Filmer pour l' Histoire ...

Il me semble que le réalisateur de théâtre (entre autres) André Engel avait utilisé des procédés analogues lorsqu'il oeuvrait au Théâtre national de Strasbourg ... j'avais failli bosser avec lui sur un gros truc en Super16 film mais après deux ou trois réunions de travail, impressionné par le talentueux personnage, je me suis dégonflé au dernier moment, peur de ne pas faire le poids ... faudra que je demande à un de mes potes (parfois repairenaute) qui, lui, a bien assuré sur ce coup, en étayant au passage mon bobard de lâche angoissé doublé d'une feignasse prudente. Je dois être meilleur acteur que chef-op !

 

Variante utilisée sur une proposition de boulot fin années 80 ... j'espère qu'on m'excusera d'évoquer une fois de plus un cas perso ... mais ça reste dans l'intitulé de la discussion "Filmer pour l' Histoire" , mon prod favori fin années 80 me suggère d'aller à Prague filmer le dramaturge opposant au régime et futur président Václav Havel ... mais il faut que je parte seul, je m'insurge : "et sur place comment je fais pour le matos : pied, etc ... ?" réponse venue d'en haut : "mais il y a deux intellectuels qui t'aideront sur place", suivie de ma part "deux intellos ça n'a jamais fait un porteur de caisses !" . (*) Là aussi, dégonfle ... Faut dire qu'on avait l'habitude de voir des gens qui restaient à tchatcher mondain dans le passage lorsque l'on installait (**), dont les douleurs se réveillaient dès qu'on leur filait dans les pattes un talkie-walkie Motorola (qu'ils s'empressaient d'égarer), qui bien qu'ayant affirmé "avoir préparé le sujet" se gouraient d'autoroute lorsque l'on devait se rendre au tournage en province (= 1 h 30 à la bourre) et heureusement qu'au bout d'une centaine de kilomètres ne voyant rien venir, on leur posait la question du département de destination, d'autres qui faisaient une totale rétention d'infos sur le travail à effectuer, qui embarquaient une grosse valise de livres d'une bonne trentaine de kilos qu'il fallait monter dans leur chambre d'hôtel. C'est ce que mon prod lui-même appelait des bras-cassés, n'empêche qu'il leur filait du taf : On est entre gens du même monde (sic !) ... Pourtant son philosophe de père nous avait affirmé en interview "ce sont les généraux qui perdent les batailles, même qu'on devrait les fusiller !" (et ses idées étaient diamétralement opposées aux méthodes staliniennes.). On est toujours dans le sujet !

J'aime bien la phrase de Biraud-Audiard sur la Mort avec un minimum d'effort et la fécondation du désert colonial ...

(*) A l'époque, c'était la Betacam SP 505 d'épaule tri-CCD , qui nécessitait batteries, pied etc ... en conséquence. Ma réponse de nos jours aurait été une Sony Z90, un Schoeps CMIT et un HF avec plug-on, 1 minette Led et un monopode.

(**) évidement accompagné de "pressons, pressons !", en général ça se réglait au passage suivant avec un angle de flight-case dans les tibias ...

 

J'aurais dû préciser le Mini-CMIT (15 cms) parce qu'il m'arrive d'avoir de temps en temps des envies de luxe, ça devrait tenir sur la Z90. Ou alors le Schoeps Colette Mk41 (que j'ai déjà) comme on en avait parlé sur cette discussion :
Filmer pour l' Histoire ... Poutine par Oliver Stone | Page 27 | Le Repaire

Bref, heureusement que je ne fais plus rien ...

 

Le témoignage d'un caméraman soviétique :

Un caméraman de guerre raconte - Russia Beyond FR

Mais il y avait aussi des femmes derrière la Bell & Howell Eyemo 35 mm (ou l'équivalent KS-1, KS-50B) :

 

последние новости :

Celles du Huffington Post ,

L'exposition DAU s'attire les foudres des visiteurs | Le Huffington Post

J'en extrais et annote quelques groupes de mots suspects :

- commission de sécurité : le NKVD veille !
- conditions de travail qualifiées de "despotiques" : propagande de rats visqueux et vipères lubriques impérialistes
- queues prolongées : comme au ГУМ (GOUM)
- plats typiques : au moins ce n'est pas la Famine du début des années 30 ! Laquelle était la faute des koulaks accapareurs, nous y avons mis bon ordre ! C'est de l'intox (alimentaire)
- foules hagardes : souvenez vous des files d'attente aux funérailles du Petit Père des Peuples
- pas sûr qu'ils aient envie d'y retourner : c'est déjà bien d'en être revenu la première fois, toutefois on vous attend
- entretiens avec des psychologues ont pu être enregistrés et des questionnaires très personnels : la Vérité se dit PRAVDA, et nous avons les moyens de vous la faire cracher

заключение (Conclusion) : l' immersion non saisie par les organismes de désinformation bourgeois... Nos services ont bien travaillé !

 

En effet, surtout si je compose le 2 (Voir plus haut ... post #525)

Edit : je viens de revisionner l'épisode 2 de "Babylon Berlin" Saison 1, à un moment on se trouve dans l'ambassade d' URSS et l'attaché à qui l'on vient d'apporter un renseignement sur la cellule trotskarde m'a semblé composer le 2 pour prévenir le chef du service Action. J'essaie tout de suite, j'ai un indicatif en 02 ... ça devrait créer des liens et on verra qui j'ai au bout du fil ... et c'est là où AQW333 répond ...

 

Je l'avais signalé sur mon post #533 de doléances pro-soviétiques en évoquant le GOUM (attention à la faute de frappe, un P à la place du G = ennuis assurés pour les sécessionnistes marxistes de la Guerre d'Espagne dans la période où DAU débute) :
Voir "Land and Freedom" de Ken Loach et "L'Ombre rouge" de J-L Comolli ...

La presse est unanime sur le raté parisien :

#ParisScan: l'expérience DAU tourne au fiasco

« A DAU, l’immersion en URSS est totale : on fait la queue pendant des heures pour se rendre compte qu’il n’y a rien » - France 3 Paris Ile-de-France

Pourtant le premier article paru dans "Courrier international" sous la plume de Svetlana Khokhriakova du "Moskovski Komsomolets" décrivait un projet cinématographique hors-normes ;
le réalisateur avait tenté d'abolir les frontières entre cinéma et la vie à l'époque, les équipes devaient camper jours & nuits dans les décors, se fringuer avec les calbutes d'époque, bouffer le menu tout aussi rugueux, une erreur anachronique était sanctionnée d' un séjour dans une vraie prison avec taulars locaux , la balance était systématisée ... pas de répètes ni direction de comédiens.
700 heures de rushs en argentique 35 mm N&B, + de 2 ans de tournage, 10 de préparation, ... mais entre-temps il y a eu les graves problèmes entre les frères désormais ennemis russes & ukrainiens, ces derniers partie prenante à l'origine.

D'après ceux qui auraient eu la chance de voir les films N&B, ils seraient esthétiquement superbes, on peut faire confiance à la technique et au sens artistique du dirphot allemand Jürgen Jürges. Pour d'autres, des bouts de films expérimentaux sans structure.

Peut-être qu'il aurait fallu motiver nos bobos parisiens nourris à l'art contemporain pour qu'ils jouent eux-mêmes en toute connaissance de cause leur aspect vestimentaire ou accessoire : cartes du Parti des grands-parents, des amitiés France-URSS, un exemplaire (d'époque) de l' Huma, Clarté, les Lettres Françaises, Miroir-Sprint selon affinités, dépassant de la poche, un foulard rouge des pionniers Komsomols au risque d'une méprise de gilets jaunes avec retour musclé dans l'actualité réelle en couleurs.

Paraît aussi que le chaman prévu au casting aurait été à la bourre sur le coup ... ça a peut-être fait la différence magique tel Grouchy à Waterloo ... certains déçus conseillent d'aller plutôt au cinéma ... ou de se passer un DVD , je suggère "Don Camillo en Russie" (1965) de Comencini.

 

Un bon site d'images sur l' Alliance Franco-Russe : http://caricadoc.com/article-30451349.html , qui s'est matérialisée par le pont Alexandre III, faut dire que le pont voisin est celui de l' Alma ... Bataille où l'on s'était empressé de foutre sur la gueule en Crimée aux troupes de son grand-père Nicolas 1er puis de son père Alexandre II ... Quand je pense qu'on aurait pu aussi buter Tolstoï ! Réconciliation qui nous valu l'emprunt russe jamais remboursé et par le jeu des alliances d'entrer dans la Guerre en 1914 ... Moins bon calcul à long terme ... enfin nous gens d'images et reporters, on y a gagné les superbes clichés de Roger Fenton ... qui pourraient faire croire à une guerre propre ... . Mathew Brady, quelques années plus tard lors de la Guerre de Sécession n'eut pas cette délicatesse ...
A History of Photography, by Robert Leggat: BRADY, Mathew