Ailleurs : Chapitre 1

Et bien Lucide.. Je suis agréablement surpris !
Tu gratifies Ailleurs d'un retour avisé, intransigeant et encourageant. Ce malgré nos anciens différents.
Merci !

Rien n'était défini par avance. L'unique but était (et restera) : coller au titre, peu importe les méthodes employées.

Avant l'émergence de ce projet, je songeais à me séparer de tout mon matos, à m'extraire de la dimension audiovisuelle dite "artistique".
Pour cause : l'écriture !
Tous mes projets anticipés (par écrit) :

1) Avortent.
Emportés par l'évolution perpétuelle, les reports intempestifs, une lassitude fulgurante.

2) Crèvent sur le bas-côté.
Faute de temps, de moyens, aux aléas, au facteur humain, disponibilité, hiérarchie, conflit(s).

3) Aboutissent de la manière la plus désagréable qui soit.
Pénurie d'oseille, fâcheries aussi pérennes que puériles, maquillage de mes propres erreurs comme celles des autres, avalanches successives de modifications, profonde amertume à jamais scellée dans l'oeuvre achevée.

Ailleurs aura nécessité :
Une bagnole, une bonne caméra, une optique, des couvertures, des boîtes de conserve et une bouteille de Gewurztraminer.
4 journées à errer de villages en rivages, de friches en vestiges, au gré des brises, de nos aspirations.
Nous ne savions pas ce que nous filmions, nous filmions tout simplement.
Avec cette voix intérieure qui murmurait :
"Prends-le, ça te servira."
"À quoi ?"
"Tu verras.."

La scène se déroule maintenant, à l'instant !
L'imaginaire se matérialise enfin, dans une confrontation instinctive avec le réel, sinon rien.
À saisir ou à manquer ! Sans aucune redite ! Vite, il se barre ! C'est compulsif.
Pas de clap, pas de light, l'équipe technique en guise de festin pour les oiseaux de charnier.
La roue tourne et broie, puisse-t-elle commencer par les regrets.

La post-prod suit une logique similaire : épurée, directe, rapide *pour ne point rouiller en position stationnaire*.
L'ambiance.. pas la peine de la recomposer en mode software, fallait la choper avant.
De toute façon, l'ordi est poussif, le logiciel (grand public) accuse lui aussi de sa vétusté.
Seules les musiques quémandent un travail plus conséquent.
Elles agissent comme un cataplasme parfumé, versé sur l'imparable pollution sonore.
J'aimerais pouvoir m'en passer.

Je te rejoins quant à la signature visuelle, aux particularités du rendu.
Le caillou était tout ce qu'il y avait de plus classique. Trop classique.
Remède en cours ! Ce ne sera pas aussi pratique, un mal pour un bien.

Les mouvements, pas évident à gérer ces trucs là.
L'aspect cam' au poing me tient particulièrement à coeur.
La prochaine fois, le trépied lestera et/ou stabilisera le tout (surtout si l'optique ne l'est plus).
Nous partageons le même avis, un peu plus de flottement aurait été de meilleur aloi pour le coup.

Intéressante allusion au genre Found Footage, bien que Blair Witch fut en grande partie tourné à la pelloche (16 mm, avec une petite Hi-8).
Ailleurs est effectivement imprégné par le Found Footage : j'empoigne la caméra après avoir gravé le titre dans le bois, chaque plan est vécu en situation réelle.
Mais aussi par le cinéma atmosphérique : Stalker, Sauna, Lost River..
Avec une once de trash expérimental : Subconsious Cruelty, Melancholie der Engel, sans le gore, le cul, ni les sévices endurés par les animaux pour le dernier film cité.
(À ce propos, Marian Dora, si tu nous lis : chapeau pour ton style, mais laisse les bestioles en paix connard !!!)
Or, l'ensemble s'avère un peu confus en terme de choix.
Plus fourre-tout que fusion.. Ça ne tranche pas net !
Prétexter l'underground ne pardonne pas tout, faut peaufiner.

Quoi qu'il en soit, je prendrai en considération l'intégralité de ta critique pour affiner le prochain morceau.
Autant que faire se pourra, en fonction de mes capacités.. Sans rompre la spontanéité !
Car, sans surprise, sans découverte, sans broussailles ni folie, l'imprévisible Ailleurs s'éclipse je ne sais où.

 

Je n'avais pas noté que nous avions eu un différent. Faudra que je cherche dans les archives de nos échanges alors...

J'ai l'impression que ce sont toujours les mêmes personnes qui répondent sur ce forum, et toujours des personnes différentes qui posent des questions...
D'ailleurs ce qui répondent souvent sont capable de répondre à toutes les questions, toutes ! ça me fait souvent rire.
Il y a beaucoup d'imbéciles qui écrivent tellement ici (sur tous les sujets), que je me demande comment ils font pour avoir le temps de produire des images, d'expérimenter eux-même, d'apprendre, de faire...

Je reviens à ta vidéo :
Le procédé d'élaboration d'un film, quel qu'il soit, n'est jamais un gage de réussite. Préparé, millimétré, story-boardé, improvisé, ou totalement instinctif, avec beaucoup ou sans fric du tout, ça peut faire un bide, comme avoir un impact émotionnel puissant.

Je comprends que tu aimes cette méthode "libre" et je comprends.
D'ailleurs je partage quelque peu ton approche dans mes projets personnels.
Mais j'aime les comédiens et la mise en scène.

Fran6

 

Çà frise parfois " les Dingodossiers", l'autodérision peut être aussi , ce qui traduit un je ne sait quoi de désabusement que l'on maquille d'un humour à l'emporte pièce, ne jamais faire comme tout le monde, pas s'enfermer, rester vivant ..c'est ce que j'entends aussi, mais je ne maîtrise pas le Brezhoneg non plus


Bon y a aussi énormément d'humanité et de pudeur, mais chut ! ...Ce qui colle un peu moins avec " il y a beaucoup d'imbéciles...", tout de même ...

NB :il est comme ça le Lucide pas trop nuancé dans son regard sur autrui, beaucoup plus interessant quand il parle de son métier...C'est 2 écoles