Espion lève-toi

J'ai regardé le film pour voir. Les scènes de nuits sont probablement très, très, très éclairées. Tout est très éclairé tout le temps d'ailleurs, avec au final un rendu souvent assez "plat". Ca se voit particulièrement sur les visages. Il n'y a rien de choquant, mais c'est typique de la pellicule quand on évite les tons trop sombre justement pour des histoires de grain.

La numérisation est effectivement irréprochable.

 

C'est souvent les limites artistiques de l'époque : de temps en temps si on prend du recul , l'éclairage est un peu théâtral ...une fois dans le film, c'était vécu comme normal.

Quand à la surbrillance légère des peaux que certains ici appellent carrément "fromage Blanc" , je me dis qu'ils n'auraient pas fait long feux dans le métier à l'époque




Le son studio , l'éclairage sur vitaminé de l'époque pouvaient me choquer parfois mais je ne comprenais absolument pas les difficultés techniques du métier

 

Mais du moment que l'histoire est bonne !

 

Il y aujourd'hui pas mal de "naturalistes", qui par exemple, limitent fortement l'utilisation du contre, typiquement la lumière d'effet, par rapport aux codes plus anciens (et toujours présents).

Il y a ceux qui comme moi n'adhèrent pas du tout à cette idée et cette pratique, et qui pensent qu'on ne regarde pas un films pour voir à peu près ce qu'on a sous les yeux à longueur de journée, que la lumière doit contribuer à nous faire sortir de notre quotidien pour participer pleinement à la fiction, autrement dit, que lumière "magnifiant" favorise l'immersion.

Il y a certainement une voie plus mesurée entre les deux, mais perso, c'est pas le domaine où j'ai tellement envie de me sentir mesuré.

En tout cas, il y a un truc qui me saute souvent aux yeux, c'est la contradiction qu'il y a entre certaines intentions d'éclairage "naturaliste" pour ensuite passer ça à la grosse moulinette de l'étalonnage... Dans ce cas là, j'aurais envie de dire : "ton image toute bleue, toute verte, toute jaune, j'en ai rien à foutre".

Les films à lumière "naturaliste", je trouve que c'est un peu comme contempler une plage naturiste (peuplée) : la réalité...

 

Tu penses au mouvement Dogme95 ? https://fr.wikipedia.org/wiki/Dogme95

Le cinéma, c'est de la magie donc oui , si des outils nous aident à faire des lumières type Rembrandt dans une histoire épique ... l'expérience est belle , dans une autre "réalité".

Une forme de réalité toujours....car là encore tout le monde ne le vit/voit pas pareil

 

Disons que le Dogme95, c'était comme une expérimentation, ou une démonstration. Les membres fondateurs en sont revenu.

 

Pas mal..."mais " beaucoup plus proche du reportage que d'un film (pour moi)

 

Pourtant ...par exemple "un long dimanche de fiançailles "



Un petit peu ce que cela donne quand tu filmes au travers des verres de lunettes Skylink de Vuarnet

 

C'est bien ça, Jeunet ou pas.

 

Oui, sauf que Jeunet n'a rien à voir avec ta critique sur le cinéma naturaliste .

Il ne prétend pas défendre ce cinéma-là, pas le genre du tout : Amélie Poulain, La cité des enfants perdus...prouvent bien que c'est un style, son style depuis un moment.

Puisqu'on parle cinéma je viens de croiser "mon droniste" ( qui a sa place dans le petit monde du cinéma). Il part ce soir sur le dernier film de Guillaume Canet comme opérateur caméra (Marion Cotillard, etc.) . Film qui sortira l'année prochaine.

Canet ce n'est pas Claude Chabrol, mais quelque part, cela reste des histoires de province en moins caustique : donc peut-être un peu trop lisse à mon goût ?