Don't hate the media become the media !

Salut à tous !

Je vous propose une petite manifestation organisée par l'asso nantaise Vidéozarts, en collaboration avec Mire et la Zoogalerie :
Samedi 19 avril de 19h jusqu'à...
Espace Delrue - 49, chaussée de la Madeleine - Nantes
Renseignements : 06-85-83-02-27
manifestation gratuite.

L'objectif de cette manifestation est de montrer comment -depuis les années 60 - des militants, des intellectuels, des journalistes, mais aussi des artistes, ont donné, en marge des médias officiels, une autre version de l'actualité, une autre lecture du réel.
Dans ce bouillon de contre-culture s'écrit une histoire alternative dont les formes, sans cesse réinventées, restent en mouvement. "don't hate the media become the media" s'attache aux ré-appropriations individuelles ou collectives-mais toujours menées dans un contexte d'autonomie-des discours dominants et des outils formatés par ce discours.
Tous proposent une forme de contre-expertise d'un système de représentation confisqué (J. Deller). Certains se saisissent des outils médiatiques (J. Morin et C. Lequer) et descendent volontiers dans la rue caméra au poing (Les cent jours, Charley Case...). D'autres jouent la confrontation et retournent les armes médiatiques contre les médias, choisissant, par exemple, d'opérer le corps télévisuel (G. Debord...). Aujourd'hui, la dimension subversive se déploie aussi dans l'univers trop lisse et formaté du virtuel (C. Delaume), dans les interzones du web (Samizdat et Indymedia), aussi dans le monde des jeux électroniques (Global Arcade).
C'est l'ensemble de ces guérillas successives et de ces zones de parole libérées que "Don't hate the media become the media" s'emploi à (re)découvrir.


Don't hate the media, become the media !
[programme]

Patio Delrue :
Une projection centrale, consacrée à l’analyse du discours médiatique : 5 films et autant de clés pour décrypter le langage des médias et leur rapport avec le système politico-économique en place.
Des cinéastes et des vidéastes jouent la confrontation et retournent les armes médiatiques contre les médias. Muntadas opère le corps télévisuel, exhibant le travail de la gangrène marchande qui ronge l’ensemble du système. Harun Farocki, avec Vidéogramme d’une révolution, réinterprète les événements qui ont marqué la Roumanie et l’ensemble du monde lors de la chute de Ceauscescu, démontant les mécanismes de mise en scène de la première "révolution" retransmise "en direct".

* Harun Farocki, Videogramme d’une révolution (1992)
* Antoni Muntadas, Between the Lines (1979)
Credits (1984)
* Danielle Jaeggi, Pano ne passera pas (1970)
* Guy Debord, La société du spectacle (1973)
* Al Razutis, Amerika (1983)


Performances :
Deux performances viendront ponctuer la soirée :
- dans "Corpus Simsi 1.4 " Chloé Delaume tentera, à travers son double virtuel, de perturber l'univers lissé du jeu vidéo des Sims, un univers envisagé comme "un espace extensible à l'infini ou presque, générateur et autophage de fictions". "Corpus Simsi 1.4" sera présenté avec Dorine_Muraille au laptop.
- Avec "Air CANAL", Carine Léquyer et John Morin. Grâce à un récepteur multibandes faisant office de console de diffusion, il s’agit de créer une télévision locale inédite. Le contrôle du filtre sélectif que constitue cet outil permet la création d’un canal TV (son/image) en temps réel, représentatif de l’activité électromagnétique ambiante.

* Chloé Delaume, Corpus Simsi
* Carine Léquyer et John Morin, Air CANAL

Histoire(s) alternative(s) (moniteurs vidéo) :
Il s’agit d’une lecture de l’histoire et de l’actualité par ceux qui se sont réappropriés les médias : collectifs de cinéastes (Les Cent fleurs, Vidéo Out, SLON), télévisions alternatives (Paper Tiger TV), collectif de journalistes issus du Tiers-secteur audiovisuel (Primitivi), producteurs et distributeurs indépendants (Guerillavision, Teletambores). Dans Les Deux-Sèvres, à Cerisay, Les Cents fleurs filment la grève active d’ouvrières en lutte, restituant la combativité des grévistes. L’imagination prend le pouvoir. Avec Video Out, Paul et Carole Roussopoulos tournent une série de réalisations militantes défendant la cause féministe et ouvrière, le front homosexuel d’action révolutionnaire (FHAR), les prostituées de Lyon, les minorités réduites au silence. Chris Marker, Raymond Depardon… manifestent leur engagement caméra au poing. Des images oubliées ressurgissent : la lutte des Lipp pour l’autogestion, le combat pour le Chili d’Allende…

* Les Cents fleurs, Cerisay, elles ont osé (1973)
Ceux de Pedernec (1974)

* Carole Roussopoulos (Vidéo Out), Les Prostituées de Lyon parlent (1975)
Y a qu'à pas baiser (1973)
FHAR 1971 (1971)

* Dominique Dubosc, Lip 73 (1975)

* Chris Marker & Mario Marret (Slon/Iskra), A bientôt, j'espère (1967)
* Chris Marker (SLON), Le Train en marche (1971)
* Chris Marker, 2084 (1984)

* Raymond Depardon, Chas Geretsen, David Burnet (Iskra), Chile (1974)

* Canal Déchaîné, Avez-vous vu la guerre ? (1991)

* Bignoise films, Showdown in Seattle (1999)

* Guerrilla vision, Rattle in Seattle
Capitals III
Crowds bites Wolf

* Primitivi, Don't clean up the blood (2001)

* Aqui estamos!, La Réplica (2002)
Ya Basta con la impunidad de la PM (2002)

* Télétambores, Journal international du Changement (2002)



Zoo galerie :
Dans l’espace de la Zoo Galerie seront présentés un long métrage de l'artiste anglais Jeremy Deller, véritable reconstitution d'un moment clé du syndicalisme britannique qui opposa, en 1984, 8000 membres des forces de l'ordre à 6000 mineurs en grève depuis un an, et une installation de l'artiste anglais Charley Case qui explore les liens qu’entretiennent les émeutes anti-capitalistes et les courants libératoires de l’énergie festive.

* Jeremy Deller & Mike Figgis, The battle of Orgreave (2001)
* Charley Case, About the anticapitalist carnival (2001)


Espace ouvert :
Un autre espace sera consacré à l'expérimentation ludique de jeux sur CDRom et DVD représentatifs de la contre-culture contemporaine et du détournement de ce support à des fins politiques et militantes.

* Under Ash, jeu mettant en scène le conflit israëlo - palestinien.

* Mergeroids, Maria Sisters et P.o.N.G., trois jeux développés par Global arcade et détournant les célèbres jeux Space Invadors, Mario Bros et PONG pour leur donner une couleur résolument anti-mondialiste.



Café le Live Bar :
Le vendredi 18 avril de 19 h à 20 heures 30 : le cinéaste/vidéaste Pierre Merejkowsky viendra présenter une sélection de ses œuvres au café Le live bar. (4,rue de Strasbourg)

* Nous voulons du chômage (1995)
* à propos d’Éric p. (2000)
* Ciné tract 2 : Rendez nous nos fréquences (2001)
* Ciné tract 1 : C’est la guerre (2001)
* C'est la république (2001)
* Ensemble (1997)
* De l'air, de l'air (1995)
* Scène de ménage chez les gauchistes (1977)


GiLd

 

Ca a l'air intéressant cette programmation, mêlange d'avant-garde et de films politiques. Ca doit être inédit du côté de Nantes, ce genre de programmation. Bravo !

 

On n'est quand même pas à plaindre en matière de cinéma à Nantes :
Il y a six complexes de salles plus quelques petites indépendantes. On peut voir du ciné expérimental au "cinématographe", une ancienne église transformé en ciné associatif. Cette semaine, par exemple, un film des Straub-Huillet et un docu sur Chomsky !

Il ne faut pas non plus oublier le fameux (et au moins jusqu'il y a peu l'unique) cinéma "à 10 balles" ! (bon O.K. c'est passé à 2 euros...) : une petite trentaine de films récents ou non pour pas cher du tout, dont la cinémathèque permanente : "Le Dictateur" de Chaplin et "les Vacances de M. Hulot" à l'afficha notamment.

Enfin, "l'absurde séance" tous les mois au Katorza : un film culte, de genre, gore etc. On a pu y voir il y a peu "les 120 journée Sodome" de Pasolini.

GiLd