Cesar du faux raccords

Bonsoir à tous

Une petite question aux habitués du forum.

Après avoir appris à faire son propre film grâce à toute l'aide apportée par les pros du forum, existe t-il un post sur les erreurs à ne pas commettre, comme dans Shutter Island à 58"40, hormis sur les sites qui en font le référencement ? (Je ne parle pas ici des effets de style délibérés, ou des illustrations de la folie et de la double personnalité, mais des erreurs de scripts ou la main est sur la joue et se retrouve sur l'épaule au plan suivant, "Legion" à 10" le premier dialogue des deux personnages principaux est un formidable exemple des erreurs d'éclairage)

Pour les amateurs de burlesque, je vous conseil de visionner le clip de Lady Gaga, telephone, vous coupez le son, le doigt sur pause entre chaque plans et vous comptabilisez. Je serais surpris qu'un seul termine l'exercice jusqu'au bout

Christophe (

 

Ci joint le lien vers un site qui recense, gaffes, erreurs et raccords loupés ...

Gaffes

Sinon il y a les deux volumes du livre Cinémato-Gaffes (editions Ramsay)

ROLLAND

 

Faux raccords

Salut à tous,

En regardant pas mal de films (et encore plus dans les séries), on découvre énormément de faux raccords. Je ne parle pas des jump cuts qui sont des faux raccords créatifs.

Il y a des faux raccords qu'on ne voit pas, sauf image par image... et d'autres qu'on voit à vitesse normale. J'ai une petite hypothèse là-dessus, à vous de la confirmer ou de l'infirmer :
Si les acteurs jouent bien, l'oeil est attiré par les visages. On ne va pas trop regarder les mains ou les silhouettes dans le fond. Ainsi, avoir les têtes raccord mais pas les mains passe bien... mais il ne faut pas exagérer tout de même sinon ça risque de se voir
Si les acteurs jouent mal ou que le scénario est plat, l'oeil se balade, par ennui.

Mon hypothèse est donc que les bons monteurs et les bons réalisateurs privilégient le jeu et l'émotion sur le raccord. Si l'on est pas sûr de son scénario ou de ses acteurs, choisir le raccord

Qu'en pensez-vous ?

A bientôt,

 

Salut Rolland, salut Pierre-Olivier, il parait surprenant vue le nombre de prises lors d'un tournage, les moyens financiers mis en œuvre, le nombre de personne et d'yeux devant qui passe un film avant sa sortie, qu'un réalisateur et son monteur n'arrivent pas à supprimer tous ces défauts.
La numérisation aidant, il faut 30 secondes et Photoshop pour les nuls sur les genoux pour nettoyer n'importe quelles scènes.

L'énergie que déploie un réalisateur pour faire aboutir son film et le retour sur investissement attendu par les producteurs me laisse perplexe quand on vois les défauts du produit fini. J'en viens à penser que c'est voulu.
Par le passé ces erreurs représentaient le côté artisanal de la réalisation d'un film, dans le sens noble du terme, du travail fait main donc par essence imparfait.

C'est devenu une forme de snobisme de nos jours, comme les pizzas hut faites main, mais que les clients boudaient par ce qu'elles semblaient sortir d'une chaine de fabrication. Les responsables ont demander que les préparations soient volontairement imparfaites pour justifier l'appellation faites main.

Le cinéma (hollywoodien) suit la même voie, avec l'avènement du numérique et l'uniformisation, en plus de la patte de l'artiste et faut rajouter des erreurs pour que ça fasse plus humain et que son film sorte du lot.
Les peintres et les constructeurs de cathédrales signent leurs œuvres, l'industrie du cinéma c'est dit pourquoi pas moi, en plus c'est un petit joke entre initiés et comme le spectateur continue bêtement à payer sa place, on peut lui faire gober n'importe quoi.

Christophe

 

Faux raccord

Salut villaboni,

Je ne crois pas que ce soit volontaire, c'est juste inévitable

Je le répète, il y a des faux raccords qui ne se voient qu'en passant le film image par image, ceux-là peuvent être laissés. L'important c'est le jeu et l'émotion. Si la scène est forte, l'œil est attiré par les visages...

Et puis, un œil de monteur voit plus de défaut qu'un spectateur lambda... C'est pour cela qu'un film ayant eu du succès en salle ne gagne aucun César

Homéro : j'adore ta citation, je m'en resservirai !

A bientôt,

 

Salut Pierre-Olivier

Je suis d'accord avec toi, il y probablement certaines circonstances qui ne permettent pas au monteur et au réalisateur de peaufiner le travail à l'extrême et qu'il faille faire des concessions quand on a pas suffisamment de rush pour transmettre son message.

Mais sans prêter une attention trop soutenu au montage des dernières grosses productions, il y a tout de même un nombre d'énormités qui vont croissantes et qui ne peuvent être le fruit d'un choix artistique.

Je radote, mais dans Légion, le premier dialogue des personnages principaux à dix minutes du début, il n'y a pas moins huit champ/contre champ et j'ai compté cinq combinaisons d'éclairages différentes. Ils sont sur une balançoire et une fois sur deux on voit l'ombre de la chaine sur le cou de l'acteur (je précise qu'ils sont immobiles).

Shutter Island c'est quand même du Scorcese et la main (ensanglantée) de l'actrice passe de la joue à l'épaule de Di Caprio dans le champ/contre champ, qui plus est sans laisser de traces (à la rigueur cela ce conçois pour le sang puisse que c'est un phantasme). On peut difficilement invoquer un nombre insuffisant de prise pour le montage.
Mais alors là !!! à 46"31 quand la voiture les ramène de la crypte, il pleut à verse devant grille, il grêle et il neige quand la grille se referme, et de nouveau une pluie battante quand la caméra revient sur la voiture

Je suis navré, mais je reste sans voix

P.S. Toujours Shutter Island à 1h11"07 dialogue entre Di Caprio et le personnage dans la cellule derrière une grosse grille, il y a successivement 12 faux raccords en 2 minutes de film.