et s'il n'y avait pas que le matos ou comment trouver des idées ?

D'autant que Roman Polanski dans sa masterclass au forum des images (également vue sur arte cinéma de youtube), nous vise un peu chacun, chacune (notamment moi) en déplorant le peu qui vont jusqu'à ce métier, faute souvent de travail et d'expérience sur le tôt et le tas (l'école du court-métrage).

Trop peu sortent du lot.

Alors qu'en retirant moult pixels, bavardages et flous, on a tous et toutes tellement de choses à dire qu'on ne s'écoutait même plus.

Et puis voir qu'on peut être capable de faire un joli petit "La cour" dans ce cinéma français qu'on croyait tomber en désuétude.

... Pour çà que les débutants !

 

Le rêve avait inventé les mots (il y a longtemps). La technologie est venue pour répondre à nos besoins. Maintenant la technologie nous dépasse, elle répond surtout à des envies, des caprices et des fantasmes ; elle nous nargue : "alors, qu'est-ce que tu proposes pour remplir mon gros capteur 4K full frame ?".
J'ai peu d'idées pour filmer en ce moment. Ce fil me mine un peu du coup. Je vais peut-être ressortir une vieille DV pour voir si l'inspiration revient...

 

La technologie n'est bienvenue que quand on en a besoin (un gars comme James Cameron, oui mais la majorité d'entre nous ?).

C'est quoi notre énergie et notre technicité à nous ? (dont le forum du Repaire dévoile souvent l'humilité et la modestie généreuses de ses membres et modos).

@batterie, n'attends plus l'inspiration. Ne fais qu'observer et te concentrer. Fais toi confiance. Les idées te trouveront en réveillant (parfois en un eureka du matin) le bon coin de ta mémoire pour te convaincre qu'elles ne s'offrent qu'à toi et par surprise.


C'est quand on les ignore pour regarder ailleurs qu'elles nous boudent.

 

Malheureusement ces moments d ennuis très utiles, qui servaient au développement de l imagination et aux périodes de réflexion sur soi sur le monde...sont quasiment absents du monde ado, car constamment comblés par leur ami téléphone

 

Entièrement d'accord ! Et malheureusement c'est aussi vrai pour les adultes...
Médias : "L'été devrait servir à réfléchir sur le monde, non à s'abrutir"
(une collègue l'avait bien formulé cet été)

 

Ma source perso d'idées (dramatiques). Période de transition enfance/adulte prolongée selon des spécialistes par l'adulescence en raison justement du temps passé devant les écrans (tv, ordi et smartphone) retardant la transition vers l'autre puis le groupe extérieur (au cadre sécure parental et familial quand cadres sécures).

Une spécialiste ajoutant que le souci est surtout la durée passée devant les images car perçues en valeurs affirmatives. Ce qui ne développe pas l'esprit critique, la contradiction et la contestation.

Mais un soir, en attendant un tram, j'ai pu observer (et me suis concentré sur) un petit groupe d'ados sortant de cours, me faisant assister de visu à un conflit dramatique dont je me souviens du scénario et du découpage.

Un groupe de garçons prenant le tram ensemble mais devant se séparer du groupe de filles partant à pied sur un chemin opposé. Un des garçons décidait de mettre un stand-by à son amitié pour brusquement courir après les filles déjà loin à l'arrivée du tram. Non sans remord dans son regard pour ses copains laissés en plan, un autre se mit à courir à son tour pour les rattraper.

Pas de travelling, pas de grue, peut-être parfois un p'tit pano, maxi 2 focales ...

Puisque soudain à la place d'une caméra (et d'une seule) pour pas de conflit dramatique d'adultes trop mature et sérieux mais de futurs adultes encore très enfants confrontés à de mêmes enjeux.

(C'est ce que perso m'a aussitôt rappelé "La Cour", l'intensité de conflit. "Chamailleries" ? Notre oeil !).

 

Même dualité entre l'art abstrait et l'art figuratif.

Sans histoire mais mon école perso figurative a été jusqu'à un délire abstrait. La jeune comédienne de "La cour" (à comprendre en métaphore) m'a carrément fait penser à une toute jeune Romy Schneider ...

Comme quoi (dit le producteur qui sommeille), quand on n'a que des moyens restreints, on peut pencher entre le figuratif et l'abstrait sans un centime de plus.

Grâce dans les 2 cas à une seule et même faculté : l'intuition, qu'il s'agit donc pour chacun, chacune de développer.

Déjà ne pas négliger la faculté de regard des acteurs et actrices qui n'exige par nature que le nombre juste de focales.

Si on reprend l'équation de Matthieu Taponier de StoryTANK sur Youtube : dimension dramatique, dimension documentaire et dimension poétique (de "célébration"), on peut tous et toutes en effet puiser librement sa propre alchimie en fonction des moyens à sa disposition.

... Bon, c'est bien joli une observation par zazar sur un quai de tram mais encore faut-il forcer la concentration en identifiant le thème central sous-jacent (ze "problem") puis lui trouver une métaphore.

Un scénariste à qui j'ai raconté l'anecdote (par autodérision pour plaisanter) a conclu en suggérant : "ce quai de tram"

(Jamais encore penser carte bleue et chéquier, matériel et machinerie).

 

avec les smartphones if faut faire attention.
Tourner parce qu'on a que ca, c'est mieux que rien.
C'est la demonstration de ce qu'on a dit plus haut, du moment que tu as l'histoire, l'appareil qui fixe les images n'a pas grande importance.
Utiliser un smartphone parce que c'est cool, parce que la pub Apple dit que c'est cool, parce qu'on va mettre en premier titre "tourne au smartphone" pour faire la difference avec tous les ringards qui utilisent encore "une camera", bof.

Et je dis pas ca parce que c'est un smartphone, on a eu la meme vague quand la red est sortie, quand le 5D est sorti.
Alors est-ce que le fait d'avoir un nouveau jouet qui donne envie de tourner des films c'est bien ? absolument si ca declenche des vocations .
Est-ce que ca fait des bons films ? absolument pas, vu qu'en general la cible de ces campagnes, c'est des debutants qui n'ont jamais fait de films.

il y a un dicton assez representatif qui dit : quand on a un marteau , on voit des clous partout.

 

Le docu au smartphone signalé par @AQW333 est en effet à voir (ou revoir) en entier. Il est de plus un parfait exemple d'un usage technique raisonné, objet de la présente discussion.

Merci @homero d'évoquer Harmony Korine que j'avoue découvrir (encore ma sélectivité ne faisant pas de moi le cinéphile invétéré).

Mon approche perso serait plus "romantique" et surtout d'essence esthétique et musicale (séquelles d'une culture post-ado viscontienne portée par les techniques de récit et d'expression cinématographiques) :



A préciser en effet que mon épisode sur le quai de tram n'était pas unique (d'où la "plaisanterie" du scénariste). Pas la 1ère coïncidence avec des sorties de cours. Souvent et presque chaque fois un casting imprévu de regards et de visages encaissant la lumière dans des pauses et attitudes renversantes).

D'ailleurs, l'épisode raconté, c'était le dernier jour avant les vacances d'été et un "meneur" venait de proposer de "rentrer tous ensemble". Placé aussitôt en mode caméra puisque transition vers le groupe.

(Donc pas encore pensé à ce stade matériel et machinerie, j'exagère mais parce que resté pragmatique et serein devant ces potentiels).

 

Vraiment merci @homero (en effet, culture viscontienne mais surtout (franco) italienne). Bravo Isabella !

Il est vrai que "La cour" ayant initié la discussion a conduit sur l'enfance puis l'adolescence mais tous les autres sujets sont autant concernés.

Bon exemple néanmoins pour inciter à bien mesurer les moyens de ses ambitions réelles (et notamment authentiques).