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style d'un docu animalier

Discussion dans 'Vidéo (et photo) animalière' créé par apatura, 24 Février 2009.

  1. apatura

    So

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    Bonjour à tous,
    Nous trouvons ici une foule de tuyaux et infos en tous genres mais surtout sur le matos et la prise de vue.
    Puis je vous proposer d'aborder aussi l'après prise de vue, c'est à dire le montage, non pas sur le plan technique mais sur celui de la présentation et du style d'un documentaire animalier.
    Par exemple, le commentaire en voix off : pédagogique ? humoristique ? anthropomorphique ? point de vue subjectif ?
    Voix masculine ? Féminine ?
    Style Claude Darget sur Frédéric Rossif ou "Envoyé spécial", où "les infiltrés"?
    Quelles sont vos habitudes, vos préférences ?
    Apatura
     
  2. yann22

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    Sujet fort intéressant, il y a beaucoup à dire là dessus!!
    une belle image c'est très bien, mais si on ne lui fait rien dire... ça sert à rien!!!
     
  3. Fifi52

    So

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    Bonjour apatura, bonjour Yann
    Il y a là efectivement beaucoup à dire. En fait tout dépend de ce que l'on veut faire passer. La voix off peut êtret une espèce de cours en direct où l'image est expliquée. C'est la technique classique du documentaire à ambition scientifique ou, tout au moins, informative. Cette voix off peut être celle de l'animal qui raconte son histoire. Ce type de film est en général plus attractif et plaît, en général, à un jeune public. Il peut s'agir aussi d'une fiction, où le but est moins de faire passer une information que de raconter une histoire. Enfin, l'image peut parler d'elle-même. Pourquoi balancer un commentaire superflu sur des images qui nous racontent déjà quelque chose en elle-même ? Je préfère Microcosmos quasi sans paroles à "La marche de l'empereur" complétement plombé par des commentaires gonflants.
    Dans tous les cas, l'exercice est difficile. On arrivera toujours à intéresser un public acquis à notre cause (nous, natus). Mais pour capter l'attention d'un public large, c'est une toute autre histoire.
    Un bon film animalier, repose donc sur un synopsis solide, une image irréprochable, et une technique maîtrisée du montage. Ajoutons que le texte doit être agréable, bien dosé, bien dit. La musique ne doit pas être envahissante, et il faut faire attention à l'abus de transitions. Ménager un peu de suspens, créer un début et une chute est conseillé. Bref nous devons mêler les exigences du cinéma à celles, très spéciales, des animaliers (je ne développe pas , il y aurait encore énormément à dire).
    Voilà pour ce soir, très rapidement brossée, ma conception du cinéma animalier.
    J'essaierai d'y revenir une autre fois
    Bon cinoche à tous...

    Fifi
     
  4. apatura

    So

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    Bonsoir,
    Merci de ta contribution, Fifi. Tu élargis le débat !
    Pour l'instant je souhaitais simplement aborder le sujet du commentaire.
    Je suis tout à fait de ton avis quand tu évoque les commentaires superflus. Tes exemples sont bons. Mais le succès de "la marche de l'empereur" fut colossal ! Mois aussi je trouve ses commentaires gonflants, j'ai même eu l'occasion de le dire au réalisateur, qui m'a regardé comme un...pingouin !
    Il a par contre pour lui d'être l'un des rares entièrement tourné en milieu naturel avec des animaux réellement sauvages, ce qui est loin d'être le cas de "microcosmos" ou (que j'aime cependant beaucoup) "le peuple migrateur", ou encore "l'ours" ou "les deux frères"...qui ont aussi beaucoup plu au public ! mais voilà que moi aussi j'élargis...
    Plus proches de nous : considérez vous que le commentaire, qui en principe doit apporter de l'information (dans documentaire, il y a "document" ) ne peut être que sur un ton pédagogique ?
    Est ce une faute rédhibitoire que de faire raconter son histoire par l'animal mis en scène ?
    Et vous, confrères vidéastes animaliers, quelles sont vos habitudes en ce domaine ?
    Merci de vos points de vue.
    Apatura
     
  5. Massalaaaa

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    dans un de mes films j'ai fait parler un arbre mort... je crois que tout est possible a condition de savoir pourquoi on fait tel ou tel choix. de mon coté j'ai plutôt opté pour des voix off pédagogiques et légères sur mes deux derniers films, genre je donne de l'info mais sans faire un court de bio, c'est ce qui collait le plus aux sujets et au type de public visé, je les ai fait jouer par un comédien pour donner de la vie au texte (le ton et la façon de dire le texte sont au moins aussi important que l'écriture elle même).

    d'une manière générale, j'ai horreur des voix qui répètent ce qu'on vois a l'écran, ou qui redisent ce que vient de dire l'interviewé voir même qui expliquent se qu'il faut penser, j'ai l'impression d'être pris pour un demeuré et de ne plus avoir la possibilité de me faire ma propre opinion sur le sujet.
     
  6. Fifi52

    So

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    Bonsoir Apatura et Massalaaaa (pffouii ! Quel pseudo !)
    Pour "La marche de l'empereur", je pensais surtout aux commentaires, pas à l'image ni à la qualité du docu en soi. Quant à "Microcosmos" je ne pensais, là aussi, qu' à l'absence de commentaires (d'accord avec Massalaaa pour ce qui concerne les textes redondants avec l'image ou ceux qui nous prennent pour des débiles), pas à la qualité du docu. Ceci dit, mais ce n'est plus l'objet de la discussion de départ, difficile de ne filmer les insectes qu'en milieu naturel où certaines scènes sont quasiment impossibles à saisir. Après tout on fait aussi du cinéma, ça j'y tiens beaucoup. Ce qui ne signifie pas qu'on fait n'importe quoi...
    Faire parler son personnage même si c'est une plante est une bonne idée de Massalaaa. D'ailleurs je travaille justement sur un court où c'est l'animal qui parle. Personnellement je varie les styles mais j'aime bien me placer du point de vue de l'animal ("4 soeurs", "Ce que voit le milan")
    Je ne déteste pas non plus le style 'professoral" ("Evolution", "Une vie de chenille") ou carrément la déconne ("le manu-manu"). Utiliser un acteur pour le texte est l'idéal (je ne me paie pas ce luxe là, mais j'aimerais bien).
    Bon j'arrête là,il se fait tard !
     
  7. proof

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    Bonsoir à tous.
    Super sujet et comme souvent il n'y a pas de vérité. Comme le dit Massalaaa le commentaire dépend essentiellement de l'objectif de ton film et du public concerné. Perso, les voix off professorales commencent à vraiment m'ennuyer, et celles qui anthropomorphisent les comportements animaux m'exaspèrent. Ceci dit, j'aime bien l'idée de faire parler un animal, je vais d'ailleurs m'y essayer prochainement. Mais dans ce cas il me semble important de lui donner une vision décalée par rapport à la notre, car elle permet au spectateur de réfléchir sur sa perception relative du monde.

    Par ailleurs, l'humour me parait un plus non négligeable, que ce soit dans le montage ou le commentaire et il n'empêche en rien d'informer le public sur les réalités du sujet: un peu de vaseline sur le suppositoire informatif ne fait pas de mal, bien au contraire...
     
  8. yann22

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    Salut
    proof (sam?) faire parler l'animal peut très vite glisser vers une vision complètement anthropomorphisé de ses "sentiments" ou ressentis, c'est très souvent ce que je reproche à ce genre de procédé.
    Un animal, s'il parvenait à s'exprimer en langue humaine, n'aurait pas grand chose d'autre à nous dire que "manger!!!", "me reproduire", "défendre mon territoire"... après je lance encore un autre débat, celui de la pensée animale...
    Bref, pour ma part, j'aimerais aujourd'hui entendre des voix off qui parle plus de ressentis que de biologie et écologie. On sait tous que le panda est en voix d'extinction, que c'est à cause de ceci de celà.... mais sait on l'émotion que ça représente de se retrouver dans la nature à observer cet animal? sait on le sentiment de plénitude que l'on ressent à l'attendre? sait on pourquoi vous, moi, les cineastes et photographes animaliers sommes prèt à patienter des heures, des jours, dans la nature en espérant saisir une image?
    ça va évidemment bien plus loin que l'amour de l'image, et ça, he bien je trouve qu'on ne l'exprime jamais dans nos films. On montre une belle image, chiadée, on invente une histoire avec, mais on se sort complètement de l'histoire, on en fait plus partie, on oublie de livrer nos émotions.

    A vrai dire c'est un questionnement que j'ai depuis longtemps, mais je n'ai aucune idée de comment le mettre en oeuvre...

    Personnellement, il me semble que notre but est de sensibiliser les gens au respect de la nature sauvage, et comment le faire sans les faire s'interroger sur leur propre rapport à la nature...

    (PS: saurais je vous conseiller quelques lectures de Robert Hainard qui traite beaucoup de son rapport au monde sauvage...)
     
  9. Fifi52

    So

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    Justement , R. Heinard dit "on doit apprendre à dessiner ce que l'on voit, pas ce que l'on sait". A nous de transposer au niveau d'un film, laissons "la parole" à nos sujets.
    Quant à faire parler l'animal, il s'agit de traduire par notre langage son éventuel ressenti. Je ne crois pas, malgré ma formation scientifique, que les animaux se contente de "penser" uniquement en terme de survie, même si c'est important.
     
  10. apatura

    So

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    Bonjour,
    Merci de cette réflexion, Yann.
    Michel BLANPAIN a réalisé naguère un très joli 5minutes intitulé "Je voudrais être des leurs". Enième film sur le brâme des cerfs...mais de très belles images et un commentaire montrant bien cette sensation qui s'empare du vidéaste/photographe au bout de longues heures (jours/semaines) : on n'est plus observateur, on est "avec eux", parfois avec même le sentiment que l'on est entré dans leur propre monde.
    C'est exactement à l'opposé de l'anthropomorphisme , mais comment le faire partager dans un film...?
    N'y aurait-il pas un gros paradoxe à vouloir faire partager au public d'intenses émotions essentiellement solitaires ?
    Apatura
    PS : Robert HAINARD, oui, une référence !
    Ses amis les frères Terrasse sont plus controversés....(médisance ?)
     
  11. proof

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    J'ai moi aussi appris durant des années, que l'on ne devait mettre aucune autre intention que manger et se reproduire derrière les comportements animaux. Il est clair que l'on ne sait jamais ce qu'il peut leur passer par la tête et dès lors qu'on leur prête une voix ou une réflexion, elle est systématiquement anthropomorphique. Maintenant, nous sommes des humains, nous percevons le monde comme tel et nous ne pourrons jamais le présenter de manière réellement objective. Je pense simplement qu'il y a différent degrés d'anthropomorphisme, plus ou moins assumés et plus ou moins honnêtes avec le spectateur.

    Par ailleurs, des séries comme le "clan des suricates" rencontrent un succès international auprès de spectateurs qui ne sont pas forcément des fous de nature à la base. Ceci sans doute grâce à un anthropomorphisme à outrance, qui s'il m'agace personnellement permet à beaucoup de se reconnaître dans ces "braves" petites bêtes et ainsi d'éveiller chez eux un intérêt pour le monde naturel...

    Maintenant, il est vrai que le procédé d'expliquer au spectateur pourquoi on prend son pied à se geler des heures à l'affût est aussi très intéressant. C'est un peu ce que j'avais essayé de faire lors de mon film de l'année dernière. Mais je ne suis pas convaincu que ce type de film remplisse totalement sa fonction, car je me dit qu'il risque de rencontrer un public déjà convaincu pour la grande majorité. En fait c'est ma grande interrogation, j'ai l'impression que les films animaliers rencontrent généralement un public déjà "acquis à la cause" du respect du monde sauvage, or dans un but de sensibilisation il me parait indispensable de toucher avant tout les autres. Et j'ai malheureusement l'impression que cela nécessite d'employer des procédés différents et que l'anthropomorphisme, bien utilisé et correctement dosé, peut être l'un d'entre eux...

    Pour finir, bien sûr Robert Hainard partageait merveilleusement bien ses expériences du monde naturel et donnait envie au lecteur d'essayer de les reproduire, mais la majorité de ce public est déjà intéressé par ce domaine...
     
  12. yann22

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    Je suis passé de l'éducation à l'environnement au film en espérant pouvoir toucher cet "autre public" je me suis vite rendu compte que c etait pas si simple que ça...

    Malheureusement, ce coté antropomorphique qui plait à outrance (vu le sgros succes de ces dernieres années) je ne sais pas ce qu'il laisse derriere lui comme apport.
    Les gens st touchés sur le coup, aussi bien qu'ils le seraient par l histoire d'un petit chat, et je doute que cela évoque de reelle vocation ou envie de changer les choses.
    Il y a quelques jours j'ai vu la diffusion des ailes pourpres, et j entendais des reflexions dans la salle, quand un des jeunes flamant était abandonné car handicapé par une gangue de sel qui l empechait d avancer, des gens dire "mais c ets horrible, ho le pauvre, je veux pas voir ça".
    Malheureusement, le ressenti d'un public non averti s arrete trop souvent à ça. et de toute façon, on s'en fout, ça s passe à l autre bout du monde, donc on y est pour rien...

    Pas facile de faire passer de vrais message et de faire évoluer les consciences par des actes.
     
  13. apatura

    So

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    bonsoir,
    Je ne suis pas du tout étonné de l'anecdote que tu cites, Yann. Beaucoup de gens, concernant la vie des animaux, confondent sensibilité et sensiblerie.
    Je connais une écolo convaincue (costarmoricaine), qui a eu l'immense privilège d'avoir l'été dernier un autour (peut-être seulement une femelle d'épervier...) fréquentant son jardin. Elle lui a voué une haine totale, car il tué quelques ramiers qui vivaient dans ses sapins....
    De la blanche colombe ou du sombre rapace, on sait d'avance qui sera le plus aimé !
    Pas facile en effet de montrer par exemple l'agonie d'un animal, si cette agonie ne doit rien aux humains...
    Quel commentaire pour celà ? Peut-être pas de commentaire du tout ?
    Qu'en pensez vous ?
    Apatura
     
  14. Fifi52

    So

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    Bonsoir Apatura
    Es-tu sûr qu'il s'agisse d'une écolo convaincue?
    Comme je l'ai déjà dit l'homme est animal qui possède un sens aigü de la propriété. Il ne supporte donc pas que l'on prélève ce qu'il pense lui revenir, qui son gibier, qui ses moutons, qui ses colombes!
    Un certain Jean Duché prétendait que chaque peuple pense mieux tenir debout que ses voisins, ce qui est vrai aussi d'ailleurs, me semble-t-il, des individus. Alors quand il ne s'agit plus de congénères mais d'animaux...
    Moi je ne suis pas étonné de toutes ces anecdotes!
     
  15. ptipaul

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    Bonjour,

    Pour moi, pas de commentaire; pour un film "tout public" faire court pour les images, pour un public spécialisé on peut faire très nettement plus long!
     
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