débat: déontologie des vidéastes et photographe naturalistes

suite a une discussion lancer sur le piegeage vidéo:

ici

il me parait intéressant de lancer un débat sur la déontologie en prise de vue animalière.

merci de réagir par rapport a ce qui a été dit dan l otr post.


yan

 

précisions...

que faire....?
que ne pas faire....?
en prise de vue animalière

que pensez vous du piégeage vidéo ou photo par exemple puisque c'est ce qui a lancé cette discussion?

 

complément et réponse à pixelos

en effet, il est aujourd'hui simple de se procurer du matériel de prise de vue et n'importe qui peut s'y mettre (là n'est pas le problème, la vidéo nature n'est pas réservée à une élite), n'importe comment (là est le problème...).

un amis m'a rapporté une de ses observations du brame cette année, évènement devenu limite attraction touristique dans certains coins:
Il était en affut depuis 4h a proximité d'une place de brame qu il connait, un grand cerf est venu bramer à qques dizaines de mètres de sa loge, quand tout a coup, un photographe débarque, avec une certaine non chalence, marchant bruyamment dans les bois pendant qe ce cerf bramait a proximité, il arrive sur la place de brame, clic clac clic, 3 fotos au flash, bien sur le cerf se carapate et ne reviendra probablement jamais sur cette place de brame.
Ben ça, ça fait des belles fotos pour épater les potes!!!!


N oublions pas que faire de l'image naturaliste, c'est avant tout connaitre son sujet et c'est énormément de repérage et de préparation cela permet de:
-trouver son sujet... déjà
-respecter la tranquilité de son sujet
-d'être attentif aux changements d'humeur du sujet, qui permet d'anticiper nos propres réactions


N'en déplaise au farouches défenseurs de matériel, à mon humble avis, le plus important en vidéo animalière ce n'est pas la maitrise du matériel de prise de vue , mais la maitrise de son sujet...


yan

 

Il ne faudrait pas exagérer non plus ! Evidemment, le cerf s'est carapaté, mais le plus embêté dans l'affaire n'était pas le cerf mais le photographe à l'affut depuis quatre heure qui a vu fuir son sujet.

J'ai lu la page sur la "chasse sportive" dont le lien se trouve dans la discution sur laquelle pointe ton lien. Elle est d'une part bourrée de lieux-communs tels que "Pour être un bon chasseur photographe, il ne faut pas déranger l'animal, son milieu etc...", mais d'autre part, elle s'affranchit dès le départ de toute une partie de la photographie animalière (photographie d'arthropodes, photographie sous-marine) voire de la photographie de nature (photo de flore, notamment). Cette association semble ne s'intéresser qu'aux gros vertébrés (mammifères et oiseaux). Je n'ai pas été beaucoup plus loin sur le site tant j'ai été dégouté par cette introduction du type "Nous sommes de vrais photographes respectueux de la nature, ce n'est pas comme vous...".

Pour ma part, et concernant la vidéo d'insectes plus particulièrement, je suis évidemment conscient de la nécessité de bien connaître et respecter son sujet (qui ne le serait pas). En revanche, je ne suis pas opposé à la capture du sujet et à la prise de vue dans des conditions plus appropriées au comportement que l'on souhaite filmer. mcr nous expliquait comment il avait capturé des papillons pour les filmer "en terrarium" dans des conditions aussi proches que possible des conditions naturelles, mais artificielles tout de même. Je trouve que la condamnation sans limite de la photo ou de la vidéo "en conditions artificielles" est ridicule. Un seul exemple : pour photographier l'intérieur d'une fourmillière, est il préférable :
- 1) de saccager une fourmillière à coups de pelle.
- 2) de capturer une reine fécondée (au moment des vols nuptiaux) ou une partie des individus d'une fourmillière et d'élever ces animaux dans une fourmillière artificielle (mais aussi proche des conditions naturelles que possible) entre deux plaques de verre (que l'on recouvrira pour que la lumière ne gène pas le sujet en dehors des prises de vue) et que l'on filmera en labo.

Je connais un scientifique, entomologiste et amateur de photos d'insectes qui capture ses sujets de photographie et les "calme" à l'aide d'une bombe de froid pour composants électronique (attention, me disait-il, si tu en mets trop, tu congèle ton sujet et il meurt). Je n'ai pas moi-même de bombe à froid, mais il m'est arrivé de "refroidir" mes insectes à photographier (10 mn dans un bocal au congélateur, à adapter selon la taille de l'insecte pour ne pas le tuer, cette méthode est surtout valable pour des coléoptères par exemple) afin de rendre plus facile la prise de vue d'un sujet trop mobile (allez photographier une cicindelle en plein été).

J'espère ne pas avoir choqué en exposant mon point de vue sur la chasse photo telle qu'elle est présentée sur la page de l'ASCPF. Les principes exposés sont effectivement très valables mais pratiquement inapplicables parfois.

 

L'ami en question ne faisait ni foto, ni vidéo, il était la pour observer. Pour ma part je trouve ça un peu limite comme comportement de venir sur un site où on est sûr de voir un cerf et sûr de le faire fuir. Bien sûr on est jamais à l'abri d'u faux mouvement qui nous trahit, mais la c'était limite délibéré.

Pour ce qui est du site sur la chasse sportive, j ai eu cette 1ere réaction aussi en lisant les 1eres pages, ca me semblait un peu sectaire, j ai ensuite relativisé en me disant que ce n'était qu une "discipline sportive" parmis tant d'autres, et que ca n'incriminait en rien les autres méthode, après tout c'est juste:

Ils se différencient eux même de la photo animalière.


Je ne suis pas non plus contre la capture de certains arthropodes pour des prises de vue intérieures, je n ai pas encore essayé le congélateur, je me suis arrêté au frigo pour les endormir...

Il est délicat de rentrer dans ce débat sur l'anthropomorphisme, mais je pense qu'une araignée n'a pas la même "conscience" d'etre enfermée, qu'un sanglier ou un blaireau...
Si c'est fait correctement... pour moi, pas de problème.


yan

 

Evidemment, mais cela arrive aussi parfois de se promener dans les bois et de faire fuir un animal sans le vouloir. Il m'est arrivé ainsi de faire fuir des chevreuils ou des sangliers sur lesquels je suis tombé par hasard... Si j'avais eu un appareil photo dans les mains, c'est certain que j'aurais photographié (sans le flash si l'animal ne m'avais pas vu, et comme j'aurais pu si l'animal était déjà en train de fuir).

Après, si on veut considérer la "chasse photo" comme un sport, alors on est libre d'y mettre les règles que l'on souhaite. Le photographe de toutes façons essaiera toujours de faire la plus belle photo et il devra apprendre à trouver le juste équilibre entre proximité génante pour l'animal et qualité de la photo. Tous les animaux fuient quand on les approche trop, c'est là la limite. Par ailleurs, le fait de ne pas perturber une couvée, je crois que ce n'est pas une éthique de photographe mais du simple bon sens !

Ensuite, je crois que la question de savoir si on doit attraper un sanglier ou un blaireau pour le photographier comme on attrappe une sauterelle est un débat purement théorique : je ne me risquerai pas à essayer d'attraper même un écureuil ou un oiseau : ces animaux sont craintifs et sont beaucoup plus agités lorsqu'ils se sentent piègés, c'est risqué pour le photographe et la photo ne sera de toutes façons pas plus belle. En revanche, j'ai déjà attrapé des vipères... comme cela, j'ai eu de belles photos et je ne crois pas les avoir particulièrement perturbées durant les séances photos de 10 minutes avant de les relacher.

Pour moi, capturer ou non le sujet à photographier n'est donc pas une question d'éthique mais plus une question d'intérêt.

 

bien sur cyl20, j ai moi aussi déja fait fuir des chevreuils et autre en forêt, mais pendant le brame, il y a assez d indice pour t indiquer qu il y aun animal a ne pas déranger... a moins d se promener avec un Walk-man

ca devient une question d'éthique quand c'est fait dans de mauvaises conditions sans le respect de son sujet. Jai déja vu des aquarium d'eau de mer, avec des espèces prélevées dans le milieu proche, devenir de véritable cercueil en verre...
Quand on décide de garder un animal captif pour plusieurs prises de vue, il faut s'assurer de pouvoir gérer son "confort" dans de bonnes conditions. Ayant bossés avec des aquariums marins d'eau froide, je sais que ce n'est pas chose simple et que beaucoup pensent qu il suffit juste de mettre de l'eau, des bestioles et un pti bulleur pour que ca marche ....
he ben non, détenir des animaux sauvages, quand c'est nécessaire, ça se prépare...


yan

 

Evidemment, je ne suis pas partisan de faire crever les bestioles juste pour les prendre en photo... J'ai moi aussi vu de nombreuses bestioles crever dans des bocaux d'eau de mer avec un bulleur... Dans les mêmes conditions, j'ai aussi observé de nombreuses choses qu'il est impossible d'observer aisément dans les conditions naturelles, alors pourquoi pas ?
J'ai lu ce que tu pensais de ce que tu appelles les "crevarium" à têtards, mais sans eux, combien d'enfants ne sauraient même pas ce que c'est qu'un têtard et que ça se métamorphose lentement en grenouille ? Evidemment, il est préférable d'élever des xénopes (de laboratoire) plutôt que des rainettes (protégées), mais contrairement à ce que tu penses il est possible de conduire des élevages de façon raisonnable et respectueuse de l'environnement (puisque tu lis "la hulotte", je te conseille le numéro "Spécial mare"). J'ai passé des heures étant gamin à regarder dans mon aquarium de mare le comportement de prédation des tritons, larves de dityques et de libellules... Sois certain que la mortalité n'y était pas plus élevée que dans la mare elle-même, et que j'ai toujours été relacher les animaux capturés à l'endroit de leur capture. Ce type d'élevage est une source de connaissance difficile à remplacer.

En ce qui concerne les aquariums marins d'eau froide, étant petit notre instituteur nous avait emmenés en classe de mer en Normandie. Nous en avions profité pour avoir un aquarium marin dans la classe durant les trois semaines de classe de mer. C'était une merveille de voir le comportement des animaux qui y étaient (un crabe, deux crevettes, quelques mollusques bivalves ou gastéropodes, des anémones de mer...). Nous n'y avions pas mis de poissons autres qu'un petit gobi, notre instituteur sachant par expérience les exigences de qualité d'eau que ces animaux avaient, et compte-tenu du faible volume de l'aquarium (qui n'excédait pas 100 L). Durant une demi-journée nous avons eu une petite seiche dans un aquarium séparé et nous avons pu observer ainsi son mode de déplacement, son mimétisme... nous l'avons même vu cracher son encre (ensuite nous avons convenu qu'il était préférable d'aller la relacher). De telles observations nécessitent la capture des animaux, et de temps en temps cette détention entraîne leur mort... Il faut juste savoir quelles sont les espèces les moins fragiles et ne pas renouveller ses erreurs lorsqu'elles surviennent. De cette façon, nous pourrons observer des choses passionnantes tout en causant le moins de mal possible à la nature qui nous entoure.

 

Je ne suis pas du tout contre la détention "n aquarium, j ai observé des trucs hallucinants en aquarium, le truc est juste de faire attention au conditions, c'est justement dans des entres de classe de mer ou dans des écoles que j'ai vu ces fameux "crevarium", et franchement le coté pédagogique, je le voit pas trop quand il faut expliquer au enfants que bibi la crabe et gégé le gobbie se sont pas plu dans leur nouvelle maison...

Mais il est bien sur possible de faire les choses correctement. D'ailleurs, si certains sont intéressés, j ai monté un dossier "réaliser son aquarium d'eau de mer" avec toutes les spécifications techniques...


yan

 

Evidemment, c'est là que tu les as vu car c'est là que tu vas et c'est là qu'on essaie de montrer la nature qui nous entoure dans des aquariums.

Evidemment et normalement l'instituteur ne devrait le faire que lorsqu'il s'en sent capable, mais cela nécessite quelques connaissances.
Sinon effectivement, je serais intéressé de lire ton dossier !

 

J essaie de le récupérer vite, il est au boulot.

 

salut cyl20,
j ai enfin récupéré le dossier sur fabriquer son aquarium, envoie ton mail par message privé, je te l enverrais.

salut

yan

 

ASCPF

L'ASCPF est plus proche des chasseurs que des photographes, ses réunions se déroulent dans un pavillon de chasse couvert de massacres de cerfs.
Comme les chasseurs estiment que tous les animaux " gibiers " leur apartiennent, ils se croient autoriser à édicter des régles pour ne pas les déranger. La vérité est que c'est plus les chasseurs que ça dérange si les animaux se déplacent hors de leur terrain de chasse.
Qu'on m'explique en quoi une chasse à courre dérangerait moins les cerfs qu'un ciné-photographe un peu pateau. Et puis nous n'avons pas de nuisibles à massacrer.
Je crois qu'in n'y a pas besoin de culpabiliser les photographes animaliers, car il en faut peu pour qu'ils choisissent de respecter la nature. Sinon ils peuvent plus facilement se rabattrent sur les parcs animaliers pour ramener des images.

 

salut Rapsony;

ca faisait longtemps que personne n avait répondu a cette discussion...

tu les connais personnellement cette asso? l ASCPF?

c'est vrai que la simple vue de leur site m est apparue ... je sais pas... un peu sectaire.

m'enfin bon, l en faut pour tout le monde...

 

Re: complément et réponse à pixelos

Tu as tout résumé en quelques mots mais je rajouterais aussi le respect du sujet et de son milieu pour faire des photos ou des films vrais pour le saisir sur l'instant. Très difficile (pas pour les vrais amoureux de la nature) à faire mais tellement gratifiant. La photo ou le film à tout prix n'apportent rien. Ne pas déranger, se faire oublier dans la nature est la règle n°1 selon moi.

DV