Biopic sur Godard par Michel Hazanavicius

Oui, en plus, il est drôle. Il y a encore celle-là, tu avais dû voir...



Il me semble que c'est Michel Audiard qui disait : "La nouvelle vague ?... Plus vague que nouvelle." Mais je n'en ai pas retrouvé trace.
En tout cas, ils n'ont pas été nombreux à oser parler comme ça. A mon avis, il y en a un paquet qui n'en pense pas moins et c'est d'autant plus bizarre que les autres ne se sont jamais gêné. Est-ce d'avoir les "Cahiers" derrière le mouvement qui calme les ardeurs ? Encore aujourd'hui, de dire "c'est quand même pas terrible", si on ne s'appelle pas Pialat ou autre, c'est risquer de passer pour gros inculte.

 

Merci à vous deux pour ces extraits. A propos de Pialat, en dehors de ne pas l'aimer, je ne comprends toujours pas ce qu'il reproche à la nouvelle vague, il manque le pourquoi. Jeune, Police a été pendant longtemps l'un de mes films français préféré, il me faudrait le revoir avec mes yeux d'aujourd'hui.

 

ça en dit beaucoup, que à partir du " biopic" sur Godard ,_ mais surtout d'un film romancé tiré d'un ouvrage de Anne Wiazemsky_, on vienne à opposer "La Nouvelle Vague" et Pialat.
A la fin de l'interview, Serge Toubiana argumente sur ce qui à fait aimer le cinéma. Pour moi, et Godard , et Pialat m'ont fait aimer le cinéma. Comme plein de films qui ne s'inscrivent pas dans une doctrine. Peu importe les discours dans des itw, ce qui compte c'est ma propre émotion en visionnant un film dans une salle de ciné. Je comprends complètement que Pialat ait pu se sentir "exclu" d'un courant . Il a certainement souffert de ne pas avoir accès aux moyens de tournage qu'on a donné aux cinéastes de la NV. Ceux défendus par les "Cahiers du Cinéma" qui créaient une chapelle fermée de cinéastes. Il se reconnait aussi une forme de jalousie envers eux en disant que leurs moyens, alors qu'ils étaient plus jeunes , lui donnait "envie". Ses propos de comptoirs sur la NV: "ce n'était pas à faire"... M'amusent beaucoup. Les affinités existent. On peut relever les nombreuses passerelles entre les films de la NV et les siens. Pointer les influences d'un film à l'autre, et ainsi remonter à son admirable série TV ,_la maison des bois_, jusqu'à ses derniers films. Son "Nous Ne Vieillirons Pas Ensemble" a directement un écho chez le Chabrol du "Que La Bête Meure" .

 

Et je comprends..

 

C'est un film que j'ai regardé de nombreuses fois à l'époque où j'étais plus ou moins ado. Je ne sais pas si je l'aurais cité parmi mes préférés en ce temps-là mais il était de ceux que je me passais "de temps en temps", rien que ça... V'là que j'entends la symphonie de Gorecki à la fin... ça me remonte...

Moi non plus mais c'est pour s'excuser du bazar commis par Godard que six ans plus tard (le temps d'expertise incompressible et nécessaire pour confirmer les premières impressions) on a dépêché René Viénet pour leur rapporter "La dialectique peut-elle casser des briques ?", un film nettement plus clair et (paradoxe !) moins casse-tête que celui du casse-pied.

En plus, il a été colorisé depuis !

 

Maintenant qu'on en est là, si l'on veut à la fois maintenir une certaine harmonie dans les références sportives tout en poussant un peu plus "profondément" l'analyse, il me semble qu'il est temps de mentionner cet extrait de "La Sociologie est un Sport de Combat" (documentaire de Pierre Carles sur Pierre Bourdieu), une scène peut-être un peu plus scénarisée qu'il n'y paraît :



On pourrait se dire que "l'affront" à peut-être inspiré bien plus tard au "grand maître" son "Tarantino-Faquin", sa façon "puisque c'est toi qui m'admire et moi pas, alors je te pisse à la raie en public", oui, on pourrait voir notre homme comme un chien mal soigné qui a fini par mordre, mais je ne le pense pas du tout... Je serais plutôt enclin à imaginer que Bourdieu ne se trouvant aucune affinité quelle qu'elle soit avec la production de Godard, il s'était saisit de cette occasion inattendue pour lui renvoyer dans le blair sa propre mesquinerie, celle qu'il a déployée par voie médiatique depuis ses débuts. Non, le "Tarantino-Faquin", c'est à mon avis juste la continuité d'un gonze qui ne s'est pas bonifié avec l'âge (et ça, c'est le moins qu'on puisse dire !).

 

Je viens de revoir Police avec étonnamment le même plaisir qu'au premier jour Je n'avais pas constaté à quel point, bien que parfois en extérieur, c'est un huis clos avec quelques personnages dans peu de lieus différents ; Cela est renforcé par le fait qu'il n'y a aucun plan large. En le regardant j'ai aussi eu un petit parfum du L.627 de Tavernier.

La Sociologie est un Sport de Combat, Bourdieu, Pierre Carles, Arrêt sur image, Schneidermann, la grande époque où quelques procédés plus que douteux de la TV étaient révélés à la TV. Par contre pour ce qui est de la clarté dans la forme... Bourdieu qui se moque de Godard, c’est l’hôpital qui se moque de la charité

 

Puisque c'est la période des rétrospectives sur mai 68, Jean-Luc Godard avait une reconnaissance mitigée à la Sorbonne

photo de Claude Raimond-Dityvon, la Sorbonne à Paris le 20 mai 1968