et s'il n'y avait pas que le matos ou comment trouver des idées ?

Pardon d'à nouveau jouer sur ma paroisse et mes références mais comme déjà évoqué sur l'exemple pris de Charlie Chaplin, ne vois toujours aucune différence en filmant aujourd'hui avec du petit matos.

Sur rappel historique de 12'30, @ipsonelo, pour t'éviter des recherches peu aidantes, juste pour te proposer de filmer tes parents avec tendresse et reconnaissance mais comme les stars qui t'ont apporté et appris tout ce qu'ils pouvaient dans la vie et même encore, en perdant un peu le sens (comme déjà idem pour tes films familiaux) :


Peut-être pas abuser sur la dramaturgie mais presque. Les filmer en acteurs de ta vie.

(pas le même milieu et alors ?)

 

Pour faire plus simple (toujours suggestion), mon truc perso, filmer un maxi de rushes même craints insignifiants sur le moment mais où (SANS PENSER), "il se passe quelque chose". Ensuite au montage, sélectionner les rushes en secret et dans l'intimité pour ne retenir que le meilleur et où il y a notamment des regards ...

(La duchesse Carla Erba ... euh pardon, Silvana Mangano ...).

EDIT : La structure, c'est classer un peu partout les moments estimés ou ressentis "forts" selon un ordre chronologique (ou pas mais plus risqué) ... Cà devrait finir par dire quelque chose ...

 

M'accordant avec @homero sur la descente aux archives, on va revenir à plus français, plus national avec Henri Jeanson (dialoguiste) pour trouver des idées même avec du petit matos d'aujourd'hui et suivants.

Un peu par ras-le-bol d'être toujours interpellé par des jeunes de notre espèce sur comment on écrit un BON scénario, il décida de pondre un article dans la revue "cinéma 56" pour raconter sa propre expérience sur Hôtel du Nord de Marcel Carné, un film de commande qui ne le convainquait pas sauf qu'il devait alors collaborer avec Jean Aurenche ...

"Non, non, le métier n'est pas un don du ciel.
Le métier de scénariste est un métier qu'on apprend
On l'apprend en l'exerçant" introduit-il.

Mais 3 choses à retenir et partager entre nous autres si à court d'idées (fiction ou autre) :

Une fois seul et convaincu "cinématographiquement parlant" avec Jean Aurenche :

1 - " (...) l'histoire (d'Eugène Dabit) ne nous séduisait pas pour la bonne raison qu'il n'y en avait pas, c'est donc que les personnages" ...

Concentration : "Quel drame allait-il se passer dans cet hôtel ?" ... "Ce qu'il nous faudrait c'est un fait divers" ... ou "Une anecdote banale ? Une tranche de vie ?" ... "Nous cherchions, nous cherchions" ... "Nous lancions à tout hasard des idées sous forme de ballons d'essais" comme par exemple sur le personnage d'Anabella (motif de la commande) : "Et si elle était fille mère" ... "Et si elle tuait son enfant ?" ... (mais le producteur leur a dit non et alors se rappeler que l'auteur est le 1er producteur du projet ).

Annabella tentait de prendre leur défense : "Qu'est ce que çà peut faire que j'aie un enfant, que je le tue et que je fasse le trottoir ? Si je me marie à la dernière bobine, la morale sera sauvée" (Nous aussi si nous pouvions nous-mêmes intervenir comme sur notre propre projet : Non, non et non !).

EDIT : à préciser quand on croit que tout est à l'eau : c'est un fait divers aperçu dans la presse (sous poursuite d'observations) qui a finalement tout déclenché : tentative de suicide d'un jeune couple dans un hôtel.

2 - "La dernière bobine", l'événement pour clôturer, fiction ou pas (Hôtel du Nord : bal du 14 juillet) ...

3 - Mais tout avait d'abord commencé en étudiant le décor et vite en tant que personnage principal (Canal Saint-Martin, Hôtel du Nord)

Jean Aurenche et Henri Jeanson ont même été jusqu'à s'accorder sur Vlaminck :

(Source : Jeanson par Jeanson (éd. René Château) chapitre "Le métier de scénariste", p.77).

 

Ce sont des personnes qui ont beaucoup déménagé tout en restant en France. Mais je pense notamment aujourd'hui à une petite terrasse, un mini potager, et à une bibliothèque. Le lieu. Montrer le personnage dans ce lieu (qui sera très probablement le dernier...). Merci !

 

Bravo @ipsonelo, et l'événement de clôture ne peut être qu'un événement clôturant ta visite (seul ou avec toute ta petite famille) comme un banal goûter, un apéro en terrasse ou un repas (dehors ?) avant le départ

 

Cà n'apprendra rien à personne car relevant souvent de l'instinct mais juste pour bien préciser quand je me permets de parler "dramaturgie" pour une vidéo familiale ou toute autre hors fiction, qu'il s'agit de créer des "contrastes" entre les rushes choisis entre chaque temps fort placés dans le montage mais à aussi prévoir au même titre que les plans de coupe pendant qu'on tourne.

Exemple aussi bête que moi sur le seul mariage filmé, la messe durait, durait et tout le monde commençait à en souffrir.

En attendant le temps fort des "oui" et de l'échange des alliances, je me languissais debout en retrait dans une allée latérale et à un moment, je me suis amusé à repérer les expressions d'invités assis et aux regards les plus significatifs dont un qui "patientait" en regardant avec dépit le nez en l'air, les peintures au plafond.

D'autres proposaient d'autres attitudes intéressantes et j'en ai fait quelques plans au zoom en prévision de toute éventualité au montage ... Gardé 2 ou 3 exemples pour contraster avec le moment fatidique, le précéder et l'amener "dramaturgiquement".

(Principe connu d'anticiper un montage).

Pourquoi aussi l'événement de clôture ? Parce que moment dit de "réunion" et de partage avec notion de "foyer familial" (ou amical, ou convivial dans un docu avec des inconnus).

Bon d'accord, hollywoodien comme truc car farouchement défendu par le consultant Richard Mickaëls Stephanik pour bien terminer une "histoire" (un récit) et dans la ligne de Syd Field recommandant de conjuguer une fin au futur.

Quel souvenir même si difficile à conserver à l'avenir !

(Au mariage, filmé la pièce montée avant d'être sauvagement découpée et distribuée ; et les jeunes mariés ouvrant ensemble leurs cadeaux. A ces moments, SANS PENSER, ni me souvenir d'aucun manuel ... Que de l'instinct ou que de l'intuition d'anticiper ... Toujours que de l'idée !).

 

Merci @homero (et oui, rappeler la base de la persistance rétinienne pour l'illusion du mouvement et concernant le jeune Xavier Nolan, lu quand même l'article mais listé perso dans le boudu car son impression n'est pas qu'une impression ).

Aussi préciser que les regards sont des dialogues non écrits mais bien présents même sur conversion en fond.

(Dans l'attente, vu et retenu juste avant le temps fort, le regard de la jeune mariée se tourner souriante sur son jeune futur époux pour l'encourager à encore patienter pour leurs "oui" imminents).

Et pour conjuguer une fin (et réunion) au futur, preuve (hollywoodienne) est déjà acquise qu'on peut librement en imaginer toutes les dimensions :

 

Soufflé par Luchino Visconti sur Xavier Dolan : "Qu'il attende ses 40 ans !".

Boudu mais jamais en eaux sales

(Oui, rappel si pas vu, jeune en colère contre Luchino Visconti osant affirmer que "personne n'est capable de faire un film avant ses 40 ans". Comprenez-moi dans ma situation, il me restait alors encore plus de 20 ans à attendre ... Mais me suis ravisé depuis, il avait raison ).

Jamais rencontré mais je lui aurais dit comme à Claude Sautet : "Regarder vos films m'apprend beaucoup ".

 

Scoop pour info : 90% atteints fiches comprises, fini le scénar, n'a plus qu'à l'écrire (mais laisse reposer jusqu'à demain si jamais le final est encore à peaufiner).

D'ailleurs pas attendu Titanic, raclée déjà reçue à pas encore 20 ans (où attendre est toujours injuste tant que çà semble réglé sur l'infini) :


(Quoi j'ai dit à Marcel Carné ? ... Non, que parlé d'apprentissage et de diverses autres choses ... Le plus important était de ne m'en tenir qu'à ma promesse d'enfance ...).

Maintenant c'est ok, une idée et bonus : du petit matos

 

En exemple d'idée fiction, recommande le film Moka actuellement sur la chaîne Youtube arte cinéma.

(vu hier soir et revu ce soir en vidéo projo pour examen et très bon scénario).

Su à sa sortie que tourné en RED ...

Interprétation irréprochable et confirmation pour les jeunes ambitieux qu'après l'exemple de Place des Victoires, un créneau demeure dans le cinéma français (passer par le festival d'Angoulême ?).

En attendant, court-métrage ...

 

Exemple d'idée comme une autre entendue et retenue comme il se doit.

Pas su dans quel livre mais Paulo Coelho raconte l'anecdote vraie d'un enfant qui ne cesse de déranger son papa en train de lire tranquillement son journal.

A bout, le papa déchire en morceaux une page de journal avec une carte du monde et remet tout à l'enfant en lui demandant de reconstituer la page comme un puzzle en pensant que çà l'occuperait tout l'après-midi.

Enfin débarrassé, le papa reprend sa lecture du reste du journal mais qu'au bout d'un quart d'heure, l'enfant revient avec la carte du monde dument reconstituée.

Le papa est surpris et demande à l'enfant si c'est maman qui lui a aussi bien appris la géographie ?

L'enfant répond que non et avoue qu'au verso de la page de journal, il y avait la photo d'un homme puis a précisé en ces termes : "J'ai pris l'homme pour reconstruire le monde" ...

(Quand on reste toute ouïe et l'œil aux aguets, exactement le genre de truc à noter quelque part ... Ne serait ce que pour se rappeler, c'est quoi et comment une idée ).

 

Je viens de finir un moyen métrage japonais, je n'ai que le titre anglais "Beyond the Infinite Two Minutes" tourné au smartphone en un faux plan séquence, et que j'ai trouvé assez surprenant. Un patron de café découvre qu'entre la webcam dans son café et celle dans son appartement juste au-dessus il y a un délai de ... deux minutes. Et ils arrivent à toujours réinventer ce qu'il se passe quand les acteurs vont d'un écran à l'autre, avec un jeu super bien répété.

Et ça m'a rappelé un autre film japonais, One Cut of the Dead ("Ne coupez pas"), où j'ai passé la première demi-heure à me demander si j'allais le regarder en entier alors que c'est presque un test de patience pour filtrer les spectateurs qui jugent trop vite.

Dans les deux cas il faut un peu s'accrocher, ou plutôt vraiment décrocher et accepter de se poser jusqu'au bout, car c'est du divertissement par moment trop léger avec des parties peu crédibles ... alors qu'en même temps tout le déroulement du film est super solide et la mise en place du scénario et du jeu d'acteur sont super bien pensées.

Et là malheureusement le petit matériel dessert un peu ce genre de film: on peut avoir des supers idées et beaucoup travailler dessus, mais si "l'emballage" pêche un peu (alors que beaucoup de films nuls ont maintenant une super image) je trouve que de nos jours ça limite la manière dont on reçoit tout ça en tant que spectateur.

 

(La règle du minimum dans les 2 cas. On équilibre l'ambition entre l'idée et le matos et vice versa).

La première des bases due au public : le confort visuel !