le haricot bleu

un film poétique
mais pas que...

[ame=http://www.vimeo.com/5856777]Le haricot bleu (english subtitles) on Vimeo[/ame]

 

mais quand même...

 

C'est rigolo de trouver sur le Repaire un membre des Yeux de l'ouïe, pour moi qui venais régulièrement à vos projections quand j'habitais Nancy. Je n'étais pas toujours d'accord avec la programmation, mais il est important que de telles initiatives existent (pour ceux qui ne connaissent pas, il s'agit de projections de documentaires de création, peu ou pas diffusés, en général en présence du réalisateur. Et c'est gratuit, dans une presque vraie salle de cinéma).

Pour en revenir à votre film, c'est... comment dire ? C'est "beau". Tout y est harmonieux : le rythme, la voix, les plans. Il laisse une impression de nostalgie.

Cependant, votre travail est tellement attendu artistiquement, tellement marqué socialement, qu'on n'est, certe, pas déçu mais surtout pas surpris non plus. Et c'est dommage, ce n'est pas ce que j'attend.

Ceci dit, à voir l'ensemble de ce que vous proposez (Le Château, La Maison des Philosophes), il y a une cohérence certaine qui relativise mes propos.


GiLd

 

oui vive les amis des yeux de l'ouïe !! Les Yeux de l'Ouïe

attendu attendu, vous faites le difficile...

 

"tellement attendu artistiquement, tellement marqué socialement"

c'est intéressant comme point de vue, mais faudrait développer.

 

J'y reviendrais, pour l'instant il faut que je monte.

GiLd

 

suite ?

Oui monsieur Gild, votre montage est il fini ?

 

Désolé, j'avais un peu zappé compte tenu de mon emploi du temps.

Je regarde attentivement votre film et qu'est-ce que j'y vois : des plans fixes (ou presque) travaillés, de la poésie dite par une voix grave et neutre, une recherche de la profondeur dans la lenteur et dans les infimes choses de la vie, une place laissé au spectateur lui laissant la liberté de faire le lien qu'il veut entre le texte et l'image. L'antithèse du film de fiction classique.

Et de la même façon qu'on va attendre d'un lycéen d'aujourd'hui qu'il fasse un film sur la vengeance avec un gars qui se retrouve attaché dans une cave sans savoir ce qui lui arrive, d'un d'jeuns de banlieu qu'il filme des mecs à casquettes au fish-eyes devant des barres d'immeubles, on va attendre de vidéastes se revendiquant (à juste titre) artiste, lettré, prof dans le milieu culturel le film typique que vous nous proposez. En sommes vous faites un film de classe.

Je tiens à préciser que ne fais pas ici de racisme social : j'ai été élevé au Bresson et aux Straub-Huillet, La Maman et la putain est mon film de chevet et j'ai trouvé l'Arche russe palpitant.

Mais vous nous donner ce qu'on attend, rien de plus rien de moins. Une déambulation de cultivés s'adressant à des cultivés. Pourquoi pas après tout ? Mais de la part de vidéastes se définissant comme artiste (ce que - encore une fois - je ne remet évidemment pas du tout en cause), j'attend un peu plus d'invention formel.


Ceci dit, et contrairement à ce que je pourrais laisser croire, je n'ai pas trouvé ça inintéressant, et il y a une vrai cohérence dans votre travail, je le répète.

GiLd

 

haricot bleu (suite)

j'ai bien lu attentivement vos propos. Je suis vraiment étonné par votre raisonnement concernant la classe de mes films. Ils en ont une certaine sûrement mais ce n'est pas à moi de le dire ! (hum)
"classe" en tant que norme sociale est le sens que vous développez...
Je pense que ces films courts sont compréhensibles emotivement par n'importe quelle personne peu importe ses origines sociales et son niveau de culture.
Il s'agit de mettre en parallèle du texte et de l'image et à travers eux de transmettre une émotion. Si l'on y prête attention nous pouvons tous y prétendre... Il suffit juste d'un peu d'attention. Les retours des spectateurs que je peux avoir lors de projections sont claires là dessus, pas d'ambiguités. Certains sont irrités et refusent ce genre d'écriture filmique. D'autres adhèrent et y voient beaucoup plus que le film lui même. Je ne m'adresse aucunement à des gens cultivés.
Quand au peu d'invention formelle que vous me reprochez, je suis encore surpris. On peut taxer ces films de classiques dans le sens où une voix off sur des images de natures peut donner l'impression d'un "déjà vu"... mais chaques mots et chaques images son bien pesées... je crois pas me tromper en disant qu'on ne voit pas souvent ce genre d'objet image/mouvement, parce que justement, l'actualité des réalisations veut qu'ils se trouve à contre-courant de ce qui se fait. Mais là encore ce n'est pas une volonté, c'est le reflets d'un goût (mon frère et moi) pour le verbe...

 

Film de classe c'est effectivement à prendre dans son sens marxiste.

Certe, dans l'image dominante ce n'est pas ce qu'on trouve principalement, on est bien d'accord là-dessus, ce n'est pas à remettre en question. Mais au sein du milieu dans lequel toi comme moi nous naviguons c'est un classique du genre. Il suffit de regarder les nuits de la pleine lune sur Arte (je ne sais pas si l'émission existe encore cependant) pour s'en convaincre.
Tu opposes à mes arguments le retour de spectateurs lors de diffusions type les yeux de l'ouïe, mais le public qui fait la démarche de venir à ce genre de projections/débats est, et il faut le déplorer, déjà un public socialement marqué. Cela ne remet donc pas en cause mon argumentation.

GiLd

 

différentes formes filmiques cohabitent dorénavant visibles dans certains festivals de cinémas qui s'ouvrent aux nouveaux médias, Fest. du film court de Clermont, festival de Rotterdam... ex. qui me viennent, d'autres comme Traverse Vidéo, Vidéoformes, Les Instants Vidéos... sont davantages orientés vers ce qu'on nomme l'art vidéo ou la vidéo de création...
On s'affranchis des codes du cinéma et on propose des expériences visuelles et sonores avec beaucoup de fraicheur, qui invitent tous les spectateurs curieux sans distinction de classe sociale... mes films ont été montrés en festivals ou en installation lors d'xpos, dans des lieux généralement d'accès libre et ouverts à tous.
Les spectateurs sont libres : de m'insulter, de contester, d'aimer ce qu'ils ont vus ; certains le disent, d'autres se taisent... mais quand ils me le disent l'objectif est atteinds car il y eu confrontation. C'est là l'essentiel. que se soit dans un petit village lorrain où il y avait dix personnes, (dont certains paysans cultivateurs ouvriers) à la projection que dans un gros festival (pas lorrain) où il y avait des étudiants et des profs... plus qqs amateurs éclairés.
soyons tous "amateurs-paysans-ouvriers-cultivés" !

 

Tant mieux car c'est bien ce que nous faisons à l'instant.

GiLd

 

donc je réfute le mot : "classe"