Faire un Film avec un Smartphone !

Présenté comme ça, pour moi, c'est des films d'auteur.

Si le CNC était l'assurance du bon goût et du financement rationnel, le cinéma français actuel se tiendrait peut-être autrement mieux sur la scène internationale, et aussi très certainement à l'intérieur de "la scène de l'histoire du cinéma français" en général, qui doit moins sa grandeur aux scribouillards du CNC qu'à des producteurs visionnaires et aventureux issus d'une époque où l'on mettait encore de ses fonds propres dans les films.


Sinon, je viens de lire tout le sujet et j'entre en accord avec des idées qui s'affrontent, je ne vois même pas bien avec quoi je ne suis fondamentalement pas d'accord, en fait. Mais je trouve qu'on ne prend pas trop le point de vue du conformisme qui semble désormais avoir pris un chemin quasi exponentiel, peu importe la cause, c'est pas le sujet... Alors j'ai juste envie d'ajouter ça : Attends un peu que cette idée qu'on puisse très bien faire dans le septième art avec un smartphone germe un peu mieux dans les esprits et bonjour la déferlante, la chiée de trucs qui se préparent et dont l'intention n'aura aucun rapport avec le procédé ! De toute façon, ça me paraît inévitable. "Démocratisé ? Alors tous en avant vers le minimalisme !" * Dommage ! Moi, c'est ça qui continue de m'emmerder, alors que je ferais bien mieux de m'en foutre.

Lucide, toi qui as ouvert le sujet... M'étonnerait que tu t'es dit que quelqu'un ici pourrait affirmer qu'on ne peut pas faire un film avec n'importe quel appareil de prise de vue, y compris un smartphone, je me trompe ?

* Paradoxalement très loin d'être minimaliste d'un point de vue polluant, appareil et moyen principal de diffusion compris. Quand l'appareil reste financièrement coûteux à l'utilisateur, comme il a été dit plus haut dans le sujet.

 

Quel baratin pour un appareil qui est censé le transmettre à un autre individu. On pourrait faire un film avec une boite en carton comportant un trou comme objectif' un fond translucide et un entegistreur d'images au choix du réalisateur.

 

Fallait p'tet se contenter de donner des astuces pour "moins s'emmerder" à tourner avec un smartphone ou quel smartphone choisir si l'on considère l'achat à des fins vidéos (stabilisation, filtre anti-bruit destructif ou pas, débrayable ou pas, quelle appli..) plutôt que de tartiner sur le fond.
Ça me fait bien marrer le fond ! C'est comme "étude de l'art", "règles de l'art".. un oxymore relatif.

Après, mon point de vue perso' sur l'affaire :
Avant de choisir le matos, je songe à l'ambiance, au rendu et à son ergonomie.. pour que ce dernier point n'entrave pas les deux précédents

Il y a le feeling aussi. Le mien me dit qu'il ne peut pas blairer le style GroPro, ni drone, ni Osmo.. Chai pas pourquoi, c'est comme les mecs qui me parlent des JO ou de leur bagnole, ça me passe dessus, l'agrafe ne rentre pas.
Avec ça, je tiens la post-prod en horreur.
Je déteste tricher ou dénaturer une image.
Je veux une image chiadée ? Je me procure une caméra balèze, en connaissance de cause.
Une image Super 8 ? Je tourne en Super 8.
Une image de smartphone ? J'en ramasse un dans une poubelle pour obtenir le truc le plus identifiable possible, sans avoir recours aux filtres.
Les trucs neutres, tiédasses, aseptisés, conformés.. qu'il faut enfourner dans Resolve pour faire "genre", ça me les casse autant (si ce n'est plus) qu'un film lymphatique tapé avec une cam' à 100 000 balles.

 

Vouai! Mais sans post-prod pas de VRAI FILM, le cinéma vérité où on garde tout, c'est ch...

 

Montage, contraste, saturation et un son propre.. pas plus.
Je pensais aux filtres, aux LUTs et aux VFX.. à la clique des ersatz binaires.

 

Oui tout est parti en vrille dès Méliès et les 99,999% des films qui ont suivi. Que dire des super productions américaines d'aujourd'hui pour lesquelles il ne reste plus qu'un acteur sur fond vert ; Acteur conservé simplement pour une promotion sur son nom.

Pour revenir au smartphone, il ne me semble pas que ce soit pour l'heure des films simplement parce qu'est précisé "fait avec un smartphone" ce qui introduit une notion de demande d'indulgence du spectateur sur le résultat. Les spectateurs n'avaient que faire de savoir quelle caméra utilisait Godard, seul comptait le résultat ; Cela n'est actuellement pas le cas pour les smartphones.

 

Ah merde, je ne pensais pas que le Voyage dans la Lune avait été shooté au Redcode..
Je suggère sur le champ un remake 35 mm N&B natif, colorisé à la truelle !

HS OFF !

 

Et bien on voit que vous ne connaissez pas l'histoire du cinéma et que depuis son invention, il y a plus d'un siècle, il y a eu sans cesse des inventions, allez faire un tour à la Cinémathèque.
Il y a bien longtemps qu l'on utilise des filtres et les LUTS en sont le prolongement numérique, de même le RAW et les logs ne sont que l'équivalent de la négative.

 

J'attaque l'histoire à rebours depuis mon point de départ. J'ai viré Da Vinci au profit des filetages et de la verrerie.. Celle que je peux toucher en vrai.
T'en fais pas, d'ici quelques ulcères et mille coups de rame vers la source, je te ferai parvenir mon "Chant du Cygne" sous la forme d'un folioscope enfermé dans une bouteille en obsidienne.

 

Je ne savais pas trop quoi te répondre, mais sûr, j'étais pas tellement d'accord, et je viens d'avoir le déclic en envoyant un autre message qui n'a rien à voir dans un autre sujet, je m'arrête là mais je n'ai pas terminé de t'expliquer quel en est la cause et ce n'est pas si important que ça, tu n'en as pas non plus besoin je pense, enfin voilà...

Là je trouve que t'es un peu raide. Quand on pense qu'il y a toute une population, grandissante et certainement à fort potentiel créatif, qui vit dans l'impatience d'une invention d'un appareil de transmission et de prise de vue mieux encore adapté à voyager dans l'anus que le smartphone qu'on connaît aujourd'hui...

 

C'est con que certaines discussions intéressantes terminent systématiquement en blagues de comptoir entre habitués...