vitesse transfert super8

Salut!

Juste une petite question concernant le transfert de films super8 en video.
J'ai le choix entre :
- faire modifier un projo super8
pour le faire tourner à 25i/sec (vitesse fixe)
ou
- utiliser un projo à vitesse variable capable d'atteindre la vitesse de 16.66 i/sec

J'ai parcouru pas mal de discussions sur le net à propos des transferts, il y a comme 2 écoles, soit 25i/sec ou 16,66 i/sec...
C'est quoi qu'est mieux?? (pour éviter le pompage)
Merci!

P.S : j'ai la Pana dvx-100ae (donc 25p)

 

25 i/s ou 16 2/3 i/s

Il y a deux écoles entre 25 i/s et 16 2/3 i/s, mais pas en télécinéma pur.

Si on veut minimiser le battement lumineux (pompage), il faut que la cadence de projection soit dans un rapport simple avec la cadence vidéo. Les défauts, s’il y en a, paraîtront immobiles, donc peu visibles et se répèteront à la cadence de la vidéo.

En effectuant un télécinéma à 25 i/s, on travaille au rapport 2 par rapport à l’échantillonnage vidéo, ce qui veut dire que deux trames vidéo successives "voient" une image film. C'est le cas idéal des chaînes de télévision en télécinéma 50 Hz.
En effectuant un télécinéma à 16 2/3 i/s, on travaille au rapport 3, ce qui veut dire que trois trames vidéo "voient" une image film. Ce n'est plus le cas idéal, mais l’œil accepte parfaitement cet arrangement qui permet d’acquérir un nombre entier de trames par image du film.

Afin de ne pas provoquer d'effets secondaires telles les erreurs de phase sur la position des pales, il est idéal de synchroniser le défilement du film sur le signal vidéo ; c'est ce qui se fait avec les télécinémas professionnels. Quelques systèmes non professionnels inter-synchronisent le film et la vidéo, mais le plus souvent, les amateurs optent pour des vitesses d'obturation vidéo lentes pour masquer la désynchronisation des pales et la variation de lumière qu'elles provoquent. Le temps d'intégration de la lumière et le fait que l'ombrage des pales soit identique pour chaque trame vidéo lorsque le rapport est un nombre entier, rendent le défaut presque imperceptible.

Les projecteurs tri-pales sont adaptés au 16 2/3 i/s et les bi-pales au 25 i/s.

16 i/s, 18 i/s et 24 i/s :

Là où il faut faire attention dans un bon choix de transfert, c'est de bien choisir la cadence de projection pour restituer le naturel du mouvement, donc respecter au mieux la cadence originale de la prise de vue.
Le cinéma ancien et le 8 mm utilisent la cadence de 16 i/s, aussi projeter à 16 2/3 i/s ne donne pas un effet d'accéléré gênant (environ +2 %).
Projeter ces images à 25 i/s (+56 %) est beaucoup plus gênant car ça provoque cet effet caractéristique d'accéléré, souvent comique, que beaucoup de gens ont considéré comme normal lors de la projection de films anciens. Ce n'était en fait que la manifestation de l'incompétence de certains projectionnistes ou l'inadaptation du matériel de projection.
En télécinéma, la cadence de 16 2/3 i/s s’impose pour ces films.

Le super 8 a changé un peu la donne en adoptant la cadence de 18 i/s pour un rendu plus fluide des mouvements et une meilleure qualité du son pour les films sonores. En effectuant le télécinéma à 16 2/3 i/s, le défilement est un peu ralenti et on obtient des mouvements moins brusques. Finalement, ce n'est pas une mauvaise chose car les personnages paraissent se mouvoir plus naturellement et 7,5 % de ralentissement, ce n’est pas réellement préjudiciable.

Pour les films commerciaux sonores, la cadence normale est de 24 i/s; les télécinémas en 25 i/s conviennent car l'écart de cadence n’est que de 4 %, donc peu perceptible. Ça ne change le timbre sonore que d'un quart de ton, chose à laquelle nous sommes habitués depuis fort longtemps. En cinéma amateur sonore, la cadence de 24 i/s en super 8 est parfois utilisée, ce qui a été mon cas, et là le télécinéma à 25 i/s s'impose.

Et le télécinéma assisté par ordinateur ?

Il y a une méthode de télécinéma assisté ordinateur dont on parle assez peu. C’est le « WorkPrinter » poussé dans ses derniers retranchements. Cette méthode utilise le transfert à 25 i/s, quelle que soit la cadence de la prise de vue originale.
On a de ce fait la certitude de n'avoir que deux trames capturées pour une image du film. Si le défilement du film est synchronisé sur la vidéo, on se trouve dans les conditions idéales de transfert rapide, sans erreur de transfert.
À partir de là, on fait intervenir l'informatique en transférant la vidéo « accélérée » obtenue dans un logiciel de montage convenable à qui on fait calculer les images manquantes pour combler l’écart de cadence avec le 25 i/s. C’est donc le logiciel qui va calculer par interpolation ou par duplication, les 9 images manquantes à ajouter aux 16 obtenues à la prise de vue ou les 7 images manquantes dans le cas du 18 i/s (9 saccades et 7 saccades par seconde).
Pour le passage de 24 à 25, l’expérience montre qu’il est préférable de ne rien changer et que c’est beaucoup plus simple de corriger l’erreur d’un quart de ton du son que d’avoir une saccade de mouvement par seconde (jagger).

PS : Contrairement à ce qu'on pourrait croire, le mode 25p pourrait poser quelques problèmes avec les pales du projecteur si on ne synchronise pas l'image film à la vidéo.

 

Alors là je ne peux que m'incliner et te dire merci!, après avoir lu cette montagne d'infos précieuses!
C'est clair, détaillé...
"Quelques systèmes non professionnels inter-synchronisent le film et la vidéo"
quels sont ces systèmes?
Le Workprinter est bien mais beaucoup trop lent pour mon utilisation.
Le Cinemate de Moviestuff a l'air pas mal du tout, mais il n'a pas de synchronisation avec la camera, n'est ce pas?

En fait, une solution peu onéreuse serait de transformer un projo super8 bi-pales pour le faire tourner à 25fps? ou un tri-pales à 16,66 fps?
Mais comment les synchroniser à la camera?

Merci encore!

 

Merci.

Elmo a fabriqué de tels appareils et personnellement j'utilise un BM2100 Sony compatible 50 et 60 Hz. C'est une superbe bête très rare.

6 images par seconde pour le concept qu'il utilise.

Exact, il se base sur la fréquence du secteur, me semble-t-il. En solution prête à l'emploi, c'est quand-même une bonne alternative.

C'est ce que nous avions fait chez Beaulieu avec le EL708 quartzé.
Avec l'assistance d'un ordinateur pour restituer la bonne cadence en postproduction,ça devient un SuperWorkPrinter à 25 i/s!

Un système de régulation du moteur basé sur un PLL (Phase Lock Loop) asservi à la synchro verticale de la vidéo est la meilleure solution et ce que faisait le BM2100 qui se synchronisait sur le signal vidéo de la caméra.

 

Je ne connais pas le BM2100 Sony, mais l'appareil fabriqué par Elmo donnait des résultats désastreux... J'ai eu l'occasion de le vérifier sur plusieurs exemplaires.

mcr

 

mcr tu parles de l'Elmo 1200ST ?

 

Le BM2100 était livré sans caméra, on pouvait y mettre celle de son choix. Le BM2100 était livré à l'époque avec un support pour l'antique DXC1610/1610P.

 

Non, l'Elmo 1200 ST était un projecteur Super-8 de bonne facture, bien que très inférieur au Beaulieu 708.
L'appareil que je cite est le télécinéma Elmo TRV S 8.

 

Ok Video98, tu joues dans la cour des grands!
T'es tranquille avec ça!
Si jamais un jour tu veux l'échanger contre un super boitier de transfert de haute qualité....

 

Merci fabouin, j'ai déjà un boîtier de transfert Vivitar qui peut encore rendre service en remplaçant son écran dépoli par une lentille (renvoi d'angle).

 

Vraiment bravo et merci pour cet exposé clair !!!!!!!

 

Pour ma part, j'ai gravé mon premier dvd de transfert de films en utilisant la méthode stumpy ce week-end et tous les spectateurs ont été ravis du résultat.

J'avais fait un certain nombre d'essais préalables pour comprendre les paramètres critiques et j'ai loué une caméra sony dcr pd 150 tri ccd car mon petit caméscope avait un rendu décevant.

Mon projecteur est un eumig S 810 D sans aucune modification et je projette du film 8 mm à 18 i/s sur un format A4 à 1,5m: je n'ai constaté aucun scintillement de l'image et il semble à la lecture des posts que ce résultat est du à la lampe halogène alimenté en tension continue et non en 50 hz.

J'ai été plu gêné par la sensibilité de la caméra à l'exposition changeante (films de plage des années 60): la courbe de saturation du capteur tri ccd offre moins de latitude que le film d'origine et donc il n'est pas rare de devoir changer l'exposition quand les plans sont panoramiques.

merci qui, merci Stumpy.