Conseil pour obtenir le look de collateral?

Bonjour à tous,

Je suis amoureux du look des films de Michael Mann tournés à la Viper Tomphson HD, scènes de collatéral et miami vice à l'appui : ,

Mon professeur de Technique m'a précisé que ces couleurs et ce rendu sont obtenus grâce aux tri-capteur CCD de la caméra...
J'ai pour ma part deux idées en têtes:
- soit m'acheter une caméra tri capteur CCD de l'époque, mais rien de très convaincant après quelques recherches.
- soit recréer en étalonnage numérique le look des triCCD, mais rien non plus sur la toile...

Des théories? Conseils? Merci par avance

Isaac

 

boaf, facile tellement c'est typé.
tout vert a la matrix, profondeur de champ tres faible, couleur desaturées a l'avant plan , presque monochrome, peu de contraste, mais l'arriere plan generalement lumineux et coloré

Pour miami vice, c'est assez quelconque, les noirs bien tirés.

 

Merci pour votre réponse, et si je me rabat sur une ancienne caméra, vous avez une idée de ce qui pourrait convenir?

 

n'importe quelle camera peut convenir a condition de pouvoir faire une faible profondeur de champ.
Mais ca exclu quasiment tous les camescopes, seul un APN (et avec grand capteur, donc minimum APS-C) pourrait le faire.
Evidemment comme c'est filmé de nuit , grande ouverture (d'ou la faible profondeur de champ entre autre).
un sony alpha 6000 ou un petit canon M6 peut le faire.
une blackmagic pocket ou un vieux canon 5D, bref tout ce qui est un APN avec capteur APS-C et plus.
Après faut aussi trouver les objectifs.

 

Ce qui caractérise Collatéral ce n'est pas spécialement son usage de la courte profondeur de champ (pour info, c'est du 2/3 de pouce pour le numérique et du S35 pour le film, rappelons au passage que c'est une question de "grandissement" du sujet, il suffit donc de disposer de l'optique qui va bien pour s'affranchir de la "problématique" de la taille de la surface photosensible, encore autrement dit, ça n'a que peu d'importance, au final, c'est juste une facilité à tendre vers...).

Il y a donc plusieurs caméras utilisées sur ce film. C'est du film (35 mm Kodak) pour tous les intérieurs. Et du numérique pour les extérieurs (Viper, et Sony F900 et 950). Si on s'attache aux extérieurs nuits, ça se caractérise surtout par beaucoup de bruit numérique. La teinte particulière (on dira que ça tire sur le vert) est plus lié à l'éclairage (LED panel de l'époque). C'est très bien expliqué ici (y compris l'expo sur les visages) : American Cinematographer: Collateral

Bref, à mon sens, le tri-CCD, on s'en bat les steaks. N'importe quel CMOS, du 1 pouce au Full Frame, en passant par le M43 et le S35 fera très bien l'affaire. Du LED panel RGB pour retrouver l'esprit sans le rendu trop dégueu du vintage, et un travail sur une texture de bruit numérique en post, ça devrait fonctionner. Pour peu qu'on tourne à LA...

 

Superbe réponse, merci GRG! ❤️

 

en fait si tu lis bien l'article, ils n'ont pas utilisé de la LED, mais du ELD , qui a eu son heure de gloire il y a quelques année. Il s'agit materiau electroluminescent (comme un tube fluo) qui peut se configurer en tube fin , rubans ou en plaques souples. Il etait tres prisé pour faire des eclairages "invisibles" puisqu'on pouvait coller un panneau ELD a peu près n'importe ou.
l'inconvenient ca que ca donne le meme genre de lumiere blafarde qu'un tube fluo, parce que ca marche sur le meme principe, on excite des atomes de phosphores (ici avec une haute tension d'env 150V). Le probleme c'est que le spectre émis est par bande et pas continu. D'ou un CRI merdique et une puissance d'eclairage assez faible.
Dans l'article ils precisent que les panneaux ELD ont été fabriqués sur mesure avec un melange de differents phosphores pour obtenir la couleur désirée (tirant sur le vert)

A l'époque ca coutait un bras, des nos jours ca vaut quelques euros.
maintenant ils sont remplacé par de la LED, voir de l'OLED, mais vu le prix, c'est toujours sympas d'en avoir un ou deux dans sa bijoute.
Si tu n'a pas besoin de cette technologie, tu peux aussi bien tourner avec un eclairage a base de tube fluo, pour obtenir cet effet glauque.
L'astuce de tournage ici, c'est qu'on a toujours un rappel lointain d'une realité colorée et lumineuse (dans l'arriere plan ou parfois meme dans des avant-plans en reflets, ,pour accentuer le coté cauchemardesque du face a face.
Dans ce film il y a eu un parti pris de tourner avec le moins de lumiere possible, parce que ca rendait plus realiste et comme le plateau etait toujours en mouvement (on est dans le road-movie), poser un eclairage type "cinema" consequent aurait été tres difficile.

 

L'article cité par GRG est intéressant sur la mise en fonctionnement de la Viper Thomson qui est d'une grande complexité de la prise de vue à la restitution.
Pourquoi chercher des complications alors que les outils actuels permettent les mêmes résultats visibles quasiment de suite sans une usine à gaz.