras !

 

On ne remballe pas, au contraire. Le travail des Lapied est toujours remarquable et stimulant. Cette année je suis allé à Ménigoute uniquement pour voir leur film Aigles et Gypaète... tant j'aime ce qu'ils font. Pour la première fois aussi, j'ai trouvé le temps un peu long : on a l'impression d'un recyclage d’images et donc d'un prétexte, il manquait la flamme habituelle, je trouve, avec un commentaire en forme de chronique comme souvent chez eux... Bien sûr, on pourra dire que je fais la fine bouche, beaucoup d'images sont superbes...
Comme je suis un "rapaçologue", j'attendais peut-être trop ! Actuellement (depuis 2017) je suis sur un film concernant l'Aigle de Bonelli, je mesure bien la difficulté avec ces espèces sensibles et farouches qu'on a peine à approcher et que l'on s'interdit absolument de déranger...
Pour le fun, je vous joins une séquence intéressante mais qui est destinée à la poubelle car oiseaux trop loin, brumes de chaleur et mise au point problématique... C'est filmé avec un GH5 en mode ralenti + Tamron 100-600mm...

 

Un beau recyclage, non?
Je citais surtout Les Lapied comme un modèle de réalisation avec des moyens simples sans effets de drone et de mouvements de caméra improbables. J'aurais pu citer aussi mon ami Frank Neveu ("Le voyage de l'eau" somptueux). Agaçants ces docus "grand spectacle" où l'on tourne comme dans un film hollywoodien !

La forme chronique n'est-elle pas celle qui colle le mieux à ce genre de film?
Tes images me rappelle un certain nombre de plans que nous avions obtenus avec les mêmes difficultés en réalisant un film sur le faucon pèlerin il y a quarante ans (ça rajeunit pas !) ... mais avec un matériel infiniment moins performant: une caméra argentique au ralenti ne dépassant pas 64 im/s, des cailloux peu performants au regard de ceux que l'on peut se procurer aujourd'hui et le souci d'économiser la pelloche qui coûtait la peau des fesses.
Notre regard s'est habitué à une qualité de plus en plus grande et de moins en moins difficile à obtenir, on devient exigeant ! En tous cas, ton document est intéressant, même si pas parfait. Le problème est récurrent: focale trop petite, on ne voit pas les bestioles, trop grande, le moindre défaut dans le mouvement est amplifié.
Et puis cette distance qu'il est difficile de réduire pour éviter les turbulences de l'air ...
Cela dit, e Bonelli n'est pas une espèce très commune et pas forcément facile à observer... de près. Le naturaliste apprécie

 

Oui.... mais !
Une suite d'images naturalistes mises bout à bout ne fera jamais un bon film. Un peu comme un film de voyage, qui deviendra aussi rasant que la projection de diapos de Tonton Bernard il ya 40 ans, si tu te contentes de suivre le parcours du voyage...
Je ne peux que plussoyer Fifi ().
Et c'est bien toute la difficulté du film animalier : comment raconter une histoire sans tomber dans l'anthropomorphisme gnangnan trop souvent subi à la télé et devant les films navrants comme "Le plus beau pays du Monde", où en outre "on" a joyeusement triché avec le recours systématique à des images tournées en parcs animaliers (animaux captifs et/ou imprégnés).

@Plantagené : Merci pour les images des aigles de Bonelli. Quelle belle observation ! Et bravo pour la capture, car le suivi devait être délicat. Je ne trouve pas que les oiseaux sont trop loin, et de toutes façon s'ils avaient été plus près il aurait été encore plus difficile de les conserver dans le cadre. Brume atmosphérique, mise au point délicate, on te comprend....
Mais même si tu ne les insère pas dans ton film, ne fiche pas ces images à la benne, elles ont un vrai intérêt !

Anne et Eric Lapied : comme vous (Fifi Planta), j'ai une grande admiration pour ces gens là.

 

Merci à tous les deux !
Au fait, Fifi52, il y a des vues aériennes dans Aigle et gypaète si je ne m'abuse

 

Certes, mais je pensais surtout au "Clan des renards" que j'avais cité au départ.
Cela dit, les vues aériennes pour le sujet aigle et Gypaètes est plutôt logique et justifié.

 

Je n'en disconviens point
La technique n'est pas à condamner a priori, si elle sert le propos, permet au spectateur une meilleure immersion dans la scène filmée, la scène vécue. Le drone est, pour moi, une avancée technologique majeure pour qui filme les oiseaux.
Pour un mammifère, c'est moins évident, encore que... Si le point de vue est omniscient (focalisation zéro), pourquoi ne pas avoir une vue aérienne du troupeau de gnous qui galope dans la savane, mélangée à de très gros plans sur les pattes qui martèlent le sol dans une fuite éperdue devant la horde des lions etc.? Points de vue que ne peuvent avoir aucun des protagonistes mais qui sont l'apanage d'un narrateur omniscient...
Ce serait un contresens en focalisation interne, évidemment...

 

Je ne sais pas si c'est le lieu pour ouvrir un débat "pour ou contre utiliser un drone pour filmer les oiseaux". Mais personnellement je considère que, quelque soient les précautions prises, c'est une source de dérangements et donc de stress supplémentaires pour les oiseaux qui n'en ont pas vraiment besoin aujourd'hui.
Très intéressant le plan sur les Aigles de Bonelli. Difficile de faire la mise au point manuelle quand on utilise le ralenti sur le GH5.

Jean-François

 

C'est je pense un sujet à part entière. Et pas que pour les oiseaux, d'ailleurs.
Qui va l'ouvrir ?

 

Toi, par exemple !

 

Eh bien voilà, c'est parti !
Je compte bien sur sur toi (mais pas que...) pour alimenter le fil.