Court-métrage "Dernière tasse de thé" avis et conseils

Petit Nuage ! Je suis aussi pour la preuve par l'exemple !

Puisque que tu confirmes avoir compris :

Je replace (d'une autre discussion du même acabit), l'application de cette vertu par David Lean d'une action rendant ou offrant la lumière d'une charge émotionnelle que doit porter un point de vue.

Une action même aussi futile que le "geste" mais pleine de sens pour le personnage, de souffler sur la flamme de son allumette :


Pas de fausse modestie ! Certes, c'est David Lean qui n'est pas le dernier venu ... Mais il réussit pourtant à te communiquer cette vertu, sans doute parce qu'il la savait à la portée de tous dont de toi.

A la condition de développer, nourrir et à terme, de mûrir son sens de l'observation !

 

Je ne sais a vrai dire quoi répondre, simplement c'est magnifique.. Je n'ai pas vu ce film non plus.

 

Voir des films est aussi une école. Si un te marque, c'est qu'il a su t'allumer ce faisceau lumineux et qu'il t'est un professeur.

C'était aussi pour te recommander de ne plus penser "geste" mais "action" (le mot même que crie un réa pour chaque prise).

Un "geste" peut en effet traduire une intention ou une notion mais s'il exprime du sens, il devient une action. Observer la préparation d'une tasse de thé consiste à se concentrer pour en révéler un sens et en imposer son point de vue (c'est la notion de base à retenir de l'intention ).

Je ne veux pas t'abrutir (et je ne suis pas prof de cinéma même si j'aurais aimé) mais je me permets de te proposer une suite pour déduire et apprendre en quoi on peut donner son vrai poids à une action puisque tu as noté que celle de Peter O'Toole, l'acteur (racine de "action") donc le personnage, a réclamé 3 plans mais venant parfaitement s'intégrer dans les 3h48 du film.

La suite est donc la construction et déjà d'une scène (parce qu'elle tourne autour d'une action pour peser sur tout le film).

Ici, l'action (et non que le "geste") de se mettre debout sur son pupitre d'étudiant :


(Un truc de grammaire perso : le poids ne vient que si présence d'une conjugaison simultanée passé, présent, futur).

 

Tu aurais fait un très bon professeur temps les propos sonnent juste et les extraits sont fort du sens que tu souhaites enseigner ! Merci !
C'est peut-être un peu indiscret mais que fais-tu dans la vie, qui a prit le pas sur le fait d'enseigner le cinéma ?

Pour le coup Le cercle des poète disparus je l'ai vu et adoré. Il fait parti de ces film "professeur" parmi lesquels se trouve en tout premier le film Quand passent les cigognes de Kalatozov que je me permet de fortement recommander à tout ceux qui s'intéresse de prêt ou de loin au cinéma !

Je serais par ailleurs très preneur de conseils de film à voir !

 

Salut PetitNuage! Qui sait ? Prof (ou animateur) mais en associatif ? (l'idée me trotte).

Comme beaucoup, j'ai le virus de naissance mais les expériences de jeunesse (dont certaines en effet vécues dans et avec le cinéma) m'ont conduit à préférer la vraie vie. J'y reviens actuellement en n'ayant jamais cessé d'apprendre, ni jamais abandonné.

(basta, parti mais genre Shwarzy : "Je reviendrais !").

Les films à conseiller ne sont que ceux qui t'allument le faisceau. On les compte sur les doigts la main (d'ailleurs celle qui t'a permis de saisir la pétale). En général, on les rencontre au bon moment et au bon âge.

On a tous ce souvenir même inavoué. Un film de Disney tout petit où perso, je me rappelle très bien, assis avec mes parents, qu'au moment où les chasseurs tuent la mère de Bambi, j'ai refusé de fonctionner en spectateur et décidé de me retourner sur mon siège pour scruter derrière, la réaction du public.

J'ai dû alors ne le dire qu'en moi-même : "C'est çà que je veux faire !".

Tout un cheminement personnel depuis. Jusqu'à me convaincre à l'attendu : "c'est çà que je sais faire". Mais là, un peu plus dur à la détente (D'où l'appel au renfort de la vie).

Ne jamais se croire un artiste mais un artisan, un technicien. Avant le réa et l'équipe technique, le scénariste construit sur une structure.

La même instinctive ou consciente que toi-même et ta pluie de pétales.

- Tu t'étais assis sous un arbre (passé).
- Une pluie de pétales venant d'on ne sait où (tirant un passé jusqu'au présent), ...
- ... s'abat sur toi (présent et techniquement, "incident déclencheur") à l'exemple de toquer à la porte d'une classe en plein cours.
- Actions : ("Incident clé") : Tu tends la main et (au "mid-point") tu saisis une des pétales (avec enfin une signification interne impliquant déjà ton futur) ...
- ... qui t'incite donc à monter sur la table ... Non pardon ! ... A refermer la main pour la garder pour toi ... même juste qu'un instant (juste le temps de comprendre que ton futur est possible).

Et le faisceau lumineux ?

Celui qui du creux de ta main, la pétale allume la lumière dont avec toi, nous nous imaginions en ombres chinoises.

Voilà ce qu'a voulu m'apprendre le prof : "La pluie de pétales".

 

J'espère que tu pourras enseigner, partager cette approche du cinéma !

Encore une fois tout ce que tu vois à travers Pluie de pétales me touche beaucoup. Notamment le fais que c'est en corrélation avec ce que je vis en ce moment, je viens de quitter mon master pour essayer d'aller sur le terrain, de pratiquer la photographie et le cinéma. Je suis en plein dans cette idée du futur possible et inquiétant.

Par ailleurs si jamais non loin de Paris quelqu'un recherche des stagiaires ou autre en image, pour l'année prochaine, je suis preneur !

 

Loin de moi l'idée d'une psychanalyse au travers de ta pluie de pétales.

C'était pour te sensibiliser sur une technique qui marche universellement (et que chevilles toutes gonflées, je peux prétendre avoir identifiée).

C'est donc l'enjeu nécessaire pour humaniser un récit, une narration, ... (bref zut, un film) qui se situe donc pour toi comme nous tous, sur ce que permet d'espérer ou de décider pour l'avenir.

(Quel suspense !).

Précision sur "tirer le passé au présent" (pour ensuite, une fois dans le présent, mieux le connecter au futur), c'est le soleil levant dans Lawrence d'Arabie, Keating qui sourit à ses élèves par l'entrebaillement de la porte, certain qu'ils se souviennent de son premier cours que reprend le proviseur en toute corruption.

Et c'est la pluie de pétales qui tombe.

Derrière, il serait en fait question d'un voile de l'oubli ancré dans la mémoire de chacun(e), d'un passé bien mystérieux antérieur à la vie mais dont on croit ou voudrait parfois se rappeler qu'en source de lumière.

Celle du faisceau sensé réveiller cette source de lumière du tréfonds de la mémoire en provoquant la si douce émotion ("Magnifique" as-tu toi-même réagi et d'autres à cours sans doute de mots, ne trouvent que "c'est beau" pour le décrire).

La preuve, tes ombres chinoises n'évoquent pas la Chine mais le mythe de la caverne de Platon (qui entre nous, a notamment convaincu Georges Lucas de lire le pavé de Joseph Campbell : "Le héros aux 1000 visages").

Moi, j'aime pas lire les pavés (donc, je les lis pas) surtout si c'est pour conclure qu'il n'existerait qu'un seul mythe de fond, dit "monomythe". Peut-être que c'est vrai mais perso, j'en ai trouvé 3 à 4 qui me suffisent parce qu'ils sont les seuls que j'ai pu reconnaître dans mes films persos de références, mes professeurs, (confidence : La caverne, Icare, Janus et j'admets, aussi le Minotaure).

Non, je préfère laisser la fin à la mémoire.

Ne désespères pas pour ton Master et ne renonces jamais ! L'école de terrain, c'est la meilleure et perso, ce n'est pas un dernier venu qui me l'a dit en personne quand je doutais de réussir à faire l'IDHEC (ex Femis).

Il serait là, il te le dirait aussi et je peux me permettre de te le répéter de sa part : "Ne vas pas user tes fonds de culottes, apprends le terrain".

Tu as donc fait le bon choix et tu as raison !

 

Pardon mais je dois un complément, ayant éludé Prométhée (signifiant Prévoyance) ou au choix son frère Epiméthée (lui traduisible par Haute vision).

Les mythes servent à renforcer et universaliser, l'histoire racontée et même sa mise en scène;

Mais tout ceci se découvre avec le temps, au gré et à la faveur de sa formation personnelle.

Rappel du plus urgent :

(N'oublies d'ailleurs pas les annonces de cineaste.org et la maison du film, rue de Flandres à Paris où tu peux t'inscrire sur un fichier de techniciens de ta partie).

 

Merci beaucoup pour tout ces enseignements c'est vraiment très enrichissant ! J'aime cette approche que tu fais avec le mythe de la caverne de Platon. Ceux de Promethé, Icare et Minothaure sont pour moi d'une aussi belle importance, je ne connais pas bien ceux de Janus, et d'Epiméthée je me documenter dessus.

Je connaissais cineaste.org, mais pas la maison du film merci pour cette information !

 

Salut à toi, Janus, c'est justement pour la conjugaison (lier au présent le passé et le futur).

Exemple (dialogué donc avec renfort pour la conjugaison) et de préférence sur une scène centrale (mid-point) :


Pour çà d'ailleurs qu'au grand désarroi de la presse critique de l'époque, Al Pacino et Robert De Niro n'ont été filmés qu'en champ/contre champ (et pas ensemble de face dans un même plan) :


(c'est le scénario écrit et la mise en scène à l'image qui se sont alliés à cet effet).

 

Bonjour REDoré !
Je vois merci encore ! Mais dans cette exemple le fait que la critique de l'époque et donc une partie du public aient été perturbé par cet effet, l'effet perd un peu de sa force ?

 

Oui, je dois cesser de te harceler et t'en laisser le sentiment. Ce n'est qu'un engouement lorsque réceptivité et potentialités

Non, une réaction de presse ne se substitue pas à celle du public et au fondement d'une mise en scène (en images). Lorsqu'on visionne le film, aucun manque de ne pas les voir poser ensemble façon couverture de magazine.

Je ne veux donc pas t'embêter davantage mais te laisse néanmoins sur une énigme mystère du dialogue (dit ici que par des mots mais ailleurs pouvant aussi s'exprimer en images) :

Al Pacino (à un moment) : ... "Mais çà tourne en rond ton truc !" ...

Robert de Niro (plus tard) : ... "Oui mais y a aussi le revers de la médaille !".

(attention indices : L'axe entre les deux faces de Janus et forces universelles de rotation ou d'inversion des pôles) ...

... Bon d'accord , déjà développé ici qu'en images, qu'en silences puis en musique :


(edit : j'ajoute, le public n'a pas besoin d'interprétation intellectuelle, il ne recourt qu'à sa mémoire ancrée forcément chargée de souvenirs et d'émotions qu'un mythe ne peut venir que renforcer).

 

Exact... peut importe ce qu'on fait ... le public le prend comme un langage universel ou pas ...voir le détourne. ..

L'œuvre n'appartient pas (ou plus ) à celui qui la crée... nous ne sommes que des miroirs...

Sommes nous la source de quelque chose, d'ailleurs....!?!
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Salut AQW333, oui et perso, je retiens une citation de Jacques Tati inscrite en épitaphe d'un docu lui étant consacré :

"Le film ne commence que quand vous quittez la salle".

Phrase clé pour apprendre l'humilité due au public. Autrement dit, je n'ai rien créé, je n'ai tenté que de tourner un miroir vers vous alors que je crois autant que vous, me souvenir d'une source de création toute encore brûlante et brillante en nous (et que nous gardons en quittant la salle).

 

Le fils d" Emmanuel Tatischeff " (origine Russe ) était bien perspicace ....