Les modes ?

En audiovisuel comme ailleurs, on ne sait pas pourquoi une mode naît : par paresse, facilité, astuce, originalité… ennuie !?

Voici la 3e fois en 2 jours que je vois une autre nouvelle habitude : le fond de couleur visible dans le contexte entier du studio.




Autant de temps en temps, c'est amusant de voir le studio, la camera, cela permet un certain recul par rapport à l'image qui n'est pas la réalité, ok. Mais l'imposer avec fierté comme une nouvelle esthétique ...

 

Chaque jour, 700.000h de vidéo sont publiées sur Youtube, 100 millions de photo ou de vidéos sont postées sur Instagram, 34 millions sur TikTok. La probabilité de tomber plusieurs fois sur la même "astuce qui déchire tellement qu'elle est trop originale" est assez forte.

A mon avis, le problème n'est pas la répétition mais le manque de sens. Une bascule de point entre deux personnages, ça a été fait un nombre incalculable de fois. Mais lorsque c'est justifié par l'histoire, on n'y prête pas attention. Lorsqu'un effet n'apporte rien, il devient artificiel, il perturbe le propos, et on sent qu'un gars fait mu-muse avec la technique.

La série "The Playlist", basée sur l'émergence de Spotify, est largement inspirée de faits réels. Mais le dernier épisode anticipe sur l'avenir. Pour bien marquer le coté spéculatif, la séquence se termine en révélant l'envers du décors, le plateau de tournage, le matériel d'éclairage, les fonds d'incrustation... ça marche très bien, parce que c'est justifié.

 

Les exemples que tu cites, j'en ai déjà fait allusion, donc je n'en tiens pas compte car ils sont ponctuels, non systématiques , ce n'est pas un genre.

Nous avons connu un phénomène analogue qui est devenu un classicisme du mauvais goût : c'est l'intégration d'un format en 4/3 ou 9/16e sur un fond d'image identique flou en 16/9 e : j'ai trouvé cela ahurissant de médiocrité et cela s'est généralisé.

En gros, cela fait jurisprudence : d'autres l'ont fait et pas des amateurs, alors pourquoi pas moi...?

Le pire, toujours sur Arte, dans un docu médicale, on a eu régulièrement en interview studio, un raccords à 60° ou plus , de telle sorte que ce fameux fond transportable ( bleu, violet etc...) apparaisse au milieu du sujet en arrière : se compliquer la vie pour un tel mauvais goût, il faut être sacrément vicieux.

Apres, la profession n'est pas l'exemple du bon goût systématique, c'est sûr.

Quand cela gagne régulièrement des chaines traditionnelles, on est un peu dépité ... en tout cas je le suis .

 

Te plains pas t'aurais pu être député... Pas mieux...

 

Effectivement Charlie...

Mais j'ai trouvé cela tellement ridicule...

J'aurais préféré que l'on me dise que c'est par paresse, manque d'idée, cacher la poussière sous le tapis, on n'a pas de temps, un classique pour des petits budgets ... mais originalité esthétique, là, faut oser quand même.

À la limite, pour une interview sur la gymnastique, ça fait penser à un trampoline… On est raccord.

 

Comme il est plutôt très difficile de se distinguer dans les voies naturelles et logiques, si vastement empruntées, un tas de gens choisissent de s'y essayer en commettant des absurdités et des affreusetés. Mais lorsqu'un horrible procédé s'est vu utilisé sur une ou des productions ayant obtenu une bonne audience pour quelque raison qu'il soit, la propension de l'Homme au conformisme prend le relais. Et puis, si le phénomène s'intensifie encore un certain temps, alors l'immondice peut même s'inscrire à l'usage courant, et peut-être pour longtemps.

Il me semble que le pilier de cet arbre monstrueux, c'est le conformisme. Et je trouve comique que des personnes visiblement en quête d'originalité, plutôt forcenée, puissent s'en retrouver si rapidement à voir s'inscrire leur trouvaille dans une utilisation assez généralisée, des plus banales et conformistes qu'il soit.

Eh ouais, on n'est pas sorti d'la merde…