Filmer des personnes lors de nos voyages

Bonne question, à laquelle il est dur de donner une réponse universelle.
En gros ça dépend de la région où tu vas ... de sa situation politique et économique, de ton look (pas besoin de se déguiser comme les deux Dupont dans Tintin), de ta connaissance des coutumes locales (gaffes à ne pas faire), de la langue, des copains locaux que tu as avec toi (hyper important) ... Ca demande un sacré talent de communication ... et de discrétion ... surtout au début.
C'est la grande réussite d'Antoine de Maximy de "J'irai dormir chez vous" dont le système de prise de vues ne cherche pas à se camoufler et fait partie intégrante du processus de création de liens avec l'autochtone.
Gild a pondu quelques recommandations sur le Repaire.... à commencer pour les pays occidentaux : faq droit image video ....

 

Dans le même genre il existait un camescope peut-être pas prévu pour cet usage mais qui pouvait assurer l'intérim du Polaroïd en voie de disparition sauf chez certains artistes, c'est le camescope-imprimante Sony DCR-TRV820 en Digital 8 mais comme il est lui aussi en voie d'extinction. J'en ai longtemps cherché un ... mais je n'étais pas le seul sur le coup !
Sinon il y a des recettes qui m'ont presque toujours réussi, c'est ce que j'appelle les méthodes de la chambre d'hotel et celle du carrefour :
- il faut choisir sa chambre avec soin, quitte à ce que la facture monte, installer son pied avec tête au ras de la fenêtre, casser la forme du camescope avec n'importe quoi (chemise en train de sêcher, pots de fleurs etc... une fois j'ai utilisé une cage à oiseau (habitée) empruntée au réceptionniste sur la margelle, au début c'était pour faire un avant-plan, mais voyant que ça marchait .... une fois l'affût installé ne pas se montrer et viser avec la loupe ou le LCD par en dessous. En bossant au télé, c'est fou ce que l'on peut ramener au bout de quelque temps en plans fixes comme petites scènes de rues.
- Le carrefour ... on choisit de préférence un endroit avec de la circulation et un point légèrement en hauteur, les gens s'arrêtent pour laisser passer les caisses, se croisent etc ... en cinq minutes on a déjà une dizaine de portraits et ... on ne s'attarde pas, on va ailleurs ...
Il y a d'autres combines "leurres" avec la complicité de copains locaux. Un pick-up avec le pied installé sous une bâche, on shoote moteur coupé ... on s'en va, parfois ... vaut mieux pas caler ! Une autre fois dans une foule tellement serrée en roulant à contresens, les gens passaient leur temps à engueuler le chauffeur et ne me voyaient pas ! Plan séquence non monté car sauf pour faire un gag, c'était pas vraiment publicitaire comme acceuil touristique !

 

Pas eu cette impression au vu des films, et ce que l'on connaît du bonhomme ne permet pas de l'affirmer.

Tout à fait d'accord, mais il faut du temps pour se faire des copains, de Maximy crée immédiatement du lien grâce à son dispositif, je pense au N° sur la Chine où il nous montre des gens acceuillants et généreux à l'opposé de l'image que que nous avons des apparatchiks néo-coco-capitalistes-colonialistes ... à qui nous déroulons le tapis ... rouge !

Là aussi d'accord ... sinon le rapport est faussé, mais c'est hélas la facilité, et carrément un commerce dans certains pays : tu veux mon image, tu la payes, pas mieux que les figurants pour voyages organisés. Que filmer alors pour être juste ... eh bien la "transaction" elle-même mais alors ça ne va pas se révéler à l'avantage des personnes filmées A MOINS qu'elles nous expliquent à la caméra pourquoi elles agissent ainsi ou de les former à se filmer eux-mêmes.
Malheureusement de nos jours les pays qu'on ne filme pas, on les oublie ... et ça sur place, ça arrange les magouilleurs locaux ou/et leurs complices extérieurs...

Sauf dans ta vision de de Maximy, où je ne peux suivre, je suis en gros d'accord. Si tu appelles "colonialiste" le fait qu'il tire parti des ressources locales sans les rétribuer à leur valeur, la question se pose alors pour tous les filmeurs "exotiques" présents et passés ... et comme on a dit qu'il fallait éviter de payer.

Toutes ces multiples raisons semblent indiquer que la radio documentaire a plus que jamais son mot à dire ... mais ceci est un autre débat ... entre autres celui-ci : comment faire oublier l' image qui bouge dont on est saturé et qu'on ne regarde plus que quand ça pète, ça demande de la gamberge chez l'auteur ... et l'auditeur. Tous responsables ! Photo + son radio = 2 démarches rigoureuses qui s'additionnent très bien. Quelques réalisations sur France-Culture entre autres en témoignent.... et ça se prête très bien au blog.

 

feeling, courtoisie, t'as dit les mots pour créer un contact... mais celui-ci peut être très "physique" comme c' est arrivé près de chez vous ... le film ... à une équipe de TV = 8 jours d'hosto pour l'innocent preneur de son, caméra volée ... ça avait été filmé et c'est toujours disponible sur le Net ... pour les fouineurs qui y regarderont à deux fois avant de poursuivre leurs recherches ... sur le terrain ! Dans le cas présent le terrain c'était sur la voie publique, entre une école privée et une chaîne privée (Canal+) ... incident pas récent mais toujours d'actualité quant aux risques.

 

salut , voilà mon avis sur la question avec un exemple : filmer sur un marché . Ca m'est arrivé en guadeloupe. je filme ce marché sur une hauteur et au téléobjectif pour me rapprocher un peu . après, aucun plan moyen dans les allées du marché, trop de risques de se faire arracher la camera. par contre, pour filmer les étales et les vendeurs, aucun problème : il suffit d'abord de leur demander et surtout de leur acheter quelquechose. Il y a d'ailleurs un terme dans la profession : acquisition d'images. Et, quand on acquiert, il faut quelquefois payer.