module inscription newsletter haut de page forum mobile

Rejeter la notice

Nouvelle Formation Prise de son : les inscriptions sont ouvertes !
Maîtrisez la qualité de vos prises de son avec notre formation théorique et pratique de 3 jours ! Du 14 au 16 mai 2024 à Paris.

Test Sony PXW-FS7 II

Test complet de la FS7 II éprouvée pour le Repaire par un épouvantail à moineaux.

Publié par Le Chat Errant le 14 Août 2017 dans Tests
► Commentaires 66
    Recos : 11
    Vues : 14 882
  1. Le Chat Errant
    Voir la fiche produit complète:
    Sony FS7 Mark II | Cameras Appareils Photo/Video
    Quand la PXW-FS7 II se met au vert pour mieux lorgner sur le Repaire.

    Remarques importantes :

    -> De nombreux rushes natifs sont à votre disposition, les liens figurent à la toute fin de ce test. Piochez donc, à votre guise.

    -> Remercions Marina, qui parvint à dompter Resolve pour inclure, dans ce test, des petits montages confectionnés à partir de ces ruhes.

    -> Ce compte rendu sera en proie à certaines modifications ultérieures (lexicales, syntaxiques et orthographiques) et ajouts utiles.
    Je vais faire comme chez Sony et les autres.. des mises à jour du firmware de mon test.

    A l'origine, c'était une page blanche...

    Il y a tellement de choses à dire au sujet de cette FS7 II, par quoi commencer ? Comment ne pas se perdre dans les mots comme dans les menus ? Comment couvrir l'ensemble de ses possibilités sans laisser derrière soi de lourdes omissions ?
    Quoi qu'il en soit ce test ne sera pas une fresque mainstream gavée de superlatifs, ni un essai conduit par une team rincée disposant d'un studio et de lights parfaitement calibrées.
    Il sera écrit par un électron rural, élevé par les loups et formé par Le Repaire, désireux de ne pas investir une telle somme pour du flan, s'il pouvait et venait à s'offrir ce genre d'instrument, soucieux de disposer de la meilleure bécane possible pour cocher toutes ses exigences sur le long terme.
    La poudre aux yeux soufflée par les doux baisers du marketing, les "I'm so excited" et autres altérations du jugement, ça ne prend plus.
    C'est pourquoi, comme à mon habitude, je vais fouiner, pinailler, tout en prenant en compte les interrogations de mes compères-forumers qui se sont prêtés au jeu : Test Repaire imminent sur la FS7 II... à vos questions !! | Le Repaire
    Tâchons alors de passer au crible fin cette caméra fraîchement débarquée, accompagnée de son optique royale, le PZ 18-110 mm f/4.

    J'avais auparavant eu l'occasion de travailler avec la FS7 première du nom (qu'on appellera ici FS7 I pour ne pas se planter), équipée du PZ 28-135 mm f/4, dont le compte-rendu fut publié ici même : Sony FS7 | Cameras Appareils Photo/Video
    Pour rappel, il s'agissait d'une caméra Super 35 mm pouvant enregistrer jusqu'en 4K 50p 4.2.2 10 bit (XAVC-I), orientée documentaire et fiction légère, conçue pour être utilisée par un seul gars, sans assistant.
    En dépit de ses quelques faiblesses, (monture E fragilisée par les lourdes optiques, profusion de macroblocks en XAVC I, quelques finitions un peu plastoc..), le pari fut remporté.
    Qu'en est-il de la succession.. ?

    A l’extérieur.


    P1270072.JPG
    Désolé, c'est un peu schwarz. Il n'a pas arrêté de flotter ces jours-ci.



    La FS7 II reprend exactement les lignes de son aînée : un boîtier plutôt compact, résistant aux intempéries, utilisable sans assistant ni stagiaire et pourvu d'une monture Sony de type E (comme sur les Nex et les Alpha 7).
    Attardons-nous un peu sur le "form factor" qui présente une ergonomie de type épaulière ou semi-épaulière. Au regard du chiffre d'affaire engrangé par les ventes du premier modèle, nombreux sont ceux qui aiment, pour ma part ça me crispe pas mal.
    La mini-semelle d'épaule n'est amovible que d'une pincée de centimètres.
    Pour peu qu'on lui adjoigne une optique lourde, sachez qu'il n'y a pas de contre-poids à l'arrière, sauf si l'on ajoute le module XDCA et une batterie monture V pour la modique somme de 1700 euros HT.
    Prenez également garde à ne pas poser rapidement la caméra n'importe où sans replier le bras articulé vers l'arrière car la gamelle risque de faire mal.
    Autre problème, le port du casque devient vite compliqué, l'écouteur de droite se mange systématiquement le flanc de la caméra.


    P1270077.JPG
    "Étirement du bras vers l'arrière" pour ne pas ramasser la FS7 II au pied de la table.


    Pour parler du châssis, nous sommes toujours en présence d'un appareil qui fleure bon la robustesse : peu d'éléments en plastique (poignée du bras articulé, viseur et flanc gauche), le reste est en aluminium et/ou en magnésium.
    Gare aux câbles du viseur et de la poignée, ils sont moulés dans le plastique ! S'ils lâchent, il faudra remplacer l'élément concerné tout entier. Canon a pourtant retenu la leçon..
    Globalement, c'est quand même pas mal du tout, pour un appareil "made in China".
    Pour la petite histoire, contrairement aux F3, F5 et F55, les FS7 I & II ne sont pas estampillées CineAlta et ne sortent pas du centre technologique Atsugui situé au Japon mais de Shinagawa en Chine.
    Nous ne reviendront pas sur les mornes héritiers de la légendaire EX1R, depuis 2012 les choses se sont bien arrangées et ça se sent lorsque l'on manipule une FS7 II.

    D'autres améliorations demeurent visibles à même la carlingue, notons la présence d'un rod (celui qui maintient le viseur en place) non pas circulaire mais carré, ça ne tourne plus dans le vide durant les phases de réajustage.


    P1270052.JPG
    L'invention de la roue n'était pas forcément une bonne idée, loué soit le retour aux sources !


    Bonne nouvelle pour ceux qui ont des grosses mains, voire pas de main du tout, les cartes XQD sont désormais plus faciles à insérer et à extraire.


    P1270050.JPG
    Il paraît que c'est plus facile qu'avant, perso je n'ai jamais eu à m'en plaindre.


    Sans omettre mon optimisation favorite : le système de verrouillage de la monture !
    Les montures à baïonnette, qu'elles soient de type Alpha, Sony E, Canon EF, Lumix MFT et compagnie.. tolèrent par défaut une charge maximale de 1Kg.
    Au-delà de cette limite, il est nécessaire d'ajouter des rods et un support d'objectif ou de porter le tout par le collier de l'optique (si le poids du boîtier lui-même ne dépasse pas le kilogramme).
    C'était le tendon d’Achille de la FS7 I, surtout quand cette dernière était commercialisée avec un zoom PZ 28-135 mm f/4 d'1,200 Kg en guise de kit lens.
    Avec la FS7 II, c'est sécurisé. Les 1100 grammes du PZ 18-110 mm f/4 sont fermement tenus, sans rod et sans jeu. C'est exemplaire !


    P1270048.JPG
    C'est ouvert et ça peut manger du "lourd", ça va tenir.


    P1270047.JPG
    C'est verrouillé, le 18-110 ne se fera pas la malle !


    L'optique, le PZ 18-110 mm f/4.


    P1270054.JPG

    Je ne trouve même pas de boutade tant cette optique est cool !



    Cette nouvelle optique reprend, elle aussi, les traits principaux de l'ancienne version : construction tout temps, 3 bagues distinctes et débrayables, compatibilité assurée avec les systèmes 35 mm et full frame, stabilisation et auto-focus, iris à 7 lamelles, ouverture à f/4, zoom à encombrement constant.
    Si la FS7 II ne se contente que de quelques retouches, son nouvel objectif propose une renaissance ! Voici la liste :
    -> Tout d'abord, l'apparition d'un pare-soleil à volet, comme sur les traditionnelles caméras de poing ENG, alors qu'il fallait sans cesse placer une sorte de couvercle de tupperware devant la lucarne de l'ancien caillou (le PZ 28-135 mm).
    -> Moins de zoom mais un champ de vision plus large, le jeu de focales entame sa course à 18 mm soit environ 27 mm en Super 35 (crop autour de 1,4 ou 1,5.. personne ne s'entend là-dessus).
    -> C'est enfin un authentique zoom mécanique à levier et sans inertie !
    -> Véritablement parfocal, une vertu non garantie sur le modèle précédent (le 28-135) qui laissait la zone de netteté reculer de plusieurs dizaines de centimètres en fin de dézooming.
    -> Toujours sur le zoom, il est désormais possible de jouer avec un vrai "creepy zooming" par le biais du mini-rocker localisé sur la poignée supérieure, effet flippant garanti ! Chose impossible avec le premier PZ, toujours trop rapide même paramétré sur la plus lente progression autorisée par le moteur.
    -> 100 grammes de moins, c'est ça de gagné pour la monture et nos articulations.
    -> Disparition du collier contre l'apparition d'un support optique qui, enfin déclippé, nous laisse découvrir un petit sabot compatible avec n'importe quelle griffe porte-accessoires (du style cold et hot shoe).
    Et si ça ne suffisait pas, un autre point de fixation se cache sous la tête de l'optique.
    -> Tant d'apports ont un prix : 3200 euros HT ! Soit plus de 1000 euros de plus que l'autre fois je crois bien..

    Problème à signaler : J'ai parfois constaté un sévère pompage au niveau de la mise au point auto, du genre fatal ! Déjà nous sommes très loin de la vélocité du Dual Pixel des Canon EOS C, mais là c'est vraiment problématique (dysfonctionnement visible sur l'un des rushes à télécharger).
    Ne laissez pas traîner l'embrouille, ça fait tache sur un caillou de cette trempe.


    P1270059.JPG
    Sous la semelle...


    P1270060.JPG
    Se planque un sabot !


    En plus du PZ 18-110 mm f/4 d'origine et du Samyang 35 mm T1,3 (le petit monstre de lumière qui m'a été aimablement prêté, 9 lames, un poids plume, pour moins de 500 euros TTC), les gars de Tokina ont eu la gentillesse de confier au Repaire deux optiques à monture E bien distinctes et 100 % manuelles issues de la série "Cinema ATX" :
    Le Tokina 100 mm Macro T2,9 (iris à 9 lames, refermable à T32, 2500 euros TTC) et le zoom grand Angle 11-16 mm T3 (iris à 9 lames également, autour des 1300 euros TTC).
    Ce qui frappe en premier lieu, avec ces deux derniers objectifs, c'est la qualité de construction tout métal et, immanquablement, le poids.
    Le tout à l'air hyper costaud et cela s'en ressent. Si le zoom 11-16 mm possède un pas de vis prévu pour accueillir un support providentiel, je m'étonne encore de l'absence de collier du côté du 100 mm Macro et de ses 1300 grammes.
    Ceux qui en ont les moyens et l'usage trouveront leur compte avec ce matos de haute tenue (l'optique, les bagues, les finitions.. tout est fluide, tout est robuste et clean).


    P1270089.JPG
    L'excellent zoom Sony PZ 18-110 mm f/4 OSS.


    P1270088.JPG
    Le Samyang 35mm T1.3, pour voir au clair de lune.


    P1270086.JPG
    Le zoom Tokina Cinema ATX 11-16mm T3.0, pour l'infiniment large.


    P1270087.JPG
    Et le Tokina Cinema ATX 100 mm Macro T2.9, pour l'infiniment petit.






    A l’intérieur.


    P1270055.JPG
    Prenez les commandes ! La poignée est en plastique.. mais cela n’ôte en rien son confort.


    Démarrons la machine sans plus tarder.
    Allumage un peu plus rapide que la FS7 I.. c'est peu dire.
    L'image apparaît, lentement les couleurs s'équilibrent puis les indications s'affichent. C'est bon, on peut creuser dans le menu.
    Ce qui saute aux yeux, c'est la lenteur de la navigation. Rien n'a bougé depuis la FS7 I et son tas de mises à jour, c'est poussif.
    Avec la molette cliquable du flanc gauche, ça passe. Avec le joystick de la poignée de droite, c'est lymphatique.
    Canon et Pana proposent une navigation fluide et un accès éclair aux différents paramètres, pourquoi une caméra capable de gober du 4K 50p @ 600 Mbps ne permet-elle pas de surfer confortablement sur ses menus ???
    Autre détail, en me rendant dans l'onglet Paint dans le but de cuisiner un Picture Profile "prêt à l'usage" (le B-Roll-1 de Doug Jensen), j'ai dû, à un moment, retoucher légèrement le Master Black : l'horreur, il faut entre 5 et 6 coups de roulettes ou poireauter de longues secondes tout en poussant le joystick pour élever ou réduire la valeur des Black d'un unique et malheureux cran !
    Ça la fout mal pour une machine à 12 000 euros dite compacte et réactive.
    Cette déconvenue enfin levée, il ne reste qu'à se faire plaisir en farfouillant un peu partout : c'est complet, très étoffé, sans que ce ne soit trop le bazar. La caméra appelle au débrayage et il ne faut pas s'en priver.

    On passe rapidement à l'étape du tournage, il y a forcément le truc qu'il faut tester : le fameux filtre ND électronique (à cristaux liquides selon le web), employable de différentes manières :
    - Soit comme un système ND classique, à programmer sur 4 valeurs. Clear, 1/8, 1/32, 1/64 (ce n'est q'une possibilité parmi tant d'autres, sachant que les valeurs d'opacité s'étendent de 1/4 à 1/128). Lorsque l'on active le mécanisme, un écran vient se placer devant le capteur en émettant un p'tit "Bzzzttt", ne reste qu'à tourner la roue pour faire varier l'opacité selon les réglages prédéfinis.
    - Soit d'une façon plus fine encore, en pilotant l'obscurcissement via une autre molette, pour passer du 1/4 au 1/128 sans se restreindre aux 4 paliers de la roue principale.
    - Soit en full auto, en laissant le filtre agir comme il l'entend (à l'image de l'iris automatique des caméras de reportage, sans les nuisances du pompage et des variations de la profondeur de champ).
    Cette dernière option ne me semble réellement pertinente qu'en cas d'urgence ou d'une situation critique. Pour peu qu'une partie du ciel trop clair ne rentre dans la zone d’interprétation de la "cellule", c'est tout le reste du décor qui virera dans les ténèbres. Le fait est que ça marche.
    A priori, le filtre ne dénature pas l'image native, ni en piqué, ni en teinte. Si c'est le cas, cela s'avère suffisamment négligeable pour que le commun des mortels ne puisse s'en rendre compte.
    En espérant que ce surplus d’électronique ésotérique tienne le coup dans le temps.


    P1270051.JPG
    Regard sur le vaste royaume de la densité neutre.




    Il est temps de passer en revue les divers codecs et modes d'enregistrement disponibles.
    Aucun changement notable depuis la FS7 I :
    - XAVC- I pour la FHD, l'UHD et le 4K 4.2.2 10-bit
    - XAVC-L pour la FHD 4.2.2 10-bit et l'UHD 4.2.0 8-bit
    - Mpeg-2 pour la FHD 4.2.2 8-bit
    Le ProRes et le RAW demeurent grisés et inaccessibles sans l’extension XDCA requise.
    Le bitrate et la quantification ne faisant pas tout, j'ai sorti le GH4 (bridé en 4K 4.2.0 8-bit @ 100 Mbps) à titre de comparaison.
    Sans surprise, le petit Lumix se fait bâcher en dynamique et dans la gestion des hautes lumières (les transitions du GH4 sont violentes et tendent souvent vers le clipping).


    FS7II-dynamique.jpg
    La FS7 II compte les nuages dans un ciel blanc-cramé.


    GH4-dynamique.jpg
    Au grand dam du petit GH4.


    En revanche, peut-être ne s'agit-il que d'une impression, le Lumix semble mieux restituer les fins détails que la grande Sony.
    La FS7 II serait-elle encore victime d'une profusion de macroblocks, même dans ses débits les plus élevés ?
    Rappelons que le premier modèle n'était pas exempte d'artefacts de compression en tout genre, des pâtés de pixels venaient littéralement bouffer les micro-contrastes et les gradients.
    Le problème avait été en grande partie conjuré par une MAJ salutaire décernée au F5 et F55 (qui disposent désormais du XAVC-I class 480), malheureusement la FS7 I quant à elle ne se cantonnait qu'au XAVC-I class 300 (300 Mbps en 4K 25p ou 600 Mbps en 4K 50p).
    A ce jour, il en est de même pour la FS7 II : XAVC class 300, pas plus.
    Des rushes sont téléchargeables ici-même, n'hésitez pas à vérifier cela de votre côté.
    Pour ma part, je perçois chez cette caméra une excellente Full HD, mais une UHD et un 4K ternis par les macroblocks (bien que cela soit moins flagrant qu'auparavant).

    Aparté sur le niveau de détail (autre que la qualité de l'optique).

    Sujet risqué et source de débats houleux par sa teneur très subjective, je vais m'expliquer.
    Pour faire simple, il y a des facteurs qui augmentent l'impression de piqué (le phénomène d’acutance) et d'autres qui le dégradent.
    Outre la netteté artificielle qui souligne les contours et le contraste qui donne du peps, il existe d'autres éléments à prendre en compte, comme le bruit (le fourmillement) et la compression d'une image numérique.

    - Le bruit : Il ajoute artificiellement un piqué d'aspect naturel (contrairement à la netteté) à une image, ce qui engendre une confusion entre le bruit et les fins détails, c'est du bluff, mais ça marche !
    Il permet également d'occulter pas mal de défauts comme le "banding" (la plaie des quantifications 8-bit, soit 256 nuances, soit des dégradés parfois grossiers) et les macroblocks (des amas de 8x8 ou 16x16 pixels, souvent présents dans les mouvements et les cadres larges et fouillés).
    Normal, les scènes complexes tirent davantage sur le codec et ses limites.
    Et bien le bruit, par sa texture granuleuse et son agitation, va camoufler une grande partie de ces "aberrations" numériques.
    Un peu comme le "dithering" appliqué sur certaines textures pour les rendre plus denses et naturelles qu'elles ne le sont réellement.

    - Le filtre anti-bruit : C'est l'effet inverse, la meilleur façon de tuer le piqué ! Plus le filtre est effectif, plus il estompe le bruit par un lissage de l'image et plus il dégommera les fins détails (qu'il assimile au bruit).
    En résulte des images vaseuses, lessivées, souvent dégueu', r
    évélant par la même occasion toutes les horreurs initialement dissimulées par notre cher dithering : le banding et les macroblocks !
    Certains appareils permettent heureusement de le désactiver (c'est le cas des FS7 I & II), d'autres non.

    - La compression : normalement plus l'image est lourde, moins elle est compressée et moins elle est sujette aux macroblocks.
    Sans forcément parler du gouffre à Go "RAW", d'autres codecs moins lourds deal' à merveille avec les artefacts, je songe au ProRes 4.2.2 et HQ.
    Seulement nous pouvons tomber sur quelques surprises : l'AVCHD (par définition archi-compressée @ 24 Mbps) de la Canon C100 et son incroyable précision native.
    Mais aussi quelques cas déroutants : le XAVC-Intra (@ 300 mbps en 4K 25p) de la Sony FS7 qui, malgré son bitrate élevé, constelle les rushes d'un paquet de petites abominations pixelisées (problème reconnu chez les utilisateurs des F5 et F55).
    La FS7 étant par nature une caméra très clean et sensible (donc peu bruitée), les artefacts se remarquent aisément.
    Et je me demande même s'il n'y a pas un soupçon de 3DNR imposé (filtre anti-bruit made by Sony) dans l'air..



    FS7 II zoom.jpg La FS7 II (gros zoom bien crade dans une capture 4K, rush natif dispo), observez bien la barrière et le feuillage à l'ombre.


    GH4 zoom.jpg
    Le GH4 (rush également dispo), désolé pour la surexpo et la diffusion causée par le filtre ND, notez que les détails sont intacts.


    Le fait est que le GH4 à 1000 euros et son 4K 24p @ 100 Mbps me paraît plus précis que la FS7 II à 12 000 euros et son 4K 25p @ 300 Mbps.
    Alors certes, il est possible de contourner le XAVC-I pour s'orienter vers le RAW ou le ProRes, mais..
    Combien l'extension XDCA, l'unité HXR-IFR5 et l'enregistreur AXS-R5 (tous suggérés par Sony) ? Ou ne serait-ce même L'Odyssey ?

    Retournons à notre FS7 II.

    Un bon point à relever, l'aliasing est discret pour ne pas dire absent !
    Les slow motions sont amusants, assez bluffants. Ils se négocient toutefois avec une chute de la définition et un risque de moirage, qu'importe le mode sélectionné (Full scan ou center crop 2K). Ils représentent de même un bel atout.

    Bug à signaler : La caméra a freezé en quittant le mode Slow & Quick Motion. Impossible de la rebooter via le commutateur de démarrage, j'ai été contraint de virer la batterie.

    Les skin tones m'ont paru moins délicats à gérer que par le passé. La dérive magenta notoire, toujours menaçante, n'est plus aussi indigeste.
    Faut juste veiller à ne pas foirer la balance des blancs.


    vlcsnap-2017-08-12-17h50m18s152.jpg
    Mathieu de MA.B Prod en Cine EI Slog-3, des skin tones plus sympas, toutefois l'écharpe est grise à la base..


    Par contre, cette caméra brille par sa sensibilité. Elle grimpe avec aisance dans les ISO sans que l'image ne se vautre (pourtant, croyez bien que le filtre anti-bruit fut l'une des choses désactivées en premier lieu, tant j'abomine les effets destructifs de cet algorithme à la con, toute marque confondue).
    Avec le Samyang 35 mm T1,3 et une base de 1600 ISO native, c'est la foire aux rapaces nocturnes !


    fs7II-sensibilite.jpg
    Si sensible que vous verrez même ce que vos yeux ne peuvent (ou ne veulent) voir...


    Autre bug à signaler : Après avoir testé le mode Cine EI (cette dynamique de fou !), j'ai voulu revenir en mode Custom (le B-Roll-1 de Doug préalablement programmé). Et bien la cam' est restée scotchée sur le S-Log 3. Il m'aura fallu retourner dans le menu Paint pour repasser en HG8.

    Concernant la partie audio, je ne suis malheureusement pas le mieux loti ni expérimenté pour émettre un avis des plus pointus.
    Pour mon usage, je trouve les préamp' suffisamment puissants et les réglages particulièrement copieux. Il est possible de modifier des dizaines de facteurs, nombre d'entre-eux m'étaient inconnus.
    Franchement le son est bon, ça le fait largement. Même le micro interne, pourtant très minimaliste, clairement orienté dépannage, m'a paru bien plus vif et pêchu que celui de la FS7 I.

    Pour récupérer les rushes, ce fut un peu la galère, le kit de tournage ayant été livré sans lecteur de cartes XQD, je suis passé par un câble USB (fourni avec) pour connecter la caméra à l'ordi.. Vache ! La transmission était longue !
    Ensuite, VLC s'avère presque inutilisable pour zieuter les fichiers MXF. C'est fluide à la lecture, malheureusement il met une plombe à se lancer et à switcher les différentes prises.
    Du coup, j'essaie naïvement des les benner dans le "bouffe-tout" Magix VDL Premium, mais ce dernier ne les accepte tout simplement pas (version Pro obligatoire !).
    Davinci Resolve 12.5 m'a bien dépanné pour visionner et trier le tout. fluide en Full HD, saccadé en UHD/4K (dommage !), au moins j'avais toutes les vignettes. En revanche il n'apprécie pas du tout ce qui sort du GH4, à voir lorsqu’ils auront débuggé la version 14.
    J'aurais dû télécharger Content Browser.
    L'étape du dérushage aura également souligné le combo luminosité/contraste un peu piégeur du moniteur LCD de la FS7 II, le rendu de celui-ci est plus clair que nature, il crame même là où ça ne l'est pas, d'où certaines sous-expositions.
    En revanche, les couleurs paraissent fidèles.

    La concurrence.

    Dans la famille des caméras Super 35 mm 4K (avec des gros codecs par défaut ou à venir) compactes et ergonomiques, il y a le choix.
    Les prix annoncés sont bien entendu approximatifs et en TTC, mettons-nous à la place du mec ou de la nana qui ne peut déduire la TVA de ses investissements.. un Repairenaute quoi.

    - Chez Canon, dans le genre ergonomie de poing, nous avons la C200 (RAW en intra, 50p) pour 10 000 euros et la C300 MKII (pas de 4K 50p mais tropicalisée) pour 13 000 euros.
    - Chez Panasonic, annoncée récemment, l'AU-EVA1 (50p mais pas de viseur) pour 9500 euros.
    - Chez Blackmagic, il y a l'URSA Mini Pro (ergonomie d'épaule ou de poing) pour 6800 euros sans viseur ou 8700 euros avec le viseur.
    - Et puis la tristement mésestimée AJA Cion (ergonomie d'épaule, sans ND et capteur APS-C), descendue sous la barre des 5000 euros nue.

    La FS7 II dans tout cela ?

    C'est 12 000 euros nue et 15 200 euros avec le PZ 18-110. C'est la plus chère de toutes.
    Mais avec, comme la C300 MKII, un boîtier tropicalisé.
    Comme la FS5, un filtre ND électronique.
    Et, un peu comme l'AJA Cion, un système de verrouillage de l'optique particulièrement sécurisant autour de la monture.
    Quoi d'autre ? Il s'agit d'une caméra capable de choper un niveau de détail correct, au rendu très naturel, bien que moins précis que celui des Blackmagic et EOS Cxxx pour une définition équivalente (je maintiens la théorie des artefacts de compression, sans quoi le XAVC-I 480 des F5 et F55 n'existerait pas). En l'état, même le petit GH4 tranche davantage. Cependant elle aligne bien d'autres cordes à son arc : sa sensibilité remarquable, son excellente dynamique, son sublime highlight rolloff, son rolling shutter imperceptible. Pour peu que l'on jette son dévolu sur son ergonomie bien à elle et que l'on ait les moyens de se faire plaisir, la FS7 II mérite que l'on s'y attarde.. dans la mesure où l'on ne posséderait pas déjà la première du nom.

    + Bel outil, bien assemblé, robuste et principalement métallique.
    + Caméra ultra complète
    + Monture E renforcée et verrouillable
    + Filtre ND électronique allant de 1/4 à 1/128
    + Sensibilité impressionnante
    + Dynamique de malade !
    + Approche des hautes lumières exemplaire
    + Excellente Full HD et 4K 50p 10-bit en interne
    + Presque un sans faute pour le PZ 18-110 mm f/4

    - Définition UHD et 4K un peu flinguée par la compression
    - Des bugs, toujours des bugs !
    - Navigation dans les menus à la traîne
    - Ergonomie (pour ma part) inconfortable avec un sacré déséquilibre vers l'avant
    - Certains éléments encore trop cheap' (poignée latérale, viseur..)
    - Plus onéreuse que la concurrence
    - Ne "transcende" pas la première FS7


    P1270070.JPG
    Et un coup d’œil sur la face cachée.. du clone de la FS7 I.


    Un immense merci à Michel et à Marina, le personnel de l'ombre de notre fief virtuel préféré, pour m'avoir confié cette belle machine avec la complicité de Sony.
    Mes remerciements aux gens de Samyang et de Tokina, pour m'avoir permis de varier les saveurs devant le capteur.
    Mais aussi, à l'entreprise TNT, pour sa confusion générale, sans laquelle je n'aurais pu garder la FS7 trois jours supplémentaires.
    Et enfin, à mon cher acolyte (mot à ne pas lire trop vite) Mathieu Boisgerault MA.B production Rennes, venu me prêter main forte, à la dernière minute, sur le no man's land.

    Quant à mes compères Repairenautes, n'hésitez surtout pas à me faire part de vos questions et de vos remarques sur le fil de la discussion dédiée à la FS7 II : Test Repaire imminent sur la FS7 II... à vos questions !! | Le Repaire

    ! Les rushes natifs, à télécharger !

    Je vous ai préparé plusieurs dossiers :

    -> FS7 II Niv détail, Compression, Codecs
    -> FS7 II Moirage et Aliasing
    -> FS7 II Rolling shutter
    -> FS7 II Skin tones
    -> FS7 II Low light
    -> FS7 II Automatismes, ND electro, MAP, Stab
    -> FS7 II Micro externe, Préamp
    -> FS7 II Optiques

    Hormis quelques cas extrêmes (les essais low light et Cine EI), la caméra a toujours été raisonnablement paramétrée : 0 dB (soit 1600 ISO), Shutter à 180°, 25p, WB + Iris (de f/4 à f/8) + MAP en mode manuel, Picture Profile Custom (B-Roll-1)..
    Ces rushes n'ont absolument aucune vocation esthétique. Ils sont simples, basiques, pour bien cerner ce que la caméra planque dans ses tripes. Sans faible profondeur de champ, ni lumière flatteuse, ni aucun cache-misère.
    Je vous refile également quelques prises en Cine EI S-Log 3. Ne shootant presque jamais en Log, j'ai préféré ne pas trop m'étendre sur le sujet, ce sera à vous de le tester, de partager votre ressenti.
    J'espère juste ne pas avoir foiré l'exposition de cette courbe si particulière (par ailleurs limitée sur trois valeurs de WB prédéfinies : 3200, 4300 et 5600 K).

    Le Chat qui rôde dans le coin.. :approb:
    patflopineau, ropa, jakovideo et 8 autres Repairenautes ont recommandé ce message.

Partager cette page

► Commentaires 66

Vous ne souhaitez rien louper du Repaire ?

Dernières Occasions

 
Vous souhaitez annoncer sur le Repaire ? Contactez-nous