Adieu et merci Monsieur

Qu'est-ce qu'il est beau. Ce regard. Ces p'tits sourires furtifs. Je comprends l'impact qu'a pu avoir cet homme sur Deray, Clément, Verneuil, Visconti, Melville... On a immédiatement envie de le filmer. Aujourd'hui ce serait par exemple Raphaël Quenard qui pourrait commencer à lui arriver en dessous de la cheville.

 

Toutefois un petit peu sceptique sur l'angle choisi à mon humble avis.

Certes, il est assis à table mais on aurait pu éviter trop en plongée.

D'autant que François Chalais s'est placé de façon (sauf accord entre eux) à trop souvent le forcer à lever le regard (ou parfois le perdre) pour répondre.

Alain Delon dit être tombé amoureux de la caméra. Faut que ce soit réciproque (Heureusement que çà l'a le plus souvent été ).

Oui, on peut s'évertuer à chercher une telle qualité de regard aujourd'hui mais re-situons nous, on peut se rappeler avoir soi-même déjà aperçu ou trouvé.

Tout n'a pas à devenir légende, y a plus simple et modeste pour à son tour tant de pureté.

Comme par exemple lumineusement dans un tram ou alors au hasard d'un court métrage de @ipsonelo avec ses élèves à propos des étiquettes entre camarades au lycée :

Toute caméra sait elle-même tombée amoureuse d'un regard mais sans forcément prévenir sur l'instant

(EDIT : du moment que 3 ou 4 trucs sur 25 soient passés dans le ciboulot du sujet)

 

Il était partout...
JT en 1987 : hallucinant, il est chez lui.
A2 Le Journal 20H : émission du 7 septembre 1987 | INA
(edit : en presque 40 ans, le traitement des actualités en TV et le degré de langue de bois des politiques et journalistes n'ont pas changé)

 

Justement, profité au café matinal de l'intégrale d'un entretien sur la télévision suisse

Appréciables aussi les avis et hommages des youtubeurs voués au ciné avec pour chacun leur période préférée.

Les filles, les youtubeuses ont plus la veine photo montage sur leurs tubes (plus ou moins supportables musicalement parlant ).

On s'en fiche, çà vient du public, çà part de bonnes intentions et c'est si bien.

Par contre, aperçu çà évoquant Ennio Morricone, Georges Delerue pour Le mépris ... puis je sais pas :

Hommage de 3' apparemment d'un photographe davantage porté sur la haute couture.

Sur les regards, ado élevé à Sergio Leone (+ chorégraphie + comment marcher) et déclic sur Le voleur de bicyclette.

Et de toutes façons, Luchino Visconti qui sur le toit du dôme de Milan, avait demandé à Annie Girardot d'inverser le jeu de ses répliques. De dire en arrivant "Je t'aime" à Alain Delon mais en pensant "Je te hais" puis en partant, de crier "Je te hais" en hurlant en elle-même "Je t'aime".

René Clément, d'abord Jeux interdits et son idée entrevue dans un roman sur la guerre et qui à un moment, parlait de 2 enfants.

 

Je me demande vraiment qui il était. Un ange, un Don Juan, un business man, un bandit...
Enigme à tout jamais...

 

Un acteur dit-il lui-même "comédien, çà s'apprend, l'acteur, il le vit" (perso, le reste, casier judiciaire et opinions politiques, toujours au vestiaire). Voyou jeune peut-être mais assassin, pour être franc, je n'y crois pas. Un grand professionnel, certain.

 

Un voyou évidemment, mais peut-être un peu tendre face à Sinatra ...

Le cinéma l'a sauvé, comme un certain nombre qui ne trouvaient pas leur place dans la société, car il voulait toujours plus de lumière que les autres… Patrick Dewaere, Depardieu, Philippe Léotard... avaient aussi besoin de cette lumière sur eux pour se structurer et/ou ne pas sombrer... et parfois cela n'a pas suffit.

Pour être en haut de l'affiche, l'exigence est venue envers lui, puis envers les autres et le melon est devenu pastèque.

En revoyant Mr Klein, j'ai découvert que Gerard Jugnot était déjà là...[ " t'emballes pas tu finiras clochard" disait son père.. ] : " vous vous regardez dans la glace et vous ne ressemblait pas à Alain DELON, bon ben il faut que je trouve autre chose "

REdoré aurait pu écrire cela :

Au-delà de ses rôles de flic qui sont venus gâcher la fin de sa carrière artistique et remplir son compte en banque, Alain Delon a avant tout mené une carrière exemplaire, tournant avec les plus grands réalisateurs français (Melville, Verneuil, Clément, Godard etc.) et étrangers (Antonioni, Visconti, etc.).
Joseph Losey justement est de ceux là; il offre deux rôles marquant à Delon, le premier dans l'Assassinat de Trotski et surtout, le second, dans Monsieur Klein où Delon incarne une figure qui lui est familière; celle d'un homme luttant seule contre les autres, rôle qu'il a déjà exploré notamment dans le Samouraï de J-P Melville.
G.P.L

Mais les gens de l'ombre, ceux de l'anonymat du quotidien, vivent exactement la même chose, les mêmes remarques . Mais l'énergie, la douleur ou la faim ressenti les pousse un peu plus loin pourvu que la société se retrouve en eux ..

En tout cas, ces "demi-dieux " du spectacle sont là aussi pour nous faire vivre et c'est nous qui les avons choisis… ils sont le reflet de nos envies.

Vous voulez du Delon alors on vous en donne on aurait pu dire dans les années 80



C'était en effet l'époque du Professionnel (Bebel ) , une recette éprouvée, donc pas de grands films, mais une musique qui me donnait des frissons ...un peu moins aujourd'hui , tout fout l'camp

 

Bravo et merci Emmanuel (@AQW333)

Perso, depuis ado, toujours happé et des frissons sur ce thème de Philippe Sarde (1'30) :

(Comme çà qu'on sait qu'on a une part qui ne vieillit pas et que mine de rien, Alain Delon y est aussi pour quelque chose ).

Peux pas tout raconter mais une nuit à Paris en sortant d'un resto, dû porter assistance à un de ses (très) proches en difficulté. Un acteur que je venais de croiser et saluer a fait demi tour pour me rejoindre et s'en occuper lui-même. Etrange, j'étais si heureux pour Alain Delon ...).

 

Ouais... et pas que ..!

Empapaouter la populace qui attend le grand libérateur, ce n'est pas synonyme de "ça entre tout seul " ?

Pasqua , Depardieu, Delon et le général ?! ....Ils auraient fait un malheur : je n'aurais pas raté le doc . Dans le style Striptease, tu aurais fait un malheur...

Autorisé à la diffusion par contre, avec Gégé qui se lâche malgré la cam qu'il oublie ...?

Delon sa vie est un film donc pas de pb ... Pasqua, c'est un politique donc idem..

 

Moi ce qui me démange, c'est un petit apparté ciné digne d'Alain Delon pour les jeunes, c'est à dire tout le monde

J'y repensais, l'extrait de Les seins de glace (1'30) plus haut #23, renvoie à un principe édicté par Robert McKee, valable partout dont (et non sauf) en cinéma français

Au même titre que tout le film, la scène en question contient à la fois et confronte le meilleur et le pire et aucun n'est oublié.

Alain Delon fait croire à une promesse d'amour (le meilleur) mais pour tuer (le pire).

En même temps, Mireille Darc se laisse bercer par tant d'amour (le meilleur) mais est tuée (le pire).

Philippe Sarde, compositeur du thème musical, affirme que la musique sert à dire ce que n'a pas su dire le cinéaste (ou vidéaste).

Pourquoi pas mais n'empêche qu'avec une oreille assez potable, on sent que la musique sert ici à relier le meilleur au pire en occupant l'espace entre les deux sans en oublier aucun.

Alain Delon tue (le pire) mais par amour (le meilleur). Mireille Darc vit (le meilleur) puis meurt (le pire) ... Mais sur cet espoir.

D'où la musique pour aider l'émotion de ce qui a su être dit : cet espoir, cette espérance ...

Petit aparté en guise d'hommage et de respect à la mémoire de Alain Delon, exemple d'acteur brillant dans le pire et le meilleur (Dans l'humain, quoaaa ...).

 

Quoi dire après cela ? Merci REDoré. Il faut lire tes posts au 1e, 2e, 3e degré... Ils donnent des clefs pour comprendre ce qui nous fascine dans l'art audiovisuel, bien au-delà du matériel qui lui est voué.