Canon C50 : 7k RAW Open Gate et form factor ultra compact

Canon vient d’annoncer la Canon EOS C50, nouvelle caméra de la gamme pro de la marque japonaise.



Avec cette nouvelle arrivante, Canon souhaite combler le gap entre l’EOS R5C, qui était une version dédiée à la vidéo du R5, avec donc un form factor d’hybride ultra compact, et la C70/C80, qui étaient jusqu’ici les caméras de la gamme pro les plus compactes.

Canon C50 : un format cubique ultra compact et facile à accessoiriser

La Canon C50 reprend le format hybride du R5C, avec des dimensions très proches et un poids plume de 665g. Elle vient avec une poignée amovible, marqueur de la gamme EOS Cinema.



Elle perd au passage le viseur, présent sur la R5C (sans gagner pour autant de filtres ND…) Cela lui permet cependant de proposer un format cubique, facilement riggable, ce qui a fait le succès de la FX3 qui est résolument la cible de la C50.

Comme la FX3, le corps de la C50 arrive avec des points de fixation, et comme pour la Sony, il y a des chances qu’ils soient finalement peu utilisés. Leur présence a le mérite d’informer clairement sur le positionnement ciblé par Canon

Le boîtier est refroidi par deux entrées et une sortie de ventilations, situées sur le côté, à l’avant à côté du grip ainsi qu’à l’arrière sous l’écran. Canon annonce une durée d’enregistrement non limitée par la chauffe pour cette nouvelle caméra.



Les connectiques sont plus complètes que sur le R5C, avec un HDMI type A (bien vu, on ne veut plus voir les prises micro HDMI !!), une prise timecode, une prise télécommande (E3), un port USB-C (alimentation et adaptation RJ-45 pour connexion réseau), une prise casque et une prise micro.



On regrette l’absence d’une sortie SDI, qui aurait permis de proposer une réelle connectique sécurisée et une seconde sortie vidéo, la rendant compatible avec un plus grand nombre de situations de tournage.

Les deux boutons REC sont désormais accompagnés de leviers de contrôle du zoom, qui s’ajoutent ainsi aux molettes présentes sur les optiques compatibles (on pense bien sûr aux derniers zooms sortis par Canon, le 24-105 f/2.8L IS USM Z et 70-200 f/2.8L IS USM Z et leurs rockers intégrés).



La vitesse de zoom peut être réglée indépendamment pour chaque levier et selon la position de la course (mi-course ou pleine course), dans le menu de la caméra.

Le corps caméra embarque 14 boutons assignables, dont 2 boutons compatibles avec la fonction REC, qui peuvent s’ajouter aux deux boutons REC dédiés.

Une centaine de fonctions sont assignables par défaut, et la fonction “User Set” permet de plus d’aller assigner n’importe quel emplacement du menu.



Le grip batterie BG-R20 est proposé en option, il permet d'accueillir jusqu'à 2 batteries supplémentaires et de faciliter la prise de vues verticale avec une molette et un bouton de contrôle additionnels.

Côté autonomie, pas d'annonce officielle de Canon mais des tests réalisés par l'équipe de Canon France ont montré une durée d’enregistrement de 100 minutes en 4K sur-échantillonnée environ, avec la batterie LP-E6P fournie avec le boîtier, ce qui serait une très bonne performance.

Il est possible d’utiliser les anciennes batteries LP-E6NH, l’autonomie sera cependant réduite et certaines fonctions seront limitées.

Il est possible d’alimenter le boîtier via le port USB-C, avec l’accessoire PD-E2, ou encore via la fausse batterie DR-E6P.

Canon C50 : RAW interne en 7K Open Gate 3:2

Mais la réelle nouveauté de la C50 vient évidemment de son capteur full frame 7k au format 3:2 et de son option d’enregistrement Open Gate.

La caméra peut ainsi enregistrer en RAW interne 12bit Cinema Raw Light jusqu’en 7K 16:9 en 60p, et 7K 3:2 en 30p.

L’enregistrement Open Gate sera particulièrement intéressant pour le tournage en anamorphique, permettant d’exploiter toute la hauteur du capteur et de limiter la perte de résolution. Canon en a profité pour proposer le monitoring du format anamorphique (désanamorphose de l’image) sur une plus grande variété de ratios (x2, x1.8, x1.5, x1.3).



L’Open Gate intéressera également les producteurs de contenus à destination des réseaux, en offrant des options de recadrage vertical ou carré avec une perte limitée de qualité.

L’enregistrement en Open Gate n’est disponible qu’en RAW, la caméra permet cependant d’enregistrer en simultané des proxys au format 16:9.

Le capteur offre un enregistrement 4K sur-échantillonné à partir de la 7K, ce qui permet d’espérer une très haute qualité d’image.

Les vitesses d’enregistrement maximales en XF-AVC n’ont rien de révolutionnaire aujourd’hui sur le marché, avec du 120p en 4K DCI et UHD et du 180p en FullHD, mais devrait répondre aux besoins de la majorité des productions.

À noter que le sur-échantillonnage s’applique jusqu’en 4K/60p, ce qui est un très bon point. Il faudra compter avec un léger crop sur l’image en FullHD 180P.

En RAW, l’enregistrement dans les résolutions inférieures implique un crop dans l’image, la 5K correspondant à un crop Super35, et la 2.5K à un crop Super16. On aurait aimé voir l’option SRAW disponible dans la C50, qui permet sur la C400 d’alléger la résolution du RAW tout en utilisant la totalité du capteur.

Les débits en 422 10bit Intra Frame sont massifs (1200Mbps en 4K/60p), l’enregistrement sur carte CF Express est donc particulièrement bienvenu.

Il sera possible d’enregistrer en XF-HEVC S (jusqu’en 7K/25p) pour des débits jusqu’à 4 fois plus contenus (225Mbps en 4K/50p).





Le 2ème slot pour cartes SD classiques permettra le dual enregistrement en 4K / HD ou encore l’enregistrement de proxy avec diverses options de résolutions / débits.



Canon propose avec la C50 une nouvelle fonction de “Crop recording en simultané” qui permet d’enregistrer sur la carte SD une version croppée au 9:16 ou 1:1 et de gérer au joystick la position du crop pendant l’enregistrement. Il est ainsi possible d’alimenter régulièrement son compte Insta sans impacter la production principale.

Le capteur bénéficie d’un Dual ISO natif, à 800 et 6400 Iso, qui nous semble un choix équilibré. Le capteur n'est pas empilé, Canon annonce tout de même 15 diaphs de dynamique. Les premiers tests du rolling shutter semblent plutôt bons.

Les CLog2 et 3 sont de la partie, mais sans l'option Lut Custom (seule la Lut Canon est disponible), encore réservée à la C400, c'est dommage. Il faudra encore compter sur un moniteur externe via l'unique sortie vidéo en HDMI pour monitorer le look de l'image.

AF encore amélioré, pas de stabilisation capteur et poignée XLR

Le capteur n’est pas stabilisé, la machine propose un mode de stabilisation numérique, qui comme sur les autres machines Canon, appliquera un crop d’environ 10% à l’image.

La C50 bénéficie de la dernière génération de l’autofocus Canon, le Dual Pixel AF II, accompagné du tracking EOS iTR AF X, permettant le suivi des visages, des corps et des têtes, qui a encore été amélioré depuis la C80/C400

La monture RF dispose de 4 vis permettant d’accueillir les ailettes de sécurité de l’adaptateur PL-RF et donc recevoir en sécurité des optiques lourdes de cinéma. (ou bien encore l'adaptateur “speedbooster” EF-EOS R 0.71x, même si l’intérêt sera plus limité sur un capteur full frame).



La poignée amovible est un vrai plus, avec son système d’accroche sécurisé et rapide, deux vraies entrées XLR pour des prises de son “in” qualitatives, et des molettes de réglages.

La poignée est alimentée par la griffe multifonction de la caméra et dispose d’une cold shoe (non alimentée) sur le dessus, d’une alimentation phantom 48v, et d’une prise MIC pour connecter des micros supplémentaires.

Un mode de compression est proposé dans la caméra pour limiter le signal et éviter les saturations. L’enregistrement audio se fait en 24bit PCM linéaire sur 4 canaux.

Mode photo du C50 : rafale à 40 im/s et mode pré-déclenchement

La C50 embarque un réel mode photo, avec un OS dédié comme sur le R5C. On passe ainsi du mode vidéo (et son menu EOS Cinema) au mode photo à l’aide d’un switch, qui fera rebooter la machine. Les temps de reboot de la machine ont semble-t-il été réduits (2 secondes environ), ce qui représente un plus par rapport au R5C.



Le mode photo offre l’enregistrement d’images jusqu’à environ 32M pixels, une sensibilité maximales de 64 000 ISO (102400 ISO en mode étendu), et un mode rafale de 40 images par secondes.

Le mode de pré-déclenchement permet de faire jusqu’à 20 photos avant la première pleine pression du déclencheur. Cette fonction peut être couplée avec la nouvelle fonction AF de priorité aux personnes, qui permet de rentrer jusqu'à 10 visages dans la mémoire de l’autofocus, avec un ordre de priorité.

Tarifs, dispos et conclusion

La caméra Canon EOS C50 sera commercialisée à partir de novembre 2025 au tarif de 3166€ HT / 3800€ TTC.

En conclusion, Canon poursuit son offensive sur le marché des utilisateurs indépendants et petites sociétés de production avec cette caméra / boîtier hybride (on ne sait plus comment les appeler !), ultra polyvalente et placée à un tarif assez agressif (pour Canon).

La fiche technique est vraiment séduisante : une ergonomie cubique facile à accessoiriser, du 7K/50p, RAW interne, Open Gate, 4K sur-échantillonnée, Dual ISO, options audio pro, un des AF les plus performants du marché, connectiques confortables, un vrai mode photo…

On ne trouve pas grand chose à lui reprocher, même son prix semble très raisonnable. Bien sur, on aurait aimé une 2ème sortie vidéo, pourquoi pas en SDI, ainsi que des filtres ND. On aurait aussi beaucoup aimé pouvoir charger des Luts custom pour monitorer le Log avec son propre look. On attend également de voir ce que donne la dynamique réelle.
Dans tous les cas c'est une très belle annonce qui donne envie d'en voir plus.

Le mot de Greg (@GRG) : L’utilisation de la FX3 dans le très beau “The Creator” de Gareth Edwards a probablement largement contribué au succès de cette petite caméra. Sur le papier, rien ne s’oppose à ce que la Canon C50 rencontre un destin tout aussi remarquable (elles ont au moins en commun le manque de filtres ND interne), et c’est bien tout le mal qu’on lui souhaite.